Chapitre 3
Les problèmes féminins
Dans ce chapitre :
Comprendre les principales raisons de la prise de poids chez la femme
Se familiariser avec la morphologie et le métabolisme féminins
Mesurer l’impact des désordres hormonaux sur la silhouette féminine
À moins d’être curieux (ou compatissants) messieurs, passez directement au chapitre suivant, car nous allons maintenant nous intéresser aux problèmes spécifiquement féminins ! Et dans le domaine de la minceur comme dans bon nombre de domaines, la parité est loin d’être respectée… Ce chapitre est en effet celui des injustices pondérales : celles imposées naturellement aux femmes depuis la nuit des temps.
Destinée à avoir des enfants et à s’en occuper, la femme possède une morphologie particulière, dictée par les hormones. Cette morphologie rend la perte de poids plus lente que chez l’homme. Nous verrons d’abord pourquoi.
La femme est ensuite confrontée au cours de sa vie à différents épisodes hormonaux : la puberté, les grossesses éventuelles puis la ménopause constituent autant de bouleversements qui ont un impact important sur sa silhouette, tant en terme de poids que de répartition des graisses.
Enfin, nous aborderons une des caractéristiques principales de la prise de poids au féminin : le lien étroit entre nourriture et mental, qui concerne beaucoup plus la femme que l’homme.
La morphologie féminine
Dotés d’appareils génitaux et de systèmes hormonaux différents, la femme et l’homme n’ont ni le même métabolisme, ni la même morphologie, et ces différences jouent évidemment sur le poids et l’apparence corporelle.
L’importance de la masse grasse
Ces différences remontent à la nuit des temps… Tandis que l’homme est censé partir à la chasse pour nourrir sa famille, la femme reste à la maison, fait des enfants, les allaite et s’en occupe. À notre époque, cela paraît évidemment réducteur, mais c’est bien ainsi que la nature nous a pensés… Résultat : l’homme est naturellement plus musclé, et la femme possède une masse grasse plus importante : entre 20 et 25 % de son corps, contre 10 à 15 % pour un homme du même âge, principalement localisée dans le bas du corps.
Première conséquence logique, la femme possède un métabolisme de base moins élevé que l’homme. Ses besoins énergétiques sont donc plus faibles : en moyenne 2 000 calories par jour contre 2 500 pour l’homme (soit presque une tablette de chocolat…) et ce, à activité égale.
Seconde conséquence, la femme maigrit moins et moins vite que l’homme. Ainsi, à régime équivalent, la femme perd environ 3 kilos tandis que l’homme en perd 5, avec une vitesse d’amaigrissement supérieure de 25 %.
Troisième conséquence, et celle-ci est liée à la localisation du tissu adipeux, le corps de la femme s’affine moins vite que celui de l’homme car les graisses du bas du corps sont plus difficiles à déloger que celles situées autour de l’abdomen.
La cellulite
Bête noire de nombreuses femmes, cette couche superficielle de graisse localisée superficielle se caractérise par une peau d’orange visible à l’œil nu. Elle est due à la combinaison de trois phénomènes que sont une augmentation du volume des cellules graisseuses, une rétention d’eau (mauvaise circulation du sang et de la lymphe) et une fibrose (modification des fibres collagènes de la peau).
Souvent d’origine hormonale et génétique, elle peut toutefois être influencée par l’alimentation et l’activité physique. Ainsi, bien que différentes techniques permettant de l’atténuer existent (crèmes, traitements mécaniques, médicaux et chirurgicaux, hydrothérapie…), la meilleure façon de limiter son apparition est d’adopter un mode de vie sain, à savoir avoir une alimentation équilibrée, limiter la prise de poids et pratiquer régulièrement une activité sportive (dans l’eau notamment).
Les différents morphotypes féminins
C’est l’équilibre entre œstrogènes et progestérone qui décide de la répartition des graisses dans le corps. Ainsi, il existe chez la femme comme chez l’homme plusieurs formes de silhouettes en fonction des sécrétions hormonales dominantes.
La silhouette gynoïde
Elle se caractérise par des hanches larges et une taille marquée qui peut se conjuguer à une poitrine généreuse (forme en sablier), soit à un buste plus étroit (forme en poire).
Figure 3.1 : La forme en sablier

Figure 3.2 : La forme en poire

La silhouette androïde
Elle se caractérise par des rondeurs qui viennent se placer directement dans le haut du corps. Les épaules sont larges et les hanches menues. Alors que dans la forme en pomme la poitrine est généreuse, celle de la forme en céleri est menue, voire plate.
Figure 3.3 : La forme en pomme

Figure 3.4 : La forme en céleri

La puberté
C’est le premier épisode majeur de la vie d’une femme. Incontournable, il n’est pas toujours bien vécu car il s’accompagne de nombreux changements corporels.
Lors de cette période, la silhouette féminine s’affirme sous l’effet des bouleversements hormonaux : la jeune fille prend du poids, ses seins, ses fesses, ses cuisses et ses hanches s’arrondissent. En même temps, la croissance continue, ce qui augmente considérablement l’appétit à un moment de sa vie où l’on préfère les hamburgers et les bonbons aux haricots verts… Résultat : en l’absence d’une alimentation équilibrée, une prise de poids au-delà de la normale est possible, et il faut rester vigilant.
En même temps, l’alimentation ne doit en aucun cas devenir une obsession. Cette période transitionnelle ne va en effet pas sans certaines fragilités psychologiques, et toute fixation sur la balance peut entraîner des troubles du comportement alimentaire pouvant aller jusqu’à l’anorexie ou la boulimie, avec de graves conséquences sur la santé et le développement (absence de règles, fragilité osseuse…).
Pour s’assurer une bonne croissance, une
jeune fille doit consommer entre 2 300 et 2 500 calories par jour,
avec des besoins accrus en protéines, vitamines et minéraux
(calcium, magnésium et fer notamment). Afin d’éviter l’écueil du
grignotage, de la malbouffe et des calories vides, les féculents
(pain, pâtes, riz, céréales, pommes de terre…) doivent par ailleurs
occuper une place prépondérante dans son assiette (50 % des apports
énergétiques quotidiens) et il est indispensable de faire trois
vrais repas complets par jour, plus une collation équilibrée en
milieu d’après-midi. En même temps, une activité physique régulière
est essentielle.
La pilule fait-elle grossir ?
Très répandue dans les esprits (surtout ceux des femmes !), cette idée n’est pas réellement prouvée par les études scientifiques comparatives. Si la pilule garde une telle réputation, c’est certainement parce que ce genre d’inconvénient a été remarqué lors des premières commercialisations il y a un peu plus de quarante ans.
Les pilules n’étaient alors pas dosées de la même façon qu’aujourd’hui et pouvaient provoquer une prise de poids en favorisant la rétention d’eau, en augmentant l’appétit et en générant des caractères masculins (effet anabolisant).
Aujourd’hui, les faibles dosages d’œstrogènes et l’utilisation de progestatifs de nouvelle génération réduisent considérablement le risque de grossir. En cas de prise de poids supérieure à 3 kilos, mieux vaut en parler à son gynécologue, pour trouver une pilule plus adaptée à son profil, voire envisager un autre moyen de contraception.
Les grossesses
Attendre un enfant signifie pour beaucoup se retrouver avec des kilos en trop. Et pourtant : la prise de poids résiduelle après l’accouchement reste finalement raisonnable pour une majorité de jeunes mamans : 3 kilos en moyenne. Un tiers des femmes retrouvent spontanément leur poids d’avant grossesse, un tiers d’entre elles gardent entre 2 et 4 kilos, 15 % se retrouvent avec de 4 à 6 kilos en trop et 17 % avec plus de 6 kilos.
Pendant toute la durée de la grossesse, il est normal de grossir ! Sous l’effet des modifications hormonales et du développement de l’enfant, la prise de poids moyenne est de 10 à 15 kilos et se concentre surtout lors des second et troisième trimestres. En parallèle, le volume des seins augmente. Cette prise de poids est variable selon les femmes, le déterminisme du poids pendant la grossesse étant souvent indépendant de la volonté de la future maman.
Vous êtes enceinte et inquiète à l’idée
de vous retrouver avec des kilos en trop après
l’accouchement ? S’il n’est pas question de vous mettre au
régime, certaines règles peuvent vous aider à retrouver votre
silhouette d’avant grossesse sans nuire ni à votre santé, ni au
développement de votre enfant :
Ne mangez pas pour deux. Contrairement aux idées reçues, les besoins énergétiques d’une future maman n’explosent pas lors de la grossesse, puisqu’ils augmentent de seulement 150 calories par jour au premier trimestre (soit l’équivalent de 2 pommes), et de 250 calories par jour aux second et troisième trimestres (soit l’équivalent de 2 pommes et 2 yaourts).
Adoptez une alimentation équilibrée. Continuez à faire trois repas complets par jour, plus une collation équilibrée, et veillez à consommer au déjeuner comme au dîner une source de protéines (viande, poisson, œufs, soja, légumes secs…), des légumes à satiété, des féculents (pain, pâtes, riz, pommes de terre, céréales complètes), un laitage et un fruit. Privilégiez les matières grasses riches en acides gras oméga-3 (huile de colza et de noix).
Surveillez votre poids. Sans que cela devienne une obsession, faites régulièrement le point pour vérifier que vous ne dépassez pas certaines limites, surtout si vous étiez déjà en surpoids avant la grossesse.
Continuez à pratiquer une activité physique. À l’exception des sports à risque (équitation, plongée, ski, sports collectifs…) qui doivent être stoppés dès le second mois, la plupart des disciplines sont possibles tout au long de la grossesse, en particulier la gym, la natation, l’aquagym, le vélo, la marche et le golf. Dans tous les cas, il est préférable de demander l’avis de son gynécologue. Le bon tempo ? Une heure d’activité par jour, à intensité moyenne.
Rétablissez le tir après. Quelques semaines après l’arrivée de bébé, vous pourrez après accord de votre médecin entamer un programme d’amaigrissement associant un régime alimentaire équilibré et un programme de remise de forme.
La ménopause
Les femmes appréhendent toutes l’approche de la cinquantaine. Et pour cause : c’est la ménopause ! Et avec elle, son cortège de désagréments, notamment une modification profonde de la silhouette.
Cette période charnière se caractérise en effet par le ralentissement puis l’arrêt du fonctionnement des ovaires qui fabriquent les hormones féminines. Ce bouleversement hormonal engendre plusieurs répercussions sur l’organisme :
Les proportions du corps changent : la rétention d’eau augmente, la cellulite s’accentue et les réserves de graisse, d’ordinaire plutôt concentrées au niveau des cuisses et de la culotte de cheval, migrent vers l’abdomen. On gonfle, et on épaissit à la taille, jusqu’à 2 centimètres.
La masse musculaire fond naturellement : cela entraîne une baisse du métabolisme de base, c’est-à-dire des dépenses énergétiques au repos. Ainsi, on grossit plus facilement, même sans changer ses habitudes.
Les baisses de moral et les angoisses se font plus fréquentes : on se sent davantage attirée par les aliments sucrés et on grignote pour se réconforter. Et puis, en avançant en âge, on est parfois aussi tentée de se laisser un peu aller…
Mais bonne nouvelle ! Les dernières études sérieuses menées aux États-Unis montrent que si on continue à s’alimenter normalement et à faire un minimum d’exercice physique, cette prise de poids n’est pas fatale. La seule chose qu’il est difficile d’empêcher, c’est la redistribution de la graisse. Mais on peut la limiter en adoptant un programme de gym spécifique axé notamment sur le travail de la sangle abdominale.
Le traitement hormonal de substitution (THS) influence-t-il le poids ?
Pas franchement, d’après les différentes recherches existant sur le sujet. Ainsi, selon l’étude européenne du CERIS, sous hormones, aucune modification significative n’est notée dans 67 % des cas (contre 50 % sans THS) et 31 % des femmes signalent une prise de poids de 5 à 6 kilos.
D’autres études menées sur de petits panels de femmes sous traitement suivies parfois pendant une année semblent indiquer que le poids reste inchangé dans 80 % des cas environ. Quant à l’indice de masse corporelle (IMC) et le rapport taille/hanches, ils sont restés stables dans 98 % des cas. Donc il n’y a pas de règle absolue et cela dépend des femmes !
Il ne faut pas oublier que l’objectif du THS n’est pas esthétique : il vise avant tout à réduire certains troubles gênants comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et les troubles de l’humeur, à diminuer le risque de maladies cardio-vasculaires et à prévenir l’ostéoporose favorisée par la carence ovarienne. Le prendre parce qu’une amie a perdu du poids en l’utilisant serait un détournement de traitement qui n’est pas fait pour cela, avec toutes les conséquences néfastes que cela peut engendrer sur la santé.
Le rapport ambigu à la nourriture
Contrairement à la gente masculine, le comportement des femmes face à l’alimentation vire souvent au « je t’aime-moi non plus » !
L’obsession de la balance
Alors que les hommes se fient le plus souvent à l’image que leur renvoie le miroir, les femmes ont tendance à focaliser sur le chiffre affiché par la balance, à le comparer à celui des amies, à en faire un objectif unique. Le problème est que souvent ce poids idéal, qui n’est pas le poids de forme, est irréaliste. Il ne tient pas compte de la morphologie de la personne, de son ossature, de sa musculature… À moins de se montrer plus raisonnable, c’est voué à l’échec !
Les compulsions
Pour les femmes plus que pour les hommes, manger constitue souvent un moyen de se consoler, d’apaiser le stress et les angoisses. À la moindre contrariété, certaines n’hésitent pas à plonger dans le pot de pâte à tartiner ou le paquet de biscuits… Du coup, elles culpabilisent, se restreignent, puis craquent à nouveau. C’est un cercle vicieux !
Les régimes drastiques
S’affamer, oui, ça fait perdre du poids ! Mais ça ne dure pas… Celles qui ont enchaîné les régimes les plus restrictifs le savent : ces méthodes sont vouées à l’échec et aggravent souvent la situation. En effet, au premier régime, on perd du poids sans problème. Puis, souvent, on le reprend. Au second régime, on perd aussi, mais plus difficilement. Et là encore on reprend. Au troisième, au quatrième et aux suivants, la perte de poids est de plus en plus dure et lente, malgré les restrictions, et se solde toujours par la reprise des kilos perdus, voire davantage. C’est l’effet yo-yo.