— D'accord, du moment que je n'ai pas d'écuries à nettoyer. Et vous, qui serez-vous? Un personnage mythologique aussi?

— Naturellement. Je suis Diane.

— Excellent. Cela vous va, je pense. Déesse de la lune. Et de la chasse.

Les yeux verts brillèrent entre les cils.

— Je suis... très bonne chasseresse.

Blade alluma sa cigarette. Elle regarda autour d'elle. La plage était un petit croissant de sable et de galets, au pied d'une falaise en surplomb. A une centaine de mètres, un escalier de bois se plaquait en zig-zag contre la paroi rocheuse.

— Est-ce qu'on peut nous voir?

Blade sourit. Il n'était pas encore sûr qu'elle se déshabillerait, mais se tenait tout prêt à être agréablement surpris.

— Les villageois sont peut-être des idiots et des contrebandiers, mais pas des voyeurs. Ils me fichent assez bien la paix.

Soudain, d'un mouvement souple, elle tira sa mini-robe au-dessus de sa tête et la jeta sur le sable. De nouveau debout, les jambes écartées, elle lui fit face, souriante, offrant son corps à son inspection.

Le slip, noir très simple, sans aucun ornement, se plaquait sur sa peau. Quelques mèches frisées s'en échappaient. Ses jambes, pensa Blade, étaient élégantes. Un mot démodé, mais le seul qui convenait.

Ses seins défiaient toute description. Blade oublia les qualificatifs et admira tout simplement, en sentant réagir son propre corps.

— Vous avez bien choisi votre nom, dit-il. Vous êtes Diane elle-même, en chair et en os. Bien en chair. Telle que devaient l'imaginer les Grecs.

Elle rejeta sur son épaule ses épais cheveux bruns. Le mouvement fit frémir ses seins dorés couronnés de boutons de roses. Elle considéra Blade, en mordillant sa lèvre inférieure.

— Quand vous vous serez suffisamment rincé l'œil, nous pourrons poursuivre le jeu. Il y a des règles, une surtout. Il vaut mieux que vous la connaissiez.

— Il y a toujours des règles, grommela Blade. Qui gâchent généralement tout. Quelle est la vôtre?

— Vous pouvez me regarder, mais défense de toucher.

— Ah?

— Jusqu'à ce que je vous le permette... si je vous le permets. Vous acceptez? Sinon, nous devons cesser le jeu tout de suite.

— Mais j'accepte, j'accepte, se hâta de répondre Blade.

— Est-ce que vous allez venir nager avec moi?

Il jeta sa cigarette et en prit précipitamment une autre.

— Euh... Pas tout de suite. Allez, vous. Je vais fumer un moment, et vous regarder. N'allez pas trop loin, il y a de mauvais courants.

Il y avait maintenant de la malice et de la joie pure dans les yeux verts. Elle laissa tomber son regard sur le pagne.