— Certes, répliqua-t-il. D'ailleurs je l'ai abandonné pour le temps de ma captivité.
Elle rit. C'était la première fois qu'il l'entendait rire et il fut surpris par le son grave et muscical, plein d'un amusement réel. Ses dents brillèrent sous le voile. Blade sourit et s'inclina légèrement :
— Je suis heureux de vous amuser, madame.
— Mais tu dois m'amuser, Blade! C'est pourquoi tu es ici. Pour m'amuser comme je le veux, aussi longtemps que je le voudrai. Quand tu auras cessé de m'amuser, alors il sera temps de t'inquiéter.
Elle le considéra un moment, le menton posé sur son poing, puis elle se leva et s'approcha de lui.
— Reste où tu es! Ne bouge pas.
Les bras croisés, Blade attendit. Ses sens étaient en éveil, il était plus que prêt pour elle, mais il avait toujours été capable de se maîtriser dans ces cas-là. La seule exception avait été la joute avec Lali dans le Temple de la Mort.
Sadda se campa devant lui, levant lentement les bras. Le mouvement fit pointer ses petits seins et il s'aperçut qu'elle avait peint les mamelons en rouge. Elle pirouetta devant lui, haussée sur la pointe des pieds, tournant la tête pour ne pas cesser de l'observer.
Sa peau brillait comme du miel sombre et doré. Elle s'était ointe d'huile parfumée et son ventre était un miroir plat qui captait les reflets de la flamme. Des ombres dissimulaient à moitié un triangle sombre. Elle avait une taille incroyablement fine, des hanches d'amphore, des cuisses longues et minces et des chevilles délicates.
— Je te plais, Blade? Tu me désires?
C'était une question à laquelle il pouvait répondre sans mentir. Il avait la respiration oppressée et la tension devenait intolérable. Il devait faire appel à toute sa volonté disciplinée pour ne pas se jeter sur elle.
Il répondit, sur un ton réservé :
— Je suis un homme, madame. Je vous désire. Allez-vous me taquiner longtemps?
Elle rit, d'un profond rire de gorge.
— Aussi longtemps qu'il me plaira, Blade. Le plaisir prolongé est le plus doux... et je prends mon plaisir de bien des façons.
Elle sourit, puis elle prit Blade par la main et le tira vers la couche, sans un mot, sachant parfaitement, à présent, comme elle l'affectait.
Elle se laissa tomber lentement à genoux, puis elle roula sur elle-même, s'allongea sur le dos et tendit les bras.
— Maintenant montre-moi, Blade! ordonna-t-elle d'une voix où perçait son excitation. Prends-moi! Montre-moi quel homme tu es, Blade!
Quand Blade s'affala sur elle, Sadda referma ses bras comme un étau.
— Montre-moi, Blade! cria-t-elle.