— Je suis vraiment content de ne pas vivre en Californie.
Les inspecteurs Pete Fitzgerald, Lincoln Ross et Marcus Wade étaient en train de tuer le temps. Les criminels de Nashville semblaient être partis en vacances. Cela faisait presque deux semaines que la brigade des homicides n’avait pas eu à enquêter sur un meurtre. La ville était étrangement paisible. Même en ce 4 juillet, aucune mort violente n’était venue mettre à l’épreuve leurs talents d’enquêteurs. Aucun d’entre eux n’avait à déposer devant le tribunal prochainement, et les dossiers encore à l’instruction concernaient des affaires de meurtres déjà résolues, quand ils n’étaient pas retenus dans les labos de la police scientifique. Ils étaient donc au chômage technique.
Les trois hommes, entassés dans le bureau de leur chef, regardaient la télé. Un passe-temps tout à fait acceptable, surtout depuis que leur service avait passé un accord avec la compagnie de télévision câblée locale. Officiellement, les téléviseurs câblés devaient être réglés sur les chaînes d’info en continu, mais les policiers ne pouvaient s’empêcher de zapper. En général pour complaire à leur habitude un peu honteuse de suivre des soap-operas, feuilletons à l’eau de rose auxquels ils étaient accros.
Ce jour-là, pourtant, c’était bien une chaîne d’info qu’ils suivaient avec intérêt. Une poursuite en voiture à Los Angeles, retransmise en directe. C’était excitant, clinquant, captivant. Un enlèvement, une arme semi-automatique prête à cracher le feu — et même une Jaguar rouge volée. La voiture allait d’autoroute en autoroute, roulant à toute vitesse, incitant les journalistes qui suivaient la poursuite à se demander si la victime de l’enlèvement était encore à bord du véhicule en fuite. Les inspecteurs en civil de Nashville étaient de tout cœur avec leurs collègues en uniforme de Los Angeles.
Fitz leva son bras puissant pour consulter sa montre. La poursuite se déroulait depuis deux heures.
— Les collègues ont installé une bande à pointes il y a plus de cinq minutes. Il ne va pas tarder à perdre ses pneus.
— Ça y est, dit Marcus en désignant l’écran.
Un gros lambeau de gomme noire venait de se détacher d’une des roues arrière de la Jag, et la voiture des poursuivants l’évita de justesse. Les yeux bruns de Marcus pétillaient d’excitation. Fitz adressa un sourire bienveillant au jeunot.
— T’as déjà été dans une poursuite, Marcus ? lui demanda-t-il en se calant dans son fauteuil, les bras croisés sur son impressionnante bedaine.
— Non, mais j’ai reçu tout l’entraînement nécessaire. Je sais conduire, mon pote, je sais tenir un volant.
— Rappelle-moi de ne pas te laisser les clés de la bagnole, intervint Lincoln Ross. Bon, on approche de la fin, maintenant.
Lincoln se leva et s’étira, défroissant d’imperceptibles plis sur son costume Armani gris anthracite.
— Il roule sur les jantes, ajouta-t-il. Ils vont pouvoir le doubler et le percuter. Regardez ! C’est ce qu’ils font.
La voiture des policiers rattrapa sa proie puis se mit à zigzaguer comme un serpent bicolore avant de tamponner l’aile arrière droite de la Jag. A la suite de cette manœuvre d’école, la Jag fit un tête-à-queue, heurtant la barrière de sécurité de l’autoroute, perdit une aile au passage et se retrouva dans le sens opposé de la circulation. En un instant, elle fut entourée par des véhicules de police dont les occupants braquaient fusils et armes de poing sur le conducteur de la Jag. Il était fait comme un rat.
Les journalistes de la télévision échangèrent des compliments sur la manière dont la poursuite avait été commentée. Ils promirent de ne pas interrompre la retransmission avant le dénouement, qu’ils annonçaient proche. Ils donnèrent la parole à des experts — un ex-officier de police et un spécialiste de la négociation avec les preneurs d’otages — pour tracer le profil du criminel. Leur verbiage fut brusquement interrompu par la régie, tandis que les téléspectateurs pouvaient voir sur leur écran la portière de la Jaguar s’ouvrir côté conducteur. Le suspect en sortit prestement, traînant à sa suite une femme par les cheveux.
Aussitôt le cordon des véhicules de police se resserra un peu plus autour du suspect. Ce dernier leva les yeux au ciel, afin de s’assurer que le téléobjectif de l’hélicoptère de la télévision, au-dessus de lui, était bien pointé sur son visage souriant. Il força la femme à se redresser et lui tira une balle dans la tête. Il fut abattu par un tir nourri avant même que la femme ait touché le sol, dans un indescriptible chaos.
L’écran devint noir pendant une seconde, puis le visage choqué du présentateur apparut. Il paraissait tout vert.
— Décidément, je suis vraiment content de ne pas vivre en Californie, maugréa Fitz.
Le téléphone sonna et il décrocha, écouta attentivement en griffonnant quelques notes.
— On s’en occupe, dit-il avant de raccrocher.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Marcus, vautré dans son fauteuil.
— Un cadavre à Bellevue. J’y vais. J’appellerai Taylor de la voiture.
Lincoln et Marcus se levèrent aussitôt.
— On vient avec toi, dit Marcus. J’en ai marre d’être assis dans ce bureau. Pas toi, Lincoln ?
— Ouais, carrément marre.
Ils sortirent du bureau, prenant leurs vestes et leurs clés au passage. Content de l’excursion, Lincoln était aux anges.
— Au moins, il n’y aura pas de poursuite en bagnole.
* * *
La chaleur était étouffante, poisseuse. L’orage menaçait. Alors qu’on était en pleine journée, le soleil ne brillait pas. Une brume opaque voilait le ciel, transformant le bleu en gris. Nashville en été.
Sur les lieux du crime se trouvaient des femmes et des hommes en sueur. Leurs gestes étaient lents, précis, dénués de toute urgence. Certains portaient des masques pour préserver leurs sinus fragiles de l’odeur. Un corps en décomposition, quand la chaleur ambiante dépassait les trente degrés, pouvait rendre malade le professionnel le plus endurci.
Ils étaient rassemblés dans un champ, non loin d’une bifurcation de la nationale 70, à la pointe occidentale du comté de Davidson. Le secteur, nommé Bellevue, se trouvait à un quart d’heure de route du centre-ville. Trois kilomètres plus à l’ouest et ce seraient les autorités du comté de Cheatham qui auraient hérité de l’enquête et non la brigade métropolitaine des homicides. Taylor avait éprouvé la même sensation d’ennui que ses adjoints et n’était pas fâchée d’avoir enfin de l’ouvrage.
Elle enjamba le corps, repéra soigneusement les lieux. Ses cheveux blonds étaient coiffés en une queue-de-cheval en désordre. Son corps élancé projetait une ombre déformée sur l’herbe folle. Elle ne portait pas de masque et se pinçait les narines, la bouche grande ouverte, afin de ne pas inhaler les effluves de la mort.
Une fille ordinaire, aux cheveux bruns. Un corps boursouflé, des yeux bruns ternis par la mort et cernés de paupières gercées. Les mouches avaient fait leur office, dévorant un peu de chair çà et là, pondant leurs œufs, se reproduisant en masse. Une larve blanchâtre dépassait en gigotant de la bouche de la fille.
Taylor faillit se laisser abattre, imaginant cet asticot dans sa propre bouche, et inspira profondément du nez par inadvertance. Elle grimaça et détourna la tête pendant un instant, observant l’activité qui l’entourait. D’habitude, les travailleurs de la mort s’affairaient activement autour du cadavre, tout comme les vers qui grouillaient dedans ; mais personne n’était pressé ce jour-là. Fitz se dirigeait d’un pas lent vers la zone d’accès à la scène du crime. Il avait jeté un coup d’œil hâtif au corps, avait porté sa main à sa bouche et s’était excusé poliment. Taylor aperçut Marcus et Lincoln qui conversaient un peu plus loin, auréolés d’un halo de chaleur. Les techniciens de la police scientifique transportaient de gros sacs en papier brun vers leurs véhicules. Des policiers en uniforme tournaient le dos au cadavre. La scène était au ralenti. Sans énergie et sans agitation. Tous jouaient leur rôle avec indolence.
Tous, sauf l’homme qui avançait vers elle à grands pas et avec aisance. Il était élancé, il avait les cheveux noirs, il était élégant. Il ne faisait pas partie de la même tribu que Taylor.
Il s’arrêta devant un des policiers en uniforme, lui montra son badge en se présentant d’une voix sonore, afin que Taylor puisse l’entendre :
— Agent spécial John Baldwin. FBI.
Le policier fit un pas de côté pour laisser le passage à Baldwin qui continua d’avancer vers Taylor. Il rangea son badge dans sa poche intérieure et lui tendit sa main droite. Il lui fit un clin d’œil en lui serrant la main. Elle sentit le contact tiède de sa peau contre la sienne pendant un bref instant et en fut toute troublée. Elle se redressa. Mesurant un peu plus d’un mètre quatre-vingt, elle surplombait beaucoup d’hommes. Mais celui-là la dépassait de quinze centimètres et elle devait lever les yeux pour croiser son regard. Les yeux de Baldwin étaient d’un vert étrange, plus sombre que le jade, plus clair que l’émeraude. « Des yeux de chat », songea-t-elle.
Son cœur se mit à battre un peu plus vite. D’un geste inconscient, Taylor porta la main droite à la base de son cou. La cicatrice, longue de dix centimètres, était encore fraîche ; elle avait encore l’air d’avoir subi une strangulation. Une entaille, en fait, due au couteau d’un suspect enragé. Un souvenir de sa dernière enquête, qu’elle conserverait toute sa vie… Se ressaisissant, elle rejeta sa queue-de-cheval en arrière et adressa à Baldwin un sourire bref mais chaleureux.
— Qu’est-ce que tu fais là ? Je n’ai pas demandé le soutien du FBI. Ce n’est qu’un meurtre.
Elle s’interrompit un instant, préoccupée par l’expression qu’elle lisait sur son visage anguleux.
— S’il te plaît, reprit-elle, dis-moi que ce n’est qu’un meurtre.
— J’aimerais bien.
— Pourquoi tant de chichis ?
Taylor regarda par-dessus l’épaule de Baldwin. Rares étaient les personnes présentes qui ne connaissaient pas John Baldwin. Son équipe — Fitz, Marcus et Lincoln — avait déjà collaboré avec lui à plusieurs reprises.
— Je suis en mission officielle. Je crois que je sais qui est la victime, dit-il en désignant d’un geste nonchalant le cadavre prostré à ses pieds.
— Ah. Elle venait d’un autre Etat, sans doute. C’est vrai qu’on ne nous a pas signalé de disparition récemment.
— Oui, elle venait d’un autre Etat. Le Mississippi.
Il prononça cette phrase d’une voix distraite, comme une pensée qui lui serait venue après coup. Baldwin tourna autour du corps sans vie, prenant note du moindre détail. Les ecchymoses au cou étaient encore visibles, malgré l’état de décomposition avancée du cadavre. Baldwin fit de nouveau le tour de ce dernier, en souriant d’un air curieusement triomphant. Le corps n’avait pas de mains.
— Oui, je crois que ça pourrait bien être l’œuvre de notre gars.
— Votre gars ? dit Taylor en haussant un sourcil. Tu connais le gars qui a fait ça ?
Il ignora la question.
— On peut la toucher ?
— Oui. Les collègues de la police scientifique ont fait ce qu’ils avaient à faire pour l’instant. Là, on attend que le médecin légiste vienne la chercher. J’étais en train de l’examiner une dernière fois.
Baldwin fouilla dans sa poche et en sortit une paire de gants en latex blanc ultrafin. Il s’accroupit à côté du corps et empoigna le moignon droit, chassant quelques asticots ce faisant.
Taylor insista :
— Votre gars, tu as dit ?
— Hum… Je ne connais pas son nom, bien sûr. Mais je reconnais son ouvrage.
Taylor s’agenouilla à côté de lui.
— Il a déjà frappé ? chuchota-t-elle.
Aucun collègue n’était à portée de voix, mais elle ne voulait pas prendre le risque d’engendrer des rumeurs avant même qu’elle n’ait une idée de ce qui se passait. L’habitude lui enjoignait d’être prudente.
— Deux fois, à ma connaissance. Cela fait un mois qu’il n’a pas frappé. On l’a surnommé l’Etrangleur du Sud, faute de trouver mieux. Tu sais comment on est, au FBI : nous et l’originalité, ça fait deux.
Il essaya de sourire, mais c’est un rictus qui se forma sur ses lèvres.
— Pourquoi n’ai-je pas entendu parler de ce… de cet étrangleur ?
— Mais si, rappelle-toi, c’était dans la presse. Tu te souviens de cette affaire en Alabama, en avril ? Une jolie élève infirmière, qui avait disparu du campus de l’université d’Alabama. On a retrouvé son corps…
— En Louisiane, ça me revient.
— Exact. La deuxième fois, c’était le mois dernier, une fille enlevée à Baton Rouge, en Louisiane. Son corps a été retrouvé dans le Mississippi.
Taylor fouilla dans sa mémoire en quête de détails concernant cette affaire. Ce meurtre avait fait les gros titres des journaux télévisés dans tout le pays. Les correspondants locaux des grandes chaînes avaient déploré l’enlèvement avec emphase tout en insistant lourdement sur l’événement. Mais personne, pour autant qu’elle sache, n’avait fait le rapprochement avec la précédente affaire. Elle le dit à Baldwin.
— Il s’est écoulé trop de temps, expliqua celui-ci, entre les deux meurtres pour que les médias les relient. Et puis on n’a pas divulgué certains détails. Les mains coupées, par exemple.
— Mais pourquoi ? Vous êtes censés transmettre les infos sur les tueurs en série aux polices locales, quand même ! Je croyais que ça faisait partie de votre boulot…
Le sarcasme ne fit pas mouche. Baldwin se contenta de hocher la tête.
— Le lubrifiant, on n’en a pas parlé non plus. Nous pensons que chaque meurtre est précédé d’un rapport sexuel consenti. Il se sert d’un préservatif lubrifié. Le médecin légiste devra en tenir compte à l’autopsie.
Taylor secoua la tête, oubliant tous les petits dangers quotidiens qui menaçaient sa belle ville du Sud. Car voilà qu’un tueur en série avait fait irruption sur son territoire. Super ! Elle n’était pas disposée à garder le secret sur une affaire de cette nature.
— J’ai déjà appelé Sam. Elle saura s’en occuper.
Le Dr Samantha Owens Loughley dirigeait le service médico-légal de la région de Nashville. C’était une amie très proche de Taylor.
— Tu as dit que tu savais qui c’était, dit-elle en désignant le corps.
— Elle s’appelait Jessica. Jessica Ann Porter. Domiciliée à Jackson, dans le Mississippi. Elle avait disparu depuis trois jours.
Taylor regarda le corps. Trois jours ? La décomposition semblait nettement plus avancée. Baldwin lut dans ses pensées.
— Tu sais comment ça se passe. La chaleur a accéléré le processus. Dans de telles conditions climatiques, deux semaines suffiraient à n’en laisser que les os. On a eu de la chance de la retrouver aussi vite. Une semaine de plus, et on aurait eu le plus grand mal à l’identifier.
— Donne-moi plus de détails.
— Il n’y a pas grand-chose à ajouter. Il aime les brunes. Les jeunes brunes. Les trois victimes avaient les yeux bruns. Elles avaient dans les vingt ans. On n’a pas beaucoup d’éléments sur leurs antécédents. Aucune n’avait de comportement à risques. Aucune n’avait été vue en compagnie d’inconnus. Rien à signaler. Elles se sont juste volatilisées. Elles menaient une vie bien tranquille et, du jour au lendemain, elles ont disparu. Jusqu’à présent, je ne travaillais qu’en marge de ce dossier. J’étais informé du déroulement de l’enquête, mais sans y participer directement. Maintenant qu’on se retrouve avec une troisième victime, je vais sans doute y travailler à plein temps.
Taylor entendit des pneus crisser sur le gravier du bas-côté. Le cadavre — le corps de Jessica, se corrigea-t-elle — se trouvait à moins de dix mètres de la route. De leur camionnette, les cameramen de la télé allaient pouvoir filmer un plan très net de la victime. Trop net. Elle fit un signe à Marcus, adossé à sa voiture, lui montra la camionnette d’un geste. Elle n’eut pas besoin de dire un mot. Marcus entreprit aussitôt de les faire déguerpir. Taylor l’observait tandis qu’il les obligeait à se garer plus loin, à un endroit d’où ils ne pouvaient pas apercevoir le corps. Elle sourit. Saletés de journaleux… Qu’ils aillent se faire voir !
Baldwin avait sorti son calepin de sa poche arrière et griffonnait rageusement quelques notes, au rythme des réflexions qui se bousculaient dans sa tête.
— Vous avez trouvé… ?
La voix de Baldwin s’estompa. Un jeune policier en uniforme faisait de grands gestes en direction de Taylor. Elle jeta un bref coup d’œil à Baldwin et s’aperçut qu’il savait exactement ce qui causait cette soudaine agitation. Il se contenta de hausser les épaules et tendit la main pour lui signifier : « Toi d’abord. » Elle le dévisagea un instant puis se dirigea vers le policier qui gesticulait frénétiquement. L’expression horrifiée qui déformait le visage de ce dernier se lisait à vingt pas.
— Vous avez trouvé quelque chose ?
Taylor ne le reconnut pas. C’était sans doute un nouveau, frais émoulu de l’académie.
— Oui, lieutenant, répondit-il, la pomme d‘Adam tremblante.
Taylor le rejoignit et regarda ce que le doigt tendu du policier désignait. Dans l’herbe gisait une main.
Taylor eut un geste de recul mais Baldwin se pencha sur la main avec intérêt. Elle s’efforça d’avoir l’air désinvolte et dit :
— Eh bien, agent spécial, puisqu’il lui manque les deux mains, on devrait retrouver l’autre dans les parages, hein ?
L’anxiété qui lui nouait l’estomac contrastait avec son ton de bravade. Elle avait l’impression qu’il y avait des éléments, dans cette affaire, que Baldwin lui cachait. Ce dont elle eut confirmation aussitôt, à voir la manière dont il examinait la main tranchée. D’un geste, elle congédia le jeune policier. Il s’éloigna en titubant, visiblement soulagé.
— Non, on ne retrouvera pas l’autre main ici, finit par répondre Baldwin.
Il leva les yeux vers Taylor et ajouta :
— Tu peux continuer à chercher, si tu veux, mais tu ne la trouveras pas.
— Comment ça ? Il sectionne les mains de la fille, en laisse une sur place et en emporte une ? Une sorte de trophée ?
Baldwin hocha la tête.
— Un trophée, ça, c’est sûr. Mais il y a un petit problème.
Pendant un bref moment, elle songea à ce qu’un psychopathe pouvait bien faire avec une main sectionnée. Elle interrompit ses vaines réflexions et demanda :
— Quel problème ?
— Ce n’est pas la main de Jessica.