Chapitre 44
Après avoir regagné son hôtel de luxe, Constance de Winter s’était téléportée sur l’île de la Source, cœur du Plan-Maître de la Lumière.
Allongée sur un grand lit de forme circulaire, dans une pièce confortable éclairée d’une multitude de chandelles à la fragrance lilas, la blonde jeune femme était à présent vêtue d’un coûteux déshabillé diaphane de soie noire. Le vêtement laissait entrevoir son corps fin et musclé, ses jambes séduisantes, ses petits seins haut perchés, le saphir qui ornait son nombril et son sexe soigneusement épilé.
Étendu à côté d’elle, un individu massif, à la musculature dense, entièrement nu. Un homme qui assurément marquait les esprits ; non seulement par sa corpulence, son visage tanné, carré, sa barbe claire et son regard d’azur si assuré mais aussi par l’aura de puissance qui se dégageait de lui.
Priam, empereur de la Lumière, monarque incontesté, goba un grain de muscat, qu’il mâcha et avala avant de déclarer :
— Ton enquête sur la secte de l’Hydre ne m’intéresse pas. Je t’ai envoyée résoudre ce problème, à toi de te débrouiller… Parle-moi plutôt de Cellendhyll de Cortavar, et au passage bravo pour l’avoir retrouvé… Dis-moi, que penses-tu de lui ?
Cherchant ses mots, Constance étendit la main pour caresser la forêt de poils blancs qui ornait la poitrine musculeuse de son seigneur :
— Je le juge comme un homme hors du commun. Je l’ai vu se battre, et s’il est un guerrier admirable, aussi sauvage qu’un fauve, il a pourtant de la répartie et de l’éducation. Il considère avoir été trahi par la Sainte Lumière et ne veut plus rien avoir affaire avec elle. Il m’apparaît solitaire, tourmenté par quelque blessure intérieure et en même temps sûr de lui, gouverné par un tempérament violent dont on ne sait trop s’il parviendra à le juguler. Tuer semble ne lui poser aucun problème. Mais je ne crois pas contrairement aux rumeurs, qu’il soit passé du côte des Ténèbres…
— En somme, il t’a plu.
— Oui, seigneur, je mentirais en disant le contraire, répondit-elle, sa main descendue pour palper les abdominaux saillants de l’empereur. De surcroît, il affirme que le véritable traître à la Lumière était l’archevêque Auryel, d’après lui un maître-espion ténébreux.
— Cette explication en vaut une autre, et d’instinct je la crois crédible. Maudit Auryel et maudit Roi-Sorcier ! Cellendhyll n’était donc qu’une victime, comme je le pressentais… Je préfère ça… Il doit nous revenir, dit alors Priam d’un ton net, c’est là une chose capitale, Constance… Il doit me revenir.
— Pourquoi cet intérêt particulier pour cet homme, monseigneur ?
Winter était bien la seule à pouvoir interroger ainsi le tout puissant empereur de la Lumière, elle en était consciente. Cette faveur confirmait le rang si spécial qu’elle occupait auprès du monarque, sans que personne ne s’en doute.
— Un intérêt particulier pour un homme particulier, dit l’empereur.
Après avoir marqué une légère pause, il ajouta :
— Je le crois prédestiné… Il est vital qu’il rejoigne la Lumière.
Priam avait répondu à côté, et Winter savait qu’elle ne devait pas insister. Avec lui, on n’insistait pas, jamais.
Après avoir ingéré un autre grain de raisin, le souverain dit encore :
— Il doit regagner le giron de la Lumière, mais il ne le fera que de sa propre volonté… Tu vas retourner dans la cité des Nuages et poursuivre ce pourquoi je t’y ai envoyée… Trouver l’Hydre et l’abattre… Mais également veiller sur Cellendhyll et trouver le moyen de me le rallier mais sans le braquer. Couche avec lui, s’il le faut, je n’en concevrai nulle jalousie.
Constance masqua sa surprise ; c’était bien la première fois que le monarque lui ordonnait d’employer ce genre de méthode.
— Assez parlé, décida Priam. Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Montre-moi plutôt à quel point je t’ai manqué.
La jeune femme s’écarta du Puissant et s’étira langoureusement, spectacle propre à enflammer les ardeurs d’un moine vénérable. Il y avait un abandon dans sa posture, un abandon volontaire. Ce n’était pas de la soumission mais du consentement. Ce n’était pas la servilité mais le respect. Priam le savait fort bien, ce caractère bien trempé était l’une des raisons pour lesquelles il appréciait tant la jeune femme. Si dominant qu’il l’était, Priam voulait du répondant. Avec Constance de Winter, il était servi.
Le sexe de l’empereur se dressa de lui-même, impressionnante colonne de chair. Ayant fait valser sa nuisette, Constance sourit et le saisit à pleines mains, le fit coulisser lentement en prenant soin de l’humecter de sa salive.
Priam se laissa aller de tout son long, à présent livré au plaisir, à la fellation experte que lui prodiguait son amante. Cette dernière n’économisait ni ses efforts ni son talent, usant tant de sa langue que de sa bouche ou de ses doigts. Il s’écoula ainsi un long moment où Constance s’activa à branler, lécher, sucer, titiller, happer, absorber. Prêt pour la suite, Priam la redressa doucement, l’attira à lui et la souleva par les hanches afin de l’amener juste au-dessus de sa virilité triomphante.
Constance joua des hanches pour se positionner comme il fallait avant de se laisser descendre, de faire glisser le membre dans sa matrice accueillante, déjà mouillée de désir. Elle s’empala lentement, tandis qu’il empoignait ses hanches, et léchait ses mamelons durcis.
Priam était un amant exigeant, inventif et fort capable. Une fois Constance suffisamment dilatée, calée contre son propre bassin, il imprima le rythme qu’il savait employer pour l’amener progressivement dans l’oubli de la petite mort.
Imbriqués l’un dans l’autre, ils mélangèrent leurs sueurs et leurs désirs. Cette fois, pourtant, tout en la pénétrant habilement de toute sa grosseur, en dépit des palpitations de son membre, Priam semblait ailleurs, son esprit emporté par quelque pensée secrète.
Cela n’empêcha pas Constance de jouir, haletante, emportée par un orgasme long et combien apaisant qui la fit frémir de la tête jusqu’aux bout des orteils.
Dans sa conscience chavirée, l’image de Cellendhyll de Cortavar et son regard de jade s’était superposée à celle de l’empereur de Lumière.