Chapitre 19
Ils se levèrent tôt, heureux d’être ensemble, sans éprouver cette gêne que l’on ressent parfois en partageant une intimité nouvelle.
Ce deuxième petit-déjeuner partagé fut aussi joyeux et tendre que le premier. Cellendhyll se sentait bien, en cet instant il regrettait d’avoir à partir en mission.
Pour sa part, Estrée brûlait de l’accompagner mais n’osait le formuler à voix haute. Sur un point au moins, elle était satisfaite de le voir partir : si l’Adhan quittait la forteresse, il s’éloignerait du danger qui le menaçait puisque les tueurs mystérieux qui le pistaient perdraient probablement sa trace. Du reste, elle s’était promis de ne pas s’imposer à lui et entendait bien tenir ce serment.
L’Adhan ne l’invita pas à venir avec lui, même s’il en avait fort envie. Il craignait tout d’abord d’être déconcentré dans ses tâches par la présence de la jeune femme. De surcroît, il estimait qu’elle serait moins en danger loin de lui ; il y avait tout de même cette histoire d’assassins lancés à sa poursuite qu’il n’avait pas réglée.
Ils parlèrent de tout et de rien, surtout pas de leur relation, surtout pas de la mission qui éloignait l’Adhan.
Enfin, Cellendhyll annonça :
— Si jamais tu as besoin de me contacter, fais-moi parvenir un message à l’hôtel Meuritz, ton frère m’y a réservé une chambre.
Un dernier baiser et il partait.