Chapitre 1
Les outils de mesure du poids
Dans ce chapitre :
Comprendre ce qui se cache derrière le chiffre affiché sur la balance
Se familiariser avec les mesures permettant d’évaluer sa silhouette
Définir s’il y a déséquilibre ou non, et l’évaluer
Vous rêvez d’atteindre le poids idéal, celui qui permet d’avoir un corps de rêve ? Au risque de vous décevoir, sachez qu’il n’existe pas ! Dans le domaine de la santé comme celui de la minceur, on parle plutôt de poids de forme. Ce poids de forme vous est propre. C’est celui auquel vous vous sentez bien et qui est censé vous garantir la meilleure santé possible. Au-delà des désagréments esthétiques, un poids inférieur ou supérieur peut en effet s’accompagner de risques pour votre organisme comme des maladies cardio-vasculaires, du diabète, de l’ostéoporose…
Vous comprenez donc qu’un chiffre universel ne peut représenter la garantie d’une jolie silhouette et d’une bonne santé pour tous ! Chacun doit plutôt viser une fourchette, ou, en terme plus scientifique, une zone de normalité pondérale. Cette fourchette vous indiquera un poids moyen représentant votre poids de forme théorique.
Ce poids varie en fonction de nombreux paramètres : le sexe, l’âge, l’ossature, la taille, la masse musculaire, le tissu gras… Les formules actuellement disponibles ont donc été établies mathématiquement pour se rapprocher au plus juste de la réalité, mais conservent par conséquent un degré d’inexactitude. Voilà pourquoi entre deux formules, l’écart entre deux poids peut grandement varier, l’essentiel pour vous étant de réussir à cibler la zone pondérale qui convienne le mieux à votre bien-être, à votre santé et… à vos rêves !
Le poids
C’est la donnée la plus facile à connaître. Même si vous ne possédez pas de balance chez vous, vous vous pesez au moins une fois de temps en temps chez votre médecin ! Cependant, cette donnée est peu précise car elle ne tient pas compte de nombreux paramètres essentiels propres à chaque individu (âge, sexe, ossature, masse musculaire et masse grasse…). Le poids affiché par la balance est en effet un chiffre unique qui représente sans distinction la somme de ces différents éléments composant le corps.
Se peser reste toutefois utile pour deux raisons. La première est que le chiffre affiché demeure un bon repère. En montant régulièrement sur la balance, vous constatez vite et simplement si vous avez pris ou perdu du poids. La seconde est que le poids en kilos permet de calculer votre indice de masse corporelle (IMC), une donnée qui va plus loin dans l’analyse de votre corpulence.
Pesez-vous toujours au même moment de la
journée, nu(e) de préférence, et sur la même balance. Une fois par
semaine suffit, en ne tenant pas compte des décimales et en ne vous
occupant que de la tendance maximale sur plusieurs semaines. Si
vous avez mangé trop salé ou bu beaucoup d’eau, si vous êtes en
période prémenstruelle ou encore si vous faites de la rétention
d’eau, le poids peut en effet varier de 1 à 2 kilos d’un jour à
l’autre. Dans ce cas, rien ne sert de vous affoler !
L’indice de masse corporelle (IMC)
Cet indice, reconnu par les autorités de santé mondiales, est utilisé pour déterminer la corpulence d’une personne. Il se calcule en fonction de la taille (en mètre) et du poids (en kilogrammes). Pour le connaître, à vos calculatrices !
Sa formule : IMC = votre poids (en kilogrammes) / votre taille (en mètre) au carré
(Exemple : pour un individu de 55 kg et 1,65 m, IMC = 55 / (1,65 x 1,65) = 20,2)
Tableau 1.1 : Valeurs de référence de l’IMC
IMC < 15 = famine |
15 à 18,5 = maigreur |
18,5 à 25 = corpulence normale |
25 à 30 = surpoids |
30 à 35 = obésité modérée |
35 à 40 = obésité sévère |
IMC > 40 = obésité morbide ou massive |
Le problème, c’est que cet indice n’est pas applicable à tous car lui non plus ne prend en compte ni la masse musculaire ni la masse osseuse. Il est donc inadapté à certaines populations, notamment les jeunes de moins de 18 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les sujets malades ou encore les sportifs qui, du fait de l’importance de leur masse musculaire, possèdent un IMC élevé sans pour autant être en surpoids. C’est la raison pour laquelle, pour davantage de précision, il est souvent associé aux mesures de l’épaisseur des plis de la peau, les mesures anthropométriques.
Les mesures anthropométriques
Afin de mieux connaître la composition de votre corps, et notamment l’importance de la masse grasse, on recourt aussi à la mesure des plis graisseux. Utilisée en cabinet par les professionnels de santé, cette technique consiste simplement à jauger un pli de graisse en pinçant la peau entre le pouce et l’index à différents endroits stratégiques du corps, puis en en mesurant l’épaisseur. Ainsi, pour donner des indications intéressantes, cette mesure est effectuée en avant et en arrière du bras (à 1 cm environ au-dessus du coude), au-dessus de l’os du bassin, et au niveau de l’omoplate, dans le dos. Toutes ces mesures permettent de définir votre masse grasse avec une relative précision, en sachant que plus l’épaisseur du pli est faible, moins vous présentez de graisse.
L’impédancemétrie
Plus précises que la mesure des plis graisseux, les balances à impédancemètre permettent de connaître la composition exacte d’un corps, c’est-à-dire ses pourcentages de masse grasse et de masse maigre.
Cet outil va se révéler indispensable dans la quête de votre corps de rêve. Primo, connaître la composition de votre corps va vous indiquer si vous avez ou non besoin de suivre un régime. En effet, si vous pesez lourd mais que votre taux de graisse est normal, rien ne servira de vous serrer la ceinture !
Secundo, cela va vous permettre de définir des objectifs plus précis, du coup non plus en terme de poids mais de composition corporelle. Tertio, lorsque vous aurez commencé votre programme pour avoir un corps de rêve, vous pourrez grâce à ces mesures savoir si vous perdez du muscle, de l’eau ou de la graisse et ainsi mieux orienter vos efforts.
Mais au fait, comment font ces balances
pour connaître votre taux de masse grasse ? C’est très
simple ! Cette méthode repose sur la particularité que
présente la graisse à s’opposer au passage d’un courant électrique,
ce qui n’est pas le cas des fluides contenus dans le tissu
musculaire. En faisant parcourir un courant électrique de faible
intensité à travers le corps (via des électrodes plantaires
intégrées au plateau de la balance ou des électrodes placées à
différents endroits du corps), ces pèse-personnes évaluent le taux
de graisse : plus la résistance à laquelle se heurte le
courant est grande, plus ce taux est élevé. Mais
rassurez-vous : c’est sans douleur, ni danger !
Sur ce type de balance, il faut mesurer
votre taux de gras le soir et non le matin. En effet, le matin,
l’organisme est en partie desséché par une nuit de jeûne. Le soir,
après une journée à avoir bu, mangé et bougé, l’équilibre se sera
fait dans votre organisme, et le pourcentage de gras sera plus
fiable.
Ce type de balance est déconseillé aux
femmes enceintes et aux personnes qui portent un stimulateur
cardiaque ou tout autre appareil électronique.
Les données que permettent d’obtenir ces balances en disent long sur ce que cache votre silhouette… Grâce à elles, vous allez connaître :
Votre taux de masse maigre. C’est-à-dire ce que représentent dans votre corps l’ensemble des muscles et du squelette, ainsi que des différents organes, cerveau et système nerveux, glandes diverses, cœur et vaisseaux sanguins, foie et tube digestif, reins, liquides et sang…
Votre taux de masse grasse. C’est-à-dire la quantité totale de graisse répartie dans votre organisme. Cette graisse est essentielle car elle soutient les organes, contribue au maintien de la température corporelle et constitue une réserve énergétique (au cas où…). Le corps en contient donc obligatoirement une certaine quantité : environ 20 à 24 % chez les femmes et 12 à 17 % chez les hommes.
Le corps humain contient surtout de… l’eau !
Sans elle, nous ne pouvons survivre plus de six jours… L’eau représente 60 % du corps d’un adulte, c’est-à-dire qu’une personne qui pèse 70 kilos en contient environ… 42 litres ! Si elle est présente dans chaque partie du corps, c’est notre cerveau qui en contient le plus (80 %), puis nos muscles (75 %) et nos os (30 %).
Indispensable au fonctionnement de l’organisme, elle est éliminée en permanence par les urines, la respiration et la transpiration, en quantité variable selon les conditions atmosphériques et l’activité physique. Plus la chaleur et/ou l’activité sont importantes, plus la transpiration est abondante.
Pour rester en bonne santé, nous devons donc chaque jour compenser ces pertes hydriques en buvant tout au long de la journée, mais aussi en mangeant, car les aliments en contiennent beaucoup. Si les entrées d’eau n’équilibrent pas les pertes, les conséquences peuvent être graves : alors qu’une perte de 1 % donne simplement soif, une déshydratation de 2 % provoque une baisse de l’endurance, de 5 % entraîne différents troubles de santé comme des nausées, des vertiges, des crampes, une grande fatigue…, de 10 % conduit à des hallucinations et de 15 à 20 % aboutit à un décès.
Vous l’aurez compris : se débarrasser de l’eau de son corps est donc, au-delà d’être totalement inefficace pour maigrir, dangereux. Pour maigrir, c’est la graisse qu’il faut éliminer ! Bien s’hydrater est indispensable.
Tableau 1.2 : Classification par rapport au pourcentage de graisse
Source : Statistiques du Conseil américain sur l’exercice
Femmes |
10 à 12 % de graisses = graisses vitales |
14 à 20 % de graisses = athlète |
21 à 24 % de graisses = bonne forme |
25 à 31 % de graisses = surpoids |
32 % de graisses et plus = obésité |
Hommes |
2 à 4 % de graisses = graisses vitales |
6 à 13 % de graisses = athlète |
14 à 17 % de graisses = bonne forme |
18 à 25 % de graisses = surpoids |
25 % de graisses et plus = obésité |
La répartition de la graisse
Comme vous l’avez compris, connaître votre taux de masse grasse est important, mais il est un autre paramètre dont il faut impérativement tenir compte, notamment dans un souci de santé : sa répartition dans le corps, liée notamment aux sécrétions hormonales.
Selon que vous stockez en bas ou en haut du corps, l’impact ne sera en effet pas le même sur votre organisme. Ainsi, les professionnels distinguent :
L’obésité androïde. Accumuler les graisses dans la région abdominale, surtout dans les viscères, est un facteur de risque cardio-vasculaire, d’hypertension, de diabète, de cholestérol, de certains cancers… Cela concerne surtout les hommes et la plupart des femmes après la ménopause.
L’obésité gynoïde. Accumuler des graisses aux fesses et aux cuisses vous semble certes disgracieux, mais cela reste plus inesthétique que risqué pour votre santé. C’est déjà ça !
Si vous êtes en surpoids, un des moyens d’évaluer les risques pour votre santé consiste à calculer votre ratio tour de taille/tour de hanches. Si ce ratio est supérieur à 0,80 (femmes) ou 0,95 (hommes), ces risques sont accrus.