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Après le départ de l’Académicien, Sophie et Béatrice étaient restées affalées sur le canapé et elles y étaient encore quand le téléphone intérieur les sortit de leur léthargie. Elles laissèrent sonner. Au bout d’un moment la sonnerie s’arrêta et Sophie regretta alors de ne pas avoir décroché. Elle se demandait qui les avait appelées avec cette insistance et elle pensa à l’officier. Aussi, quand la sonnerie retentit à nouveau, elle se rua sur le combiné.

— Qui c’est ? chuchota Béatrice, intriguée.

— Michèle du pressing, chuchota à son tour Sophie tout en mettant la main sur le micro du téléphone pour ne pas être entendue à l’autre bout.

Qu’est-ce que Michèle pouvait bien leur vouloir ? La conversation se poursuivait et, aux réponses de Sophie, Béatrice ne pouvait pas déceler la moindre indication sur la raison de l’appel. Mais elle voyait le visage de Sophie s’éclairer.

— Vous croyez ? disait cette dernière... Ah bon !... Mais comment ? Vous êtes bien sûre ? Il ne faudrait pas que... Roger, dites-vous ?... D’accord, d’accord. 21 heures donc, c’est ça ? ... Bon bon, mais je ne sais pas si... Je ne pourrais rien faire, vous savez... Oui, on ne sait jamais... mais... Bon, bon, je vais essayer, d’accord.

Quand elle raccrocha, Sophie avait retrouvé le sourire.

Béatrice, elle, affichait une mine consternée et son bonnet de bain pendait sur le côté. Sophie éclata de rire en la voyant ainsi.

— Mais qu’est-ce qui te prend ? dit Béatrice.

— Allez ! répondit Sophie, hilare, va vite retirer cet abominable bonnet de bain et finis de te préparer que je prenne la suite. On n’a plus une minute à perdre !

— On sera au deuxième dîner et on ira au bal ! Vite, vite ! ! ! Michèle a résolu notre affaire !