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Lord n’en croyait pas ses oreilles. Thorn suggéra :

« Si nous montions dans votre chambre ? »

Ils grimpèrent l’escalier, en silence. Une fois là-haut, derrière la porte bouclée, Thorn déclara, toujours en russe :

« Je n’ai jamais cru que je verrais un jour cette clochette ni n’entendrais ces paroles. J’ai toujours conservé le battant, en prévision d’une telle visite. Mon père m’avait dit que ce jour viendrait. Il l’a attendu soixante ans, et ne l’a jamais vu se réaliser. Avant de mourir, il m’a dit que je vivrais ce qu’il n’avait pas vécu… et je ne l’ai pas cru.

— Pourquoi dit-on la cloche de l’enfer ? »

Thorn s’approcha de la fenêtre.

« C’est tiré d’un poème de Radichtchev. »

Lord connaissait aussi le poème en question.

« Également cité sur un lingot d’or laissé en garde dans une banque de San Francisco.

— Youssoupov était fan de Radichtchev. Amoureux de la poésie russe. Le vers dit exactement : Les anges de Dieu marqueront le triomphe du ciel de trois coups de la cloche de l’enferun pour le Pèreun pour le Filsun pour la Sainte Vierge. Tout à fait de circonstance, vous ne croyez pas ? »

Lord se remettait, lentement, du choc subi.

« Vous suivez ce qui se passe en Russie ? Pourquoi ne pas vous être manifesté plus tôt ? »

Thorn lui fit face.

« Mon père et moi en avons souvent discuté. C’était un ardent impérialiste de la vieille école. Il connaissait personnellement Félix Youssoupov. Eux aussi ont eu de fréquentes discussions. J’estimais, pour ma part, que le temps de la monarchie était définitivement révolu. Plus aucune place dans la société moderne pour des conceptions aussi périmées. Lui, était convaincu que le sang des Romanov devait être régénéré. Aujourd’hui, c’est d’actualité. Mais on m’avait fait jurer de ne révéler mon secret qu’à l’Aigle et au Corbeau qui viendraient me dire les mots de passe. Toute autre manifestation du monde extérieur serait un piège tendu par nos ennemis.

— Le peuple russe souhaite votre retour, intervint Akilina.

— Au grand dam de Stefan Baklanov ! »

Thorn y avait mis une touche de sarcasme. Il confirma s’être intéressé de très près au travail de la Commission tsariste et aux événements de la semaine passée.

« C’est précisément pour ça que Youssoupov nous a gardés sous le boisseau durant toutes ces années. Lénine voulait annihiler toute trace du sang des Romanov. Toute possibilité d’une éventuelle restauration. Plus tard, quand il a réalisé que Staline serait bien plus néfaste, pour le pays, que le pire des tsars, il a compris quelle erreur il avait commise en faisant massacrer la famille impériale.

— Monsieur Thorn… amorça Miles Lord.

— Michael, je vous prie.

— Ou ne devrais-je pas plutôt dire Votre Majesté Impériale ? »

Thorn fronça les sourcils.

« Voilà un titre auquel je vais avoir bien du mal à m’habituer !

— Votre vie est en danger, Michael. Je suppose que vous avez une famille ?

— Une femme et deux fils qui sont actuellement au collège. Je ne leur ai jamais parlé de quoi que ce soit. C’était l’une des conditions imposées par Youssoupov. Un anonymat absolu.

— Il va falloir les mettre au courant. Ainsi que les deux sœurs dont vous nous avez parlé.

— C’est bien mon intention. J’ignore comment ma femme va s’accommoder du titre de tsarine. Mes fils vont devoir s’adapter, eux aussi. Voilà l’aîné devenu tsarévitch et le cadet grand-duc ! »

Mille questions se pressaient dans la tête de Miles, mais il y en avait une qui prenait le pas sur toutes les autres :

« Pouvez-vous nous dire comment Alexis et Anastasia ont pu venir s’implanter en Caroline du Nord ? »

Et Thorn retraça, pour l’Aigle et le Corbeau, une histoire qui fit, plus d’une fois, courir des frissons dans le dos de ses auditeurs.

 

Tout commença le 16 décembre 1916 au soir, lorsque Félix Youssoupov assaisonna de cyanure les gâteaux et le vin de Raspoutine. Le poison n’ayant pas fait son office, Youssoupov tira une première balle dans le dos du staretsLa balle unique n’ayant pas suffi, elle non plus, d’autres poursuivirent le saint homme dans une cour toute blanche de neige, et l’achevèrent de plusieurs balles. Puis ils jetèrent son corps dans la Neva gelée, satisfaits de leur dure soirée de travail.

Après le meurtre, Youssoupov en assuma ouvertement toute la gloire. Il envisageait même, pour la Russie, un avenir politique fondé, pourquoi pas, sur un transfert du pouvoir de la dynastie Romanov à la dynastie Youssoupov. Des rumeurs de révolution couraient dans le pays. La chute de Nicolas II paraissait imminente.

Youssoupov était déjà l’homme le plus riche de toute la Russie. Ses biens étaient considérables et lui procuraient une énorme influence politique. Mais un nommé Lénine surfait sur la vague de ressentiment à l’égard du pouvoir autocratique et préconisait l’annihilation des nobles, quels que pussent être leur rang ou leur nom.

L’effet du meurtre de Raspoutine sur la famille impériale fut énorme. Nicolas et Alexandra se retirèrent au plus profond d’eux-mêmes, et l’influence de la tsarine sur son royal époux en fut largement renforcée. Le tsar présidait toujours aux destinées d’un clan très puissant qui ne se souciait tout simplement pas de leur réputation populaire. Ils parlaient mieux et plus volontiers le français que le russe. Ils séjournaient à l’étranger plus souvent qu’en Russie. Ils tenaient jalousement à leur nom et à leur rang, mais négligeaient leurs obligations publiques. Divorces retentissants, mariages ratés impressionnaient défavorablement les masses.

Tous les parents du couple impérial haïssaient Raspoutine. Aucun ne déplorait sa mort et certains allaient jusqu’à confier au tsar leur sentiment intime. Ce meurtre avait taillé une brèche dans la maison impériale. Quelques-uns des grands-ducs et grandes-duchesses commençaient même à parler de changement, et les bolcheviks exploitèrent cette faille en déposant le gouverneur provisoire qui avait succédé à Nicolas II, puis en s’emparant du pouvoir, avec, à la clef, le massacre de tout ce qui, de près ou de loin, s’appelait et rappelait Romanov.

Youssoupov, cependant, continuait d’affirmer que l’exécution de Raspoutine avait été un coup de maître. Relégué par le tsar dans une de ses propriétés de Russie centrale, il traversa sans dommage les révolutions de février et d’octobre 1917. Favorable, au départ, à la notion de changement, c’est lui qui changea d’avis quand les Soviets saisirent tous ses biens familiaux et menacèrent de l’emprisonner. Alors, et alors seulement, il comprit quelle erreur il avait commise. La mort de Raspoutine était venue trop tard pour endiguer le flot des événements. Par sa tentative malavisée de sauver le royaume, Félix Youssoupov avait asséné, à la monarchie, un coup fatal.

Après la révolution d’octobre 1917, il changea son fusil d’épaule. Au nombre des rares nobles disposant encore de ressources financières, il parvint à rassembler un groupe d’anciens gardes impériaux dont la tâche serait de libérer la famille royale et de restaurer la monarchie. Il espérait que son revirement, quoique tardif, lui vaudrait la reconnaissance de Nicolas et le pardon du meurtre de Raspoutine. Quelle meilleure façon de liquider son ardoise et de repartir du bon pied dans le sillage du tsar et de la tsarine ?

Lorsque la famille impériale fut transférée de Tsarskoye Syelo en Sibérie, au début de l’année 1918, Youssoupov comprit que l’heure d’agir avait sonné. Trois tentatives de sauver le tsar échouèrent l’une après l’autre. Les bolcheviks faisaient bonne garde. George V, roi d’Angleterre et cousin de Nicolas, fut sollicité pour offrir aux Romanov l’asile politique. Il accepta, tout d’abord, puis dut céder aux pressions internes qui lui enjoignaient de refuser tout permis d’immigration.

C’est alors que Youssoupov se souvint que, d’après Raspoutine, si son meurtrier appartenait à la classe noble, Nicolas II et toute sa famille ne lui survivraient que deux ans à peine. N’était-il pas, lui-même, le plus haut des nobles apparentes aux Romanov, et son épouse une nièce impériale ?

Plus déterminé que jamais à contrer le destin, il dépêcha Kolya Maks à Ekaterinbourg avec mission de sauver la famille, coûte que coûte. L’habileté dont Maks avait fait preuve pour se rapprocher des autres gardes était d’excellent augure, mais il fallut une sorte de miracle pour qu’il assistât au massacre et pût y soustraire, au prix de risques insensés, Alexis et Anastasia.

Autre miracle, Alexis n’avait été touché ni par balle ni par baïonnette. Et le pire dégât subi par Anastasia avait été le coup de crosse en pleine tête qui avait permis de la transporter, toujours vivante, dans le camion corbillard sans qu’elle se mît à hurler au mauvais moment. Protégée par le corps de sa mère et par son corset garni de pierres précieuses, elle n’avait souffert, en fait, que d’une blessure à la jambe dont elle avait gardé, à vie, une légère claudication.

Après les avoir récupérés dans la forêt, Maks se hâta de rallier, avec eux, une cabane située à l’ouest d’Ekaterinbourg. Trois autres hommes à la solde de Youssoupov les y attendaient. Leurs ordres étaient clairs. Emmener la famille vers l’est. Mais il n’y avait plus de famille. Rien que deux adolescents terrifiés jusqu’au fond de l’âme.

Durant les quelques jours qui suivirent le massacre, Alexis ne prononça pas une syllabe. Il restait assis dans un coin de la cabane. Il mangeait et buvait, quand on l’y obligeait, mais ne sortait pas de sa prostration. Il raconta, par la suite, que tandis que ses parents tombaient sous les balles, que sa mère s’étouffait avec son propre sang et que les baïonnettes lardaient les corps de ses sœurs, une seule pensée occupait son esprit hors circuit plus qu’aux neuf dixièmes. Un mot que Raspoutine lui avait dit :

Tu es lavenir de la RussieTu devras survivre.

Il avait tout de suite reconnu, en Kolya Maks, le costaud chargé de le porter dans ses bras, chaque fois que l’hémophilie lui coupait les jambes. Il n’avait pas oublié sa douceur bourrue et s’était conformé, sans hésiter, à ses instructions les plus folles.

Près de deux ans s’écoulèrent avant que les rescapés pussent être transférés, en traîneau, à Vladivostok. Les prémices de la révolution y précédèrent leur arrivée, mais rarissimes étaient ceux qui savaient à quoi pouvaient ressembler les enfants Romanov. Le tsarévitch, par bonheur, avait connu une période de rémission, même si quelque récurrence de son hémophilie l’obligeait, de temps en temps, à ne pas se montrer en public.

Depuis le début, Youssoupov avait posté des hommes, en attente, sur la côte Pacifique. Son intention, à l’origine, avait été d’y parquer la famille royale jusqu’au retour de temps plus cléments. Mais la situation tournait rapidement à l’avantage des Rouges. Bientôt, les communistes tiendraient tout le pays sous leur botte et ne donnaient aucun signe de vouloir renoncer au pouvoir. Il ne restait donc qu’une seule chose à faire.

Les Russes émigraient, à pleins bateaux, vers la côte ouest des États-Unis d’Amérique, San Francisco était leur principal port d’entrée. Alexis, Anastasia et un couple de fidèles s’embarquèrent à leur tour, en décembre 1918. Youssoupov lui-même fuit la Russie en avril 1919, avec son épouse et leur petite fille de quatre ans. Pendant près de cinquante ans, il voyagea en Europe et en Amérique. Il écrivit un livre et protégea sa réputation à l’aide de procès truqués, quand il estimait que films et manuscrits tirés de sa vie ne lui rendaient pas justice.

Publiquement, il restait le parangon du rebelle audacieux et désintéressé, dont le haut fait restait le meurtre de Raspoutine. Il n’acceptait aucune critique et rejetait toute responsabilité dans ce qui était arrivé, ensuite, à la Russie. En privé, c’était une autre paire de manches. Il se déchaînait contre Lénine et, plus tard, contre Staline. Il avait voulu débarrasser Nicolas de sa sujétion à ce Raspoutine et de l’influence d’Alexandra, la princesse allemande. Mais il avait souhaité, aussi, la pérennité du régime tsariste. Hélas ! selon la prédiction du staretset le sang des Romanov et celui des nobles de leur cour avaient rougi les eaux de la Neva.

La Russie n’existait plus.

L’Union des républiques socialistes soviétiques était née.

 

« Que s’est-il passé, après l’arrivée d’Alexis et d’Anastasia aux États-Unis ? »

Thorn était assis sur le canapé, près de la fenêtre. Akilina avait pris place, avec Lord, sur le bord du lit. Et tous deux avaient suivi, en proie à une stupéfaction croissante, ce récit qui complétait, peu à peu, tout ce qu’ils savaient déjà.

Youssoupov avait envoyé deux personnes, en avant-garde, afin de préparer le terrain. L’une d’entre elles s’était introduite sur le continent américain par la côte Est, avant de s’enfoncer vers l’ouest, à travers les Appalaches. Il connaissait déjà les arbres de la princesse, dont le nom lui avait fait l’effet d’une sorte de prédestination. Son premier point de chute fut Asheville, et puis, plus au nord, Genesis.

Ils s’y fixèrent sous le nom de Thorn, très répandu dans la région, et devinrent Paul et Anna Thorn, couple slave originaire de Lituanie. À l’époque, des millions de Russes émigraient dans le pays. Une colonie slave résidait toujours à Boone. Et personne, à l’époque, ne savait quoi que ce soit d’un tant soit peu précis sur la famille impériale.

« Ont-ils vécu heureux ? s’informa vivement Akilina.

— Très. Youssoupov avait du répondant, sur le sol américain, et ses dividendes ont financé leur installation. Mais tout a été fait pour éliminer le moindre signe extérieur de richesse. Les Thorn vivaient simplement et ne communiquaient avec Youssoupov que par des intermédiaires. Il s’est écoulé des décennies avant qu’ils ne se rencontrent enfin face à face.

— Combien de temps les enfants ont-ils survécu ?

— Anastasia est morte en 1922. D’une méchante pneumonie. À quelques semaines de son mariage. Youssoupov lui avait trouvé un excellent parti, correspondant à tous les critères requis, mais de noblesse incertaine. Alexis, lui, s’était marié l’année précédente. Il avait dix-huit ans, et l’on pouvait craindre que sa maladie ne devînt un fardeau trop lourd à porter. L’hémophilie, en ce temps-là, ne connaissait pratiquement aucun palliatif. Un mariage fut arrangé avec la fille d’un des hommes de Youssoupov. Ma grand-mère n’avait que seize ans, mais satisfaisait, elle aussi, à tous les critères exigés d’une future tsarine. Elle émigra du pays, et un prêtre orthodoxe les maria, dans un chalet, pas très loin d’ici… dont je suis toujours propriétaire.

— Et lui, combien de temps est-il resté en ce monde ?

— Trois ans seulement. Mais assez pour engendrer mon père, qui fut un enfant sain et robuste. L’hémophilie ne se transmet que de la femme au mâle, jamais dans l’autre sens. Youssoupov en conclut, par la suite, que là encore, le destin était intervenu en notre faveur. Si Anastasia avait survécu, et donné naissance à un fils, la malédiction ne se serait peut-être pas arrêtée. Mais elle a cessé, à sa mort, et c’est ma grand-mère qui a donné naissance au mâle promis à succéder au tsar… »

Une étrange vague de tristesse vint baigner l’esprit de Miles. Un peu comme le jour où il avait appris la mort de son propre père. Regrets et soulagement combinés à une sorte de nostalgie. Il rejeta le tout d’un haussement d’épaules avant de demander :

« Où sont-ils enterrés ?

— Dans un très bel endroit, sous les arbres de la princesse. Je vous y conduirai demain.

— Pourquoi avez-vous commencé par nous mentir ? » demanda Akilina.

Thorn ne répondit pas tout de suite.

« La vérité, c’est que je suis mort de peur. Tous les mardis, je vais au Club Rotary, et tous les samedis, à la pêche. Ici, tous me font confiance pour leurs adoptions, leurs achats immobiliers, leurs successions, leurs divorces, et je les aide de mon mieux. Mais de là à gouverner une nation… »

Lord et Akilina le comprenaient parfaitement. Ils n’enviaient pas son sort.

« Mais vous pouvez être le catalyseur qui stabilisera ce pays. Les Russes se souviennent du tsar avec affection. Voire avec amour.

— C’est bien ce qui m’inquiète. Mon arrière-grand-père était un homme difficile. J’ai étudié sa vie dans le détail, et les historiens ne sont pas tendres avec lui. Encore moins avec mon arrière-grand-mère. On peut tirer de leurs outrances et de leurs échecs des leçons qui me terrorisent. Les Russes sont-ils vraiment prêts pour un nouveau régime autocratique ?

— Je ne suis pas sûre qu’ils aient jamais renoncé à l’ancien », dit Akilina.

Le regard de Thorn se perdait dans le vague.

« Oui, je crois que vous avez raison. »

Il parlait calmement, choisissant toujours le mot juste, soucieux d’être bien compris, de traduire exactement sa pensée.

« Ces gens qui vous poursuivent… Je dois être sûr, avant tout, qu’ils ne s’en prendront pas à ma femme. Elle n’a rien demandé de tout cela.

— Votre mariage a été arrangé, lui aussi ?

— C’est mon père et Youssoupov qui l’ont trouvée. Elle vient d’une famille orthodoxe très pratiquante. Avec du sang royal dans les veines. Assez, en l’occurrence, pour satisfaire les plus pointilleux. Venue d’Allemagne, sa famille a émigré ici dans les années 1950. Ils avaient fui la Russie à la révolution. Je l’aime plus que tout au monde. Notre vie a été belle… jusque-là ! »

Il manquait encore un chapitre à l’histoire telle que Lord et Akilina la connaissaient. Lord questionna :

« Youssoupov a-t-il jamais raconté ce qu’il est advenu des corps ? Josif Maks s’est arrêté au moment où son père est revenu chercher Alexis et Anastasia dans les bois où il les avait laissés. Kolya est parti le jour même…

— Pas du tout.

— C’est ce que son fils nous a dit.

— Il est bien parti, mais pas tout de suite après avoir retrouvé les enfants. Il est retourné à Ekaterinbourg. C’est seulement trois jours plus tard qu’il a pu repartir avec Alexis et Anastasia.

— Après avoir participé à… l’escamotage définitif des cadavres ? »

Thorn fit un signe affirmatif. Lord insista :

« J’ai lu des tas de versions contradictoires à ce sujet. Youssoupov a-t-il raconté ce qui s’est passé vraiment ?

— Oh oui ! soupira Michael Thorn. Youssoupov a tout raconté, dans le détail. »

Et il enchaîna, sans attendre…