Ne dites surtout pas que je suis son père. Je n’ai été rien d’autre qu’un instrument dans la conception de Vata. Les termes de « père » et « fille » sont, en l’occurrence, impropres. Vata était à sa naissance beaucoup plus que la somme de deux parties. Je mets ici en garde les filles et les fils qui viendront après nous : Qu’il leur soit rappelé que Vata est plus une mère pour nous qu’une sœur pour eux.
Kerro Panille. Papiers de famille.
Dans la pénombre de la Salle des Courants, Shadow Panille était en train de se dire qu’il avait enfin découvert la femme de sa vie. En Kareen Ale, il avait une foi que seule une progéniture sirénienne normale pouvait concrétiser.
La Salle des Courants grouillait d’activité, les tâches habituelles ayant cédé le pas aux préparatifs du lancement et à l’alerte jaune provoquée par l’échouement de Vashon.
Trop de gens surmenés ici depuis trop longtemps, se dit Panille.
Le Contrôle des Courants envoyait ses signaux au varech, les données fournies par les indicateurs de dérive défilaient sur les écrans en caractères bleu cobalt et les rapports des aérostats se succédaient sur le moniteur 6.
Ce n’est pas moi qui monterais dans un de ces engins, songea-t-il.
Les aérostats affrontaient un milieu où l’imprévu et l’instabilité des courants prévalaient. L’air était bien plus dangereux que l’eau.
Ici, nous sommes en sécurité.
Cette notion de sécurité avait acquis pour lui une dimension nouvelle. Il voulait vivre le plus longtemps possible avec Kareen.
Où est-elle en ce moment?
Depuis qu’ils s’étaient quittés, il se posait continuellement cette question. Elle devait être à la Station de Lancement. L’idée de la distance qu’il y avait entre eux lui faisait mal. La distance et le temps. Car après cette nuit qu’ils avaient passée ensemble, il ne voulait plus jamais demeurer loin d’eUe.
Sa tête lui élançait et il était épuisé de fatigue, mais il n’avait même pas réussi à dormir un peu. Chaque fois que ses paupières se fermaient, son esprit s’emplissait de visions. Il revoyait les blessés de Guemes jonchant l’aire de triage. Jusque dans l’ombre et le remue-ménage de la Salle des Courants, il était poursuivi par des fantômes geignants aux chairs lacérées et sanguinolentes.
Kareen avait été aussi épuisée que lui. Il se revit en train de quitter avec elle, la main dans la main, la station de transport. Ils s’étaient rendus directement chez elle, presque sans échanger un mot, chacun de son côté uniquement conscient de son désir d’être avec l’autre, heureux d’être vivant après avoir côtoyé tous ces morts. Panille, pour sa part, se contrôlait avec soin, persuadé qu’une explosion de fureur écumeuse ne manquerait pas de se produire s’il relâchait un tant soit peu la tension. Une poigne brûlante lui étreignait les entrailles.
Dans le couloir de l’immeuble, les reflets de lumière sur le revêtement mural en plaz s’étaient combinés avec la cadence de leur pas pour plonger
Panille dans une espèce de transe hypnotique. Il avait eu l’impression de flotter, détaché, au-dessus d’eux, observant leur marche vacillante. Il y avait de la tendresse dans leurs bras enlacés et dans la joue de Kareen effleurant son épaule. Elle irradiait une douce magie et il ne la soupçonnait plus de vouloir l’influencer de ses charmes.
Chez Kareen, Panille avait contemplé un paysage sous-marin entièrement différent. C’était un jardin de fougères luxuriantes et ondoyantes, butinées par des myriades de papillons marins. Au loin, une épaisse colonne de varech grimpait en une spirale qui se faisait et se défaisait au gré du courant.
Aucune vision de mort en ce lieu. Aucun rappel de la catastrophe de Guemes.
Juste à la limite de visibilité, sur le côté de la baie de plaz, on apercevait le début de la Barrière Bleue, avec ses couloirs de tulipes grimpantes qui s’ouvraient et se refermaient comme des milliers de petites boucles bleu pâle. De temps à autre, l’éclair orange d’un minuscule crustacé traversait le champ du hublot pour se perdre dans les tulipes.
Kareen le mena directement dans sa chambre. Sans perdre de temps, sur la pointe des pieds, elle colla sa bouche contre la sienne. Elle gardait les yeux ouverts et il vit son image reflétée dans ses pupilles noires. Les mains de Kareen, d’abord posées sur son torse, se glissèrent contre sa nuque et entreprirent de défaire sa natte. Il sentit la sûreté de ses gestes. Des doigts de chirurgien, se dit-il. Sa chevelure noire se déploya sur ses épaules. Panille passa alors ses mains dans le dos de Kareen, défaisant une à une les agrafes de sa tunique.
Ils se déshabillèrent réciproquement, lentement, sans un mot. Quand elle quitta son slip, un reflet de lumière joua un instant dans le triangle roux de ses poils. Il sentit le bout d’un de ses seins pressé contre son torse comme le nez d’un enfant.
Nous avons décidé de vivre, se dit-il.
Le spectacle de Kareen Ale était un mantra qui effaçait tous ses doutes sur son propre monde. Dans sa mémoire n’existait rien d’autre qu’eux et leurs corps merveilleusement complémentaires.
Ils avaient à peine commencé à glisser dans le sommeil lorsque Kareen avait poussé un cri perçant. Elle s’était agrippée à lui comme un enfant terrorisé.
- Un mauvais rêve, murmura-t-elle.
- C’est moins grave qu’une mauvaise réalité.
- Les rêves sont réels quand on s’y trouve. Tu sais, chaque fois que je pense à nous deux, les mauvaises choses disparaissent. Nous exerçons l’un sur l’autre un véritable pouvoir de guérison.
Ces paroles et la pression du corps de Kareen contre le sien avaient redonné vigueur à Panille. Avec un gémissement, Kareen l’enfourcha d’un seul glissement souple et le fit pénétrer au plus profond d’elle. Ses seins se frottaient contre son torse tandis qu’ils oscillaient d’un mouvement rythmique. Leurs haleines étaient confondues et elle cria son nom quand elle retomba, haletante, à son côté.
Panille l’enlaça tendrement en lui caressant le dos.
- Kareen…
- Mmm?
- J’aime prononcer ton nom.
En repensant à tout cela, les yeux mi-clos, de garde à sa console de la Salle des Courants, Panille avait de nouveau murmuré son nom entre ses lèvres, et cela lui faisait du bien.
Le panneau d’accès principal de la Salle des
Courants s’ouvrit soudain avec un sifflement déchirant qui indiquait que quelqu’un venait de passer sans attendre que la première porte du sas se referme. Surpris, Panille voulut se retourner mais sentit dans son dos le contact d’une pointe de métal dur. Baissant les yeux, il vit qu’un laztube s’appuyait sur son rein. Il reconnut l’homme qui le tenait. Gulf Nakano, l’un des hommes de Gallow. Le géant le poussa devant lui. Il était suivi de trois autres Siréniens, tous en combinaison de plongée, armés, le visage dur et les lèvres serrées.
- Qu’est-ce que ça signifie? demanda Panille.
- Chut! souffla Nakano, puis il s’adressa aux autres occupants de la salle : Tout le monde debout, en vitesse!
Les trois autres avaient pris silencieusement position dans le reste de la salle. Un assistant qui voulait protester fut assommé d’un coup de crosse et s’écroula à terre. Panille ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Nakano lui plaqua sa grosse main sur les lèvres en disant :
- Restez vivant, Panille; ça vaudra mieux.
Les trois autres intrus, ayant réglé leurs laztubes à tir rapproché, entreprirent de démolir toutes les installations de la Salle des Courants. Le plaz se boursouflait et éclatait, les panneaux d’instruments grésillaient. Des serpentins noirs de vinyle retombaient de partout. La destruction fut rapide et méthodique. En moins d’une minute, il ne restait plus rien. Panille se disait qu’il faudrait au moins un an pour remplacer ce complexe.
Il était indigné mais toute cette violence le paralysait. Ses collaborateurs, alignés contre un mur, ouvraient de grands yeux hébétés et terrorisés.
Une femme s’agenouilla à côté de l’assistant sans connaissance et lui épongea le visage avec un mouchoir.
- Kareen Ale est entre nos mains, dit Nakano. Je crois que ça vous intéresse.
Panille sentit ses boyaux se nouer.
- Sa sécurité dépend de votre coopération, ajouta Nakano. Vous allez venir avec nous sur une civière, comme si vous étiez un blessé que nous transportons au centre de soins.
- Où m’emmenez-vous?
- Ne vous occupez pas de ça. Dites-moi simplement si vous viendrez sans faire d’histoires.
Panille déglutit puis acquiesça d’un signe de tête.
- Nous allons sceller le panneau d’accès intérieur en partant, déclara Nakano en s’adressant à toute la salle. Vous serez en sécurité ici. Vous sortirez quand la prochaine équipe viendra prendre la relève.
L’un des trois hommes qui l’accompagnaient s’approcha de lui et Panille l’entendit murmurer :
- Gallow a donné l’ordre de…
- Tais-toi! fit Nakano. C’est moi qui commande quand il n’est pas là. L’équipe de relève ne se présentera pas avant quatre heures au moins.
Sur un signe de Nakano, deux de ses hommes allèrent chercher une civière à côté du panneau d’entrée. Panille s’y étendit et fut sanglé solidement, enroulé dans une couverture.
- Il s’agit d’une urgence, dit Nakano. Nous sommes pressés, mais nous n’avons pas à courir. Vous le portez la tête la première. Panille, vous fermez les yeux comme si vous étiez inconscient. Ne l’oubliez pas, sinon je ferai en sorte que ce soit vrai.
- J’ai compris, murmura Panille.
- Il serait regrettable que quelque chose arrive à la dame.
Cette pensée ne cessait de hanter Panille tandis qu’ils empruntaient les coursives et les corridors.
Pourquoi moi? se demandait-il.
Il ignorait en quoi il pouvait servir à Gallow.
Ils s’arrêtèrent à la première station de transport et Nakano composa le code d’urgence. Quand la rame suivante s’arrêta, une demi-douzaine de têtes se penchèrent, curieuses, vers la forme allongée de Panille sur la civière.
- Quarantaine! fit Nakano d’une voix brusque. Tout le monde descend. Ne passez pas trop près.
- Qu’est-ce qu’il a? demanda une femme en faisant un large crochet pour éviter la civière.
- Nous ne savons pas. Quelque chose qu’il a attrapé au contact d’un mutard. Nous l’évacuons du Centre. Cette voiture sera stérilisée.
Les occupants de la voiture descendirent rapidement et les faux brancardiers s’engouffrèrent à l’intérieur. Les portes se refermèrent. Nakano ricana :
- Les méditechs vont avoir du boulot pendant quelques jours. Au moindre bobo, les gens vont se ruer dans les postes de soins.
- Pourquoi toute cette précipitation? demanda Panille. Et pourquoi saboter la Salle des Courants?
- Le compte à rebours a repris pour le lancement maintenant que l’affaire de Guemes est réglée. Cette petite comédie nous garantit un déplacement rapide et sans obstacle. Pour le reste… secret professionnel.
- Quel rapport entre le lancement et nous?
- Nous allons au Poste 22, la station de récupération des caissons hybernatoires. Voilà le rapport.
Les caissons hyber! Panille sentit monter en lui un flot brûlant d’adrénaline.
- Pourquoi me conduisez-vous là-bas ? demanda-t-il.
- Nous avons créé une nouvelle installation de Contrôle des Courants. C’est vous qui dirigerez les opérations.
- Je vous croyais assez malin pour ne pas vous laisser entraîner dans le sillage de Gallow, fit Panille.
Les traits épais de Nakano se déformèrent en un sourire placide.
- Nous allons tirer des centaines, peut-être des milliers d’humains de leur hibernation. Nous allons vider la prison qui les retient depuis des dizaines de siècles.
Panille, sanglé dans sa civière, tournait la tête d’un côté puis de l’autre pour regarder Nakano et ses trois complices qui arboraient le même sourire béat.
- Les occupants des caissons? murmura-t-il à voix basse.
- Des humains à l’état pur, fit Nakano en hochant la tête. Du matériel génétique absolument propre.
- Vous ne savez pas ce qu’il y a là-haut. Personne ne peut le savoir.
- Gallow le sait, dit Nakano d’une voix qui exprimait la plus intense conviction, une conviction qu’il devait absolument faire partager.
Un haut-parleur au-dessus de leur tête annonça d’une voix monocorde : « Centre aérostatique Bravo, aire d’embarquement. »
Les portes s’ouvrirent en sifflant. La civière de Panille se remit en mouvement et il se retrouva bientôt dans un grand hall surmonté d’une verrière de plaz qui laissait filtrer une lumière analogue à celle de la surface.
Panille s’efforçait de voir le maximum de choses à travers ses paupières légèrement entrouvertes.
Un centre aérostatique? Mais Nakano disait que nous allions…
Il comprit soudain la vérité. Ils allaient rejoindre l’Avant-poste n° 22 par la voie des airs!
Il faillit ouvrir les yeux, mais se retint de justesse. Ce n’était pas le moment de faire tout rater, s’il voulait bientôt retrouver Kareen.
La civière reprit sa progression rapide et cahotante et Panille entendit la voix de Nakano qui criait derrière lui :
- Transport de blessé! Dégagez le passage, s’il vous plaît!
A travers ses cils, Panille vit qu’ils étaient maintenant à l’intérieur d’une nacelle d’aérostat. C’était une sphère aplatie d’une dizaine de mètres de diamètre, presque toute en plaz transparent, surmontée du ballon d’hydrogène orange que couronnait une calotte grise. Panille se sentait à la fois excité et apeuré, désorienté par toute cette activité fébrile. Il entendit la porte de la nacelle qui se refermait derrière eux et la voix tranquille de Nakano qui disait :
- Nous avons réussi. Vous pouvez ouvrir les yeux, Panille. Il n’y a plus aucun danger maintenant.
On libéra Panille de ses liens et il se redressa.
- Lâcher des amarres dans deux minutes, annonça le pilote.
Panille leva les yeux vers l’enveloppe orangée qui formait un faisceau de plis retombant sur le plaz de la cabine. Dès qu’ils quitteraient le tube de lancement, l’hydrogène finirait de gonfler le ballon. De part et d’autre de la cabine, Panille aperçut les deux réacteurs à hydrogène qui les propulseraient côté surface.
Le grincement d’un treuil se fit entendre. Le pilote ordonna :
- Attachez vos harnais. Ça remue un peu là-haut aujourd’hui.
Panille fut poussé dans le siège voisin de celui de Nakano. Le harnais fut fixé autour de sa taille et de ses épaules. Il ne quittait pas le pilote des yeux. Personne ne parlait. Il y eut une série de déclics, comme des coquilles de mollusques s’entrechoquant.
- Ouverture du panneau de surface, commanda le pilote dans le micro de son émetteur.
Un halo de lumière blanche filtra autour de l’enveloppe orange.
La cabine fut secouée. Panille regarda sur sa gauche, momentanément dérouté par la sensation que la nacelle était demeurée immobile et que les parois du tube de lancement filaient en direction du bas à une vitesse grandissante.
Le bruit du treuil cessa brusquement et l’on n’entendit plus que le frottement de l’enveloppe contre le tube. Puis l’aérostat émergea à l’air libre. La cabine fut inondée de lumière. Panille entendit une exclamation étouffée derrière lui. Ils s’éloignaient déjà de la surface de l’eau, la nacelle oscillant sous le ballon en expansion. Il faisait gris et nuageux. Les réacteurs furent orientés avec un vrombissement bref puis lancés. Le balancement de la nacelle s’atténua. Presque aussitôt, ils entrèrent dans un orage.
- Je regrette que nous ne puissions voir le lancement de la fusée à cause du mauvais temps, leur dit le pilote. Mais nous pouvons capter les images officielles.
Il actionna un commutateur et un petit écran s’alluma sur son tableau de bord. De l’endroit où il se trouvait, Panille ne voyait rien et le pilote avait coupé le son.
La nacelle sortit de l’orage. L’eau ruisselant sur le ballon crépita encore un moment sur les parois de plaz. Puis la cabine fut agitée de mouvements désordonnés. Le pilote lutta pour la stabiliser, mais ses gestes précipités n’eurent que peu d’effet. Panille remarqua avec satisfaction que les Siréniens qui l’accompagnaient avaient des mines verdâtres qui ne devaient rien à leur camouflage.
- Que se passe-t-il?
C’était une voix de femme, derrière lui, qui avait demandé cela. Une voix qu’il ne pouvait manquer d’identifier. Sidéré, il tourna lentement la tête.
Kareen.
Elle était assise à côté de l’entrée, à un endroit où il ne pouvait pas la voir quand il était monté. Elle avait les traits tirés, le visage blême et les yeux cernés. Elle fuyait son regard.
Panille sentit un vide soudain au creux de son estomac.
- Kareen! murmura-t-il. Elle ne répondit pas.
La nacelle continuait de vibrer et de les secouer. Nakano, l’air inquiet, demanda au pilote :
- Qu’y a-t-il?
Détachant son regard du visage gris de Kareen, Panille vit le pilote indiquer un cadran sur la droite du tableau de bord. C’était un affichage numérique dont il n’apercevait que les deux derniers chiffres, et encore ils changeaient à une telle allure que tout était brouillé.
- Notre fréquence de guidage, expliqua le pilote. Elle ne reste pas fixe sur l’objectif.
- Nous ne trouverons jamais l’avant-poste si nous ne conservons pas la fréquence, dit Nakano d’une voix effrayée.
Le pilote écarta sa main, qui cachait jusque-là l’écran à Panille. Cependant, les images du lancement avaient disparu pour faire place à des ondulations et à des rubans d’impulsions colorées.
- Essayez la radio, ordonna Nakano, ils nous guideront verbalement.
- C’est ce que j’étais en train de faire, dit le pilote.
Il tourna un bouton et augmenta le volume sonore. Un son rythmique et obsédant envahit la cabine.
- C’est tout ce que je reçois, dit le pilote. Des interférences. On dirait une musique étrange.
- Des modulations, murmura Panille. Comme une musique d’ordinateur.
- Qu’est-ce que vous dites?
Panille répéta sa remarque. Il se retourna vers Kareen. Pourquoi refusait-elle obstinément de croiser son regard? Pourquoi était-elle si pâle? L’avait-on droguée?
- Notre altimètre ne fonctionne plus, annonça le pilote. Nous dérivons. Je vais prendre de l’altitude pour sortir du mauvais temps.
Il enfonça plusieurs boutons et actionna ses commandes. Il n’y eut aucune réaction sensible de l’aérostat.
- Merde! jura le pilote.
Panille regarda de nouveau l’écran du tableau de bord. Il ne voulait pas le dire à Nakano, mais cette configuration lui était familière. Il avait l’habitude de la voir se former sur ses propres écrans de la Salle des Courants. C’était la configuration émise par le varech quand il recevait l’impulsion de détourner les courants du grand océan de Pandore.