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TASIA TAMBLYN

Le Goliath suivait une orbite stationnaire, pendant que le Lance-foudre commandé par Tasia Tamblyn patrouillait autour des moissonneurs d’ekti de la Hanse, qui arpentaient les cieux colorés de Jupiter. Les gigantesques usines mobiles projetaient des fumées d’échappement, dont le panache enflait tels des champignons dans l’air raréfié d’altitude.

Jour après jour, les escorteurs des FTD restaient en alerte maximum. Le Mastodonte se dessinait aux confins de l’horizon. Des croiseurs Mantas survolaient les opérations d’extraction. Des escadrilles de Rémoras striaient les couches nuageuses, tandis que les Lance-foudre flottaient en surplomb, scannant les formations météorologiques à la recherche d’anomalies. Les patrouilles des nuages revenaient à leur base à heure régulière, sans rapporter quoi que ce soit d’anormal. Les membres d’équipage restaient sur le qui-vive, même si beaucoup d’entre eux commençaient à douter de la présence des hydrogues.

Tasia ne s’autorisait cependant aucun répit. Les moissonneurs de nuages évoquaient des bateaux de pêche dérivant à la surface de la mer, avec les hydrogues en guise de monstres rôdant dans les fosses océaniques. À bord du Goliath, l’amiral Stromo continuait les manœuvres et les exercices militaires. Tout le monde était paré.

Robb Brindle, qui commandait les Rémoras, se montrait plus optimiste. Il se tenait au côté de Tasia, observant les pesantes usines d’ekti. Celles-ci évoquaient du bétail pâturant dans des champs de tempêtes.

— Il y a deux possibilités, Tamblyn. Soit les hydrogues ne vivent pas ici, et on peut continuer à exploiter l’ekti tout notre saoul. (Il tourna la tête pour jeter un œil par-dessus son épaule en direction de l’équipage.) Ou bien, notre flotte de va-t-en-guerre leur a fichu la trouille.

Tasia préféra taire la troisième explication qui lui venait à l’esprit : les hydrogues ne s’étaient tout simplement pas encore montrés. Elle ne voulait pas ruiner l’assurance qu’il affichait, sachant que ses rodomontades étaient surtout une réaction à l’angoisse qui se prolongeait.

— J’espère que tu as raison, Brindle.

À peine trois heures plus tard, les premières alarmes retentirent.

Un escadron de Rémoras revint : les engins de surveillance venaient de détecter une floraison d’éclairs au sein de turbulences météorologiques se déplaçant rapidement. Sur le Goliath, l’amiral Stromo déclencha aussitôt l’alerte rouge. À bord des usines d’ekti, les ouvriers terriens reçurent l’instruction de quitter leur poste et de se préparer à une évacuation immédiate. Tasia donna des ordres à l’équipage de son Lance-foudre, et envoya tous les pilotes de Rémoras à leurs vaisseaux.

Robb Brindle lui pressa le bras :

— Que le spectacle commence !

Sans autre formule d’adieu, il fonça vers le hangar d’embarquement afin de prendre le commandement de son escadron.

Loin en contrebas, les cieux joviens se déchirèrent pour dégorger onze orbes de guerre hydrogues. Les redoutables vaisseaux à coque de diamant hérissée de pointes s’élevèrent au-dessus des nuages, dans une démonstration de force à faire pâlir même la fière flotte de l’amiral Stromo.

— Les voilà qui arrivent ! cria Patrick Fitzpatrick, son habituelle arrogance envolée.

Lorsque les jurons de stupeur retentirent, Tasia pivota pour tancer son équipage.

— Que chacun reste concentré ! Gardez vos pleurnicheries pour quand vous serez revenus chez vous et que vous pourrez vous plaindre à vos mamans. (Elle indiqua les postes tactiques.) Que chaque soldat regagne sa console d’armement ! Activez les batteries de jazers. Chargez les canons de bastingage de projectiles cinétiques.

— On laisse les extraterrestres tirer les premiers, Platcom ? demanda l’un des hommes.

— Merdre ! Jamais de la vie. On a tous vu ce qu’ils font.

Elle serra les dents. Au moins avait-elle une chance de venger son frère.

Mais l’amiral Stromo envoya un signal à toute la flotte, annulant ses ordres.

— Mantas, Lance-foudre et Rémoras, cessez le feu ! (Sa voix passa sur une fréquence large.) Prêtez-moi attention, hydrogues ! Je demande à parlementer avec votre commandant.

— Comme si ça servait à quelque chose, murmura Tasia. Ils ont fait exploser le roi Frederick. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas parler – c’est nous voir morts.

Stromo attendit une seconde, sans recevoir de réaction.

— Nous sommes en mission de paix. Notre seule intention est d’obtenir des ressources vitales à la Ligue Hanséatique terrienne. Nous exploitons notre propre système solaire. Nous ne vous voulons aucun mal. Mais on ne nous privera pas de ce qui est nécessaire à notre survie.

Les orbes de guerre grimpèrent en direction du premier moissonneur d’ekti. À leur approche, les écopeurs de nuages lancèrent leurs canots de sauvetage dans un accès de panique ; ils se dispersèrent comme les spores d’un champignon. Sans avoir transmis un mot au Goliath, les créatures des abysses gazeux déchaînèrent leurs éclairs d’énergie crépitante. Ceux-ci traversèrent l’usine d’extraction d’ekti de part en part, faisant exploser les réacteurs et les réservoirs de carburant. L’explosion déclencha une réaction en chaîne, de module en module. Aucune station d’écopage de Vagabonds n’aurait pu être percée si facilement, Tasia le savait, mais le résultat final aurait été le même.

— Ça suffit ! cria-t-elle, révoltée.

Sans se soucier de son insubordination, elle se tourna vers ses officiers tactiques sans attendre les ordres de l’amiral Stromo.

— Toutes les batteries jazers, ouvrez le feu. Visez ce satané orbe de guerre.

Les hydrogues poursuivaient la destruction du premier moissonneur de nuages. Un deuxième orbe de guerre tira sur les vaisseaux terriens. Les sous-commandants des FTD réclamaient des ordres, tandis que certains se défendaient. L’amiral Stromo ne répondit pas.

Tasia planta un doigt sur l’écran.

— Tout le monde avec moi, sur le même point de mire. Visez juste en dessous de cette pointe, là. Il ne faut pas disperser notre puissance de feu. Maintenant !

Avec force menaces et cris de rage, l’équipage de pont fit feu, leurs lasers gainés de particules à haute énergie. Les rayons jazer frappèrent l’orbe le plus avancé et le balafrèrent.

— Les projectiles cinétiques, ensuite ! Tirez avec les canons de bastingage – une rafale complète. Visez le point affaibli par les jazers.

Les canons électromagnétiques de l’entrepont crépitèrent, tirant une salve pulsée de projectiles constitués d’uranium appauvri superdense. Propulsés à des vitesses quasi relativistes, ceux-ci heurtèrent la coque de diamant, chacun ayant acquis une énergie cinétique équivalente à une petite tête nucléaire.

Les autres Lance-foudre n’hésitèrent qu’une seconde lorsque Tasia donna son ordre de tirer, tandis que Stromo demeurait muet. L’escorte des FTD, pleine de jeunes recrues et de commandants à la gâchette facile, riposta lorsque les hydrogues ouvrirent le feu. Puis, les croiseurs Mantas entrèrent en lice. Des escadrons de Rémoras jaillirent de leur hangar d’amarrage comme une grêle de balles. Chaque intercepteur fondit sur les orbes de guerre, les ciblant de leur armement plus léger, mais aussi plus précis.

Sur les fréquences des FTD, Stromo crachota ses ordres. Il essayait de recouvrer le contrôle de la situation. En un instant, il réalisa la futilité de sa tentative, et changea son fusil d’épaule.

— À tous les vaisseaux, tous les commandants. Feu à volonté ! On va se faire ces salauds.

Le Goliath descendit au milieu de l’enfer du champ de bataille, avec dans ses flancs les armes les plus puissantes de la flotte. Le Mastodonte fit rapidement la preuve de ses capacités améliorées, avec un armement et un blindage dix fois supérieurs à une Manta ou un Lance-foudre.

Les équipages des trois autres moissonneurs lancèrent leur capsule d’évacuation sans instruction de l’amiral. Tasia ne pouvait le leur reprocher, mais dans la mêlée générale, avec les tirs qui s’entrecroisaient dans les bancs nuageux de Jupiter, elle voyait le péril qu’ils encouraient. Elle ouvrit une fréquence.

— Lieutenant Brindle, dites à vos Rémoras d’amener leurs fesses jusqu’aux moissonneurs. Sauvez autant de capsules que possible.

Brindle n’hésita qu’un instant.

— Mon escadron tout entier ? On ne devrait pas garder quelques Rémoras pour…

— Lieutenant, si on ne sauve pas ces écopeurs de nuages, on ne pourra pas trop chanter victoire, pas vrai ?

— Oui, Platcom.

Elle ajouta, tâchant de soulager sa frustration :

— Dès que vous aurez ramassé les capsules, je vous laisserai retourner au combat et causer autant de dommages que vous voudrez – si la bataille dure jusque-là.

— Entendu.

Le premier orbe de guerre qu’elle avait pris pour cible avait visiblement souffert. Les frappes de jazers et les impacts d’ogives cinétiques l’avaient ralenti. Mais les dix autres bâtiments hydrogues approchèrent sans hésitation et ouvrirent le feu sur la flotte terrienne. L’une des Mantas tomba presque immédiatement, sans avoir tiré un seul coup.

Les rayons ennemis balayèrent deux Lance-foudre, déchirant leur coque blindée, envoyant des centaines de membres d’équipage à la mort. Des escadrilles de Rémoras furent vaporisées, telles des graines dans la fournaise d’une explosion. Les petits vaisseaux d’attaque disposaient de boucliers et d’une manœuvrabilité insuffisants pour éviter l’arme hydrogue. Tasia pria pour que les escadrons de Brindle ne fassent pas partie des premières victimes.

L’amiral Stromo jeta le Goliath dans la bataille. Tirant de tous ses jazers, balançant ses projectiles cinétiques, lançant ses Rémoras, le Mastodonte évoquait un terrible ouragan. Mais les orbes de guerre concentrèrent leur attaque sur l’immense vaisseau de guerre terrien.

Les premiers Rémoras de Brindle commençaient à revenir vers le Lance-foudre ; ils utilisaient leurs rayons tracteurs pour traîner les capsules de sauvetage provenant des moissonneurs d’ekti.

— Ouvrez les hangars à vaisseaux, ordonna Tasia. Récupérons tous ces réfugiés avant qu’il soit trop tard.

Sur la fréquence générale, l’amiral s’époumonait en vain contre les hydrogues, mais Tasia voyait déjà les dégâts infligés aux vaisseaux des Terreux. En quelques secondes, les hydrogues anéantirent une autre plate-forme d’armement ; d’un seul coup, tous les Rémoras ayant récupéré des capsules durent se trouver un nouveau sanctuaire.

Tasia se tourna vers Patrick Fitzpatrick, au poste de communication.

— Signalez à ces Rémoras qu’ils apportent les capsules de sauvetage ici, s’ils le peuvent.

Fitzpatrick la fixa, incapable de réaliser ce qui se déroulait autour de lui.

— Faites-le maintenant, bon sang !

Confus, il se pencha sur son transmetteur.

Les orbes de guerre atteignirent l’un des propulseurs interstellaires du Goliath, faisant fondre l’épais blindage de la coque. À bord du Mastodonte, l’amiral Stromo réclama avec force hurlements les rapports d’avaries. Il exigeait que l’on consolide les équipements de survie et que l’on recharge les canons.

Les hydrogues tirèrent à nouveau, lui infligeant des dégâts supplémentaires. Une explosion endommagea sévèrement une autre Manta qui parvint avec d’énormes difficultés à s’extraire de la zone de combat.

Tasia comprit que la bataille tournait à la débâcle. Quel que soit le nombre de vaisseaux terriens, ils ne pouvaient tenir face à onze orbes hydrogues. À moins que l’amiral ne parvienne à la même conclusion – et vite –, le Goliath, le plus puissant vaisseau de la flotte, serait détruit.

Des cris de panique incompréhensibles emplirent les fréquences. Tasia rappela ses escadrons de Rémoras.

— Lieutenant Brindle ! Ramassez tous les survivants que vous pourrez, mais ramenez vos fesses ici.

Les capsules de sauvetage continuaient à affluer dans les hangars à vaisseaux du Lance-foudre. Si Tasia ne filait pas d’ici avant peu, ils seraient tous détruits en une seule fois par les hydrogues. Mais elle ne pouvait laisser le Goliath ainsi embourbé.

Elle envoya un message aux Lance-foudre, espérant que leurs platcoms entendraient l’appel de la raison.

— À toutes les plates-formes d’armement ! Nous devons faire machine arrière et défendre le Goliath. (Elle changea de fréquence.) Amiral Stromo, je vous recommande de retirer votre vaisseau tant que vos moteurs fonctionnent encore. On va couvrir votre retraite.

Quatre Lance-foudre se regroupèrent autour du Mastodonte blessé. Ils paraissaient si frêles par rapport aux orbes de guerre ! Une autre Manta rompit le combat afin de défendre le vaisseau amiral.

En vérifiant les jauges, Tasia s’aperçut que les trois quarts de ses projectiles cinétiques étaient épuisés, et que ses batteries de jazers ne disposaient plus que de dix pour cent de puissance nominale.

— Continuez à tirer ! Pas besoin d’économiser les provisions pour les jours de disette.

Les plates-formes et les croiseurs intacts bombardèrent les orbes de guerre qui approchaient du Goliath. Deux d’entre eux paraissaient endommagés et se déplaçaient moins vite, mais les neuf autres restaient on ne peut plus dangereux. Ils pouvaient facilement les poursuivre jusqu’à la Terre, mais Tasia espérait qu’ils se retireraient dès que la flotte des FTD aurait battu en retraite.

Tasia ne pensait pas que l’amiral Stromo sache qui l’avait contacté et lui avait transmis l’ordre – non autorisé mais sensé – de se replier, mais les moteurs du Mastodonte s’allumèrent, utilisant ce qui leur restait de puissance pour l’éjecter de Jupiter.

— Nous avons récupéré la plupart des capsules de sauvetage, Platcom, annonça le sous-commandant, examinant les écrans afin de dénombrer combien de Rémoras étaient revenus.

— Alors, faites-nous sortir de là. Le lieutenant Brindle s’est-il présenté au rapport ? interrogea-t-elle en se retournant, le front ridé par l’inquiétude.

— Non, madame, répondit le sous-commandant.

Tasia courut à la console de communication, et ouvrit une fréquence directe avec son vaisseau.

— Brindle, où diable es-tu ?

C’est avec une voix enjouée mais très nerveuse qu’il répondit :

— J’arrive ! J’ai d’abord un truc dont je dois m’occuper.

Dans les nuages en contrebas, deux orbes se détachèrent afin de poursuivre leur attaque méthodique contre les moissonneurs d’ekti, détruisant même les débris.

— D’accord, bon sang, vous vous êtes bien fait comprendre ! gronda Tasia à l’intention des hydrogues.

Le Goliath s’arracha de l’orbite jovienne. Les Lance-foudre et les Mantas rescapés entouraient le Mastodonte endommagé, l’accompagnant dans sa fuite. Tandis qu’ils atteignaient les orbites des lunes intérieures, Tasia aperçut Robb Brindle et les quatre derniers Rémoras qui s’efforçaient de sortir de la lisière de l’atmosphère, puis mettaient le cap sur eux. Au moyen de leurs rayons tracteurs combinés, les petits vaisseaux halaient un grand réservoir sphérique, afin de le soustraire au blocus des hydrogues.

— Par le Diable, qu’est-ce que tu fous, Brindle ? transmit-elle.

— On a récupéré le réservoir d’ekti de l’un des moissonneurs de nuages ! dit-il. On ne pouvait quand même pas le laisser gâcher.

Tasia envoya des Rémoras les aider, guidant Brindle et ses vaisseaux vers le hangar de décollage du Lance-foudre. Plus tard, elle le réprimanderait en privé pour sa bêtise. Un réservoir plein ne contenait de carburant interstellaire que pour une semaine d’approvisionnement des FTD. Rien qui vaille la peine de risquer la vie de quiconque.

Les Forces de Défense se retirèrent de Jupiter. Leur défaite relevait du désastre. Tandis qu’ils s’extirpaient des orbites des lunes intérieures et accéléraient vers l’espace profond, les vaisseaux endommagés continuèrent d’observer la gigantesque planète. À présent, les nuages brunâtres paraissaient tachés de sang.

Les orbes planaient parmi les débris célestes, toujours menaçants. Stromo ordonna d’accélérer au maximum. Tasia contempla les vaisseaux étrangers, encore visibles sur les radars à longue portée du Lance-foudre. Ceux-ci les observaient, mais ne les prirent pas en chasse dans l’espace interplanétaire.

Lorsqu’ils seraient tant bien que mal rentrés sur Terre, l’amiral Stromo et les rescapés de sa flotte de soutien ne recevraient pas d’accueil joyeux. Les hydrogues s’étaient avérés bien plus dévastateurs que les prédictions les plus alarmistes.

La déroute de Jupiter avait brisé tout espoir d’un règlement acceptable et rapide de la guerre.

L'Empire caché
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