Note pour
Elena Vázquez Gómez
et Teresa Proenza(146)
Samedi 21 juin 1952
Elenita et Tere, préférées de mon cœur,
Pardonnez-moi d’être partie à toute allure et d’avoir traîtreusement déserté Coyoacán sans même passer vous voir. Mais je vous porte en moi, toujours. C’est juste pour deux jours, n’en déplaise à Clemente Robles, qui préférerait que ce soit huit, mais je vais lui monter un redoutable « stradivarius ». Je serai de retour lundi ou mardi.
En mon absence, Dieguito se mariera peut-être avec une princesse de haut rang ou une proie des bas-fonds. Il est pardonné for ever.
Au nom de ce que vous avez de plus précieux dans le vacarme de ce monde, je vous supplie d’être près de lui, de notre grand petit enfant magnifique, c’est pour moi la seule façon de partir tranquille.
Je vous laisse mon amour. Soyez sage et que la vie vous soit clémente.
Votre sœur qui vous adore,
Frida