Le tricot

Jamais je ne l’avais vue sans ses aiguilles à tricoter. Qu’elle maniait avec une sidérante dextérité. C’était sa seule passion, son unique occupation.

Étrange malaise, celui qui naissait de la superbe indécence du corps de Lise et de la désolante banalité du travail qu’elle accomplissait en permanence.

Il me fallut plusieurs mois pour décider Lise à abandonner un instant son tricot et ses aiguilles.

Je l’entraînai vers le lit. J’allais enfin la déshabiller quand je vis dans ses cheveux un petit fil de laine enfoui entre deux mèches blondes. Je le tirai.

Je le tirai pendant deux heures. Quand j’en vis la fin, j’avais défait Lise et à sa place j’avais entre les mains une énorme boule de laine.