27
En sortant de l'hôtel de Rambouillet, Louis se rendit au Grand-Châtelet. Entré dans le vieux tribunal, il grimpa les escaliers, suivit le couloir sombre qui contournait l'une des courettes intérieures et déboucha dans la galerie où se trouvait la salle de travail du lieutenant civil Dreux d'Aubray. Saluant quelques archers et magistrats de connaissance, il se dirigea vers la porte conduisant à la grosse tour d'angle. Prenant le petit escalier, il atteignit rapidement le deuxième étage et le cabinet de Gaston.
Son ami croulait sous les sacs portés en son absence. Des affaires sans intérêt ! maugréa-t-il lorsque Fronsac entra.
Comme tous deux n'avaient guère de temps, ils décidèrent de dîner à la Tête-Noire, près du pont au Change, rôtisserie installée en bas d'une maison aux pignons sculptés en forme de têtes, à côté de l'église Saint-Leufroy. Situé entre les rues de la Tuerie et de l'Écorcherie, où se trouvaient nombre de bouchers, et la vallée de la misère, infâme entrelacs de ruelles coupe-gorge, l'endroit était empuanti par la corruption de l'air. Mais la Tête-Noire se révélait commode pour se restaurer sans s'éloigner du Châtelet, aussi l'établissement était-il le rendez-vous des exempts, des archers et des huissiers à verge. S'installant à l'écart des autres policiers, les deux hommes mangèrent un morceau d'oie rôtie entre deux tranches de pain, se désaltérant avec une chopine servie par un marchand de vin.
— J'ai vu Tallemant chez la marquise, expliqua Louis. Il m'a conseillé de me renseigner sur Nardi auprès du secrétaire de monsieur de Bussy dont le père appartenait à Concini. Avec un peu de chance, je le trouverai à la maison du comte, dans l'enclos du Temple.
Gaston lui raconta à son tour qu'il avait reçu Desgrais et La Goutte. Après leur avoir narré ses aventures, il les avait questionnés sur Pichon, Canto et Sociendo. Desgrais n'en avait jamais entendu parler mais La Goutte, grand amateur de garces, connaissait les puterelles d'un nommé Sociendo.
— Je lui ai demandé de se mettre en faction devant leur maison. S'il voit notre homme, il le suivra et me rapportera ce qu'il aura appris.
Le rapide dîner terminé, Louis se dirigea seul vers l'enclos du Temple, puisque Gaston avait trop de travail.
*
Devant le portail fortifié encadré de deux tours à archères, il dut attendre un moment, tant les gens se pressaient pour entrer dans l'enclos. En cette période de disette financière, des débiteurs venaient se mettre à l'abri de leurs créanciers ; le Temple étant lieu d'asile. Les officiers, en manteau des hospitaliers, vérifiaient cependant qu'ils disposaient des moyens de louer une chambre.
Quand son tour arriva, Louis s'enquit de savoir si le comte de Bussy était là. L'hospitalier de garde lui répondit que non, mais le concierge de sa maison pourrait mieux le renseigner.
Connaissant les lieux, Fronsac, traversa la grande cour, fit boire sa jument à l'abreuvoir devant le cabaret du Chêne-Vert, puis prit la ruelle qui contournait l'église Sainte-Marie-du-Temple.
L'enclos avait tout d'une petite ville. D'ailleurs, les Templiers ne l'avaient-ils pas appelée la Villeneuve quand ils avaient construit la forteresse ? La ruelle se bordait de boutiques d'artisans et les chalands étaient nombreux. À un carrefour, il se dirigea vers le grand donjon dépassant des toits, puis déboucha dans une autre rue longée d'échoppes. Quelques maisons n'avaient cependant pas de boutique ; en particulier la plus vieille, une demeure de pierre à un étage, un peu de guingois à cause de son âge, dotée d'une minuscule fenêtre en façade et d'une porte voûtée en ogive. Au-dessus, creusée, une croix templière. C'était l'ancienne maison de Jacques de Molay devenue le logis de M. de Bussy-Rabutin.
Fronsac descendit de cheval, l'attacha à un anneau et tira la chaîne de la cloche. Presque aussitôt, le valet qui assurait la garde et l'entretien des lieux vint ouvrir, le fit entrer et lui confirma l'absence du comte.
— … Cependant monsieur, monsieur le grand prieur a reçu un courrier de mon maître lui annonçant son retour. Mgr de Condé viendra à Paris pour le retour de Sa Majesté et monsieur le comte l'accompagne, comme tous ses officiers. J'ai été prévenu que monsieur de Bussy serait présent jeudi ou vendredi, peut-être même plus tôt.
Ayant demandé un papier, une plume et de l'encre, Louis écrivit un courrier prévenant le comte de sa visite et de son désir de rencontrer son secrétaire, M. Corbinelli. Il précisa qu'il logeait chez M. de Tilly.
Le soir, chez Gaston, il apprit de la bouche de ce dernier que Sa Majesté entrerait dans Paris le mercredi soir. Gaston devrait se trouver au Palais-Royal à l'arrivée de la Cour.
Fronsac avait envisagé de rentrer à Mercy après avoir vérifié les travaux dans sa maison, mais décida finalement de rester, puisque Bussy pouvait apparaître plus tôt. De surcroît, il souhaitait assister à l'entrée solennelle du roi, de la reine et de Mazarin afin de savoir comment les Parisiens les accueilleraient après leur fuite du 6 janvier et le siège de la ville.
*
Le mercredi 18, sur le point du jour, le tonnerre gronda à plusieurs reprises. Malgré la chaleur, ce n'était pas l'orage mais le bruit de pétards tirés de l'Hôtel de Ville pour préparer les esprits au retour du jeune Louis XIV.
Gaston restant au Palais-Royal, Fronsac proposa d'emmener Armande en carrosse sur le chemin de Saint-Denis jusqu'à l'arrivée du cortège royal. La veille, les rues s'étaient pavoisées de tapisseries, de guirlandes et de fleurs. Ce matin-là, certaines façades affichaient tellement de décorations qu'on ne voyait plus ni les murs ni les colombages. À l'évidence, les Parisiens ne tenaient pas rigueur au roi et à sa mère qui les avaient pourtant affamés durant les deux mois du siège. Bien au contraire, ils semblaient brûler d'impatience de pouvoir acclamer leur souverain, la Cour… et le cardinal Mazarin.
La foule se révélait si nombreuse et pressante que les rues n'étaient pas assez larges pour la contenir. De plus, les carrosses innombrables paralysaient la circulation, aussi Louis et Armande mirent-ils près de trois heures avant d'arriver à la porte Saint-Denis, malgré un Bauer qui conduisait la voiture en menaçant ceux qui ne s'écartaient pas assez vite du chemin.
Une fois hors de Paris, les encombrements ne cessèrent pas à cause de l'immense cortège du duc d'Orléans juste devant eux. Enfin, après une patiente recherche, Bauer trouva une place libre permettant d'attendre la procession royale. L'endroit, appelé la Croix-de-la-Chapelle, n'était pas loin d'une auberge où ils purent se restaurer et désaltérer. Ils revinrent au carrosse au moment même où les premières cavalcades des gendarmes et des chevau-légers du roi et de la reine arrivaient.
Le duc de Montbazon – gouverneur de Paris –, le prévôt des marchands, les échevins et les conseillers de la ville, les quarteniers1 et les plus notables bourgeois attendaient, tous en robes de cérémonie. Peu de temps après retentirent autour d'eux de retentissants : Vive le roi ! Le cortège royal apparaissait.
La foule, considérable, reçut la Cour avec des cris de joie. Louis XIV, penché à une portière du carrosse, affichait un visage fermé et résolu. Il avait son jeune frère à côté et, en face, le duc d'Orléans et la reine, sa mère. Le prince de Condé et le cardinal se faisaient acclamer à l'autre portière2.
Les voitures s'arrêtèrent et, tandis que le corps de ville s'agenouillait, le prévôt des marchands entama une longue harangue assurant le roi de l'obéissance des Parisiens et de leur immuable fidélité. Il y eut ensuite d'autres discours, tous ponctués de vivats, de : Vive le roi ! Vive la reine ! La chaleur devenait insupportable et Louis, monté sur le siège du cocher avec Armande, songeait combien la famille royale devait étouffer dans sa voiture.
Les cris d'allégresse se succédaient et se mélangeaient. Les Parisiens manifestaient d'autant plus leur joie que leur jeune roi était parti depuis plusieurs mois. La reine, elle, paraissait satisfaite du respect et de l'amour des présents. Pourtant, Fronsac n'entendit pas un seul : Vive le cardinal !
Enfin, le cortège s'ébranla à nouveau. Les gardes du corps du roi, de la reine et du duc d'Orléans suivirent le carrosse royal avec quelques officiers. La voiture de Louis et d'Armande, toujours précédée de Bauer, reprit la route quand la voie fut dégagée.
La Cour entra à cinq heures du soir par la porte Saint-Denis et n'arriva qu'après huit heures au Palais-Royal. On avait accroché partout des lanternes aux fenêtres. En même temps, les décharges de pétards et des canons de la ville ne cessaient pas.
Le soir, il y eut un beau feu d'artifice à la place de Grève et des feux de joie devant toutes les maisons. On rapporta que la reine avait dit qu'après ce bel accueil, elle oublierait le passé.
La seule fausse note de la journée fut la venue tardive du duc de Beaufort au Palais-Royal, même s'il s'en excusa. Quant au coadjuteur, Paul de Gondi, il n'apparut pas du tout.
*
C'est seulement le samedi matin que M. de Bussy se présenta chez Gaston de Tilly. Il était encore très tôt et sexte venait juste de sonner au couvent de Sainte-Croix3.
La veille, au Palais-Royal, un valet avait porté à Gaston un billet de Bussy s'excusant et prévenant qu'il passerait le lendemain assez tôt, car il devait ensuite rejoindre le Prince pour un dîner.
Comme toujours, le maître de camp de Mgr de Condé affichait belle prestance, surtout en costume de Cour avec une épée à garde d'argent pendue à son baudrier de soie brodée. L'œil pétillant, le regard ironique et le sourire perpétuellement infatué ne parvenaient pas à dissimuler son caractère ferme et loyal. Le comte était accompagné d'un homme de son âge, c'est-à-dire la trentaine, au visage triangulaire et à la bouche perpétuellement entrouverte comme souvent les timides. Le reste de son expression traduisait le serviteur réservé et respectueux. Il portait pourtant épée à l'instar de son maître.
— Corbleu ! Quel plaisir de vous revoir mes amis ! Je suis confus de me présenter à cette heure, mais je dois assurer mon service auprès de Monsieur le prince, même s'il ne m'apprécie plus guère. J'aurais voulu venir plus vite, mais il a exigé que je reste près de lui hier et avant-hier, quand Sa Majesté a reçu le duc de Beaufort, les cours souveraines et Mgr le coadjuteur. Je ne resterai guère, car il doit déjà me demander !
— Je vous ai aperçu mercredi avec les chevau-légers, lui dit Fronsac, tandis qu'Armande faisait entrer les deux visiteurs dans la bibliothèque où ils prirent l'un un fauteuil, l'autre un tabouret.
— Le Prince est un maître exigeant, confirma Gaston qui avait été sous ses ordres.
— Je crois vous l'avoir dit, Son Altesse veut donner ma lieutenance à Guitaut mais je refuse de la vendre. Il est donc fâché contre moi et m'inflige toutes sortes de vexations. En même temps, il exige de m'avoir près de lui, comme tous ses officiers, pour montrer sa puissance à Son Éminence qui ne veut toujours pas donner Pont-de-l'Arche à monsieur de Longueville !
» Quand j'étais en Bourgogne, il a même réclamé que je sois présent à Dijon. Par bonheur, cela ne m'a pas trop contrarié car j'ai eu la chance de rencontrer la fille du premier président, une demoiselle si charmante et si riche que j'ai même songé à l'épouser. J'y serai parvenu si, au bout des trois semaines, quelqu'un n'avait pas ruiné mon affaire. Après cela, mes relations avec le Prince sont devenues si mauvaises que, sans des amis m'ayant persuadé de ne rien faire, j'aurais accepté de rendre ma charge.
Louis souriait, tant Bussy pouvait être un intarissable bavard !
— Beaucoup pensaient ici que Monsieur le Prince ne viendrait pas lors du retour du roi, commenta Tilly.
— Condé a jugé avoir assez puni le Mazarin en refusant de commander une armée cette année et en restant dans son gouvernement de Bourgogne. Mais le cardinal l'a tant et tant supplié, lui promettant de grands honneurs et lui proposant d'être dans le carrosse avec le roi, qu'il s'est laissé fléchir. De surcroît, le Mazarin lui fait miroiter la charge d'amiral qu'il a déjà promise à monsieur de Vendôme pour le mariage de mademoiselle Mancini avec monsieur de Mercœur !
Bussy soupira, l'œil ironique.
— Le Prince est un homme à se repaître de vent !
Pendant que Bussy parlait ainsi, Louis observait son compagnon en train d'écouter attentivement son maître.
— Mais je ne fais que parler comme une vieille femme ! lança brusquement le comte dans un éclat de rire, alors que j'ai amené mon fidèle Corbinelli. Je ne sais ce que vous lui voulez, ami Fronsac, mais sachez que c'est un gentilhomme d'esprit et de mérite. Son père, malheureusement engagé d'amitié avec le maréchal d'Ancre, l'a laissé sans bien, et j'ai été assez heureux pour me l'attacher.
— Monsieur le comte est trop bon, fit Corbinelli, le visage tout rouge.
— C'est justement au sujet du maréchal d'Ancre que je souhaite poser quelques questions à monsieur Corbinelli, avança Louis.
Levant haut ses sourcils, le secrétaire ne cacha pas sa surprise.
— Laissez-moi vous en dire en plus, monsieur. Gaston enquête sur une tragique affaire… la mort de ses parents… Il préfère donc que ce soit moi qui vous en parle…
Bussy changea d'expression, devenant soudain sérieux.
— C'était dix jours avant celle du maréchal d'Ancre. Le père de Gaston, lieutenant des maréchaux de Rouen, enquêtait sur un vol auquel Concini aurait été lié. Gaston a retrouvé un mémoire dans lequel son père nommait plusieurs de ceux qui auraient participé à ce vol. Il est possible que l'un d'eux l'ait assassiné.
— Vous avez dit : ses parents… remarqua Bussy.
— Ce fut un accident de voiture, certainement contrefait ou provoqué. La mère de Gaston est aussi décédée dans ce malheur.
— Que voulez-vous savoir, monsieur de Tilly ? interrogea Corbinelli.
— Votre père connaissait-il un certain Balthazar Nardi ?
Le secrétaire pâlit légèrement et ne répondit pas d'emblée. Mais comme chacun gardait son regard fixé sur lui, il demanda, se frottant les mains nerveusement :
— Croyez-vous qu'il puisse être l'un des assassins ?
— Nous l'ignorons… Mais vous semblez le connaître…
— Mon père m'en a souvent parlé, laissa tomber le secrétaire après avoir marqué une nouvelle hésitation.
— Est-il encore vivant ?
— Je ne sais. Mon père faisait partie des plus fidèles serviteurs du maréchal. Après l'assassinat, tous deux sont restés en relation pendant quelques années. Nardi a été arrêté à sa maison de la Croix-du-Trahoir, puis libéré, et s'est réfugié en Hollande. Il est devenu marchand de tableaux. Mon père et lui s'écrivaient parfois, mais je n'ai plus de nouvelles depuis des années.
Gaston et Louis échangèrent un regard. Le nom ne les menait donc nulle part et leurs visages affichaient cette déception.
— Vous ne savez rien d'autre ?
— Je crois que Nardi était avocat et archiprêtre. Très proche de Concini, il traitait ses affaires confidentielles, surtout dans le domaine diplomatique…
Il laissa sa phrase en suspens, ce qui intrigua Fronsac.
— Connaissez-vous autre chose ?
— Oui, mais en mémoire de mon père, je ne voudrais pas causer de torts à Nardi, son ami.
— Si Nardi était un vrai gentilhomme, que risquerait-il ? riposta Bussy.
— Vous avez raison, monsieur. En vérité, je connais un prêtre, lui aussi italien et aussi proche de Concini que Nardi ou mon père…
— Désirez-vous un engagement qu'il ne subira aucun préjudice de notre part ? proposa Louis. Nous pouvons vous le promettre, quoi qu'il ait fait. Sachez que ses réponses nous apporteraient sans doute beaucoup.
— Je peux m'associer à cet engagement, intervint Bussy, car je ne connais personne d'aussi honorable et respectueux de leur parole que messieurs Tilly et Fronsac.
— J'ai toute confiance en vous, balbutia Corbinelli. Cet homme, ce prêtre, se nomme Bernardo Gramucci.
Il considéra Gaston, puis Louis pour savoir si ce nom leur disait quelque chose.
— C'était l'un des secrétaires du maréchal d'Ancre. Plus exactement, il s'occupait des affaires et des biens de madame la maréchale. Mais monsieur Concini avait une totale confiance en lui, tout comme en mon père.
— Pourrions-nous le rencontrer ?
— Oui, il vit à Paris. Mais je vous le dis tout franc, il est impossible qu'il soit l'assassin de votre père, monsieur de Tilly, ou même qu'il puisse y être mêlé. Monsieur Gramucci est un homme respectable. Certes, il a tué, mais toujours dans d'honorables duels.
— Vous dites qu'il se trouve à Paris, mais comment se fait-il que je n'en aie jamais entendu parler ? s'enquit Gaston.
— C'est le prieur du couvent des Cordeliers.
— Depuis quand ? s'étonna Fronsac.
— Je l'ignore. Je suis souvent allé le voir avec mon père. Il nous a plusieurs fois raconté comment il avait trouvé la foi. Soit au lendemain de l'assassinat du maréchal, sur le pont du Louvre. La populace avait sorti le cadavre de son maître et le traînait dans les rues, lui infligeant toutes sortes d'infâmes violences. Les gens applaudissaient à ces profanations. Finalement, quelques valets, plus indignes encore que les autres, ont découpé le corps du maréchal, puis l'ont fait cuire et mangé comme des bêtes fauves. À la vue de ce sacrilège, Bernardo Gramucci s'est évanoui. Quand il a repris connaissance, il avait décidé de consacrer sa vie à Dieu pour racheter les atrocités auxquelles il avait assisté.
Tous l'avaient écouté avec émotion. Armande s'était même signée plusieurs fois durant l'effroyable récit.
— Pourriez-vous nous accompagner aux Cordeliers et nous présenter, monsieur Corbinelli ?
— Si vous le souhaitez, acquiesça le secrétaire, après avoir sollicité d'un regard l'autorisation du comte. Mais ce n'est pas tout ce que je sais. Les franciscains des Cordeliers sont prédicateurs de la pénitence, vous le savez. Encore novice, c'est monsieur Gramucci qui a apporté les soulagements de la foi à madame la maréchale avant qu'elle ne soit brûlée comme sorcière. Il nous en a parlé à plusieurs reprises, pleurant chaque fois toutes les larmes de son corps.
— Partons maintenant ! décida Gaston. Je ne peux attendre un instant de plus ! Je suis certain que ce Gramucci nous apprendra beaucoup de choses.
Bussy se leva.
— Je vous laisse. Mon carrosse est dans la cour avec mon ordonnance monsieur de Saint-Félis. Corbinelli, je vous retrouverai ce soir.