Dans ce chapitre :
La définition la plus claire des 84 concepts les plus importants
Un outil de travail indispensable
Les programmes officiels prévoient l’étude des « repères » en plus de celle des « notions ». Ce sont des concepts que l’élève devra apprendre à utiliser dans son travail, et dont il aura appris le sens grâce au cours de son professeur et à ses lectures.
Ces « repères » se présentent presque toujours par couples de contraires (exemple : absolu/relatif) ou de différents (exemple : ressemblance/analogie). Opposer et distinguer sont en effet deux opérations essentielles à la pensée.
La valeur d’un travail en philosophie (dissertation, explication de texte, oral) dépend en grande partie de la capacité de l’élève à effectuer ces distinctions et ces oppositions conceptuelles, et à les utiliser dans les occasions les plus diverses. Familiarisez-vous donc avec ces mots, qui sont les mots de base de la langue philosophique.
Pour les trois séries générales (L, ES, S), les repères sont les mêmes. Les voici :
Absolu/relatif – Abstrait/concret – En acte/en puissance – Analyse/ synthèse – Cause/fin – Contingent/nécessaire/possible – Croire/savoir – Essentiel/accidentel – Expliquer/comprendre – En fait/en droit – Formel/ matériel – Genre/espèce/individu – Idéal/réel – Identité/égalité/différence – Intuitif/discursif – Légal/légitime – Médiat/immédiat – Objectif/subjectif – Obligation/contrainte – Origine/fondement – Persuader/convaincre – Ressemblance/analogie – Principe/conséquence – En théorie/en pratique – Transcendant/immanent – Universel/général/particulier/singulier.
Pour les séries technologiques, la liste est un peu plus courte :
Absolu/relatif – Abstrait/concret – Cause/fin – Contingent/nécessaire/ possible – En fait/en droit – Expliquer/comprendre – Identité/égalité/ différence – Légal/légitime – Objectif/subjectif – Obligation/contrainte – Persuader/convaincre – Principe/conséquence – En théorie/en pratique – Universel/général/particulier/singulier.
À ces « repères » placés par ordre alphabétique, le lexique qui suit ajoute la définition des concepts les plus utiles pour un candidat de baccalauréat (les définitions des concepts qui forment le contenu des différents chapitres du programme ne seront pas, sauf exception, répétées).
Abréviations
n. m. : nom masculin
n. f. : nom féminin
adj. : adjectif
v. : verbe
adj. subst. : adjectif substantivé (« universel » est adjectif, « l’universel », un adjectif substantivé)
ex. : exemple
opp. : opposé
syn. : synonyme
absolu, -e, adj. Qui ne dépend de rien pour être ce qu’il est.
Ex. : dans les religions monothéistes, Dieu est absolu ; chez Platon, l’Idée de Bien est absolue.
Opp. à « relatif ».
abstrait, -e, adj. Ce qui a été retiré d’un ensemble pour être considéré à part. Ex. : si d’une table, je ne considère que la forme rectangulaire, en laissant de côté tous les autres caractères (poids, matériau, couleur, etc.), j’effectue une abstraction. Opp. à « concret ».
Généralement, les idées sont dites « abstraites », tandis que les êtres et les choses sont dits « concrets ». Hegel inverse cet ordre en affirmant que le concept est plus concret que la chose – dans la mesure où il peut saisir la totalité de celle-ci. Ainsi, pour Hegel, la pensée est plus concrète que la sensibilité.
accidentel, -elle, adj. Dans la langue courante, un accident est une catastrophe (accident de voiture) ou un événement ennuyeux mais qui ne remet pas en cause l’essentiel (« cette mauvaise note a été un accident »). C’est ce second sens qui est le plus proche du sens philosophique : par opp. à « essentiel », est accidentel ce qui ne touche que de manière superficielle, contingente, quelque chose ou quelqu’un. On dira que l’être humain est raisonnable par essence et de peau blanche (ou noire) par accident.
acquis, -e, adj. Donné par la culture ou l’expérience de la vie. Opp. à « inné ».
acte, n. m. Résultat d’une activité. Au Moyen Âge, les commentateurs d’Aristote ont traduit par actus (« acte » en latin) le terme grec d’« énergéia » (qui a donné notre « énergie ») – d’où l’expression « en acte », qui dans la pensée d’Aristote renvoie au résultat d’un processus ou d’une action, « en acte » équivalant à « achevé ». Opp. à « en puissance ». Ex. (donné par Aristote lui-même) : dans un bloc de marbre, la statue n’existe qu’en puissance, la statue terminée est « en acte ». Autre ex. : le corps adulte est « en acte », alors qu’il n’était qu’« en puissance » durant l’enfance, l’arbre est « l’acte » de la graine, etc.
aliénation, n. f. Selon l’étymologie (alienus en latin signifie « étranger »), le fait de ne plus s’appartenir, d’être un autre que soi, ou d’appartenir à un autre. Syn. de « folie » et d’« esclavage ».
Opp. à « liberté ».
ambivalence, n. f. Coexistence de deux valeurs opposées au sein d’un même phénomène. (ex. : la violence, à la fois destructrice et créative, la technique, à la fois libératrice et aliénante sont ambivalentes).
analogie, n. f. Raisonnement consistant à établir une relation entre quatre termes pris deux à deux. L’analogie s’énonce sous la forme arithmétique : une chose est à une autre ce qu’une quatrième est à la troisième. Les fables sont des récits analogiques : le rapport du corbeau et du renard figure celui du flatté et du flatteur – la comparaison entre le corps et la société est une analogie (« la tête » de l’État, « le poumon » de l’économie, etc.).
analyse, n. f. Opération consistant à décomposer un ensemble en éléments constituants. Une analyse peut être matérielle (ex. : la décomposition de la molécule d’eau en atomes d’hydrogène et d’oxygène) ou intellectuelle (lorsqu’un historien analyse les causes d’une guerre, il les énumère une à une). Opp. à « synthèse ».
anthropocentrisme, n. m. Tendance à considérer tout ce qui existe à partir du point de vue de l’homme.
anthropomorphisme, n. m. Tendance à projeter une forme ou une qualité humaine à tout ce qui n’est pas humain (dieux, animaux, éléments, choses, etc.). Les formules « Dieu est en colère » ou « le vent souffle » sont anthropomorphiques.
a posteriori, Expression d’origine latine signifiant « après », « d’après » (sous-entendu : l’expérience). Pour la philosophie empiriste, la connaissance des choses est a posteriori, elle est conditionnée par la sensibilité (Hume donne cet exemple : on ne saurait pas ce qu’est la neige si l’on n’en avait jamais vu ni touché).
a priori, Expression d’origine latine signifiant « avant », « d’avant » (sous-entendu : l’expérience). Pour la philosophie rationaliste, il existe des idées innées dans l’esprit humain, des idées qui ne dérivent pas de l’expérience : ces idées sont a priori. Dans la langue courante, l’expression signifie : « immédiatement », « sans réfléchir ».
art, n. m. Au sens large désigne n’importe quelle technique, considérée aussi bien du point de vue de ses moyens (travailler « avec art ») que de ses résultats. En ce sens, il existe autant d’arts que d’activités effectuées avec intelligence (il y a l’art du menuisier comme l’art du musicien et l’art du football). Au sens restreint – que la philosophie conserve pour différencier « art » et « technique » –, l’art est l’ensemble des œuvres (produites par l’être humain) dont les formes réalisent un style possédant, à la différence des objets techniques utiles, une fin en soi, et qui s’adressent aux deux sens intellectuels de l’ouïe et de la vue.
besoin, n. m. Ce dont la satisfaction est nécessaire pour assurer la (sur) vie de l’individu et/ou de l’espèce. Des philosophes (Épicure, J.-J Rousseau) ont différencié besoins matériels et besoins artificiels – les premiers étant les besoins originels (faits de nature ou dons de Dieu), les seconds étant produits par l’homme lui-même, c’est-à-dire la société, l’histoire, bref la culture. Cette distinction est difficile à conserver – car même un besoin naturel (comme celui de dormir ou de manger) ne l’est plus dans son mode de satisfaction. En un sens, plus aucun besoin chez l’homme n’est vraiment, absolument, naturel. Cela dit, la distinction-opposition entre besoin et désir reste pertinente – le besoin a une origine physiologique (corporelle), le désir est plutôt d’ordre psychologique (même s’il est attaché au corps). On est frustré, malheureux de ne pas satisfaire un désir, on n’en meurt pas. Quant au fantasme (qu’on écrit phantasme s’il est inconscient), il paraît plus contingent (non nécessaire) encore que le désir. Même remarque pour l’envie qui a quelque chose de capricieux, d’enfantin.
cause, n. f. Tout ce qui produit un effet, ou bien est censé en produire un. Les philosophes divergent sur la question de l’objectivité de la cause : appartient-elle à la réalité physique ou bien n’est-elle que l’expression de notre pensée ? Pour le philosophe empiriste David Hume, la cause est une idée issue de notre habitude des ordres de succession : nous avons l’habitude de voir l’ébullition de l’eau suivre la chaleur continue, et nous en concluons que le feu est la cause de l’ébullition. La cause est opposée à l’effet et à la fin.
comprendre, v. Voir « expliquer ».
concept, n. m. Idée correspondant à l’essence, à la nature d’un ensemble d’objets : le concept de mammifère, le concept d’énergie. Le concept renvoie à ce qu’une multitude de choses et d’êtres individuels peuvent avoir de commun. Sa validité est universelle. Le concept est plus précis que la notion. La notion de liberté est vague ; en revanche, on parlera du concept de liberté chez Kant.
concret, -ète, adj. Qualité de ce qui apparaît et est saisi dans sa totalité réelle, par opp. à « abstrait ». La chose que nous touchons est concrète, alors que l’idée est abstraite. Dans la langue courante, concret signifie « réel », « applicable », « évident ». Hegel inverse ce sens (voir « abstrait »).
conséquence, n. f. Ce qui dérive, par raisonnement, d’un principe. En mathématiques, un théorème est la conséquence d’un axiome. En philosophie morale et politique, si la dignité de la personne humaine est un principe absolu, la conséquence en est que la torture est un crime. À la différence de l’effet qui est concret, la conséquence est de l’ordre des idées.
contingent, -e, adj. Qualifie ce qui pourrait ne pas exister ou bien exister sous une forme différente. Opp. à « nécessaire ». Ex : la couleur de la peau est contingente pour définir la nature de l’être humain (déterminé dans son essence comme être pensant, animal politique, etc.). Dans le cadre d’une philosophie athée, le monde et l’être humain sont contingents : ils auraient très bien pu ne pas exister.
contrainte, n. f. Voir « obligation ».
convaincre, v. Action de gagner à sa pensée l’adhésion d’autrui. Alors qu’on persuade par des moyens affectifs, on convainc par des démonstrations, des preuves et des arguments. Pour convaincre, il faut faire appel à la raison d’autrui, alors qu’on le persuade par des motivations émotionnelles ou sentimentales.
croire, v. Activité de l’esprit capable d’admettre sans preuves certaines représentations. On oppose généralement (depuis Platon) la croyance et le savoir : une croyance peut être fausse, alors que le savoir est lié à la valeur de vérité. On distingue « croire que », qui comprend un élément de doute (si je « crois que » Canberra est la capitale de l’Australie, c’est que je n’en suis pas sûr), et « croire en », qui implique une adhésion forte (« je crois en toi, mon fils » est une parole d’extrême confiance). La foi religieuse dans les monothéismes est de ce type : croire en Dieu, c’est être convaincu qu’il existe – même s’il n’y a pas de preuves scientifiques (s’il y en avait, il y aurait un savoir, justement, et pas une croyance).
culture, n. f. (notion servant de rubrique aux chapitres sur le langage, l’art, le travail et la technique, les échanges, la religion, l’histoire. Elle doit être maîtrisée comme les autres notions qui constituent les têtes de chapitre du programme).
Au sens premier, c’est le travail effectué par l’être humain sur la nature (la « culture du blé », « la culture intensive utilise beaucoup d’eau »). Dans l’Antiquité, Cicéron a utilisé ce mot de « culture » pour désigner le travail que l’être humain peut effectuer avec son esprit et sur lui : « culture » désigne à partir de lui l’apprentissage qu’un enfant peut effectuer dans ses études ainsi que la formation de l’adulte. Ainsi parle-t-on aujourd’hui d’un homme de « grande culture » : la culture est l’ensemble de ses connaissances et de ses expériences.
Le terme « culture » a un troisième sens et équivaut en français à « civilisation ». Il désigne l’ensemble des modifications apportées par l’homme aux données naturelles d’origine, tant sur le plan matériel que sur le plan intellectuel et spirituel : ainsi la culture englobe-t-elle aussi bien les techniques et les coutumes que les idéaux et les valeurs auxquels une société peut croire. On parle en ce sens de « culture chinoise » ou de « culture eskimo ».
Philosophiquement, à partir du XVIIIe siècle, la « culture » est opposée à la « nature ». Le terme équivaut à « artifice », « convention », mais aussi à « invention » et à « création ». Alors que ce qui est naturel apparaît comme universel et nécessaire, ce qui est culturel apparaît comme particulier et contingent. L’être humain est un être de culture qui, même lorsqu’il satisfait ses besoins fondamentaux (faim, soif, sommeil, sexualité, etc.), ne cesse d’imaginer des moyens matériels et des stratégies spécifiques ignorés des animaux. Nombre d’auteurs définissent ainsi la culture comme ce qui appartient en propre à l’homme, l’ensemble de tout ce que l’homme a ajouté à l’ordre de la nature, tout ce qui peut le différencier des animaux (en ce sens, la culture n’est pas forcément un bien : un crime, par exemple, est un élément de la culture aussi bien qu’un chef-d’œuvre de l’art).
déduction, n. f. Raisonnement consistant à tirer une conséquence à partir d’une proposition générale (axiome, principe) ou bien une conclusion à partir d’un indice. Le mathématicien fait des déductions, l’inspecteur de police et le garagiste aussi.
différence, n. f. Écart existant entre deux choses, et permettant de les distinguer l’une de l’autre. Opp. à « identité ». Le « principe des indiscernables » de Leibniz signifie que dans la réalité physique, deux choses sont toujours différentes (deux gouttes d’eau, deux grains de sable ne sont jamais parfaitement identiques).
discursif, -ive, adj. Par opp. à « intuitif », qualifie un mode de pensée qui procède méthodiquement, par étapes successives, pour parvenir à son résultat. Un raisonnement, qu’il soit déductif, inductif ou analogique, est, par définition, discursif – alors que l’intuition va droit à son but.
droit, n. m. Voir le chapitre 23.
en droit, voir infra « fait ».
droit naturel. L’ensemble des droits (liberté, paix, justice, sécurité, propriété) dont l’homme jouirait à l’état de nature. Ce droit naturel est considéré comme d’origine divine et/ou rationnelle. On lui oppose le droit positif qui est le droit tel qu’il est pratiqué dans les sociétés réelles. Alors que le droit positif est forcément particulier à une société et change au cours du temps, le droit naturel est universel et permanent. Certains philosophes et spécialistes du droit récusent l’idée de droit naturel comme étant de nature métaphysique, donc illusoire. On peut néanmoins considérer les droits de l’homme comme une expression de l’idée de droit naturel.
égalité, n. f. Voir « différence » et « identité » ; voir aussi le chapitre 23.
empirique, adj. Relatif à la chose qu’on peut saisir par le moyen de la sensibilité. Opp. à « rationnel », comme le concret à l’abstrait. Opp. aussi à « expérimental » : la médecine empirique repose sur des traditions, alors que la médecine expérimentale est fondée sur l’expérience de laboratoire, l’observation contrôlée et les données statistiques.
en soi, Indépendamment de la façon dont on considère quelque chose. Synonyme d’« objectivement ». Opp. à « pour nous ».
entendement, n. m. Terme utilisé par les philosophes de l’âge classique (XVIIe-XVIIIe s.) pour désigner la faculté de penser et de connaître. Syn. de « raison », d’« intelligence ».
espèce, n. f. Catégorie comprenant un certain nombre d’individus présentant entre eux des traits communs. Les animaux et les plantes sont désignés par leurs noms d’espèces (« chat » et « girafe » sont des espèces). Le racisme croit que les « races » sont des espèces, et même des genres différents.
essence, n. f. Ce qu’une chose ou un être est de manière intrinsèque, permanente, voire éternelle (ex. : la pensée est l’essence de l’homme, la beauté est l’essence de l’art classique). Opp. à « accident ».
On oppose généralement « essence » (ce qu’est une chose) à « existence » (le fait qu’elle est).
essentiel, -elle, adj. Qualifie ce qui fait partie de la nature profonde d’un être ou d’une chose, par opp. à « accidentel ». On dira par exemple que la pensée est l’essence de l’homme, alors que la couleur de la peau ou la forme du visage ne sont que des « accidents ».
éthique, n. f. Le terme désigne ou bien la morale, ou bien la théorie de la morale, ou bien encore la morale appliquée.
expliquer, v. Acte de la pensée consistant à déterminer les causes et les conditions d’un phénomène quel qu’il soit. Expliquer une éclipse du soleil, c’est dire ce qui se passe et énoncer sa cause. Le philosophe Wilhelm Dilthey opposait l’explication à la compréhension – la première caractérisant le travail des sciences physiques (un chimiste explique une réaction), la seconde caractérisant les sciences humaines (on comprend la violence, ou l’amour, ou l’angoisse sans pouvoir les expliquer véritablement). Expliquer (« ex » en latin signifie « hors de ») renvoie à l’extériorité, comprendre (« cum » en latin signifie « avec ») renvoie à l’intériorité.
fait, n. m. Ce qui existe ou est censé exister indépendamment de la conscience. À la différence de la représentation, le fait est objectif. On oppose en fait et en droit comme la réalité physique, objective, que tout le monde peut connaître et reconnaître, et la réalité normale, légitime, qu’on accepte (ou pas) en fonction de nos croyances et de nos valeurs. Le passage du fait au droit n’est presque jamais légitime : ce n’est pas, par exemple, parce qu’il y a « toujours » eu des guerres, qu’il doit toujours y en avoir.
fin, n. f. Terme équivoque : il renvoie tantôt au terme, au bout (« la fin de la guerre »), tantôt au but, à l’objectif (« quelle fin poursuit cet homme ? »). « La fin du travail » peut signifier ou bien que le travail est fini, ou bien qu’il se dirige vers un but. Le premier sens renvoie à la finitude, le second, à la finalité. La fin comme finalité est opposée à la cause : la cause est avant, la fin est après, la cause produit, la fin est produite. Mais certains courants de pensée issus d’Aristote posent la fin comme première : on parlera alors de finalisme ou de cause-finalisme. Ainsi, dans le cadre de la pensée monothéiste, Dieu, en créant les êtres, a prévu leur développement ; on verra par conséquent leur développement dirigé par un objectif à accomplir.
On distinguera la relation cause/fin et la relation moyens/fin : alors que la cause produit ou est censée produire, les moyens ne sont que les conditions de la fin.
fin en soi, Par opposition à l’utilité qui renvoie à autre chose qu’elle-même, la fin en soi renvoie à soi : on ne travaille pas pour travailler (le travail est une utilité), on joue pour jouer (fin en soi). Une œuvre d’art dans un musée est une fin en soi.
fondement, n. m. La base, le socle, la condition de possibilité d’un phénomène, quel qu’il soit. Le fondement doit être distingué à la fois de l’origine et de la cause. Il désigne ce sans quoi un phénomène (idée, valeur, etc.) n’aurait aucune stabilité. L’image vient de l’architecture : toute construction doit reposer sur quelque chose.
formel, -elle, adj. Qualifie des conditions abstraites sans considération de contenu. Dans la langue courante, « formel » équivaut à « abstrait », « sans valeur pratique ». Plus précisément, en philosophie, on oppose « formel » et « matériel » – surtout dans les expressions « vérité formelle » et « vérité matérielle ». Est vrai formellement ce qui respecte les règles de la logique sans tenir compte de la réalité empirique. Ex. : « Tout ce qui est rare est cher/Une maison bon marché est rare/Donc une maison bon marché est chère » est un syllogisme formellement vrai (les règles sont respectées) ; il est néanmoins matériellement faux.
général, -e, adj. Applicable à la majorité des êtres ou des choses appartenant à une classe déterminée. Un concept a une validité universelle (la totalité des cas), une notion n’a qu’une validité générale (la plupart des cas). La confusion du général avec l’universel est la source d’un grand nombre d’erreurs (on ne peut passer sans précaution de « beaucoup » ou de « la majorité » ou de « la plupart » à « tous »).
genre, n. m. Catégorie comprenant plusieurs espèces : dans Homo sapiens, Homo est le nom du genre, sapiens celui de l’espèce (Homo erectus appartenait au même genre que nous mais à une espèce différente).
Le genre a donc une extension plus grande que l’espèce. Si, par exemple, on prend « activité » pour un nom de genre, les espèces en seraient : le travail et les loisirs (lesquels pourront être divisés à leur tour en jeux et en sports).
idéal, -e. adj. Qui appartient à un monde supérieur à celui de la réalité physique, ou empirique. Opp. à « réel ». La philosophie dite justement « idéaliste » inverse ces sens : selon elle, c’est l’idéal qui est réel, la réalité empirique est ravalée au rang d’apparence inconsistante.
identité, n. f. Terme équivoque qui possède un sens logique (le principe d’identité A = A énonce qu’une chose est ce qu’elle est) et un sens existentiel (celui qui est inclus dans « l’identité personnelle » ou « l’identité collective » – et qui renvoie à la personnalité propre d’un individu ou d’un groupe). Opp. à « différence » : l’identité au sens logique exclut la différence. Ne pas confondre identité avec égalité – laquelle admet, inclut la différence.
immanent, -e, adj. Qui appartient au même plan que la réalité naturelle. Ainsi, dans le panthéisme (conception qui identifie Dieu et l’univers), Dieu est immanent. Opp. à « transcendant ».
immédiat, -e, adj. Au sens physique, s’applique à ce qui précède ou suit quelque chose sans intermédiaire dans l’espace ou dans le temps (d’où l’adverbe « immédiatement »). Au sens abstrait, s’applique à ce qui existe sans intermédiaire : par opposition à la cause lointaine, la cause immédiate est celle qui produit directement son effet (« l’explosion est la cause immédiate de la destruction de cette maison »). « Immédiat » est synonyme de premier, d’originaire, de primitif.
individu, n. m. Étymologiquement, en latin, « individu » signifie « qui ne peut pas être divisé ». Dans le monde vivant, l’individu est la plus petite unité élémentaire. Un ensemble d’individus présentant des caractères communs constitue une espèce.
induction, n. f. Raisonnement qui consiste à tirer une loi générale à partir d’un certain nombre de données particulières (observations, mesures, etc.). L’induction est une généralisation rationnelle. Les sciences expérimentales (physique, biologie) sont inductives.
inné, -e, adj. Qualifie tout ce dont un être vivant, et plus spécialement un être humain, dispose à la naissance. Opp. à « acquis ». La capacité à parler est innée chez l’être humain, la connaissance d’une langue déterminée est, en revanche, acquise.
Ce qui est inné (génétique) n’est pas nécessairement naturel mais peut avoir été acquis par les ascendants.
intuitif, -ive, adj. Qualifie un mode de pensée qui saisit directement son objet, sans passer par une méthode ou des étapes. Opp. à « discursif ».
Dans la langue commune, « intuitif » renvoie davantage à l’impression personnelle.
légal, -e, adj. Conforme à la loi en vigueur – appelée également « loi positive ». En Afrique du Sud, durant les années 1950-1980, le système de l’Apartheid faisait du racisme quelque chose de légal. Opp. à « illégal » et distingué de « légitime ».
légitime, adj. Conforme à la loi idéale, naturelle, rationnelle. Ce qui est légal peut ne pas être légitime, ce qui est légitime (ou considéré comme tel) peut être illégal : un acte de résistance contre la puissance occupante est par définition illégal, il peut être considéré comme légitime.
matériel, -elle, adj. Qui concerne le contenu, par opp. à « formel », qui ne concerne que les conditions. La vérité matérielle est celle qui correspond aux données empiriques objectives.
médiat, -e, adj. Qualifie ce qui n’a rapport à une chose ou à quelqu’un qu’indirectement, par un intermédiaire. Opp. à « immédiat ». On appelle « médiation » cet intermédiaire.
métaphysique, n. f. Partie de la philosophie qui s’occupe d’objets échappant à notre expérience. L’existence, la mort, l’immortalité, Dieu sont les plus grands problèmes métaphysiques. À la différence des problèmes scientifiques, ils n’ont pas de solution unique mais sont sujets à des conceptions divergentes et des interprétations multiples.
morale, n. f. (notion servant de rubrique aux chapitres sur la liberté, le devoir et le bonheur). L’ensemble des valeurs relatives au bien et au mal, et qui permettent la vie commune des hommes en société. L’être humain ne se contente pas d’agir et de voir agir, il juge en fonction de critères d’évaluation : il approuve ou désapprouve, fait des éloges ou condamne, se sent fier ou honteux. La morale et la religion étaient traditionnellement indissociables. L’éthique tend à couper ces relations et à remplacer le bien et le mal (absolus, car dérivés de Dieu, du moins dans le contexte monothéiste) par le bon et le mauvais.
nature, n. f. Au sens physique, la nature peut désigner ou bien l’univers dans son ensemble, le cosmos (sens large), ou bien l’environnement qui constitue le cadre de vie terrestre de l’homme (la mer, la montagne, le désert, etc.). Au sens abstrait, nature signifie essence, réalité intime, profonde, d’un phénomène quel qu’il soit (la nature de l’être humain, la nature d’un projet, c’est ce en quoi ils consistent d’une manière essentielle, fondamentale). Est naturel tout ce qui existe indépendamment du travail humain. Le contraire de naturel est culturel.
nécessaire, adj. Qualifie ce qui ne pourrait en aucun cas ne pas exister ou encore ce qui ne pourrait pas exister sous une forme différente. Dire que la nourriture est nécessaire à l’organisme vivant, c’est dire qu’il est impossible de concevoir la survie de l’organisme sans nourriture. Opp. à « contingent ».
objectif, -ive, adj. Relatif à un objet, quel qu’il soit, concret comme une chose ou abstrait comme une idée, indépendamment de toute représentation personnelle d’un sujet. Opp. à « subjectif ». « Objectif » équivaut à « vrai », « acceptable » par la communauté des hommes raisonnables. Ainsi les vérités de la science sont-elles considérées comme objectives, tandis que les visions de l’artiste sont subjectives.
objet, n. m. Au sens courant, équivaut à « chose ». Au sens philosophique : tout ce qui peut être appréhendé par un sujet. Mais un sujet peut être un objet pour un autre sujet, il peut même être un objet pour lui-même (tel est le cas de l’expérience du miroir : on se regarde comme un autre).
obligation, n. f. Ce qui limite l’indépendance d’un individu en le soumettant à un devoir impérieux de type social ou moral (il est obligatoire de payer ses impôts, l’assistance à personne en danger est obligatoire). On distingue l’obligation et la nécessité, d’une part, l’obligation et la contrainte, d’autre part. La nécessité est logique (2 fois 2 font 4) ou physique (la nécessité de respirer pour l’être humain). L’obligation peut être transgressée, pas la nécessité : on peut désobéir à un devoir. À la différence de la contrainte extérieure, qui connote une idée de violence (violence physique, comme la menace, ou violence morale, comme le chantage), l’obligation est censée venir de la conscience du sujet lui-même, elle a été intériorisée.
origine, n. f. Le terme peut renvoyer à un point de départ historique (en ce sens, il se mettra volontiers au pluriel ; ex. : les origines de la République française) ou bien aux conditions de possibilité (ex. : les origines de l’inégalité) : en ce dernier usage, le sens du mot se rapproche de celui de « fondement ».
particulier, -ère, adj. Applicable à une minorité d’êtres ou de choses appartenant à une classe déterminée. Alors que l’universel renvoie à « tous » et que le général renvoie à « la plupart », le particulier renvoie à « quelques » : la couleur rousse des cheveux est un signe particulier, seuls quelques êtres humains ont les cheveux roux.
persuader, v. Action de gagner à soi l’adhésion d’autrui par des moyens affectifs (sentiments, émotions). L’image est persuasive : elle fait pleurer ou rire. Persuader est volontiers opposé à « convaincre ».
phénomène, n. m. Ce qui se manifeste à la conscience : le monde nous apparaît comme un ensemble de phénomènes. Kant oppose phénomène (seul objet de connaissance) et chose en soi (inconnaissable).
politique (notion servant de rubrique aux chapitres sur la société, les échanges, la justice et le droit, l’État). Le terme peut être utilisé comme adjectif (un homme politique, une action politique) et comme substantif (le ou la politique).
Est politique tout ce qui concerne l’organisation du pouvoir au sein d’une société humaine. Certains auteurs pensent qu’il n’y a de politique que lorsqu’il y a un État, c’est-à-dire une structure autonome de pouvoir. La vie collective des êtres humains, à la différence de celle des animaux, ne va pas de soi – d’où la question politique.
Le politique est l’ensemble des structures de pouvoir dans une société donnée. Ce qu’on nomme la politique (le jeu des partis, les conflits de personnes, le spectacle des visites officielles, des poignées de mains distribuées à tout vent, etc.) n’est que la surface d’une réalité autrement profonde (le politique) où se prennent les décisions qui vont organiser la vie en société.
Le politique est la dimension de pouvoir des sociétés, la politique n’en représentant que l’expression.
possible, adj. Qualifie ce qui peut exister sans contradiction avec un contexte donné : dire qu’une guerre est possible, c’est dire qu’il n’est pas contradictoire de la penser comme réelle. Le contraire de possible est impossible. Possible dit moins qu’« être », car ce qui est possible peut aussi ne pas exister (si la guerre est possible, cela ne signifie pas qu’elle éclatera inévitablement).
pratique, n. f. Synonyme d’action ou d’application. Opp. à « théorie ».
en pratique, expression renvoyant à la réalité empirique, concrète, par opposition au monde idéal des idées (« en théorie »).
principe, n. m. Le point de départ d’un discours ou d’un raisonnement qui détermine ce qui découle de lui. En sciences, le principe commande la démonstration sans pouvoir lui-même être démontré. On accorde au principe une validité absolue, alors même qu’on ne pourrait pas l’établir par le raisonnement : ainsi la dignité est-elle un principe moral et politique. La relation du principe à sa (ou ses) conséquence(s) est volontiers comparée à celle de la cause à ses effets. Puisqu’il n’est pas démontrable, un principe n’est rigoureusement parlant ni vrai ni faux.
raison, n. f. Désigne à la fois la faculté, propre à l’homme, de penser avec rigueur et méthode (la rationalité du rationnel) et d’agir selon des principes cohérents et universels (la rationalité du raisonnable), d’une part, et l’ensemble des actions produites par ces deux formes, théorique et pratique, de rationalité, d’autre part.
réel, -elle, adj. et adj. subst. (notion servant de rubrique aux chapitres sur la théorie et l’expérience, la démonstration, l’interprétation, le vivant, la matière et l’esprit, la vérité).
Ce qui appartient au monde extérieur, par opposition au monde imaginaire (ou irréel) forgé par l’esprit humain. L’opposition entre réel et imaginaire est fondamentale pour la raison : un cheval est un animal réel, la licorne et le loup-garou sont imaginaires. Seulement, le réel n’est pas aussi définitivement établi qu’on l’a cru : la technique, par exemple, produit sans cesse du réel, elle enrichit le monde réel par ses inventions et innovations constantes.
D’un autre côté, l’irréel (l’utopique, l’impossible, l’imaginaire) change également de sens au cours du temps. Ce qui apparaissait évidemment irréel à une époque peut être réalisé plus tard, grâce aux avancées des sciences et des techniques : le voyage dans la Lune n’est plus de l’ordre de l’imaginaire depuis 1969.
Le réel qualifie ce qui est doué d’une existence objective par opposition, d’une part, à imaginaire, ou irréel, et, d’autre part, à idéal. L’irréel n’a aucune réalité physique (tel est le cas d’un animal fabuleux), l’idéal est conçu comme supérieur à cette réalité.
relatif, -ive, adj. Qui dépend d’autre chose pour être ce qu’il est. Ex. : « petit » et « grand » sont des notions relatives. « Des goûts et des couleurs on ne dispute pas » est un dicton relativiste.
Opp. à « absolu ».
ressemblance, n. f. Rapport établi par la pensée entre deux choses ou deux êtres présentant suffisamment de points communs pour être éventuellement confondus. À la différence de l’analogie, qui est un raisonnement ou un produit de l’imagination, la ressemblance est intuitive et immédiate, et se trouve sur des bases sensibles.
savoir, v. Activité de la conscience qui possède comme un capital les objets de sa représentation. « Savoir » est plus large que « connaître » : un animal, un bébé qui vient de naître savent (savent faire) beaucoup de choses ; on dira difficilement qu’ils ont des « connaissances ». La connaissance est plus abstraite, plus théorique que le savoir.
singulier, -ère, adj. Dans le vocabulaire courant, synonyme d’« étrange », de « bizarre » (« une affaire de mœurs singulière »). Plus précisément, dans la logique philosophique classique, le terme qualifie le « cas unique » : un individu est par définition singulier. Un événement historique, une œuvre d’art sont, comme l’individu, des singularités. En disant qu’il n’y a de science que du général, Aristote pointait l’impossibilité de connaître les singularités.
subjectif, -ive, adj. Relatif a un sujet humain individuel, par opposition à « objectif », sur lequel le collectif peut s’entendre. Ce qui est subjectif ne concerne que le sujet lui-même. Dans la langue courante, subjectif équivaut à « discutable », « douteux », « partial ».
sujet, n. m. (notion servant de rubrique aux chapitres sur la conscience, la perception, l’inconscient, autrui, le désir, l’existence et le temps).
Selon l’étymologie, « ce qui est jeté dessous », « ce qui se tient dessous ». Le sens du terme équivaut à celui de « substance ». C’est pourquoi il peut renvoyer à l’idée de contenu, d’objet d’une pensée (comme lorsqu’on dit : « quel est le sujet du film ? »).
Dans la philosophie, le sujet désigne la conscience, l’être humain pensant.
Descartes est considéré comme le premier philosophe du sujet, car il est le premier à avoir fait reposer la pensée sur lui. Tel est le sens du cogito (« je pense, donc je suis »).
Le sujet se définit par opposition à l’objet (littéralement, « ce qui est jeté devant »). Pour un sujet, le monde est un objet ou un ensemble d’objets, l’autre est un objet aussi (on dit bien : « l’objet de son désir »), lui-même peut être un objet (dans la conscience de soi).
Un certain nombre de courants, à l’époque moderne, ont tendu à relativiser, et même à anéantir ce prétendu pouvoir du sujet. Ainsi la psychanalyse place-t-elle l’inconscient au premier plan : le sujet n’est plus maître chez lui.
synthèse, n. f. Opération consistant à (re) composer un ensemble à partir de ses éléments constituants. Une synthèse peut être matérielle (ex. : la composition d’une molécule d’eau à partir d’atomes d’hydrogène et d’oxygène) ou intellectuelle (ex. : la description d’ensemble d’une situation par un historien). Dans la langue courante, « synthèse » équivaut à « résumé ». Opp. à « analyse ».
théorie, n. f. Conception générale sur un ensemble de réalités (ex. : la théorie de la relativité, en physique). Opp. à « pratique », comme l’abstrait au concret.
en théorie, l’expression peut signifier « dans l’idéal », « dans l’abstrait », ou bien « possible ». Opp. à « en pratique ». Voir « pratique ».
transcendant, -e, adj. Qui est d’un ordre tout autre que celui de la réalité naturelle sensible, et infiniment supérieur à elle. Ainsi, dans la religion monothéiste, Dieu est transcendant – il transcende le monde. Opp. à « immanent ».
Plus généralement, on utilise l’adjectif « transcendant » pour exprimer le dépassement d’un plan de réalité par un autre – ainsi pourra-t-on dire que la pensée ou la culture est transcendante par rapport à la nature.
Ne pas confondre transcendant et transcendantal. Ce dernier adjectif, surtout utilisé par Kant, renvoie aux conditions a priori de possibilité de l’expérience. Pour Kant, la seule connaissance possible, en dehors des mathématiques, est celle qui traite d’objets dont nous pouvons avoir par la sensibilité une expérience. Seulement, les conditions de la sensibilité (et de l’entendement, qui est l’autre faculté de connaissance) sont elles-mêmes indépendantes de l’expérience, car elles sont inhérentes au sujet humain. C’est pourquoi elles sont dites « transcendantales ».
universel, -elle, adj. Applicable à la totalité des êtres ou des choses appartenant à une classe déterminée. La gravitation (la force d’attraction mutuelle des corps physiques dans l’univers) est universelle en ce sens qu’elle s’applique partout. L’art, la religion sont universels en ce sens qu’il n’existe aucune société humaine sans art ou sans religion.
On distingue universalité de droit et universalité de fait. Dire que les droits de l’homme sont universels ne signifie pas qu’ils sont appliqués ni même reconnus partout (universalité de fait), mais qu’ils doivent ou devraient l’être partout (universalité de droit). Voir « général ».
utopie, n. f. Idéal, image d’un futur imaginaire présenté comme parfait. L’utopie n’est pas nécessairement impossible (le déplacement dans les airs comme l’effectuent les oiseaux a été une utopie jusqu’à l’invention de l’avion).
vérité, n. f. Qualité logique d’un jugement : a) dont on a démontré la cohérence interne (vérité mathématique) ; b) dont on a prouvé la conformité avec la réalité objective (vérité expérimentale des sciences de la nature) ; c) dont on a montré la conformité avec des documents ou des observations (vérité dans le domaine des sciences humaines).
Un énoncé qu’on ne peut ni démontrer ni prouver ne peut donc être dit vrai (ni faux, d’ailleurs). Tels sont les énoncés métaphysiques (« Dieu existe », « il y a une vie après la mort »), éthiques (« la générosité est la plus grande des vertus »), politiques (« il faut supprimer les inégalités »), esthétiques (« Léonard de Vinci est le plus grand peintre »).