Lettre à Diego Rivera

Coyoacán, 11 juin 1940

 

Diego, mon bel enfant,

J’ai reçu ta lettre hier et je voulais t’écrire tout de suite après, j’avais tellement de choses à te raconter, mais j’ai piqué du nez en rentrant de San Angel, j’étais à bout de forces, alors j’ai préféré remettre au lendemain pour t’écrire plus calmement. Ta lettre m’a fait très plaisir, car c’est la seule chose de bien qui me soit arrivée depuis des jours et des jours : te lire. Impossible de t’expliquer ma joie de savoir que tu vas bien, que tu es sorti de ce bazar de merde. Dès qu’ils ont su que tu étais « de l’autre côté », les choses ont pris une autre tournure, comme tu peux te le figurer. Aujourd’hui, justement, Ch. m’a dit que le Président avait personnellement parlé à des gens pour les dissuader de se mêler de l’affaire l-d, parce que ça pouvait leur coûter cher et que leur attitude mettait le pays dans l’embarras. Il a dit tout ça devant G. Bueyes, suite à des déclarations de Chente(93), toujours aussi stupides il a vraiment l’art de pisser autour de la cuvette. Je t’enverrai des coupures de journaux. Ceux d’aujourd’hui expliquent que l’affaire a été élucidée et que dans trois jours on saura qui est à l’origine de ce remue-ménage et comment ils s’y sont pris, en éclaboussant au passage deux hautes personnalités. Ch. veut que tu saches qu’il a parlé longuement, fermement et en détail avec le trapu, et que le résultat de cette conversation est tout à fait favorable. Il t’écrira plus tard.

Mon tout beau, j’ai mis le trésor de Montezuma à l’abri. J’ai moi-même, en personne, emballé une à une les statuettes, que j’ai bien comptées et classées selon leur provenance. Ça donne cinquante-sept grandes caisses de bois rien que pour les objets en terre ; la pierre a été transportée à part. J’ai mis de côté les plus précieuses et les plus fragiles, je t’en enverrai la liste exacte dans quelques jours. À mon avis, il vaut mieux tout laisser emballé tel quel jusqu’à ce que tu m’envoies de nouvelles instructions, c’est plus sûr et plus facile à transporter. J’ai juste laissé chez toi les objets en pierre qui étaient dans le jardin, après les avoir comptés, et sous la responsabilité de Mary Eaton. J’ai emporté tes dessins, tes photos, toutes sortes de papyrus, etc., tout est chez moi. Je n’ai laissé à San Ángel que des meubles nus, une maison propre et balayée de fond en comble, un jardin parfaitement soigné, etc. Tu peux donc dormir sur tes deux oreilles. Ils peuvent toujours me tuer, je ne les laisserai pas voler tes affaires. Je souffre horriblement car chacun de ces objets me fait penser à toi, surtout ceux que tu aimes particulièrement : le trésor, le masque à grosses lèvres, et bien d’autres ; mais il faut que je sois forte, je n’ai pas le choix. Je suis contente d’avoir pu t’aider jusqu’à épuisement, bien que je n’aie pas eu l’honneur d’en avoir fait autant pour toi que Mlle lrene Bohus et Mme Goddard(94) ! À en croire tes déclarations à la presse, ce sont elles, les héroïnes, les seules à mériter toute ta reconnaissance. Ne va pas croire que je te dis ça par jalousie ou parce que je suis en manque de gloire, je veux juste te rappeler qu’il y a quelqu’un d’autre qui mérite ta reconnaissance, surtout que cette personne n’attend aucune récompense journalistique ou autre… et cette personne est Arturo Arámburo. Il n’est le mari d’aucune « étoile » de renommée mondiale, il n’a pas de « talent artistique », mais il a les couilles bien accrochées et il a fait des pieds et des mains pour t’aider, et non seulement toi mais aussi Cristina et moi, qui nous sommes retrouvées parfaitement seules ; je crois qu’il mérite beaucoup de considération. Les gens comme lui restent toujours dans l’ombre, mais moi je sais qu’ils valent bien mieux que tout ce tapis d’arrivistes dégoûtants mondialement connus et que toutes les jeunes peintres au talent surnaturel, ce talent qui est toujours proportionnel à la température de leur arrière-train. Tu vois ce que je veux dire. Et maintenant plus que jamais, je comprends tes déclarations et « l’insistance » de Mlle (?) Bohus à vouloir faire ma connaissance. Je suis absolument ravie de l’avoir envoyée foutre. D’après une lettre très aimable que tu as envoyée à Goodyear, tu l’as invitée à être ton assistante à San Francisco. J’imagine que tout est déjà réglé. Pourvu qu’elle ait le temps de s’initier à l’art de la fresque dans ses moments de loisir, entre les balades à cheval du matin et son « sport » favori : le dressage des vieux libidineux. Quant à Mme Goddard, remercie-la encore et encore pour sa coopération si opportune et magnifique, et surtout pour sa ponctualité et l’heureuse « coïncidence » de ses horaires de vol. Elle doit avoir des dons de voyance, parce Ch. m’assure qu’elle n’est pas partie avec toi et qu’elle n’était absolument pas au courant de ton départ. Si jusqu’au dernier moment elle a fait preuve de méfiance à mon égard et n’a pas jugé bon de me dire certaines choses, en revanche elle a eu le privilège de la confiance absolue, elle doit donc avoir ses raisons. Malheureusement, j’ignorais que j’étais cataloguée parmi les gens suspects et non fiables. Je m’en rends compte un peu tard. C’est la vie !

De toute façon, pour en revenir à ma mission, j’ai essayé de l’accomplir au pied de la lettre.

 

En matière de pognon :

Sur les 2 000 pesos que tu m’as fait porter par Ch. :

Transport, matériel, emballages, etc. du trésor

400,00

À la secrétaire Leah Brenner

300,00

À « Pulques », avec reçu joint

500,00

À Manuel l’inquiet, pour se tirer, avec reçu joint

210,00

À Liborio

210,00

À Cruz Salazar

174,00

À Sixto Navarro (mois de mai)

180,00

À Raúl, dernière semaine en taule

45,00

À la femme de Sixto, au moment des embrouilles

25,00

À Manuel, en taule

17,50

À la femme et à la mère de Manuel

25,00

D’après Cruz, tu lui devais des arriérés

50,00

Dernière semaine de journaux à San Ángel

14,50

Essence de deux semaines

59,00

Électricité, téléphone, charges

130,0

 

 

Total

2 350,00

Remarque : les 350 pesos en plus viennent

de Misrachi.

 

 

Chez Misrachi, tu avais un solde positif de 6 998 pesos :

Premier versement pour le déménagement du trésor

150,00

Deuxième versement

200,00

Troisième versement, pour un télégramme

que je t’ai envoyé

15,00

Quatrième versement, pour M. Zaragoza

1 000,00

Cinquième versement, solde des quatre mois

de Raúl que j’ai remis en main propre à Ch.

720,00

 

 

Total

2 085,00

Plus l’argent des aquarelles que tu avais

laissées en suspens

2 500,00

 

Il reste donc un solde de 2 413 pesos. Sachant qu’il faut encore payer quatre mois de salaire à Sixto et les 500 pesos de M. Ramos Idolero, qui n’a pas encore pointé le bout de son nez.

M. Zaragoza a apporté une nouvelle cargaison ; j’ai accepté qu’il la laisse jusqu’à ce que tu me fasses part de ta décision. Je t’enverrai des photos pour que tu voies de quoi il s’agit. À mon avis, toutes les pièces valent la peine. Il y en a trente-trois au total, la plupart sont de Nayarit, dont deux très grandes et magnifiques ; le reste est plus moyen mais pas mal du tout. Et le plus important est une hache d’environ cinquante centimètres, complète, en obsidienne noir et marron, merveilleuse. Il en demande 500 biffetons, et environ 800 pour le reste. Réfléchis-y et dis-moi ce que je dois faire. M. Zaragoza repassera pour en parler d’ici deux mois.

Je serai brève concernant les raisons qui m’ont poussée à me séparer de Liborio, de Cruz et de Manuel. Les deux premiers ont passé leur temps à mettre les pieds dans le plat concernant ce que tu peux imaginer ; quand je suis arrivée chez toi pour donner des instructions, ils ont été on ne peut plus pénibles, ils ont demandé à Arámburo de quel droit je venais commander dans cette maison, ils ont dit que c’était toi leur chef et que je n’étais qu’une merde à tes yeux et aux leurs. Quant à Manuel, à part se gratter les couilles, il a refusé de faire quoi que ce soit après avoir reçu le solde de ses gages. Mais cette Mary Eaton(95) et sa mère, des salopes de merde, égocentriques comme pas deux, ne voulaient pas rester sans Manuel, alors j’ai dû lui demander d’accepter de travailler pour elles avec le même salaire. Et ne voilà-t-il pas qu’hier Mary m’a lâché qu’elle ne le supporte plus parce qu’il ne vient jamais, qu’il n’en fait qu’à sa tête, et elle m’a demandé de le virer à nouveau ; je les ai envoyées se faire foutre, maintenant elles n’ont qu’à se démerder toutes seules comme des grandes pour se débarrasser de ce clampin. Arámburo m’a dégotté un certain Rafaelito, un ami de confiance, pour les assister en attendant qu’elles se décident à flanquer Manuel à la porte et qu’elles trouvent quelqu’un à leur goût. Ces Ricaines de merde m’ont remonté les bretelles parce que je m’étais débarrassé des idoles ; or, figure-toi qu’au beau milieu de cette pagaille, Mary voulait se mettre à les dessiner !! Ce sont deux vaches avachies infoutues de donner une goutte de lait, comme toutes celles que tu as ramenées chez toi, qui n’ont laissé derrière elles que de la merde et de la pourriture et qui le moment venu ont levé le camp en raflant la gloire et les honneurs. Ça me débecte ! Je t’en foutrais, des gens pareils ! Moi, j’ai fait tout ce que j’avais à faire : je leur ai laissé la maison propre, le jardin en ordre, la cour bien rangée, débarrassée de toutes les cochonneries qui traînaient, bref, j’ai fait tout ce que je pouvais faire jusqu’à ce que je m’écroule dans mon lit avec le dos en compote ; maintenant, qu’elles aillent se gratter avec leurs ongles longs et si ça les gêne, elles n’ont qu’à se tirer ; Arámburo et moi, on trouvera bien qui laisser sur place. De toute façon, il n’y a plus que les meubles.

Il me reste à régler le cas de Sixto. Je pense qu’il vaudrait mieux qu’il prenne ses cliques et ses claques lui aussi, vu que, après lui avoir réglé les quatre mois pendant lesquels il va rester, conformément à tes ordres, il faudra lui en verser trois de plus pour ses beaux yeux, alors autant les lui donner tout de suite, parce que je ne vais pas le supporter bien longtemps. Je vais faire couper le téléphone de la grande maison ; dis-moi si tu t’es arrangé avec Mary pour qu’elle paie l’électricité, le téléphone et l’eau de la petite maison, et si c’est à moi de payer les charges. Jusqu’à présent, elles ont payé toutes leurs factures en temps et heure.

Le tableau de la Maja a été emballé et déposé chez Alberto fils ; pourvu qu’il se bouge un peu les fesses et qu’il l’envoie bientôt, car tu n’as pas idée du genre de fils de… qu’est cet Alberto. Il nous traite, Cristina et moi, comme deux pauvres clochardes pendues à ses basques. Je suis même tentée de sortir ce qu’il reste de blé pour ne pas avoir à quémander des miettes auprès de ce connard qui pète plus haut qu’il n’a le derrière.

Je te ferai envoyer au plus vite le Sahagún, de même que les photos de Detroit, des usines et des fresques ; laisse-moi juste une journée pour les chercher. Aujourd’hui j’ai à peine pu sortir de mon lit, je me suis payé un mal de dos qui m’en a fait voir de toutes les couleurs et Federico(96) m’a fait garder le lit pendant toute une journée. Je vais mieux et je ferai tout mon possible pour que tout te parvienne à temps.

Tes petits animaux vont bien. La petite chienne toute riquiqui, le perroquet et le raton laveur sont avec moi, les teckels et l’âne sont chez Arámburo, j’avais laissé la guenon à San Ángel mais Mary n’en veut pas si Manuel ne reste pas, donc je vais la ramener ici.

En dehors d’Arámburo et de Ch., tout le monde me traite comme un détritus depuis que je n’ai plus l’honneur de faire partie de l’élite des artistes célèbres et surtout depuis que je ne suis plus ta femme. Mais comme le dit si bien Lupe Rivas Cacho, ça va ça vient, les uns montent et les autres descendent, c’est ça la régolution… Ces enfoirés de Carlos Orozco Romero et sa bande, tous les « propres sur eux » de Mexico, et toutes ces dames qui collaborent avec la Croix-Rouge pour aller tortiller du cul le long des rues (sans certificat médical en bonne et due forme), quand ils me croisent au détour d’un trottoir, ils ne daignent même pas m’adresser la parole, ce dont je leur suis d’ailleurs reconnaissante. Je ne vois personne et, surtout, je ne verrai plus jamais ces sales fils de p…, snobs et lèche-cul. La situation évolue à grands pas et voilà qu’à présent les deux que le « peuple » a élus pour nous gouverner… sont des antifascistes et antistaliniens de première. Il faudra bien qu’un jour ils reconnaissent que le seul à avoir osé dire les quatre vérités au nez et à la barbe de tous, c’est toi. Quoi qu’il en soit, toutes mes félicitations pour la volée de bois vert que ne manqueront pas de recevoir les pauvres susdites grâce à tes efforts acharnés et sans ménagement.

Je voulais aussi te demander comment tu as réglé ou comment tu comptes régler la question des sommes dues à Guadalupe Marín. Comme tu le sais, elle est parfaitement capable de faire saisir tes maisons ou je ne sais quoi d’autre pour être payée coûte que coûte. Une fois pour toutes, prends tes dispositions pour qu’elle n’essaie pas de te jouer un sale tour, car si son sale petit trafic n’a pas marché à New York, elle va débarquer avec son dard gorgé de venin. Encore que je ne serais pas étonnée qu’elle aille te rendre une petite visite là-bas dans le West pour régler verbalement un certain nombre de choses, et que toi, naturellement, accablé par la peur, tu cèdes à ses propositions, à ses menaces, etc. C’est la saison des trahisons, petites et grandes. Tu sais mieux que personne que Guadalupe est une authentique marie-salope, comme si Mussolini en personne l’avait mise au monde. Alors je préfère te prévenir, on verra bien si pour une fois tu m’écoutes.

À présent je vais te parler de moi, comme tu me le demandes dans ta lettre. Inutile d’en dire long. Tu es parfaitement au courant. Il n’est pas de mots pour décrire ce que j’ai souffert, d’autant plus maintenant que tu es parti. Ces derniers jours, ou plutôt semaines, je n’ai pas peint, et je crois qu’il va se passer du temps avant que j’aille mieux et que je m’y remette. Les mois passent tellement vite, je ne crois pas que je pourrai finir à temps pour l’exposition de New York en janvier. J’ai écrit à Levy mais il ne m’a pas répondu, je ne sais même pas ce qu’est devenu mon tableau La Table blessée que Miguel a emporté pour le remettre à Levy. Je n’ai pas la moindre nouvelle de l’exposition. Quant à ce que tu me dis dans ta lettre, c’est très aimable mais quelque peu discutable, car malheureusement je doute que quiconque se soit intéressé à mes œuvres. Il n’y a d’ailleurs aucune raison pour qu’on s’y intéresse, et encore moins pour que je le croie.

J’avais espoir que ça se débloque ce mois-ci pour la Guggenheim, mais pas une once de réponse et pas une once d’espoir. Quand j’ai su que tu détenais le premier autoportrait que j’avais peint cette année, à moins que ce soit l’année dernière, celui que naïvement j’avais porté chez Misrachi pour qu’il le fasse envoyer chez l’acquéreuse… bref, quand j’ai su que vous m’aviez trompée, Misrachi et toi, tendrement et charitablement trompée, et quand j’ai vu qu’il n’était même pas déballé, ce qui aurait partiellement adouci la supercherie, puisque, à te lire, tu l’avais échangé contre un de tes tableaux pour ne pas te retrouver sans même un portrait de moi, je me suis rendu compte de bien des choses. Heureusement qu’il y avait le portrait avec les cheveux, l’autre avec les papillons et celui-ci, ajoutés à ton merveilleux tableau de la petite fille endormie, celui que j’aimais tant et que tu as vendu à Kaufmann pour qu’il me donne l’argent ; c’est grâce à eux que j’ai survécu l’année dernière et celle-ci. Autant dire grâce à ton argent. J’ai continué à vivre à tes crochets, en me faisant des illusions. Bref, j’en conclus que j’ai accumulé les échecs. Quand j’étais gamine, je pensais devenir médecin, jusqu’au jour où je me suis fait écrabouiller par un bus. J’ai vécu dix ans avec toi et, dans le fond, je n’ai fait que t’empoisonner la vie ; je me suis mise à peindre mais ma peinture n’est bonne qu’à être achetée par toi, car tu sais pertinemment que personne d’autre ne le fera. Et maintenant que j’aurais tout donné pour t’aider, voilà que les vraies « sauveuses » sont d’autres que moi. Tu peux mettre ces réflexions sur le compte de ma solitude, de mon ras-le-bol et, surtout, de la fatigue intérieure qui m’anéantit. Et ce n’est pas un soleil, un gueuleton ou des médicaments qui parviendront à me guérir ; mais je vais attendre encore un peu, pour voir quelle est la cause de mes états d’âme ; malheureusement, je crois que je le sais déjà et qu’il n’y a aucun remède. Je me fiche bien de New York, et d’autant plus maintenant que je risque d’y croiser cette chère Irene et d’autres de son espèce. Je n’ai ni l’envie de travailler ni l’ambition que je souhaiterais. Je continuerai à peindre pour que tu voies ce que je fais. Mais pas question d’exposer. Je vais payer mes dettes avec mes tableaux, et ensuite, même si je dois bouffer de la merde, je ferai exactement ce dont j’ai envie et quand j’en aurai envie. Tout ce qu’il me reste, ce sont tes affaires tout près de moi et l’espoir de te revoir ; ça me suffit pour continuer à vivre.

La seule chose que je te demande, c’est de ne surtout pas me mentir, tu n’as plus aucune raison de le faire. Écris-moi autant que tu le pourras, essaie de ne pas trop travailler maintenant que tu vas commencer la fresque, prends bien soin de tes petits yeux, n’habite pas tout seul, histoire qu’il y ait quelqu’un pour s’occuper de toi et, quoi que tu fasses, quoi qu’il arrive, tu pourras toujours compter sur l’adoration de ta

Frida

 

Dis-moi ce dont tu as besoin d’ici, pour que je te l’envoie.

Les enfants et Cristi te passent le bonjour.

Je t’enverrai les autres reçus et des coupures de journaux.

Je te supplie de ne pas laisser traîner cette lettre. Toutes celles que je t’avais envoyées étaient au milieu d’un tas d’autres, parmi des messages d’Irene et autres pouffiasses.

Passe bien le bonjour à Ralph et à Ginette, au docteur Eloesser et à tous nos bons amis de San Francisco.

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