STATION ROCKLIFFE
Des images floues passaient dans une brume de rêve. Une mer de lumière environnait Derec et le portait. Il était aussi transparent que du verre, aussi impalpable que le vent. Sa conscience reposait sur un grain de poussière flottant au gré des courants du temps.
Des silhouettes sans visage planaient autour de lui. Certaines s’approchaient comme pour le regarder, puis se détournaient et se retiraient. Le seul bruit qui lui parvenait était un chant parfumé de fleurs et les mélodies colorées des couchers de soleil qui tournaient dans sa tête.
Il ne comprenait rien ; rien n’avait de sens ; mais cela lui était indifférent. Sa seule pensée était qu’après tout ce qui était arrivé, tout ce à quoi il avait survécu, ce serait une terrible déception que d’être mort.
Il finit par s’apercevoir que ce monde de rêve, de lumière et d’ombres n’existait qu’en lui. S’il le voulait, il pouvait ouvrir les yeux au monde réel, l’examiner, y pénétrer. Il était sûr qu’en voyant ce monde, il saurait quelle y était sa place, il saurait qui il était. Mais ce serait renoncer à la paix et au silence, et ce prix était trop élevé.
« Non, se dit Derec. Il y a des limites. Je ne veux pas le voir. Je ne veux pas le savoir… »
Du temps passa et l’enveloppe de solitude devint lentement une prison. Le silence devint surdité, le calme la mort. Le grand monde extérieur lui faisait signe.
Ce n’était pas un monde amical, il le savait. Au mieux, ce serait un monde indifférent, plein de forces inconnues capables de l’emporter comme une vague déferlante du bois d’épave.
Mais il n’était pas complètement impuissant. Peut-être ne pouvait-il pas repousser la vague mais il pouvait se faire porter par elle et décider de son cap.
Ce fut cette pensée qui le délivra. Il comprit qu’il n’était pas prisonnier et ne l’avait jamais été. Il y avait cinq portes par où s’évader : ses cinq sens. Aucune n’était verrouillée, elles n’attendaient que sa main pour s’ouvrir et le laisser sortir. À moins que ce ne soit le monde qui entre en lui.
La première porte que Derec tenta d’ouvrir fut l’ouïe. Au premier abord, il se demanda s’il avait réussi car le silence autour de lui était aussi total que le silence en lui. Mais il prit bientôt conscience d’un léger son rythmé, sa propre respiration. C’était un petit progrès, la première information qui lui parvenait dans le cocon où il croyait être depuis très longtemps.
Prudemment, il entrouvrit les yeux et les referma aussitôt. Le monde extérieur était nettement familier. Il flottait dans une enveloppe de lumière, une lumière vive mais non pas crue. Une ombre sans visage, grande et mince, se déplaçait avec grâce dans la brume qui l’entourait.
La réalité était inversée. Le rêve était devenu réalité, ou bien le monde de rêve et le monde réel ne faisaient plus qu’un.
— Bonjour.
Derec fut surpris d’entendre une voix. S’il était seul, ce devait être lui qui avait parlé. Mais il n’avait pas parlé et il n’était pas seul. Et s’il n’était pas seul, il n’était plus dans son monde de rêve, et ce qu’il avait vu en entrouvrant les yeux était vrai.
Mais si c’était vrai, il était en vie. Il essaya de se rappeler la dernière chose réelle incontestable qu’il avait connue. C’était très dur de se souvenir. Il y avait eu des couchers de soleil et des chants de fleurs, mais ils n’étaient pas vrais. Avant eux… avant…
Avant, il y avait eu un moment effroyable, si plein de surprise et de douleur, que même en le fuyant il l’avait emporté dans son cocon. Il avait transformé l’explosion en l’épanouissement d’une fleur, la flamme en un coucher de soleil spectaculaire. Et il avait inlassablement rejoué le moment pour le rendre inoffensif.
Oui ! La dernière chose réelle qu’il avait connue, c’était l’explosion.
Derec rouvrit les yeux à la lumière. Une ombre se pencha sur lui, sans visage et presque informe, comme avant. Il essaya de la toucher mais ses bras ne lui obéirent pas.
— Arrêtez le champ de stérilisation, dit la voix et la brume de lumière disparut.
L’ombre devint la tête cuivrée et le torse habillé d’un robot. Le robot le contemplait avec sollicitude.
— Bonjour, répéta-t-il. N’essayez pas de bouger, je vous en prie.
L’esprit de Derec faisait lentement marche arrière, à partir de l’explosion. Il comprenait qu’il n’était plus dans le centre de contrôle. Le robot penché sur lui n’était pas Alpha. Ce qui voulait dire…
— Aranimas a eu ses robots, dit-il d’une voix cassée.
— Pardon, monsieur ?
— Il a gagné, souffla Derec. Je ne me suis pas évadé.
— Monsieur ?
— Dis à Aranimas que je recommencerai…
— Monsieur, je ne demande qu’à transmettre votre message mais la personne que vous nommez m’est inconnue. Où peut-on trouver cet individu ?
— Aranimas est le maître du navire…
— L’individu était un membre de la compagnie du vaisseau ?
— Oui…
Les réponses du robot commençaient à dérouter Derec.
— Je suis au regret de vous informer, monsieur, qu’aucune personne de ce nom n’a été trouvée quand les paramédecins sont montés à bord…
— Je ne suis pas sur le vaisseau ?
— Vous êtes en convalescence dans un champ de force thérapeutique diamagnétique, plus communément appelée lit d’air ou « aérolit ». Il se trouve dans le pavillon des soins intensifs de l’hôpital de la station Rockliffe.
La vague de soulagement qui inonda Derec à ces mots faillit le priver de toute son énergie. Il referma les yeux et s’abandonna de nouveau au gré des légers courants du sommeil. Il entendait des voix lointaines mais ne s’intéressait plus à ce qu’elles disaient.
— Il est fatigué, dit le robot.
— Nous avons besoin de son assistance, répondit une autre voix.
— Nos besoins sont moins pressants que les siens. Nous devons attendre.
Quand Derec se réveilla pour la deuxième fois, le robot à tête cuivrée était toujours à côté de lui.
— Bonsoir, dit-il en s’approchant. Comment vous sentez-vous ?
Derec fit un effort pour lui adresser un sourire anémique.
— J’étais en train de penser à tous les moments où, la semaine dernière, j’ai fermé les yeux dans un endroit pour les rouvrir dans un autre. À chaque fois, je me suis trouvé dans des circonstances encore pires… jusqu’à mon premier réveil ici.
Le robot hocha gravement la tête.
— Je vous garantis que vous allez recevoir les meilleurs soins.
— J’en suis certain. Tu as un nom ?
— Mon appellation officielle est Spécialiste médical de diagnostic humain 4. Toutefois, le superviseur de la médecine de ce district m’appelle le Dr Galien.
— Pourquoi ?
— Il ne me l’a jamais expliqué. Cependant, j’ai déterminé que Galien était le nom d’un médecin grec de 1ère classique, qui a écrit un ouvrage sur les « forces vitales » habitant le corps. Je crois que mon superviseur a trouvé amusant d’appeler un technicien du diagnostic avancé du nom d’un mystique médical primitif. Comme cette affaire est en rapport avec l’humour, je ne puis proposer de conclusion autorisée.
— Tu as sans doute raison. Tu ne seras pas offensé si je t’appelle Galien ? C’est plus commode que ton nom officiel.
— Pourquoi serais-je offensé, monsieur ?
— Aucune raison, assura Derec.
« Tout au moins quand je le prononce », pensa-t-il. Mais ce superviseur exprimait indiscutablement de l’hostilité. Il nourrissait probablement le secret désir d’être un brave médecin de famille dans un monde de Colons, au lieu d’être un surveillant de robots.
— Où est ton superviseur ?
— Sur Nexon.
Derec connaissait ce nom ; c’était un des plus grands mondes de Spatiaux, le plus éloigné de la Terre, sauf un.
— Tu dis que nous sommes à la station Rockliffe ?
— C’est exact, monsieur.
— Où est ton superviseur local ? Le directeur de l’hôpital ?
— Pour le moment, je suis le directeur de l’hôpital, monsieur.
Derec fronça les sourcils.
— Dans ce cas, tu devrais probablement m’en dire un peu plus sur la station Rockliffe.
— Certainement, monsieur. Que voulez-vous savoir ?
La station Rockliffe, expliqua le Dr Galien, était une installation spatiale séculaire, un relais remontant au temps où un long voyage interstellaire ne pouvait se faire qu’avec de nombreuses escales. Des dizaines de stations relais avaient été construites, alors que les émigrants de la Terre désireux de devenir des Spatiaux colonisaient les cinquante mondes où ils s’installaient définitivement.
Avec l’apparition de moyens de propulsion plus puissants, capables de couvrir l’espace connu en un ou deux bonds, la plupart des relais avaient été abandonnés. Quelques-uns, dont celui-ci, étaient assez bien placés stratégiquement pour survivre à leur fonction initiale.
La station Rockliffe se trouvait au centre d’une des plus vastes régions « ouvertes » sur les bords du territoire des Spatiaux, tournée vers la zone de quarantaine au-delà de laquelle se situaient les mondes des Colons. Il n’y avait pas d’autre monde habitable dans le système stellaire le plus proche, mais une planète avait une croûte assez riche en iridium pour justifier la présence d’un petit centre minier.
Rockliffe avait donc continué d’exister, pour son utilité comme poste d’écoute sur la frontière, port d’expédition pour le minerai traité, et avant-poste militaire au cas où les relations avec les Spatiaux se détérioreraient. Mais toutes ces raisons ne suffisaient pas pour la garder en pleine activité, ni même pour y maintenir une présence humaine.
D’après le Dr Galien, moins de dix pour cent de la station étaient occupés, et uniquement par des robots. La supervision humaine nécessaire se faisait par hypervision et par des visites de vaisseaux, tous les deux mois.
Le personnel de l’hôpital était resté en place en prévision de maladies ou d’accidents parmi les équipages visiteurs, mais les directeurs de Nexon étaient réalistes. Le Dr Galien dirigeait l’hôpital parce qu’il n’avait généralement pas de patients, et le seul autre robot médical en place, un infirmier, travaillait à plein temps au nettoyage et à l’entretien.
Derec ne n’étonnait plus que le superviseur fasse des plaisanteries aux dépens du Dr Galien.
— Vous me paraissez troublé par ces informations, dit le robot. Quel est le problème ?
Derec réfléchit un moment à la question. Effectivement, les explications du robot l’avaient progressivement attristé. Mais, dans le fond, était-ce si grave d’être apparemment tout seul ? La station Rockliffe était au moins un territoire plus ou moins familier, contrairement à la colonie de l’astéroïde et au vaisseau maraudeur. Derec jugea qu’il lui serait plus facile d’imposer sa volonté.
— Non, non, pas de problème, dit-il. Sinon que j’aimerais en savoir un peu plus sur ce qui est arrivé. Comment suis-je arrivé ici ? Tu as parlé d’une équipe paramédicale…
— Je ne connais pas tous les détails. Le dispatcher ou le surveillant du port seraient de meilleures sources de renseignements.
— Dis-moi ce que tu sais.
— Apparemment, ton vaisseau est tombé en panne à la suite du saut. Ce qui est arrivé, au juste, n’est pas très clair. Le dispatcher voudra sans aucun doute connaître les circonstances. Quelles qu’elles soient, ton vaisseau a eu l’air de rejeter ou de lancer un vaisseau plus petit, une navette ou une chaloupe de sauvetage, avant de changer de cap et de se diriger vers la zone Q.
— Ils doivent nous avoir largués après l’explosion… murmura Derec.
— Le petit vaisseau suivait un vecteur d’approche inacceptable et n’a pas répondu aux ordres du dispatcher. Il supposa que c’était une épave et envoya un remorqueur pour l’intercepter et le ramener. Quand on est montés à bord de l’épave, vous avez été découvert et transporté ici.
— On a donc remorqué le vaisseau… notre vaisseau, ici au port ?
— C’est ce que j’ai compris. Mais depuis, je n’ai eu d’autre souci que de vous soigner, bien sûr.
— Bien sûr, répéta distraitement Derec en pensant que si le vaisseau d’Aranimas était là, la clef n’était peut-être pas perdue. Écoute, Galien, est-ce que je peux me lever et marcher un peu ? Un « aérolit » est confortable mais j’en ai assez d’être couché. Je pourrais aller voir dans quel état est le vaisseau, répondre aux questions du dispatcher…
— Je regrette, monsieur. Vos blessures ne sont pas suffisamment guéries pour cela.
— Quelles sont mes blessures ?
— Vous avez subi des brûlures de radiations sur quinze pour cent du corps, principalement sur les bras, la figure et le cou. Trois de vos côtes sont fêlées…
— J’ai dû tomber sur le carreau que je soulevais.
— …et une esquille a perforé votre poumon droit. Votre tympan droit était crevé aussi et a dû être remplacé.
— Quoi ? Depuis combien de temps suis-je ici ?
— Le vaisseau à bord duquel vous avez été trouvé a accosté il y a six semaines.
— Six semaines ! Est-ce que j’étais dans le coma ?
— Les brûlures étaient extrêmement douloureuses, tout comme la chirurgie de reconstruction dermique.
Je vous ai maintenu sous narcose chimique pendant le traitement et durant la première phase de la convalescence…
— Je devrais être reconnaissant. Mais six semaines…
Tout à coup, Derec se souvint qu’il n’était pas seul à bord du grand vaisseau maraudeur.
— Où sont les autres ? Wolruf… Alpha… la fille… Qu’ont-ils fait pendant que j’étais endormi ?
— Je regrette. Les seules personnes découvertes étaient vous-même et une jeune humaine.
Le cœur de Derec se serra. Cela ne voulait pas dire que Wolruf était morte et Alpha détruit ; il y avait une petite chance, peut-être même une bonne chance qu’ils soient encore dans le corps principal du vaisseau, resté dans l’espace. Mais cela voulait-il dire qu’il s’était échappé, qu’il avait survécu et n’avait pas tenu la promesse faite à la caninoïde ?
— Pardon, Wolruf, souffla-t-il.
— Plaît-il, monsieur ?
— Rien. Parle-moi de la fille.
— Elle a été découverte près de vous dans le vaisseau…
— Ce n’est pas ce que je veux dire ! Dis-moi où elle est.
— L’état physique de la patiente Katherine…
— Katherine ? C’est son nom ?
— Aurais-je commis une erreur ?
— Non, non, c’est elle… Où est-elle ?
Le Dr Galien se tourna sur sa droite et fit un geste.
— Infirmier, tirez le rideau.
Derec tourna la tête. Ce qu’il avait pris pour la cloison de sa chambre devint subitement transparent, lui permettant de voir une svelte silhouette humaine planant dans un halo de lumière. Elle était entièrement nue et il se détourna. Au même instant, il s’aperçut qu’il était nu lui aussi, ce qui était normal et pratique dans un hôpital, mais cela le surprit tout de même.
— Comment va-t-elle ?
— Ses blessures tégumentaires étaient plus graves que les vôtres mais guérissent bien. Naturellement, son état chronique demeure inchangé.
— Quel état chronique ?
— Excusez-moi, dit le robot et il hésita. Je vois que j’ai commis une erreur. Comme vous voyagiez ensemble, je n’ai pas pensé que je trahirais un secret en évoquant le dossier médical de Katherine. Il va falloir que je me cite au rapport pour cette indiscrétion.
— Ce n’est pas ce qui m’intéresse ! dit impatiemment Derec. Est-ce qu’elle est réveillée ?
— Non. Et nous ne vous aurions pas permis de vous réveiller si nous n’avions eu besoin de votre assistance, répondit le Dr Galien en faisant un nouveau geste de la main. Fermez le rideau.
— Mon assistance pour quoi ? demanda Derec tandis que la cloison redevenait opaque.
— Au cours de votre hospitalisation, monsieur, certains soins vous ont été donnés. C’était non seulement notre devoir mais aussi notre plaisir de vous secourir. Néanmoins, en tant qu’administrateur de l’hôpital, je suis obligé de déterminer si vous êtes solvable ou si les frais doivent être portés sur le compte des opérations régulières de l’établissement.
— J’ai été réveillé pour présenter ma carte d’assurance ?
— Il y a aussi la question du dossier médical. Nous pouvons déterminer directement l’apport génétique, mais il n’est pas toujours possible de connaître tous les états synergiques résultant d’un complexe génétique particulier. Dans votre cas, j’ai été forcé de suivre des paramètres modérés, ce qui a eu pour effet de prolonger quelque peu votre guérison…
— Je ne comprends pas. Et elle, alors ? Tu dis qu’elle est plus grièvement blessée que moi. Est-ce qu’il n’aurait pas été plus important de chercher à savoir qui elle est et d’obtenir son dossier médical ? Pourquoi moi et pas elle ?
— Pendant que vous étiez sans connaissance, monsieur, nous avons essayé de vous identifier par tous les systèmes standards. Nous n’avons pas réussi.
— Les systèmes standards…
— Au moyen des empreintes digitales, du rétinographe, du type protidique sanguin absolu et de l’analyse chromosomique. Nous avons été incapables de trouver des correspondants.
— Pas étonnant ! Je ne suis pas d’ici.
— Monsieur, par hyperonde nous avons un accès direct aux archives de tous les mondes de Spatiaux.
— Vous vous êtes adressés à l’état civil d’Aurora ?
— Oui. Nous n’avons pas trouvé de dossier correspondant.
— Mais je suis de là-bas ! Je le sais !
— Je crains que ce ne soit impossible. Aurora tient scrupuleusement à jour son fichier, sur tous ses citoyens, dans le cadre de son programme de contrôle démographique. Si vous étiez d’Aurora, cette conversation ne serait pas nécessaire.
— Mais tu as découvert qui elle est.
— C’est exact. Le dossier complet de Katherine m’a été communiqué.
Avec une fureur soudaine, Derec demanda :
— Veux-tu me faire croire que tu as consulté les fichiers de citoyenneté de cinquante planètes sans découvrir mon identité ?
— Oui, monsieur. Nous avons examiné les archives de cinquante-cinq mondes, y compris la Terre et les quatre planètes de Colons les plus proches. Nous avons un droit d’accès aux archives d’état civil de la plupart des Spatiaux. Malheureusement, ces dossiers-là ne sont pas aussi complets que ceux dont nous avons l’habitude et, dans certains cas, ils ne sont même pas centralisés. De plus, certains mondes exigent des honoraires exorbitants pour répondre à des demandes de données de Spatiaux, et sont ensuite d’une lenteur excessive à répondre. Pour toutes ces raisons, il nous a semblé qu’une demande d’informations directe s’imposait. Par conséquent, monsieur, pourriez-vous nous dire qui vous êtes, s’il vous plaît ?
Derec éprouva une brusque sensation de vide.
— Je ne demanderais pas mieux, dit-il d’une voix sourde. Par les astres ! Je ne demanderais pas mieux !