ANNEXES… et cette fois, une révélation
Les annexes sont une tradition dans notre série des aventures d’Antoine Marcas. Le but est de faire partager au lecteur les éléments qui nous ont inspirés pour écrire notre fiction. Discerner le vrai du faux en quelque sorte…
Allons droit au but, il n’existe pas de groupement maçonnique, situé en Suisse ou ailleurs, qui dirige un asile d’aliénés. Ni de société secrète de Judas qui assassine les « élus ». Ce qui est en revanche exaltant avec l’affaire de Rennes-le-Château c’est que l’on peut imaginer des histoires à l’infini tant la matière est riche et sujette à interprétations diverses et variées.
Si la lecture maçonnique de cette histoire est d’abord un jeu de l’esprit (voir annexe plus loin) en revanche, quelle ne fut pas notre surprise, en rassemblant les matériaux épars pour ce thriller, de tomber sur une véritable révélation qui, nous l’espérons, intéressera tous les amateurs, éclairés ou non, de l’histoire de Rennes-le-Château.
Pierre Plantard, le créateur du Prieuré de Sion en 1956, l’homme qui a concocté l’histoire de l’union de Jésus et de Marie-Madeleine en se prétendant lui même leur descendant, celui dont on sait qu’il a largement renseigné Gérard de Sède sur l’histoire de Bérenger Saunière, mythifié par les auteurs anglais de L’Énigme sacrée et, au final ayant totalement inspiré Dan Brown pour son Da Vinci Code a été… initié franc-maçon au Grand Orient. Et radié trois ans plus tard !
Nous avons pu consulter des archives maçonniques semi privées. En voici les détails :
Fiche d’appartenance au Grand Orient.
de Plantard, Pierre Athanase Marie, Conseil juridique assureur, né le 18-3-1920 à Paris VIIe, [résidant à] Vaison-Régnier, initié le 8 juillet 1951 par la loge « L’Avenir du Chablais » à Ambilly, exclu le 13 janvier 1954 (décret du Conseil de l’Ordre).
Le Chablais est la région de Haute-Savoie, où résidait à l’époque Pierre Plantard. L’homme ayant ajouté une particule indûment, un deuxième document notifie un refus de l’enregistrer sous ce nom.
Il semble, selon nos éléments, qu’il ait été radié par les autorités maçonniques à la suite d’une condamnation à six mois de prison pour abus de confiance, en date du 17 décembre 1953, par le tribunal de Saint-Julien-en-Genevois.
Exclu de la maçonnerie en 1954, il fonde deux ans plus tard son association du Prieuré de Sion, toujours dans la même région. Par ailleurs, nous avons aussi découvert qu’un autre des quatre fondateurs du Prieuré, le trésorier, a lui aussi été maçon de la loge « L’Avenir du Chablais ». Selon les archives de l’obédience, il a été initié le 10 mai 1953 et en a démissionné le 12 décembre 1954.
Deux ex-franc-maçons, l’un radié, l’autre démissionnaire, tous deux agents d’assurances-créateurs du pseudo, Prieuré de Sion, voilà de quoi alimenter bien des réflexions.
Cette nouvelle piste pourrait expliquer pourquoi Plantard décide de créer ex nihilo son Prieuré en 1956, après avoir été chassé de l’obédience. Le choix du nom Prieuré de Sion, n’est pas anodin, juste à côté du lieu où il a été initié, il existe un mont Sion…
Pierre Plantard a fait l’objet de nombreux livres, et enquêtes ; citons le très fouillé Sociétés sécrètes, d’Alexandre Adler (éditions Grasset et France Culture) sur l’affaire de Rennes-le-Château, et celui de Frédéric Lenoir et Marie-France Etchegoin, Code Da Vinci : l’enquête, (éditions Robert Laffont). Les sites web consacrés à Rennes-le-Château évoquent la vie tumultueuse de Pierre Plantard, citons www.octonovo.org, du nom d’Octonovo, l’un des chercheurs sur Rennes-le-Château, et www.priory-of-sion.com, qui publie des archives étonnantes.
Pour une vision plus large des mystères de Rennes-le-Château et, parmi les centaines de livres sur le sujet, certains émergent heureusement du lot trop habituel des productions souvent fantasmatiques, voire franchement fantaisistes. Voici une sélection :
— L’excellent ABC de RLC, publié en 2008, aux éditions ARQA, sous la houlette vigilante de Thierry E. Garnier. La somme, la synthèse… bref, tout ce qu’il faut absolument savoir sur Rennes-le-Château en 680 pages. Le livre de chevet absolu !
— Le livre du regretté Jean-Luc Robin est à recommander (Rennes-le-Château, le Secret de Saunière, Éditions du Sud-Ouest, 2005). Précis autant qu’intuitif, il est à lire pour s’initier aux arcanes de cette délicate affaire. Les deux auteurs se rappellent encore une soirée – un peu beaucoup titubante – passée en compagnie de Jean-Luc dans le parc de l’abbé. Un souvenir inoubliable.
— Gérard de Sède, qui a fait découvrir l’énigme de Bérenger Saunière, est à lire entre les lignes. Principalement Rennes-le-Château – Le dossier, les impostures, les phantasmes, les hypothèses, publié en 1987, son meilleur ouvrage sur la question.
— On ne peut que citer le spectaculaire Énigme sacrée de Baigent, Leigh et Lincoln, publié en 1987, chez Pygmalion et où le « génie » de Pierre Plantard de Saint-Clair éclate à chaque page… un excellent roman.
— Pour une vision d’une tout autre ampleur, il importe de se pencher avec attention sur les analyses novatrices de Franck Daffos. Sans aucun doute, le chercheur qui a le plus apporté, ces dernières années, à la recherche sur Rennes-le-Château. Le Secret dérobé, ODS éditions et Rennes-le-Château, le puzzle reconstitué aux éditions Pégase.
— À recommander, à propos de la piste de Marie Madeleine, un travail d’une imparable érudition qui ouvre de bien curieuses perspectives : La Tombe perdue, éditions Pardès, 2008.
À titre personnel, Jacques Ravenne (ouroboros357@yahoo.fr) remercie tous ses lecteurs qui pourraient lui apporter des précisions sur un personnage énigmatique qui l’intrigue beaucoup : Georges Monti ainsi que sur le devenir des archives maçonniques de la famille Chefdebien.
Le « faux » dessin de Poussin est dû à Jean-Philippe Chabot.
Les messies
Le terme de messie vient de l’hébreu, mashia’h qui veut dire l’oint.
Voici ce qui est dit dans l’Encyclopædia Universalis :
« On a défini le messianisme comme étant essentiellement la croyance religieuse en la venue d’un rédempteur qui mettra fin à l’ordre actuel des choses soit de manière universelle soit pour un groupe isolé et qui instaurera un ordre nouveau fait de justice et de bonheur » (H. Kohn, « Messianism », in The Encyclopædia of Social Sciences).
Les Juifs et les musulmans possèdent leur propre tradition messianique. Chez les Juifs, elle est bien connue mais il existe une tradition particulière qui explique qu’à chaque génération apparaissent des messies mais que ceux-ci ne se révèlent que si l’époque en est digne.
Chez les musulmans, on retrouve chez les chiites la tradition du Mahdi, qui vient apporter la révélation.
Cela étant, et sans y voir une quelconque critique des grandes religions il est admis que les asiles du monde entier sont remplis de personnes se prenant pour Jésus, Mahomet, Jeanne d’Arc ou l’antéchrist. Une pathologie bien connue des spécialistes.
La date de naissance d’Obama
L’épouse du président des États-Unis, Michele Obama, est née le 17 janvier 1964. Quant à Barack, ses adversaires républicains avaient lancé, avant son élection, une controverse pour connaître la date et le lieu de sa naissance. Il est né officiellement le 4 août 1961 à Honolulu.
Le 17 janvier
C’est une date magique pour tous les amateurs de l’énigme de Rennes-le-Château. Elle apparaît sur la stèle codée de la tombe de la marquise de Hautpoul Blanchefort, comme indiqué dans l’ouvrage. Mais pas seulement.
— Tous les 17 janvier, selon certains chercheurs, il se produit un phénomène lumineux étonnant à l’intérieur de l’église du village, les rayons du soleil diffractés par un vitrail créent des ronds bleus qui apparaissent sur un mur. « Les pommes bleues », selon la légende locale. Les photos circulent sur le Net mais il semble que ce phénomène ne soit pas régulier.
Nous avons utilisé cette date pour marquer la naissance du Messie et la lier à l’Apocalypse en nous inspirant d’éléments symboliques précis. Somme toute, un petit jeu de correspondance ludique.
— Si l’on tape la date du 17 janvier sur le site du Vatican, on tombe directement sur le texte officiel relatant l’apparition de la Vierge dans le village de Pontmain, le 17 janvier 1871 et qui fait référence à l’Apocalypse.
— Curieusement, le curé de Rennes-le-Château a installé devant son église un pilier wisigoth renversé sur lequel il a fait graver la date de 1871…
— Faisons la somme des nombres premiers au carré jusqu’à 17.
12 + 32 + 52 + 72 + 112 + 132 + 172= 663 + 3 (premier chiffre maçonnique) = 666. Le chiffre de la bête de l’Apocalypse.
— En Italie, le 17 est considéré sur le plan de la superstition comme un chiffre maléfique. Il n’y a pas d’étage 17, ni de place 17 dans les avions.
— Le 17 janvier est le jour de la Sainte-Roseline. Certains ont fait le lien phonétique avec la curieuse abbaye de Rosslyn en Écosse, qui a inspiré Dan Brown pour son « code Vinci », dans la localisation du secret final.
Rennes-le-Château
Un petit village audois de quelques dizaines de maisons perché en haut d’une colline. Une vue superbe sur une vallée magnifique. Et une légende qui a parcouru le monde entier. Plus de quatre cents livres plus tard, des reportages de journalistes venus des quatre coins du monde, des colloques annuels, des empoignades entre chercheurs de trésors et de secrets perdus, des fouilles à coups de dynamite, des sondages de sol avec des appareils perfectionnés, on ne sait toujours pas, avec certitude, d’où est venu l’argent. L’hypothèse la plus rationnelle serait celle d’un trafic de messes, pratique courante dans certaines paroisses, et que le bon curé aurait fait passer à l’ère industrielle. Après, il y a toutes les hypothèses, des plus séduisantes aux plus folles, qui sont narrées dans notre ouvrage. Ce qui est génial avec Rennes-le-Château, c’est qu’on peut tout inventer sans que cela paraisse étonnant. La magie du lieu probablement.
Saunière franc-maçon ?
Le 28 avril 2007, Antoine Captier a présenté lors de l’assemblée générale de son association, Terre de Redhae, un sautoir de maître maçon découvert dans une caisse qui a appartenu au curé. Les chercheurs du site www.societe-perillos.com développent un grand dossier sur cette affaire, il s’agit d’un sautoir du Rite Écossais de chevalier Rose-Croix du dix-huitième degré. La polémique a rebondi avec cette découverte.
Ce sautoir a été authentifié par Pierre Mollier, conservateur du musée et des archives du Grand Orient mais, selon l’expert, cela ne prouve en rien l’appartenance de Saunière à la maçonnerie : il pouvait très bien l’avoir gardé comme curiosité. De même, il n’existe aucune trace dans les archives maçonniques de l’affiliation du curé.
On sait par ailleurs que l’un de ses meilleurs amis, Eugène Cros, l’était, ainsi que le fournisseur de la décoration de l’église, un certain Gisclard, basé à Toulouse, dont la maison dans la ville rose présente des signes évidents d’appartenance maçonnique. Seulement voilà, notre bon curé, à ses débuts, était un anti-républicain flamboyant, une sorte de Don Camillo à la mode audoise, ce qui ne collerait pas vraiment avec une appartenance maçonnique.
Enfin, pour ceux qui veulent aller plus loin dans les liens entre maçonnerie et Rennes-le-Château, on peut noter que les familles Chefdebien et Hautpoul ont fourni de nombreux maçons…