Chapitre 26
Dix idées reçues sur la minceur
Dans ce chapitre :
Démêler le vrai du faux en matière de surpoids
Cesser de croire les gourous de la beauté et de la minceur
En revenir au bon sens et à l’équilibre, en tout et pour tout
Entre messages pseudo-officiels et théories loufoques, la minceur est certainement un des domaines où l’on trouve le plus grand ramassis de bêtises. À écouter tout ce qui se dit, il faudrait tantôt ne plus manger de féculents ou se gaver de soupe au chou, tantôt courir et faire des pompes toute la journée, tantôt avaler des tonnes de gélules ou se tartiner de crèmes miracles… Si on faisait tout ça, c’est clair : on ne ressemblerait plus à rien !
Halte aux extrémistes ! Il n’y a pas besoin de se torturer ni de rentrer dans des comportements excessifs et dangereux pour obtenir un corps de rêve. D’ailleurs leurs théories, dont voici un florilège, ne tiennent pas debout : en voici la preuve.
Il existe un poids idéal en fonction de la taille
FAUX
Non, non et encore non ! Dites-vous bien une chose : le poids « idéal » ou « parfait » n’existe pas ! Et il est par conséquent irréaliste, voire dangereux, de chercher à atteindre ce qui n’est au final qu’un chiffre sur une balance.
Pourquoi ? Simplement parce que nous sommes tous différents et que le poids dépend, comme nous vous l’avons détaillé tout au long cet ouvrage, de multiples facteurs comme l’âge, le sexe, la masse musculaire et l’hérédité, mais aussi le nombre d’enfants, le stress, la vie sociale, l’activité physique… Deux personnes de même taille peuvent ainsi peser deux poids très différents sans que l’une des deux ait pour autant des kilos en trop ! Il y a ainsi des faux gros comme les bodybuilders, dont l’importante masse musculaire pèse lourd dans la balance, ou des faux maigres, comme les hypersédentaires minces, qui affichent un important taux de masse grasse. Dans un cas comme dans l’autre, le poids ne reflète pas la réalité de la silhouette !
On parle non pas de poids idéal, mais de
poids de forme, différent pour chaque individu. Dans ces
conditions, comment savoir si on est à son poids de forme et quels
objectifs concrets se fixer, pensez-vous ? Eh bien, outre le
simple pèse-personne, il existe à l’heure actuelle différents
outils qui permettent de dresser un bilan objectif de sa
silhouette. D’abord le calcul de l’IMC (Indice de masse corporelle)
qui s’obtient en divisant son poids par sa taille au carré (soit 70
/ (1,75 x 1,75) = 22,9 par exemple pour un adulte pesant 70 kilos
et mesurant 1,75 m) : l’indice obtenu permet de qualifier sa
corpulence grâce à une classification : on parle de poids
« normal » (c’est-à-dire présentant un risque sanitaire
minimum) pour un IMC compris entre 18 et 25, de maigreur pour un
IMC inférieur à 18, de surpoids pour un IMC compris entre 25 et 30,
et d’obésité pour un IMC supérieur à 30. Ensuite, un bilan
d’impédancemétrie qui, en faisant passer un courant électrique
indolore dans les tissus corporels, définit la composition
corporelle (graisse, muscle…) de façon précise. Enfin, la
répartition de la graisse, qui se mesure avec un simple
mètre : si les kilos se nichent autour de la taille ou sur les
hanches, les risques pour la santé sont majorés et les chances
d’amaigrissement sont plus faibles.
Le surpoids est héréditaire, on ne peut rien y faire
FAUX
On le sait désormais : en plus de décider de la couleur de nos yeux, de notre taille ou de la nature de nos cheveux, notre héritage génétique nous prédispose à un grand nombre de pathologies. Au regard de la concentration de cas d’obésité dans une même famille, du taux élevé de concordance chez les jumeaux monozygotes en ce qui a trait à la masse corporelle et de la découverte de gènes associés à l’obésité mis en évidence par de nombreuses et sérieuses études, le surpoids n’échappe pas à la règle.
Le risque de surpoids est deux à huit
fois plus élevé chez un individu présentant des antécédents
familiaux comparativement à un individu sans histoire familiale de
surpoids. On estime qu’un enfant a 15 % de risque d’être obèse si
aucun de ses parents ne présente d’excès de poids, 40 % si un de
ses parents présente un excès de poids et 80 % si ses deux parents
présentent un excès de poids.
Est-ce que pour autant on ne peut rien y faire ? NON ! Car, dans un même temps, d’autres études – menées notamment sur des vrais jumeaux – ont montré qu’avec un patrimoine génétique identique, deux personnes vivant dans des environnements différents évoluaient de façon différente et affichaient des IMC loin d’être similaires. Cela souligne que, même s’il y a un terrain génétique favorable, un style de vie et un environnement différents font la différence.
Maintenant que vous savez que les gènes
ne vous dicteront pas votre poids même si vous avez des
prédispositions génétiques, foncez sans vous décourager !
Votre bataille contre les kilos en trop sera peut-être plus
difficile que pour d’autres, mais en appliquant les conseils
détaillés tout au long de ce livre, vous pourrez obtenir le corps
de vos rêves !
La minceur transgénique, c’est pour demain ?
Peut-être… Des travaux sont actuellement en cours (publiés dans la très sérieuse revue scientifique Nature) concernant un gène, baptisé UCP-3. Il a pour particularité de coder pour une protéine dite « brûleuse de graisse » agissant dans les mitochondries. Les travaux en cours montrent qu’une mutation de ce gène entraîne une dégradation des aliments sous forme de chaleur à un rythme plus important. Pour le moment, ce n’est testé que sur des souris, mais on peut imaginer que demain, plutôt que s’appesantir sur son patrimoine génétique, on le modifie !
Les régimes protéinés sont les plus efficaces
FAUX
La réponse est claire et scientifiquement démontrée : à court terme, oui, à long terme, non. Les études sont formelles : les régimes très restrictifs comme ceux à base de protéines se soldent à 95 % par un échec.
Les régimes protéinés consistent à
consommer quasi exclusivement des protéines, soit sous forme
d’aliments qui en sont riches (viandes, poissons, œufs, laitages),
soit sous forme de substituts hyperprotéinés (sachets).
Pourquoi ? Simplement parce que les protéines sont
anorexigènes, c’est-à-dire qu’elles rassasient vite et
efficacement. Plus on consomme d’aliments qui en sont riches, plus
on est rassasié, plus on peut se priver des graisses et des sucres,
et donc réduire ses apports caloriques sans faim. Par ailleurs, en
consommant des protéines au détriment des lipides et, surtout, des
glucides qui sont habituellement les principaux carburants de
l’organisme, on se trouve obligé de puiser dans ses réserves
adipeuses, ce qui entraîne une fonte rapide de la masse grasse du
corps. Enfin, une alimentation riche en protéines fait brûler
davantage de calories.
Alors certes, à court terme, ça marche très bien : la perte de poids est rapide et importante, ça fonctionne même sur les cas difficiles et on fond dès les premiers jours. En un mois, on peut perdre jusqu’à 7 kilos ! En plus, grâce à l’effet anorexigène des protéines, on ne souffre pas de la faim bien que l’apport énergétique quotidien soit très bas.
Mais à long terme, c’est autre chose, et les kilos reviennent facilement, le plus souvent avec un bonus… D’une part parce qu’une telle alimentation s’avère frustrante et restrictive. D’autre part parce qu’elle ne favorise absolument pas l’acquisition d’habitudes alimentaires plus saines. Par ailleurs, une telle restriction alimentaire expose à des risques de carences (fibres, vitamines, minéraux) et de dénutrition sévères et s’avère particulièrement dangereuse pour les reins.
Ne cédez pas aux promesses des régimes
miracles, comme les méthodes protéinées ! Tous s’accompagnent
d’un sévère effet boomerang, et en général, plus les kilos sont
partis vite et en quantité, plus ils reviennent en force et
augmentés ! Avec en prime des conséquences néfastes pour la
santé…
Il faut forcément se priver
FAUX
Bonne nouvelle : surtout pas ! Pour mincir durablement, il ne faut en aucun cas se priver mais rééquilibrer son alimentation.
Si vous avez l’habitude de manger trois croissants avec de la confiture, du chocolat chaud et du jus de fruit en brique au petit déjeuner, d’avaler sur le pouce un triple hamburger avec des frites et un soda au déjeuner, de grignoter une barre chocolatée en milieu d’après-midi et de réchauffer une pizza surgelée pour votre dîner, c’est votre façon de vous alimenter qu’il va falloir revoir ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il va falloir cesser de manger. Manger, c’est vital !
Si vous voulez obtenir le corps de vos rêves, la première chose à faire est paradoxalement de fuir les régimes privatifs ! Ainsi, un rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rendu fin 2010 a souligné la vacuité de ces méthodes amaigrissantes en soulignant d’une part leur inefficacité pour perdre du poids (95 % d’échec à long terme), et d’autre part leur dangerosité pour la santé (déséquilibre en nutriments dommageable pour le fonctionnement de l’organisme). Et rappelé en outre que rien ne peut remplacer une alimentation équilibrée et diversifiée, en veillant à ce que les apports caloriques n’excèdent pas les besoins et en y associant une activité physique suffisante et régulière.
Il est vrai que la privation drastique
d’aliments fait maigrir très vite. Il est évident que si vous ne
consommez que de la soupe ou du fromage pendant une semaine, vous
allez rapidement perdre du poids. Mais les kilos perdus reviendront
vite dès que vous remangerez normalement, et vous grossirez même
davantage, votre corps étant alors tenté de stocker en prévision de
la prochaine « famine » qu’il craint de se voir de
nouveau infliger.
Pour atteindre votre objectif, ne
sacrifiez pas le plaisir. Rééquilibrez votre alimentation et sachez
vous accorder de temps en temps des produits jugés trop gras et/ou
trop sucrés si vous les appréciez. OK pour la pizza, mais une fois
par semaine avec de la salade verte et un fruit. OK pour le
hamburger, mais avec de la viande de dinde et du ketchup plutôt que
de la mayonnaise. OK pour le chocolat, mais une barre par jour, et
en dessert par exemple.
Manger sain ne signifie pas manger
fade ! Il existe une foule d’astuces pour préparer des plats
légers et savoureux. Cela passe par des astuces de cuisson, un
choix judicieux de produits de qualité et l’utilisation d’épices et
autres condiments qui donnent du goût aux préparations sans
alourdir l’addition énergétique.
Pour maigrir, il faut manger bio
FAUX
« Manger bio », cela veut dire consommer des aliments et produits issus de l’agriculture biologique, c’est-à-dire d’un ensemble de pratiques agricoles respectueuses des équilibres écologiques (préservation des sols, des ressources naturelles et de l’environnement) et de l’autonomie des agriculteurs. Aujourd’hui, cette attitude a le vent en poupe : on trouve de plus en plus le logo AB, et à des prix beaucoup plus abordables que par le passé. Malgré les nombreuses critiques dont il fait l’objet, surtout en France (« on nous arnaque », « tout n’est pas forcément bio », « c’est trop cher », « les pesticides d’à côté retombent dessus », « le goût n’est pas différent »…), le bio n’est plus marginal et tend à se développer partout, même dans les restaurants, les cantines scolaires et les entreprises.
Manger bio est donc avant tout une
question d’éthique, pas de ligne ! Alors à la question
« manger bio fait-il maigrir ? », la réponse
est : dans l’absolu, pas du tout ! Une pomme bio apporte
en effet autant de calories qu’une pomme non bio, un biscuit bio
autant qu’un biscuit classique, un steak bio autant qu’un steak non
bio… Un hamburger, des frites et une glace bio auront le même
impact sur la silhouette que le même menu non bio.
D’où vient alors cette idée reçue ? C’est simplement un problème de perception. Parce que ça paraît plus sain, ça paraît aussi moins calorique. Ainsi, une étude menée en juin 2010 dans le département de psychologie de l’université du Michigan a souligné cette distorsion : sur 100 personnes ayant goûté un cookie classique et son équivalent bio, 38 % ont assuré que la version bio contenait moins de calories que l’autre. Ce qui était faux puisqu’ils contenaient tous les deux 280 calories ! Encore plus intéressant : ces mêmes chercheurs ont demandé à 200 personnes si une femme au régime pouvait zapper son jogging quotidien le soir après dîner si elle mangeait un dessert bio au lieu d’un dessert classique. Résultat édifiant ! Les participants ont été en effet plus « tendres » envers la femme qui avait consommé un dessert bio qu’envers celle qui avait consommé le dessert identique mais non bio…
Ce qui est vrai en revanche, c’est que ceux qui mangent bio sont souvent plus attentifs à leur hygiène de vie. Ce sont des personnes qui favorisent des produits sains (céréales complètes par exemple), de saison et souvent non transformés, et qui ont tendance à cuisiner elles-mêmes plutôt qu’à se nourrir de plats préparés. À ce titre, ils peuvent effectivement être plus minces. Mais c’est simplement parce qu’ils ont adopté une alimentation équilibrée : qu’elle soit bio ou non, cela ne change rien.
Ce qui différencie un produit bio d’un
produit non bio, c’est son mode de culture. Côté calories, tous
deux apportent strictement la même chose et ont, à ce titre, le
même impact sur la silhouette. Cependant, se mettre au bio peut
constituer un premier pas vers une alimentation plus équilibrée et
moins transformée, donc vers une perte de poids.
Faire du sport fait perdre du poids
VRAI/FAUX
Au risque de vous décevoir, pratiquer une activité sportive ne fait pas maigrir à proprement parler. Elle fait plutôt mincir, c’est-à-dire qu’en bougeant régulièrement, vous pouvez tout à fait perdre une à deux tailles de vêtements et voir votre poids sur la balance stagner, voire augmenter ! La différence est subtile certes, mais elle a son importance.
Pourquoi ? C’est simplissime à comprendre : le muscle prend peu de volume mais pèse lourd, tandis que la graisse occupe beaucoup de volume et ne pèse quasiment rien. Comme on vous l’a expliqué quelques paragraphes plus haut, on peut peser un petit poids et être très gras !
Pourquoi dit-on que, pour avoir un corps
de rêve, il faut faire du sport ? Parce que le sport reste un
allié majeur de la ligne ! Comme un moteur, le corps utilise
en effet du carburant à chaque fois qu’il s’active. Ce carburant
lui est apporté par les aliments sous forme de calories qu’il
stocke soit sous forme de glycogène dans les muscles et certains
organes, soit sous forme de graisse dans le tissu adipeux. Quand on
pratique un sport, on dépense de l’énergie : 900 calories pour
une heure de course à pied, 660 pour une heure de vélo, 420 pour
une heure de tennis… Mais en plus, dès que le glycogène disponible
est épuisé, l’organisme convertit ses réserves de graisses pour
fournir l’énergie nécessaire à l’effort. L’autre avantage, c’est
que la pratique sportive augmente la masse musculaire. Or,
contrairement à la graisse, le muscle est un tissu actif, qui
utilise en permanence de l’énergie pour réparer et entretenir ses
fibres. Résultat : une personne sportive possède un
métabolisme de base plus élevé qu’une personne sédentaire,
c’est-à-dire qu’elle brûle en permanence plus de calories.
Le sport ne fait pas forcément perdre des
kilos en soi. Mais il sculpte la silhouette et contribue à faire
fondre les réserves de graisses. Bouger est donc indispensable
quand on veut s’affiner et se tonifier.
Pour obtenir de véritables résultats sur
la silhouette, pratiquez un sport d’endurance (marche, natation,
vélo, course à pied) au moins trois fois par semaine, à raison de
40 minutes à une heure minimum par séance. La meilleure stratégie
consiste à trouver le juste équilibre entre vos capacités et les
différents paramètres de l’effort (durée, intensité, fréquence). Au
début, mieux vaut privilégier la durée et la régularité.
L’intensité viendra avec le temps, l’organisme s’habituant
progressivement à l’effort au fil des séances. Pour galber la
silhouette, associez à ces entraînements en endurance des séances
de renforcement musculaire.
On ne maigrit qu’à partir du moment où
les dépenses énergétiques sont supérieures aux apports. Le sport
n’est donc efficace en terme d’amaigrissement qu’à condition de ne
pas en profiter pour manger plus ! En marge de l’activité
physique, il est nécessaire d’adopter une alimentation variée et
équilibrée.
Une liposuccion, et les problèmes sont résolus
FAUX
Également appelée lipoplastie, une liposuccion est une opération de chirurgie esthétique qui permet de retirer la graisse de l’endroit où elle se loge : abdomen, fesses, cuisses, menton, taille… À première vue, cela semble être la solution miracle pour avoir un corps de rêve. Dans les faits, c’est plus complexe, et il ne suffit pas de passer sur le billard pour se débarrasser à vie de ses rondeurs ! En même temps, ce serait trop facile…
En effet, d’abord, les résultats d’une telle opération, bien que globalement satisfaisants, ne sont pas garantis. Le corps réagit comme il veut à ce retrait de graisse, et on peut se retrouver avec un fini très décevant, voire socialement handicapant : trop de graisse retirée, pas assez, trop d’un côté et pas assez de l’autre, nécrose irréversible des tissus, effet de vagues inesthétique, trous et bosses…
Ensuite, le maximum de graisse que l’on peut enlever étant de trois à quatre kilos, une liposuccion ne résout pas les soucis de personnes souffrant d’un important surpoids. En plus, il faut que ce surpoids soit localisé car une telle opération ne va pouvoir se faire que sur une zone du corps en particulier, et n’aura pas d’effet sur l’ensemble de la silhouette.
Pour qu’une liposuccion fonctionne bien,
il faut qu’il y ait suffisamment de graisse à enlever : les
personnes très minces cherchant à enlever quelques millimètres de
gras ne sont pas de bonnes candidates, tout comme celles ayant des
amas graisseux bien répartis. Le candidat idéal est celui qui a des
amas « en poche », sur le ventre, les fesses, les cuisses
ou les bras.
Enfin, et c’est le plus important, si le résultat d’une liposuccion est permanent car les cellules graisseuses enlevées ne reviennent pas, cela ne signifie pas que la personne ne va pas en développer de nouvelles si elle reprend du poids ! Cette opération n’empêche pas de regrossir ou de stocker de la graisse dans de nouveaux adipocytes, notamment sur d’autres zones du corps.
La liposuccion reste une solution très
efficace pour se débarrasser de surplus graisseux localisés. Mais
elle ne garantit en rien de garder la ligne ! En effet, si on
n’adopte pas une nouvelle hygiène de vie, avec une meilleure
alimentation et davantage d’activité physique, la graisse va
progressivement se réinstaller. Et il faudra recommencer, avec tous
les risques qu’une opération chirurgicale comporte.
On ne peut pas avoir de cellulite quand on est mince
FAUX
Hélas ! Ce serait trop facile… Malheureusement, la cellulite concerne tout le monde, les minces comme les ronds. La seule véritable injustice en matière de cellulite, c’est la différence hommes/femmes, puisque 90 % des femmes sont concernées par ce phénomène contre seulement 2 % des hommes.
Très étudiée, la cellulite est un
phénomène complexe. Elle se caractérise par un aspect peau d’orange
visible à l’œil nu, soit spontanément, soit en pinçant la peau.
Elle correspond à la combinaison de trois phénomènes : une
prise de volume des cellules graisseuses (adipocytes), une
rétention d’eau (mauvaise circulation sanguine et lymphatique) et
une fibrose (modification des fibres collagènes). Selon le
phénomène prédominant, on va distinguer trois types de
cellulite : adipeuse (avec prédominance du stockage des
graisses), fibreuse (avec prédominance du dysfonctionnement du
collagène) ou avec rétention d’eau (avec prédominance d’une
mauvaise circulation).
Selon le Dr Philippe Blanchemaison, médecin vasculaire et phlébologue, spécialiste de la question, les causes de la cellulite sont donc multifactorielles :
Génétique : certaines personnes présentent naturellement un déséquilibre entre la fonte et le stockage des graisses.
Hormonale : c’est l’équilibre entre œstrogènes et progestérone qui décide de la répartition des graisses dans le corps. C’est d’ailleurs ce qui explique que très peu d’hommes en ont.
Circulatoire : plus la circulation sanguine s’effectue mal, plus le risque de voir apparaître des capitons est important.
Alimentaire : la quantité et la qualité d’aliments consommés influencent le stockage du gras dans le corps.
Musculaire : des muscles toniques permettent une meilleure régulation de la masse grasse.
La cellulite constitue un facteur
complexe qui n’est pas lié uniquement à des kilos en trop. On peut
en avoir même quand on est mince, si on ne fait pas de sport, qu’on
s’alimente de façon déséquilibrée, qu’on souffre de dérèglement
hormonal ou qu’on est sujet à de la rétention d’eau.
Si vous voulez vous débarrasser de votre
peau d’orange, pas de régime drastique ! À causes multiples,
moyens multiples : il va falloir équilibrer votre
alimentation, mais aussi faire plus de sport en choisissant bien
vos disciplines, et lutter contre la rétention d’eau. Des solutions
existent : nous les détaillons dans la cinquième partie de ce
livre.
Les gélules et crèmes minceur, ça marche
FAUX
Nous en rêvons toutes et tous : obtenir un corps de rêve simplement en avalant des pilules ou en se tartinant de crèmes aux vertus amincissantes. Il suffirait juste d’ouvrir son portefeuille, et le miracle se produirait… Ne rêvez pas ! Aucune crème ni aucune pilule ne peuvent à ce jour se targuer de faire fondre vos amas graisseux comme neige au soleil.
Certes, le marché est florissant, et il n’y a qu’à entrer dans les parfumeries et pharmacies pour trouver son bonheur. Que l’on veuille gommer les bourrelets, chasser la cellulite, lutter contre la rétention d’eau ou brûler des graisses simplement en restant dans son canapé, chaque problème possède sa solution miracle. Mais il faut payer…
Concernant les crèmes, il est difficile, voire impossible de trouver des études médicales en double aveugle sérieuses prouvant qu’elles marchent au niveau où les fabricants l’annoncent. Et pour cause : certes, les actifs qu’elles contiennent pourraient dissoudre les cellules graisseuses, mais il faudrait pour cela que ces molécules réussissent à traverser la barrière cutanée ce qu’elles ne peuvent se targuer de faire. Comme l’explique le Dr Donofrio, professeur de dermatologie à l’université de Yale, imaginer qu’une crème pourrait pénétrer la peau pour atteindre les cellules graisseuses et les dissoudre serait comme poser un sandwich sur son ventre et attendre qu’il pénètre jusqu’à l’estomac ! Il y a une différence de taille entre les tests effectués dans des tubes et ceux effectués à même la peau…
Si l’efficacité des crèmes minceur
suscite encore pas mal de débats, une chose est sûre, le massage
qui accompagne l’application de la crème ne peut qu’aider à
désengorger les tissus. De plus, si l’on investit dans une crème,
on est plus poussé à faire attention à ce que l’on mange et au
sport que l’on fait, comme si inconsciemment on voulait se donner
raison d’avoir acheté cette crème. Aucune étude n’existe sur ce
phénomène mais les constatations des professionnels de santé
semblent converger.
Concernant pilules et gélules, il n’existe pas non plus d’études probantes si ce ne sont celles menées par les laboratoires eux-mêmes, donc à prendre avec du recul. Les compléments alimentaires à base de plantes par exemple peuvent effectivement avoir une influence notamment sur l’appétit ou la rétention d’eau, mais ces effets reposent sur des « réputations » ancestrales plus que sur des preuves scientifiques sérieuses.
Des médicaments qui marchent vraiment, il
y en a, mais ils sont dangereux, donc interdits à la vente. En
effet, ils agissent sur le rythme cardiaque partant du principe,
correct, que le corps a besoin d’énergie pour gérer cette soudaine
augmentation du rythme cardiaque. Évitez-les absolument car ils
peuvent conduire à la mort !
L’électrostimulation fait fondre la graisse
FAUX
Vedettes incontournables des émissions de téléachat, les appareils d’électrostimulation consistent à déclencher des contractions musculaires en envoyant des impulsions électriques brèves. Il s’agit donc d’une méthode de renforcement musculaire, pas d’un système magique de combustion des graisses !
Les impulsions électriques sont générées
par un appareil (qui utilise principalement des courants de basse
fréquence) et délivrées via des électrodes posées sur la peau, à
proximité immédiate des muscles à stimuler (ventre, bras, cuisses,
poitrine…). Ces impulsions imitent celles venant du système nerveux
central et génèrent donc des contractions « normales »
des muscles. Il n’existe aucune différence entre une contraction
obtenue de cette façon et une contraction obtenue par flexion
volontaire du muscle.
Malgré les messages des publicités vantant leurs mérites, ces appareils n’ont à l’heure actuelle pas démontré d’efficacité réelle sur la combustion des cellules graisseuses. Ils constituent simplement un outil complémentaire pour tonifier les muscles donc sculpter la silhouette.
Si vous souhaitez utiliser cette méthode,
vous devez, pour obtenir des résultats, vous servir quotidiennement
de votre appareil, en alternant les muscles ciblés et à raison de
30 minutes par jour et par muscle au maximum.
Ce travail musculaire ne remplace pas un
effort cardio-vasculaire qui, lui, fait fondre les graisses :
il est impératif de compléter avec de la marche, de la course à
pied, de la natation, du vélo… Il a par ailleurs tendance à
raccourcir les muscles : des étirements s’imposent après la
séance !