L’homme ne connaît pas non plus son temps. Comme les poissons capturés dans le filet mauvais, comme les passereaux pris dans le lacet, ainsi les fils des hommes sont attrapés au temps funeste quand il tombe sur eux tout à coup.
Le livre des Morts chrétien Archives de la Mnelmothèque
— Faites-moi sauter cette découpeuse. Vous me donnerez les détails plus tard.
Louis coupa la ligne com et se tourna vers Oakes, qui se trouvait à l’autre bout du Centre de Commandement. Comme s’il s’agissait là d’un signal convenu, les deux hommes levèrent en même temps les yeux vers l’écran géant.
Le brouhaha de la salle autour d’eux ne faiblissait pas. Il y avait là une cinquantaine de personnes qui coordonnaient les défenses du Blockhaus sous les yeux attentifs de quelques Natifs en armes qui faisaient les cent pas dans la galerie. Mais pour Legata, qui se tenait aux côtés de Morgan Oakes, le niveau sonore avait paru baisser de manière spectaculaire au moment où elle avait elle aussi regardé l’écran.
Réga était en train de se lever là-bas. Sa lumière éclairait le grand rassemblement circulaire des gyflottes et les hordes immobiles de démons au sommet des falaises. Tout semblait curieusement en suspens. Mais quelque chose de nouveau s’était produit ce matin. Il y avait en plus une silhouette humaine, nue, assise sur un entablement rocheux élevé, dans la direction du sud-est. Des tentacules de gyflottes venaient parfois l’effleurer. Un gros plan des senseurs avait permis d’identifier ses traits : il s’agissait du poète Kerro Panille.
Au milieu de la plaine que dominait le poète, il y avait une découpeuse en plastacier, montée sur roues. Autour de l’engin se groupaient des clones M et, semblait-il, également des Natifs. Le bec mortel de la découpeuse était pointé dans la direction du Blockhaus. La distance était beaucoup trop grande pour que ce modèle pût causer un dommage quelconque, mais la menace était là.
Le plus inquiétant, dans tout ce dispositif, c’était que les démons ne faisaient pas le moindre mouvement pour s’attaquer aux humains rassemblés autour de la découpeuse. Les terribles créatures de Pandore attendaient comme les autres avec une effrayante docilité.
— Nous saurons à quoi nous en tenir dans un ou deux battements, dit Louis.
Il se fraya un chemin à travers la salle encombrée et rejoignit
Oakes et Legata. Ensemble, ils continuèrent de regarder le spectacle qui se déroulait sur l’écran.
— On ne pourrait pas leur envoyer un détachement ? demanda Oakes. En attaquant tout de suite, il serait facile de s’emparer de cet engin.
— Qui voudrais-tu envoyer ? demanda Louis.
— Des clones. Nous en avons jusque-là. (Il effleura sa pomme d’Adam du tranchant de sa main droite.) Et nous manquons de vivres. Ils réussiront bien, si nous en envoyons suffisamment.
— Pourquoi les clones feraient-ils une chose pareille? demanda Legata.
— Hein? fit Oakes, offusqué d’une telle audace.
— Pourquoi les clones se lanceraient-ils à l’attaque ? Ils ont peur des démons. Et il doit y avoir aussi des névragyls dans la plaine. Pourquoi les clones prendraient-ils un tel risque ?
— Mais pour sauver leur peau, évidemment. S’ils restent ici à ne rien faire…
Oakes n’acheva pas sa phrase. Legata reprit :
— Ton sort ne sera pas différent du leur. Pire, peut-être. Ils voudront savoir pourquoi tu n’es pas dehors avec eux.
-·- Mais c’est parce que… parce que je suis le Psyo! Je suis plus important qu’eux pour notre survie.
— Plus important qu’ils ne le sont à leurs propres yeux?
— Legata, qu’est-ce que tu…
Oakes fut interrompu par un éclair aveuglant et une déflagration si proche que ses tympans faillirent éclater. Il demeura le souffle coupé tandis que les images disparaissaient de l’écran, remplacées par des explosions de points lumineux. Legata, projetée en arrière, s’agrippa à un pupitre fixé au sol. Louis était tombé à la renverse. Tandis qu’il se relevait, ils entendirent des cris et des bruits de pas précipités dans le couloir extérieur. Oakes s’adressa à Legata en gesticulant :
— Fais-moi fonctionner cet écran!
— Nous avons dû faire sauter la découpeuse, dit Louis. Legata s’affaira devant le pupitre qui commandait l’écran. Elle
lança d’urgence un programme pour rechercher tous les senseurs en état de fonctionner et en découvrit un dont la position élevée permettait d’avoir une vue générale de la plaine et des falaises au-dessus desquelles étaient massées les gyflottes. Panille était toujours perché sur son entablement; la découpeuse en plastacier et le groupe d’humains demeuraient à la même place au milieu de la plaine. Rien ne semblait avoir changé.
On entendait de grands coups sourds à la porte du Centre de Commandement. Quelqu’un ouvrit. Aussitôt, la salle fut envahie de monde, toute une ménagerie de clones M et de Natifs qui couraient partout en hurlant :
— Les névragyls! Les névragyls! Fermez tout! Fermez tout!
Louis se rua vers le pupitre le plus proche et enfonça la touche qui commandait le dispositif d’isolement. Tandis que les panneaux étanches se refermaient en sifflant, ils virent sur l’écran la première vague de gens affolés qui hurlaient de terreur en courant vers le Blockhaus. Legata fit pivoter le senseur pour les suivre et ils aperçurent alors la brèche encore fumante dans le mur d’enceinte et les gens qui s’enfuyaient de tous les côtés pour se heurter finalement à des portes bouclées. Leurs poings tambourinaient sourdement sur les panneaux ovales et le bruit, répercuté par la distance qui les séparait des senseurs, en était encore plus sinistre. Le tout ressemblait à un spectacle de marionnettes gesticulantes et dérisoires.
Louis se précipita soudain vers l’autre extrémité de la salle, agrippa par le bras l’un de ceux qui venaient d’entrer et retourna vers Oakes en l’entraînant. Legata reconnut un chef d’équipe appelé Marco, un Natif.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? lui demanda Oakes.
— Je n’en sais rien, fit l’homme, désorienté, en levant les yeux vers l’écran au lieu de se tourner vers Oakes. Nous avions pris le nouveau modèle de découpeuse à longue portée. Le coup est arrivé à moins d’un mètre d’eux.
— Vous les avez ratés ? hurla Oakes, cramoisi de rage.
— Pas du tout, monsieur. Un mètre, c’est largement suffisant. A dix mètres alentour, la roche fond. Seulement…
— Calme-toi, Marco, fit Jésus Louis. Décris-nous simplement ce que tu as vu.
— C’est cet homme, dans les rochers, fit Marco en désignant Panille sur l’écran.
— Il n’a rien fait, dit Oakes. Nous ne l’avons pas quitté des yeux pendant tout le temps.
— Laisse-le nous dire ce qu’il a vu, insista Louis.
— Ça s’est passé presque trop vite pour qu’on puisse le voir, reprit le chef d’équipe. Le coup a porté à moins d’un mètre. J’ai vu le sol commencer à rougeoyer. Puis le rayon a… obliqué. Je l’ai vu se diriger droit sur cet homme assis sur la roche. Il m’a semblé qu’il se mettait à rougeoyer, lui aussi. Puis le rayon est revenu sur nous!
— Notre découpeuse est détruite ? demanda Louis.
— Elle a explosé si brusquement que presque personne n’a pu s’échapper.
— Faisons sortir des clones, dit Morgan Oakes.
Il n’avait pas plus tôt achevé sa phrase que le cercle de ceux qui l’entouraient se resserra de manière manifeste. Trop tard, il comprit le danger. Plus de la moitié des personnes qui travaillaient au Centre de Commandement étaient des clones, et la presque totalité des gens qui venaient de s’y réfugier étaient aussi des clones.
— C’est ça! cria quelqu’un. Restez bien à l’abri ici pendant que nous nous payons tous les risques!
Une autre voix, rocailleuse et riche en gutturales, reprit d’un autre point du cercle :
— Oui! Envoyons des clones! De la viande fraîche pour les démons. Ainsi, ils auront de quoi s’occuper pendant que vous autres, les Natifs, vous rentrerez sur la pointe des pieds à la Colonie, profiter du bon vin qu’il y a là-bas!
Oakes regarda les visages qui se pressaient autour de lui. Même les Natifs semblaient en colère. Ce n’était pas le moment de leur apprendre que la Colonie n’existait plus. Cela leur donnerait trop d’importance. Ils comprendraient à quel point ils lui étaient indispensables.
— Attendez! fit-il en agitant la main. C’est au Psyo de prendre les décisions concernant notre survie. Je suis la voix de Nef et son représentant ici.
— Tiens, maintenant c’est Nef! hurla une autre voix.
— Il n’est pas question de nous réfugier à la Colonie, poursuivit Oakes. Nous resterons tous ici avec vous pour nous battre, jusqu’au dernier si nécessaire.
— Soyez tranquille, vous n’irez nulle part! gronda la voix aux sonorités gutturales.
Un étrange silence s’institua dans la salle, aussitôt mis à profit par Louis pour déclarer d’une voix forte :
— Nous ne nous laisserons pas faire. Oakes reprit la balle au bond :
— Nous avons presque entièrement éliminé les varechs qui nous empêchaient d’exploiter l’océan. Bientôt, ce sera le tour des gyflottes. Nous ne permettrons pas à une poignée de rebelles de se dresser entre nous et une existence prospère que nous aurons gagnée à la sueur de notre front.
Il jeta un coup d’œil à Louis et surprit l’ombre d’un sourire qui traversa son regard.
— Dis-nous ce qu’il faut faire, dit Louis.
— Oui, dites-nous ce qu’il faut faire! reprit habilement dans la foule un des protégés de Louis.
Un bon conditionnement préventif paye toujours, se dit Oakes. Et il déclara d’une voix forte :
— Tout d’abord, nous devons faire le point de la situation.
— Je n’ai pas cessé de surveiller l’écran, dit Louis. Et je ne vois pas de névragyls. Qu’est-ce que vous en pensez, Legata ?
— Je n’en vois pas non plus.
— Aucun névragyl n’a essayé d’entrer, affirma Louis. Vous voyez bien. Ils n’ont pas oublié le chlore.
— Avez-vous bien regardé partout ? demanda quelqu’un.
— Non, mais regardez ces gens à proximité de la brèche. Ils ne semblent pas avoir de problème. Je vais rouvrir les portes.
— Non! fit Oakes en s’avançant d’un pas. Celui qui a posé cette question n’a pas tort. Il faut vérifier avant tout. (Il se tourna vers Legata.) As-tu suffisamment de senseurs pour couvrir toute la périphérie ?
— Euh… non, mais Jésus a raison. Ces gens n’ont fait l’objet d’aucune attaque.
— Tu n’as qu’à envoyer quelques volontaires équipés de senseurs portables, dit Louis. Nous en profiterons pour effectuer quelques réparations. Si tu veux, je sors avec eux.
Oakes le dévisagea avec étonnement. Etait-ce de la bravoure ? Impossible de croire que les névragyls se souvenaient du chlore. C’était quelque chose d’autre qui retenait les démons. A cette pensée, Oakes eut soudain la sensation que la planète entière était aux aguets, attendant le moment propice pour attaquer et les massacrer tous.
Prenant son silence pour un assentiment, Louis se fraya un chemin à travers le cercle, choisissant ses hommes au passage.
— Toi… toi… toi… toi… suivez-moi. Larius, rassemble une équipe de réparateurs, emporte les diagrammes et occupe-toi de nous redonner nos yeux et nos oreilles.
Il ouvrit un panneau étanche à l’extrémité de la salle, fit signe à ses «volontaires» de lui emboîter le pas et se tourna vers Oakes avant de s’éloigner :
— A toi de jouer, maintenant, Morgan.
Qu’a-t-il voulu dire par là ? se demanda Oakes en voyant se refermer le panneau après Louis et son équipe. Je suis censé faire quelque chose, mais quoi ?
— Tout le monde au travail, maintenant, ordonna-t-il. Ceux qui n’ont rien à faire ici, dehors!
Ils ne s’empressaient guère de bouger.
— Vous avez bien vu qu’il n’est rien arrivé quand Louis a ouvert ce panneau, insista Oakes. Allez-y. Nous avons du travail, et vous aussi.
— Vous pouvez laisser la porte ouverte, si vous voulez, intervint Legata.
Cela ne plaisait guère à Oakes, mais la suggestion acheva de les décider. Ils sortirent l’un après l’autre. Legata se tourna vers le pupitre qui commandait le grand écran. Oakes se rapprocha d’elle, intensément conscient du parfum musqué qui se dégageait d’elle.
— Nous nous battons contre toute cette maudite planète, grommela-t-il.
A mesure que progressait l’équipe de Louis, l’écran géant couvrait de nouveaux secteurs du Blockhaus. Il devint rapidement évident que quelque chose avait détruit tous les senseurs situés à moins de dix mètres de haut sur environ soixante-dix degrés de la périphérie. D’autres senseurs avaient été mis hors service à cause de relais grillés. Dans l’ensemble, cependant, les dégâts n’étaient pas aussi importants qu’il l’avait redouté. Il commença à respirer un peu plus librement, en se rendant compte à ce moment-là seulement des tensions qui lui nouaient l’estomac.
Louis fut de retour au bout d’un moment. Il traversa la salle jusqu’à Oakes et Legata, au pied du grand écran.
— C’est toi qui as dit à ces gens de stationner dans le couloir ?
— Non, fit Oakes sans quitter l’écran des yeux.
— Je les ai renvoyés à leurs occupations. Il n’y a rien de changé au-dehors, j’ai l’impression. Qu’est-ce qu’ils attendent?
— C’est la guerre des nerfs, dit Oakes.
— Peut-être.
— Il faut combiner un plan d’attaque, reprit Oakes. Nous devons convaincre les clones qu’il est indispensable que nous attaquions les premiers.
Louis suivait distraitement du regard les doigts de Legata qui couraient sur le clavier de commande. De temps à autre, il levait les yeux vers le Q.A.J. affiché sur l’écran. Réga était haut dans le ciel à présent et Alki commençait à poindre à l’horizon. La plaine était lumineuse. Le moindre détail ressortait avec clarté.
— Comment espères-tu convaincre les clones? demanda Louis.
—Fais-en entrer quelques-uns.
Louis tourna vers lui un regard interrogateur, mais s’éloigna pour obéir… Il fut bientôt de retour avec une douzaine de clones M dont l’aspect avait été maintenu aussi rapproché que possible de celui des Normos, à l’exception de la musculature renforcée des bras et des jambes. Ils appartenaient à un type que Oakes avait toujours jugé «gonflé» de manière repoussante, mais il dissimula son aversion. Louis les disposa en arc de cercle à trois pas de lui.
Oakes reconnut parmi ces clones certains de ceux qui avaient fait irruption dans le Centre de Commandement quelques instants plus tôt. Ils arboraient une expression plutôt méfiante. Oakes remarqua que Jésus Louis avait jugé bon de passer à sa ceinture un étui contenant un pistolet laztube et que les Natifs qui faisaient les cent pas sur la galerie semblaient particulièrement vigilants.
— Je ne retournerai pas à la Colonie, commença Oakes. Plus jamais. Nous sommes tous ici pour…
— Vous pourriez vous réfugier côté nef! cria un clone qui se tenait juste à gauche de Louis.
— Nef ne nous répond plus, intervint Legata. Nous sommes livrés à nous-mêmes.
Maudite femme! Oakes avait pâli. Ne savait-elle donc pas à quel point il était dangereux de trahir sa dépendance ?
— On est en train de nous mettre à l’épreuve, c’est tout, dit-il en jetant un coup d’œil à Louis, sur le visage de qui il surprit une nouvelle lueur d‘ironie.
— Nous sommes peut-être censés nous précipiter au-dehors pour courir comme des fous, dit Legata, dont les doigts dansaient sur le clavier de commande. Ce doit être un jeu, comme la Chambre des Lamentations, ou comme quand on se fait la Péri.
Mais que fait-elle ? se demanda Oakes. Il lui lança un regard furibond, mais elle continuait de manipuler les commandes de l’écran.
— Il y a du nouveau, dit-elle.
Tous les regards se levèrent vers l’écran géant dont toute la surface était occupée par la plaine bordée de falaises. Panille s’était mis debout et sa main droite agrippait un tentacule de gyflotte. Autour de la découpeuse, sur la plaine en contrebas, de nouveaux humains, clones M ou autres, s’étaient massés. Les démons étaient sortis de l’ombre des falaises. Même le cercle de gyflottes semblait s’agiter, se déplacer ou changer d’altitude.
Legata fit un zoom sur un homme qui se tenait à côté des roues gauches de la découpeuse.
— C’est Thomas, dit-elle. Mais je croyais que les gyflottes…
— Il a partie liée avec elles, déclara Louis. Depuis le début! Legata contemplait songeusement la plaine. Comment était-ce possible ? Elle avait été à un doigt, tout à l’heure, de dénoncer Oakes comme clone, avec ses preuves à l’appui. Mais à présent, elle hésitait. Que savait-elle au juste sur ce Thomas?
Pendant ce temps, Thomas avait abaissé le bras droit et Panille, sur son perchoir, fut cueilli délicatement par l’une des grosses outres orangées qui le déposa sur la plaine.
Thomas et les siens avançaient maintenant, en rangs irréguliers mais qui se déployaient peu à peu de part et d’autre de la découpeuse.
— Ils sont un millier au moins, grommela Louis. Je me demande où ils ont trouvé tout ce monde.
— Que font les démons ? demanda Legata.
Les créatures de Pandore commençaient à descendre des falaises. Il y avait là des capucins, des gyronètes, des platelles, et même quelques spécimens très rares de troncheux. Ils suivirent les autres, mais lentement et à bonne distance.
— S’ils amènent cette découpeuse à portée de tir, nous sommes fichus, dit Oakes en se tournant vers Louis. Tu ne veux toujours pas tenter une sortie ?
— Nous n’avons plus le choix, fit Louis en s’adressant aux clones qui l’entouraient. Vous le voyez bien, n’est-ce pas?
Tous les regards étaient fixés sur l’écran et sur la découpeuse qui s’avançait, avec son arrière-garde de démons.
— C’est clair, reprit Louis. Ils veulent ouvrir une brèche pour laisser passer les démons. S’ils réussissent, nous sommes tous morts. Mais si nous pouvons les stopper avant…
— Ecoutez-moi, tout le monde! s’écria Oakes. J’accorde le statut de Natif à part entière à tous les clones qui se porteront volontaires. Ces rebelles représentent le dernier danger qui menace notre survie. Quand ils auront été éliminés, nous ferons de cette planète un véritable paradis pour tout le monde!
Lentement, mais avec un élan grandissant, les clones se dirigèrent vers la sortie. A mesure qu’ils progressaient, d’autres volontaires se joignaient à eux.
— Occupe-toi d’eux, Louis, ordonna Oakes. Distribue-leur les armes au moment où ils sortent. Nous vaincrons, par la seule force du nombre.