17

Nashville
8 h 50

La façade en brique du Centre de justice criminelle cuisait sous le soleil de fin d’automne. Taylor commençait tout juste à prendre conscience du revirement spectaculaire du temps. Après le froid de la nuit, on aurait pu soudain se croire de nouveau en été. Des conditions météorologiques absurdes, pour un 1er novembre.

Des gens entraient et sortaient en permanence du bâtiment, officiers en uniforme et enquêteurs en tenue de ville, des inconnus entrés là par hasard à la recherche des tribunaux, le blanc, le noir, le jaune et le brun se mêlant. La diversité de Nashville n’était jamais aussi bien représentée qu’en cet endroit : le CJC de bon matin.

Taylor gara la Lumina sur le parking et se hâta en direction du bâtiment. Au sommet des marches trônait un nouveau cendrier industriel, gris foncé, en plastique épais, avec une fente où disparaissaient les cigarettes consumées. Il y avait plus d’un an maintenant qu’elle ne fumait plus, mais la tentation d’en griller une petite continuait de se faire sentir par moments. Elle dut reconnaître que le nouveau cendrier était un progrès par rapport aux bataillons de mégots fichés en file indienne dans la litière pour chat recyclable qui tenait lieu de sable.

Elle passa sa carte sous le lecteur et entra en se demandant à combien de reprises déjà elle avait emprunté ce même itinéraire immuable. Des centaines, des milliers de fois. Toujours au pas de course. Elle enviait assez les nouveaux horaires en soirée de son ex-patron, Mitchell Price.

Une activité intense régnait dans le bâtiment, et les couloirs grouillaient de monde. Saluant au passage des visages connus, elle fit halte devant le distributeur. Après une nuit blanche, le besoin de Coca light se faisait sentir avec insistance. Sa canette glacée en main, elle déboula dans le service des homicides.

Debout à côté du bureau de Marcus Wade, le commandant Huston feuilletait le contenu d’un dossier.

— Mon commandant, lui dit Taylor.

Joan Huston répondit par un bref signe de la tête. C’était une femme pragmatique, d’aspect solide, connue pour aller toujours droit au but. Elle avait un physique de coureuse à pied, avec un corps compact, des mollets musclés, des veines saillantes sur les avant-bras. Le visage vierge de tout maquillage, elle portait ses cheveux courts, sans apprêt, avec juste le méchage blond naturel qu’un excès de soleil avait mêlé au châtain clair d’origine. Joan Huston s’entraînait pour le marathon et Taylor savait qu’elle courait ses vingt kilomètres par jour, chaque soir, après le travail. Elle admirait la solidité de ses engagements, tant professionnels que sportifs.

Et le commandant lui laissait la bride sur le cou, à la brigade des homicides. Ce qu’elle appréciait plus encore.

— Passons dans votre bureau, lieutenant.

Huston referma la porte derrière elles et prit place à sa table de travail.

— Faites-moi votre rapport, Jackson. Que se passe-t-il ?

— Il se passe que nous avons affaire à de redoutables illuminés. La lettre envoyée au journal comporte quelques lignes finales rédigées avec du sang. Les auteurs ont également tracé des symboles païens ou néo-païens, on ne sait pas trop encore. McKenzie est à la bibliothèque et essaie de retracer leur signification. Tim Davis a pris la pièce à conviction pour l’étudier de près.

— Des empreintes ? Quel mode d’expédition ?

— Pour les empreintes, je ne sais pas encore. La lettre a été trouvée par terre, dans le hall du rez-de-chaussée, près des photocopieurs, juste à côté d’une entrée fermée au public que les employés du Tennessean sont seuls à emprunter. Leur responsable de la sécurité pense que quelqu’un a glissé la lettre par la porte, mais il n’a rien vu et leurs caméras n’ont rien filmé d’inhabituel. Nous avons les bandes enregistrées. Lincoln se chargera de les visionner. Mais ce qui m’inquiète surtout, c’est la vidéo.

Tout en parlant, elle entra l’adresse sur YouTube. Puis elle tourna l’écran vers le commandant en réglant le son assez bas. Lorsque les hurlements commenceraient, elle ne voulait pas faire accourir tout le bâtiment.

Joan Huston regarda une partie du film, pâle sous son bronzage, puis leva vers elle un regard inquiet.

— Qu’est-ce qu’on peut faire ?

Taylor mit sur pause. L’image à l’écran se figea sur la bouche ouverte dont les crocs exhibés semblaient la narguer.

— J’ai déjà demandé à Lincoln de faire le nécessaire pour que la vidéo soit retirée du site. Je doute qu’ils refusent, vu les circonstances. Il faut que je me mette en rapport avec Linc pour voir où il en est.

— Vous voyez l’équipe administrative du lycée, ce matin ?

— A 10 heures, oui.

— Il est déjà presque 9 heures. Il est temps que je vous libère. Tenez-moi au courant, surtout en ce qui concerne le film. J’ai eu des nouvelles de l’hôpital. L’état de la petite Brittany Carson n’évolue pas favorablement, hélas. Ce n’est plus qu’une question d’heures. La drogue ingérée avait déjà fait trop de dégâts. Je suis désolée. Je sais que vous vous êtes battus, votre équipe et vous, pour que cette gamine s’en sorte.

Taylor soupira.

— Je me bats pour les sauver tous. Mais je me demande parfois si je ne livre pas un combat perdu d’avance.

— Jamais perdu d’avance, lieutenant. Jamais. Veillez à ce que vos inspecteurs sollicitent un entretien auprès de la psychologue du service, tout à l’heure, après leur journée de travail. Je pressens que cette affaire créera pas mal de perturbations et que nous allons tous être secoués pendant quelque temps. La consigne vaut aussi pour vous, bien entendu.

— O.K. Je transmettrai… Mon commandant, j’ai une demande à vous faire. L’institut médico-légal est déjà submergé avec ces sept corps d’adolescents, et nous avons des quantités d’analyses toxicologiques à faire ainsi que des profils ADN. Si nous les confions au Bureau du Tennessee, nous n’aurons aucun résultat avant plusieurs semaines.

— Exact. Qu’est-ce que vous proposez ?

— Nous avons déjà eu l’occasion de faire appel aux services d’un labo privé, Concordances, pour des urgences. J’aimerais votre permission pour que nous leur confiions des prélèvements, cette fois-ci.

Huston hocha la tête.

— Bonne initiative, oui. On me met déjà la pression en haut lieu pour que cette affaire soit résolue le plus rapidement possible. Si vous pensez que Concordances peut nous aider à accélérer les choses, allez-y. Je prendrai les arrangements nécessaires.

— Merci. Ce sera du temps précieux de gagné.

— Accordez-vous quelques heures de sommeil, lieutenant. C’est un ordre.

Joan lui serra la main, puis ouvrit la porte et disparut. Taylor défit l’élastique qui retenait sa queue-de-cheval et se passa les doigts dans les cheveux. La collaboration avec Joan Huston était souple, même si elle n’était pas habituée à avoir des rapports aussi formels avec son supérieur direct. Quoi qu’il en soit, c’était une femme avec qui il y avait moyen d’avancer. Et c’était tout ce qui comptait pour le moment.

Déjà un problème de réglé. Elle n’avait pas le temps de méditer sur le sort de Brittany, même si elle avait eu le secret espoir que l’adolescente s’en sortirait. S’asseoir en face du psy du service ne la tentait que modérément, dans ce genre de circonstance.

Marcus se présenta devant sa porte entrebâillée et frappa un coup léger.

— Entre, Marcus.

— Nous avons pu identifier le type qui a été filmé aux abords des scènes de crime. Une voiture de patrouille est partie le récupérer. Avec un peu de chance, il sera ici vers 11 heures.

— Pourquoi à 11 heures seulement ?

— Parce qu’il vit au nord de la ville. C’est le temps de transport estimé.

— C’est quoi, son nom ?

— Keith Barent Johnson.

— O.K. Qu’a-t-il donc de si particulier, ce M. Johnson, pour que vous ayez pu l’identifier aussi vite ?

— Le nom ne te dit rien ?

— Pourquoi ? Ça devrait ?

Marcus sourit.

— Il figurait dans notre base de données, et donc j’ai consulté son casier. Il a été arrêté l’année dernière après avoir émis des menaces contre le Président. Au bout du compte, il s’est fait coffrer pour une histoire d’évasion fiscale.

— Ah oui, ça y est, je me souviens… C’est un excentrique.

— Ouais. Un excentrique qui sévit sur internet en se baptisant lui-même le Roi des Vampires.

Le mot « vampire » arrêta son attention.

— Tu plaisantes ?

— Loin de moi cette idée, chère madame. Lincoln veut te voir, si tu as une minute.

— Une minute, oui. Pas plus. Je suis attendue à Hillsboro. Tu veux bien visionner les bandes de vidéosurveillance du Tennessean pour moi ? Vois si tu aperçois quelqu’un qui glisse une lettre par une porte de service.

— La lettre du meurtrier ?

— Oui. Mais n’en parle pas trop. Je préfère divulguer le moins de détails possibles sur cette affaire.

Elle le mit brièvement au courant, puis conclut :

— McKenzie doit être penché sur de vieux grimoires et cherche le sens exact des symboles… Autre question : qu’est devenu le gamin d’hier, celui qui s’est fait bouffer la jambe par le chien de Simari ?

— Toujours à l’hosto. Une histoire de muscle sectionné, je crois. Il doit être opéré dans l’après-midi.

— Parfait. J’aurai encore quelques questions à lui poser.

Lincoln les rejoignit, ses dreadlocks dressées droit sur la tête. Il avait une sale mine, lui aussi. Aucun d’entre eux n’avait fermé l’œil de la nuit ou trouvé le temps de se changer depuis la veille. Ils ne tenaient debout qu’à grands renforts de café et d’adrénaline.

Lincoln passa une main découragée dans ses cheveux.

— La société de vidéo est prête à coopérer, mais ça ne règle en rien le problème, déclara-t-il en s’affaissant sur la chaise la plus proche.

— Comment ça ? Ils ne peuvent pas retirer la vidéo ?

— Si. Ils l’ont supprimée sans se faire prier. Le contenu contrevient à leurs conditions générales d’utilisation. YouTube a suspendu le film lorsque plusieurs visiteurs l’ont étiqueté comme obscène et ont tiré la sonnette d’alarme. Mais la vidéo se multiplie sur un mode viral. Les gens la téléchargent sur leurs ordinateurs et la rebalancent sur un tas d’autres sites. Vimeo, Vuze, MSN et Yahoo essaient tous de l’éradiquer. Mais elle circule trop vite. Il y a quelques minutes, on recensait dix sites de partage vidéo qui la proposaient encore. Certains d’entre eux ont coupé la fin où Brandon Scott se fait assassiner, d’autres l’ont laissée intacte. Nous ne pouvons pas suivre face à un pareil emballement. La rumeur court qu’il s’agirait d’une équipe de cinéastes underground. Apparemment, certains réalisateurs amateurs font un excellent boulot d’indépendant, surtout dans le domaine de l’horreur. Les commentaires se multiplient et les débats vont bon train pour savoir si c’est du vrai ou du chiqué. Les internautes la transmettent aussi beaucoup par e-mail.

— C’est comme une hydre sanglante à mille têtes, ce truc. Appelle le juge Botelli et la substitut du proc, Julia Page. Ils nous diront ce qu’on peut faire sur le plan légal. Et assure-toi que YouTube nous communique ses infos sur la localisation du premier téléchargement. Il s’agit d’une pièce à conviction, alors qu’ils ne nous fassent pas le coup de la protection des libertés individuelles ou autres conneries !

— Pas de problème sur ce plan-là. Ils sont de notre côté. Mais le type qui a posté ça sait ce qu’il fait. Chaque fois qu’on croit tenir le serveur d’origine, on est de nouveau rerouté sur un autre, et ainsi de suite. Ils me rappellent dès qu’ils auront réussi à débrouiller ce méli-mélo.

— Et les médias ? Ils en parlent ?

— Oui.

Elle frappa du plat de la main sur le bureau.

— Merde…

Les yeux voilés par la fatigue, Lincoln grimaça un faible sourire.

— Tu m’ôtes le mot de la bouche.

*  *  *

Taylor envoya un SMS à McKenzie en quittant le CJC, l’avertissant qu’elle serait à la bibliothèque dans cinq minutes. Sam l’appela au moment où elle quittait le bâtiment.

— Nous avons fait des frottis cytologiques sur les blessures de chacune des victimes. J’ai déjà la certitude que l’overdose est la cause officielle du décès ; je vais donc lancer les analyses toxicologiques complètes. J’ai également eu l’hôpital Vanderbilt. Dans le sang de Brittany Carson, on a trouvé des concentrations élevées de méthylphénidate, de méthylmorphine, de paraméthoxyamphétamine, de méthylènedioxyméthamphétamine et de diazépam. Des doses mortelles. Je suppose que c’est la même chose à laquelle nous avons affaire ici.

— Tu peux traduire, Sam, s’il te plaît ?

— Désolée. Rien de plus que ce que l’on a déjà trouvé dans les premières analyses : ritaline, codéine, PMA et MDMA. Des molécules présentes dans l’ecstasy et dans le Valium.

— Quelqu’un s’est donné beaucoup de mal pour trouver la bonne composition chimique et l’introduire dans les comprimés sans altérer l’aspect habituel de l’ecstasy. Les autopsies sont prévues pour quand ?

— Pas avant cet après-midi. Je voulais juste que tu saches que nous sommes sur la piste de l’ADN éventuel. Mais ça va prendre du temps.

— A ce propos, justement : redirige tous les prélèvements sur Concordances. Je viens de décrocher la permission. Dis-leur de les traiter en urgence, O.K. ?

— Ça roule. Tout va bien, de ton côté ? On dit qu’une vidéo fantôme flotte sur les ondes ?

Taylor s’installa au volant et boucla sa ceinture.

— C’est juste. Même si les sites hébergeurs font tout pour l’éradiquer. La circulation de ce truc connaît un emballement sur le mode viral et on ne sait plus comment l’arrêter. Par chance, les gens pensent que c’est un film d’horreur, mais la vérité finira par se savoir.

— Linc trouvera une solution. Fais attention à toi.

Il y avait une note d’affection, dans la voix de Sam, qui avait été absente ces dernières semaines. Taylor sentit un début de larmes lui picoter les paupières. Sam lui manquait cruellement.

— Je vais essayer, oui. Merci de t’être attelée si vite aux examens post mortem.

— Je te rappelle dès que j’ai du nouveau.

— Super. A tout à l’heure.

Elle glissa le téléphone dans sa poche et récupéra McKenzie sur les marches devant la bibliothèque. Il monta dans la voiture avec un sourire jusqu’aux oreilles. Elle leva la main pour l’arrêter.

— Stop. Avant que j’oublie, il faut que tu ailles causer à la psy aujourd’hui, à un moment ou un autre de la journée. Ordre du commandant.

— Ah, Victoria ! Le Dr Willig, je veux dire.

— Tu la connais ?

— Bien sûr. Elle est super. Je vais lui parler de temps en temps à propos de… de trucs. Enfin, tu sais.

Taylor savait, oui. L’ex-fiancée de Renn s’était suicidée et il portait le poids de cet acte désespéré sur les épaules. Ses préférences sexuelles l’avaient contraint à rompre. Et la jeune femme s’était effondrée. Il avait quitté Orlando pour Nashville l’année précédente afin de prendre des distances avec cet événement traumatique. Ils n’étaient que deux à connaître son histoire : elle et le compagnon de Renn, Hugh Bangor, qu’ils avaient rencontré dans le cadre d’une précédente enquête.

De deux, ils étaient passés à trois, apparemment. Le Dr Victoria Willig recevait aussi les confidences de McKenzie. Ce qui était une bonne chose. Plus il serait à l’aise avec sa sexualité, moins elle lui poserait de problèmes au travail. La petite équipe qui l’entourait avait l’esprit ouvert. Ni à Marcus ni à Lincoln, l’homosexualité de Renn ne poserait problème. Mais cette tolérance ne s’étendait pas à l’ensemble des effectifs de Metro Nashville. Dans le service, la même consigne valait qu’à l’armée ou chez les sportifs professionnels : « Ne rien dire et ne pas poser de questions. »

— On va être en retard, observa Renn.

— Oui, je sais.

Elle tourna à gauche sur la Sixième Avenue.

— Tu as trouvé ce que tu cherchais, si je comprends bien ?

— J’ai quelques réponses, oui. Tu te souviens des symboles que je ne parvenais pas à identifier ? Les triangles et les cercles avec des croix à l’intérieur ? Ils représentent les Veilleurs. Ce sont des anges gardiens, invoqués pour la protection, à l’intérieur du cercle consacré.

Il lui glissa un dessin sous le nez. Elle vit vaguement des espèces de bonhommes-bâtons1 baptisés Nord, Est, Sud et Ouest. Les sourcils froncés, elle reporta son attention sur la route.

— Les Veilleurs représentent les quatre points cardinaux ?

— Oui, mais pas seulement. Ils symbolisent les quatre éléments, les quatre saisons, les étoiles et les planètes. Le nord, le sud, l’est et l’ouest correspondent respectivement à la terre, à l’air, au feu et à l’eau. Les Veilleurs jouent un rôle dans quasiment tous les aspects de la sorcellerie. Mais leur fonction principale est la protection. Les symboles dessinés sur la lettre ont pour but de mettre l’assassin, l’auteur de la missive, à l’abri. Ils agissent comme un talisman destiné à lui porter chance.

Taylor lui jeta un regard en coin.

— Je n’ai jamais entendu dire que cela portait chance d’écrire avec du sang.

— La puissance vient du sang. C’est ça, le truc.

— Et les bonhommes-bâtons ?

— Ce sont les positions que prennent les wiccans lorsqu’ils invoquent les Quatre Tours de Garde. Si tu te reportes maintenant aux photos prises sur les scènes de crime, tu verras que les corps des victimes étaient placés dans des positions similaires à celles-là : bras le long du corps ou écartés, comme les Veilleurs.

— Mais bien sûr, voyons. Cela tombe sous le sens.

McKenzie reçut le sarcasme cinq sur cinq.

— Il y a des gens qui prennent tout ça très au sérieux, tu sais. Ils vivent parmi nous et ils sont croyants, observent leurs rituels comme d’autres vont à l’église. Tous les êtres humains sont à la recherche du sens ultime de la vie. Les pratiquants néo-païens se penchent sur des phénomènes plus tangibles que ce que toi et moi pouvons imaginer.

Taylor bâilla si fort que ses oreilles en craquèrent. Le soleil apparut entre deux nuages. Elle plissa les yeux, gênée par la réverbération, et enfila ses lunettes de soleil.

— Tu sais quoi, McKenzie ? Croyant ou pas croyant, je veux mettre la main sur l’auteur de ce massacre et faire en sorte qu’il soit jugé. Je crois à la puissance supérieure des Menottes, O.K. ? C’est mon unique credo.

1- 1. cf. p.142