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SAMEDI 16 OCTOBRE
16 H 45
Lord pilotait la Lada déglinguée sur un tronçon de route à deux voies. Pachenko leur avait fourni le véhicule, neutre à souhait, avec un plein dans le réservoir et cinq mille dollars. Lord avait préféré se munir de monnaie américaine plutôt que de simples roubles, dans la mesure où Pachenko avait eu raison, la veille : ils ignoraient où ce voyage allait les conduire. L’avocat était toujours convaincu que cette excursion en province serait une perte de temps, mais il se sentait déjà beaucoup mieux dans sa peau, à cinq heures de Moscou, parmi les paysages boisés de la Russie du Sud-Ouest.
Il portait un chandail et un jean. Les hommes de Pachenko avaient récupéré sa valise, au Volkhov, sans aucun problème. Une bonne nuit de repos, une douche chaude et un coup de rasoir l’avaient complètement remis à neuf. Akilina, elle aussi, était en pleine forme. Les hommes de Pachenko avaient scrupuleusement respecté sa liste d’effets personnels, et découvert son passeport à l’endroit qu’elle leur avait indiqué. Pour faciliter leurs déplacements fréquents à l’étranger, les artistes de cirque bénéficiaient d’un visa permanent, sans date d’expiration.
Elle avait peu parlé, pendant toute la première partie du voyage. Elle portait un col roulé vert olive, un jean et un manteau de suédine. Un ensemble, avait-elle précisé, qu’elle avait acheté à Munich, l’année passée. Les revers accentuaient la largeur de ses épaules naturellement minces, et lui prêtaient une allure à la Annie Hall que Lord trouvait fort à son goût.
À travers le pare-brise, défilaient champs et bois. La terre était noire, très différente de l’argile rouge d’un endroit comme la Géorgie du Nord. Les pommes de terre constituaient la culture essentielle de la région. Lord se rappelait avec amusement l’histoire de Pierre le Grand, qui avait décrété que les étranges tubercules seraient cultivés par les paysans, sous le nom de pommes de la terre. Les pommes de terre étaient étrangères à la Russie, et le tsar n’avait pas précisé quelle partie de la plante devait être récoltée. Quand, au comble du désespoir, les paysans avaient essayé de manger tout ce qui poussait, excepté les racines, ils étaient tombés malades. Rendus furieux, de surcroît, ils avaient brûlé toute la récolte. C’était seulement après que quelqu’un eut goûté l’intérieur des patates carbonisées que la pomme de terre avait acquis sa renommée.
Leur itinéraire traversait également quelques zones plutôt sinistres de fonderies et d’usines de tracteurs. L’air était un smog acide de fumée et de suie. Toute la région avait été un immense champ de bataille. Païens contre chrétiens, rivalités de princes avides de mater le peuple, Tartares affamés de conquêtes. Un endroit où, selon le mot d’un écrivain, la terre russe s’était gorgée de sang russe.
Starodug était une petite ville étroite, tout en longueur, dont les boutiques à colonnades et les bâtisses de pierre et de bois ramenaient à l’époque impériale. Des bouleaux argentés s’alignaient le long des rues, vers le centre dominé par une église à trois campaniles coiffés de coupoles en forme d’oignon et d’étoiles d’or qui brillaient dans les derniers rayons du couchant. Une vague odeur de pourriture planait sur le village, en provenance de maisons croulantes, de trottoirs crevés et d’espaces de verdure laissés à l’abandon.
« Une idée pour trouver Kolya Maks ? plaisanta Miles alors qu’ils remontaient lentement la rue principale.
— Je ne pense pas que ce soit bien difficile. »
Elle désignait quelque chose, du menton. Il loucha à travers le pare-brise sali par le voyage et repéra, après elle, l’enseigne qui disait « Kafé Snejinki, gâteaux, pâtés, glaces et autres spécialités ». L’établissement occupait le rez-de-chaussée d’un immeuble de trois étages en brique rouge, aux fenêtres gaiement tarabiscotées. JOSIF MAKS, PROPRIÉTAIRE, annonçait un dernier écriteau bien en vue.
« Ce n’est guère commun », remarqua Lord.
Les Russes, en général, ne proclamaient pas leur titre de propriétaire. Lord regarda autour de lui et, parmi les autres enseignes, ne distingua aucun autre nom, aucun autre titre de propriété. Il se souvenait de la perspective Nevsky, à Saint-Pétersbourg, et du quartier Arabat, à Moscou. Deux endroits à la mode où des centaines de boutiques offraient des articles dans le vent. Peu de ces magasins affichaient leurs prix en vitrine et pas un seul ne proclamait l’identité de son propriétaire.
« Peut-être un signe des temps, commenta Akilina. L’invasion du capitalisme. Même ici, dans la Russie la plus rurale. »
Son sourire prouvait qu’elle blaguait.
Ils parquèrent la Lada et descendirent dans l’obscurité naissante, puis ils revinrent sur leurs pas, vers le Kafé Snejinki. Personne dans la rue, à l’exception d’un chien qui pourchassait une pie. La plupart des boutiques de détail étaient sans lumière. En dehors des régions métropolitaines, peu de magasins restaient ouverts pendant le week-end. Une séquelle du récent passé bolchevique.
La salle du café était chichement décorée. Quatre rangées de tables en meublaient le centre. Des armoires vitrées exposaient les plats du jour. Une odeur de café fort emplissait l’air. Trois consommateurs assis à la même table, un autre seul à l’écart. Bien que Lord se demandât combien de Noirs ils avaient pu voir avant lui, nul ne releva les yeux à leur entrée.
L’homme debout derrière le comptoir était petit et gros, avec des cheveux hirsutes couleur cuivre et une moustache de même teinte. Il portait un tablier constellé de taches plus variées qu’une palette de peintre, et lorsqu’il vint à leur rencontre, une odeur de fromage frais à la grecque vola jusqu’à leurs narines, alors qu’il s’essuyait les mains à l’aide d’une serviette sale.
« Vous êtes Josif Maks ? » s’enquit Miles Lord, en russe.
Le visage de l’homme se rembrunit.
« Vous venez d’où ? »
Lord estima qu’il était un peu tôt pour en dire davantage.
« Quelle importance ?
— Vous entrez chez moi, et vous me posez des questions. Dans ma langue.
— Puis-je tenir pour acquis que vous êtes Josif Maks ?
— Dites-moi ce que vous voulez. »
Le ton était franchement désagréable. Préjugé ou ignorance ?
« Écoutez, monsieur Maks, nous ne sommes pas là pour vous causer des ennuis. Nous cherchons M. Kolya Maks. Il est probablement mort depuis longtemps, mais connaîtriez-vous l’un de ses parents, dans cette ville ? »
Le regard de l’homme exprimait toujours une bonne dose d’hostilité.
« Qui êtes-vous ?
— Je m’appelle Miles Lord. Et voilà Akilina Petrovna. Nous venons de Moscou, à la recherche de Kolya Maks. »
L’homme jeta sa serviette sur une table et croisa les bras sur sa poitrine.
« Il y en a, des Maks, par ici. Mais je ne connais aucun Kolya.
— Il vivait ici à l’époque de Staline, mais ses enfants ou petits-enfants sont peut-être encore dans le coin ?
— Maks était le nom de ma mère, mais je n’ai jamais été proche des autres.
— Mais votre nom de famille est bien Maks ? »
De mais en mais, l’hostilité de l’homme tournait carrément à l’agressivité.
« Pas le temps de vous écouter. J’ai des clients. »
Akilina s’approcha des vitrines d’exposition.
« Monsieur Maks, c’est important. Nous avons besoin de joindre la famille de Kolya Maks. Pouvez-vous au moins nous dire s’ils vivent encore ici ?
— Qu’est-ce qui vous porte à croire qu’ils y ont jamais vécu ? »
Lord perçut des pas, derrière lui, et se retourna juste à temps pour voir un policier pénétrer dans la salle, en uniforme de la militsia rurale, coiffé d’une chapka de fourrure. Il déboutonna sa capote et l’ôta, puis s’assit à l’une des tables en saluant Josif Maks de la main. Le propriétaire comprit au quart de tour et se mit à préparer du café. Lord s’avança jusqu’au comptoir. La présence de ce flic le rendait nerveux. Maks lui tournait le dos. Il articula, à voix basse :
« Celui qui tiendra jusqu’au bout ; celui-là sera sauvé. »
Maks le regarda par-dessus son épaule.
« Qu’est-ce que ça veut dire ?
— À votre avis ?
— Cinglé d’Américain. Êtes-vous tous aussi dingues ?
— Qui vous dit que je suis américain ? »
Maks interrogea Akilina, du regard.
« Qu’est-ce que vous faites avec ce tchornye ? »
Ni elle ni lui ne relevèrent la remarque méprisante. Ils devaient quitter ce café sans incident. Pourtant, il y avait quelque chose, dans l’attitude de Maks, qui contredisait ses mots. Lord n’en était pas sûr, mais il se pouvait que l’homme tentât de lui faire parvenir un message signifiant « Pas ici. Plus tard. » Il décida de courir le risque :
« Nous partons, monsieur Maks. Navrés de vous avoir dérangé. Auriez-vous une idée d’où nous pourrions loger pour la nuit ? »
Le propriétaire acheva de préparer son café puis l’apporta au policier, attablé à l’écart. Il revint ensuite lentement vers eux.
« Essayez l’hôtel Okatyabrsky. Première à gauche et troisième rue, dans le centre-ville.
— Merci. »
Lord espérait une suite, mais Maks n’ajouta pas un mot, avant de se retrancher derrière son comptoir. En repartant vers la sortie, Lord et Akilina ne purent éviter de passer tout près du policier qui dégustait, à petites gorgées, son café brûlant. Le flic les suivit des yeux plus longtemps qu’il n’était indispensable. Par-dessus son épaule, Lord vit que Josif Maks l’avait remarqué, lui aussi.
Ils trouvèrent facilement l’Okatyabrsky, un hôtel de quatre étages aux chambres équipées d’un balcon plutôt fragile, à première vue. Le plancher de la réception était noir de crasse, et l’air fleurait la plomberie défectueuse. Un employé revêche les informa qu’on n’acceptait pas les étrangers. Akilina prit la situation en main et déclara avec fermeté que Miles était son mari, et qu’elle exigeait qu’on le traitât avec respect. Au terme d’une discussion orageuse, une chambre au troisième étage leur fut accordée, à un tarif supérieur aux prix habituellement pratiqués dans les établissements de cette catégorie.
La chambre était spacieuse, mais le décor sortait tout droit d’un film des années 1940. La seule concession au modernisme était représentée par un petit réfrigérateur qui ronronnait par intermittence, dans un coin de la pièce. La salle de bains ne valait pas mieux. Ni papier ni siège aux toilettes. Et quand Lord voulut se laver la figure, il découvrit que l’eau chaude et l’eau froide pouvaient couler, mais pas en même temps.
« Je ne pense pas que beaucoup de touristes descendent aussi bas dans le Sud, remarqua-t-il en se séchant le visage.
— Cette région était interdite pendant toute l’ère communiste, répondit Akilina, assise sur le lit. Il n’y a pas longtemps qu’elle est de nouveau accessible.
— Bravo pour votre numéro, en bas, avec ce que j’hésite à appeler le réceptionniste.
— Désolée pour ce qu’il a dit. Maks pareil. Ils n’en ont pas le droit.
— Je ne suis pas sûr qu’il l’ait pensé. »
Il expliqua la sensation ambiguë que lui avait inspirée l’attitude de Maks.
« Je crois que l’arrivée du flic l’a rendu aussi nerveux qu’on l’était nous-mêmes.
— Pourquoi ? il a dit qu’il ne connaissait aucun Kolya Maks.
— Je crois qu’il mentait. »
Elle lui sourit.
« Vous êtes optimiste, Corbeau.
— Pas vraiment. J’espère simplement qu’il y a un grain de vérité, quelque part dans cette aventure.
— Je l’espère aussi.
— Ce que vous avez dit hier soir était vrai. Les Russes ne veulent se rappeler que les bons aspects du tsarisme. Mais vous aviez raison. C’était une autocratie. Répressive et cruelle. Cette fois-ci, ce pourrait être différent… »
Elle s’interrompit, le temps d’un sourire.
« Ce que nous faisons sera peut-être la meilleure façon de tricher avec les Soviets une dernière fois. Ils se croyaient tellement intelligents. Mais il se peut que des Romanov aient survécu. Est-ce que ce n’est pas ça, le plus extraordinaire ? »
Lord l’approuva en silence.
« Vous avez faim ? s’informa Akilina.
— Oui. Mais je crois qu’on va se faire aussi petits que possible. Je vais descendre au rez-de-chaussée, acheter de quoi manger au kiosque de la réception. Le pain et le fromage ne peuvent pas être complètement pourris. On va grignoter tranquillement ici.
— Excellente idée », approuva Akilina, souriante.
En bas, Lord s’adressa à la vieille femme qui tenait le kiosque. Il choisit un pain noir, un bon morceau de fromage, deux ou trois saucisses, et deux bières. Il régla l’addition à l’aide d’un billet de cinq dollars, qu’elle accepta avec empressement. Il repartait vers l’escalier quand il entendit approcher les voitures. Des gyrophares blanc et rouge envahirent le rez-de-chaussée, à travers les fenêtres de la rue. Il aperçut trois voitures de police, stoppées en parallèle devant l’Okatyabrsky.
Il connaissait le motif de leur visite.
En quelques bonds, il rejoignit Akilina, dans la chambre du troisième.
« Prenez vos affaires. La police est là. »
Rapidement, Akilina passa son manteau. Jeta son sac sur son épaule. Il s’empara, lui-même, de son sac et de son manteau.
« Dépêchons-nous. Ils vont très vite apprendre le numéro de cette chambre.
— Où allons-nous ? »
Une seule voie de retraite possible. Le quatrième étage.
Ils montèrent l’escalier obscur alors que de grosses godasses grimpaient du rez-de-chaussée.
Sur la pointe des pieds, ils parcoururent le couloir du quatrième. Les flics étaient déjà à l’étape au-dessous, beaucoup moins discrets dans leur mode de progression. À la lueur de l’unique ampoule nue, Lord enregistra, dans sa foulée, la disposition des sept chambres. Trois d’un côté, sur la rue, trois de l’autre, une seule à l’extrémité du couloir. Toutes étaient ouvertes, donc inoccupées.
Au troisième, des poings martelaient fortement une porte.
Un doigt sur les lèvres, Lord désigna la chambre du fond. Akilina se dirigea vers elle. En chemin, Lord ferma doucement toutes les portes, des deux côtés du couloir. Puis rejoignit Akilina, repoussa le battant et le boucla au loquet, derrière lui.
Le vacarme, au troisième, était à son comble.
La chambre dont ils venaient de prendre possession baignait dans l’obscurité, mais pas question de donner de la lumière. Lord alla jeter un coup d’œil par la seule fenêtre. Découvrit, à une dizaine de mètres en contrebas, l’allée encombrée de quelques voitures. Il ouvrit la fenêtre, sortit la tête dans le froid nocturne. Pas de flics en vue. Trop sûrs d’eux, sans doute. À droite de la fenêtre, une gouttière courait depuis le toit jusqu’aux mauvais pavés de l’allée.
Il recula d’un pas, en se redressant.
« On est coincés. »
Akilina le poussa de côté pour s’approcher de la fenêtre. Des pas escaladaient les marches conduisant du troisième au quatrième. Les policiers étaient sûrs, à présent, qu’il n’y avait plus personne à l’étage inférieur. Toutes ces portes closes pourraient les retarder un brin, mais pas bien longtemps. Akilina jeta son sac par la fenêtre et ordonna :
« Passe-moi le tien ! »
Le sac de Lord alla rejoindre l’autre dans l’allée.
« Regarde-moi et fais exactement ce que je fais. »
Cramponnée à la barre d’appui, elle se projeta littéralement hors de la fenêtre. Il l’observa tandis qu’elle empoignait la gouttière, les pieds fermement plantés contre les briques de la façade, entourant de ses deux mains le tuyau vertical. Avec une habileté consommée, elle descendit, utilisant ses jambes comme points d’appui, agrippant et lâchant le tuyau, alternativement, à mesure que la gravité l’attirait vers le sol. En un temps record, elle prit pied dans l’allée.
Des portes s’ouvraient dans le couloir. Lord ne se croyait pas réellement capable d’imiter l’exemple d’Akilina, mais il n’y avait pas d’autre solution.
À son tour, il sortit par la fenêtre, empoigna la gouttière. Le métal lui glaçait les mains, et l’humidité menaçait sa prise, mais tout comme la jeune acrobate, il planta ses semelles souples contre la façade et amorça sa descente.
Les flics russes cognaient à présent dans la seule porte bouclée de l’intérieur.
Il dépassa les fenêtres du deuxième. Là-haut, ils enfonçaient la porte. Lord poursuivit sa descente, mais perdit sa prise alors qu’un collier de fixation cédait sous son poids. Il tomba au moment précis où une tête apparaissait là-haut.
Heurtant le mur d’un genou, il se cuirassa pour le proche contact avec le sol. Le choc fut rude à l’atterrissage. Il roula sur l’impulsion acquise, et s’écrasa contre le pneu d’une des voitures.
En relevant les yeux, il vit apparaître un poing armé d’un revolver. Il se releva d’un bond, s’efforçant d’oublier la douleur aiguë qui vrillait sa jambe droite. Il prit Akilina par le bras et la poussa derrière la voiture.
Deux détonations claquèrent dans la nuit. Une balle ricocha sur le capot, l’autre fracassa le pare-brise.
« Allons-y, pliés en deux. »
Traînant leurs sacs, ils crapahutèrent entre les voitures. Les coups de feu se succédaient, mais la fenêtre du quatrième étage n’offrait pas un poste de tir idéal. Des vitres se fracassaient, à la ronde. Des projectiles ricochaient au hasard. Ils parvinrent à l’extrémité de l’allée et en sortirent, persuadés que les policiers devaient garder cette issue.
Personne.
Ils scrutèrent la nuit, dans les deux directions. Aucune lumière dans les boutiques. Et pas d’éclairage urbain, pas de lampadaires. Lord jeta son sac sur son épaule. Prenant la main d’Akilina, il l’entraîna sans égard pour sa propre jambe douloureuse.
Une voiture jaillit du tournant, à leur droite. Des phares les éblouirent. Le véhicule leur arrivait droit dessus.
Ils se figèrent sur place, au milieu de la rue. Des pneus grincèrent sur la chaussée rugueuse.
La voiture s’arrêta juste à côté d’eux.
Lord remarqua qu’il ne s’agissait nullement d’un véhicule officiel. Pas de feux clignotants, pas de plaques. Les traits du conducteur, en revanche, étaient clairement identifiables, à travers le pare-brise poussiéreux.
Josif Maks.
Le Russe passa la tête à travers le trou noir de sa vitre baissée.
« Montez ! Vite ! »
Ils s’engouffrèrent à l’arrière. Maks poussa l’accélérateur au plancher.
« Juste à l’heure ! » haleta Lord en regardant par la lunette arrière.
Le gros citoyen de Starodug avait les yeux fixés droit devant lui, mais prit le temps d’aboyer :
« Kolya Maks est mort depuis longtemps. Mais son fils vous recevra, dès demain matin. »