Texte rédigé
sur du papier à en-tête
du Parti national étudiant
« pro-Cárdenas »(58)
Mais non, ça ne se peut pas, cette fin n’est pas la bonne (…) je connais bien le roman, ami lecteur. Cet imbécile de Raskolnikov, ton héros, est allé pourrir en Sibérie, il a pourri à jamais, et sa source d’espoir, prête à le suivre n’importe où, Sonia, est morte avec lui.
C’était son destin, le destin du misérable, du déchu, de celui d’en bas, condamné à souffrir éternellement, à mourir maudit par Dieu et par les hommes.
(…) Mais il y a un autre Raskolnikov, celui qui est sorti de prison pour refaire sa vie ; celui-là est une fiction, celui-là n’a vécu que dans la conscience d’un homme médiocre qui ne se résigne pas à mourir et à être oublié.
Mais la réalité est tout autre ; elle est plus bestiale, elle est plus terrible, elle est douloureuse, et celle-là, je te l’ai déjà racontée (…) lecteur.
FIN
Frida Kahlo