Chapitre 31

L’épreuve orale

Dans ce chapitre :

Tous les conseils pour réussir totalement après un échec partiel…

… afin de transformer en triomphe une inquiétude !

Les textes étudiés en classe

Dans le programme de toutes les séries, figurent, en dehors des notions, des textes choisis parmi une liste de philosophes, où l’on retrouve tous les grands noms du passé (prudents, les responsables des programmes attendent qu’un philosophe soit mort et assez reconnu pour l’ajouter à leur liste…).

Deux œuvres « au moins » seront étudiées en série L et une « au moins » en séries ES et S.

Pour les séries technologiques, un ensemble de textes courts liés aux notions du programme remplacera les œuvres complètes. Ce sont ces textes qui, le cas échéant, seront présentés par l’élève à l’épreuve orale. Mais pour ces séries technologiques, il est prévu de présenter également une seule œuvre d’un philosophe, d’où auront été extraits plusieurs textes. L’étude d’œuvres est étroitement liée à celle des notions du programme. Elle donne aux candidats une indispensable culture philosophique.

N’allez donc pas vous figurer que la lecture et l’étude des textes peuvent être écartées sous prétexte que : a) vous ne passerez pas l’oral, parce que vous aurez votre bac du premier coup ; b) s’il vous arrive un accident à l’écrit, ce n’est pas avec la philosophie que vous rattraperez des points à l’oral.

D’abord, l’étude des textes fait partie de votre programme, au même titre que celle des notions. Ensuite, vous pouvez très bien vous retrouver à l’oral et vous pouvez très bien avoir intérêt à choisir « philosophie » comme matière de rattrapage.

Choisir « philo » à l’oral ?

Vous avez obtenu entre 8 et 10 de moyenne à l’écrit : vous devez passer deux épreuves de rattrapage au choix.

Angoisse, questionnement : quelles matières choisir ?

Même si, évidemment, les coefficients comptent, ils ne sont pas les seuls à entrer en ligne de compte. Un candidat de S ou même de série technologique pourra avoir davantage intérêt à choisir « philosophie » malgré son faible coefficient (3 et 2) comparé à celui des autres disciplines si, par exemple, il a fait une nette contre-performance à l’écrit (un 3 catastrophique alors que la moyenne de l’année tournait autour de 14), et s’il a fait le plein de points dans les autres matières. L’expérience montre que chaque année des candidats ont échoué au final pour avoir effectué un mauvais choix des matières de rattrapage (on voit ainsi couramment des élèves de S choisir « mathématiques » à l’oral après avoir eu un 7 alors que leur moyenne de l’année était de 6, sous prétexte qu’avec un fort coefficient, on rattrape beaucoup de points en mathématiques).

À noter que les candidats des séries technologiques sont si rares à se présenter en philosophie que, à condition qu’ils aient fait un travail honnête durant l’année, les examinateurs les évaluent presque toujours avec la plus grande indulgence.

Les modalités pratiques de l’épreuve

Les coefficients pour les épreuves orales sont, dans toutes les séries, les mêmes que pour les épreuves écrites : 2 pour les techniques, 3 pour les S et les TMD, 4 pour les ES et 7 pour les L.

Dans toutes les séries, le temps de préparation est fixé à vingt minutes, et celui de l’oral proprement dit à vingt minutes également. Le jour de l’épreuve, le candidat présente à l’examinateur la liste des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire. Cette obligation s’impose à tous les candidats, qu’ils soient élèves d’un établissement ou candidats libres. La liste présentée par les élèves d’un établissement d’enseignement aura été signée par le professeur, visée par le chef d’établissement et annexée au livret scolaire.

Au cas où le candidat, en contravention avec les dispositions réglementaires, ne présente aucune liste, ou présente une liste qui, n’étant pas conforme au programme, ne lie pas l’examinateur, il est recommandé à celui-ci de fournir au candidat deux ou trois œuvres, le candidat choisit l’une d’entre elles, dont il lui est demandé d’expliquer un bref fragment.

Lorsqu’une œuvre a été étudiée seulement dans certaines de ses parties, et non entièrement, la délimitation précise de celles-ci sera indiquée explicitement.

Si certains candidats se présentent sans liste, l’absence de celle-ci sera consignée au procès-verbal de l’épreuve.

Il est souhaitable que le candidat ait avec lui deux exemplaires des textes (faites des photocopies ou empruntez un second exemplaire de livre à un camarade), pour en remettre un à l’examinateur, dont la tâche sera ainsi facilitée.

Qu’écrire sur la feuille pendant la préparation ?

Vous n’avez pas le temps de tout rédiger, et puis une lecture d’un texte écrit a quelque chose de froid et d’ennuyeux.

Rédigez l’introduction et la conclusion, et faites un plan détaillé du développement, à partir duquel vous pourrez improviser (rien ne vous interdit d’annoter au crayon la page de votre texte). Dans l’introduction, vous rappellerez la situation du texte dans l’œuvre de l’auteur (s’il ne s’agit pas d’un texte isolé), vous direz à quelle notion du programme le texte peut être rattaché, et vous exposerez la problématique ainsi que la thèse défendue par l’auteur.

Il est inutile de raconter la vie du philosophe et de dire tout ce que vous savez sur lui. Vous n’avez pas beaucoup de temps : restez concentré sur le texte lui-même.

Dans le développement, vous analyserez, étape par étape, les différentes parties du texte, en prenant soin de marquer les transitions. Soyez attentif aux concepts importants ainsi qu’aux arguments de l’auteur. Dans la conclusion, vous direz en quoi ce texte fait sens pour nous, ce qu’il implique, en quoi et comment il peut être critiqué.

Il est recommandé de rédiger une conclusion ferme. Rien de plus pénible qu’un oral qui s’arrête en plein silence !

Pensez aussi à votre examinateur !

La plupart du temps, il s’agira du même dragon qui vous a réduit en cendres à l’écrit. Même s’il est payé en plus de son salaire (pas tellement : un peu plus de 36 euros pour une vacation complète de 4 heures, avec 12 candidats), il pense, tout comme vous, à l’été déjà bien installé.

Même si les règlements de compte par contumace et en différé ne sont pas, hélas !, complètement à exclure (il arrive que des enseignants se vengent sur le premier malheureux qui leur tombe sous la main, l’accusant de tous les déboires que leurs classes leur auront fait subir durant l’année…), vous aurez toutes les chances de tomber sur quelqu’un de sérieux et de compatissant qui sera sincèrement désolé de ce qui vous arrive et aura sincèrement à cœur de vous rattraper.

Ce qui signifie qu’il vous faut conduire votre oral le plus honnêtement possible. Si vous ne comprenez pas la question posée, demandez qu’elle vous soit rappelée. N’allez surtout pas croire que votre examinateur cherche à tout prix par ses questions à vous « coincer ». Bien à l’inverse de cette interprétation paranoïaque (les échecs scolaires favorisent la paranoïa), ces questions sont la plupart du temps destinées à permettre l’expression du meilleur de vous.

Évidemment, l’apparence compte, comme toutes les fois que des êtres humains, surtout s’ils ne se connaissent pas, se trouvent ensemble face à face dans un local fermé. Conseil de bon sens : aussi bien dans votre tenue vestimentaire que dans votre attitude, fuyez les extrêmes. Si vous avez l’intention de vous teindre les cheveux en vert fluo, repoussez le projet à quelques jours. Les jeunes filles ne viendront pas avec un décolleté plongeant qui risque d’affoler les examinateurs et d’énerver les examinatrices. Durant l’oral, essayez de tenir le milieu entre la trop grande confiance en vous, qui pourrait être comprise comme de l’arrogance déplacée, et la timidité extrême, qui pourrait être comprise comme un aveu de faiblesse.

Le déroulement de l’oral

Vous disposez de vingt minutes, mais vous pouvez très bien n’en utiliser que quinze, et même moins, et faire cependant un très bon oral. Ne soyez pas trop bref tout de même !

La lecture à voix haute qui doit précéder votre explication est un moment important de celle-ci. Lisez lentement et clairement, en marquant les fins de phrase, et en insistant sur les concepts essentiels. Ainsi vous faites déjà comprendre à l’examinateur que vous avez compris.

Pendant votre explication, mieux vaut jouer franc jeu et signaler tout de suite le point que vous n’avez pas bien compris, plutôt que de le passer sous silence. Votre examinateur y reviendra selon toute vraisemblance.

L’entretien après l’explication a une durée variable, qui dépend d’abord de la durée de votre explication. Les textes officiels précisent que l’interrogation devra permettre au candidat « de faire preuve de connaissances élémentaires (vocabulaire, problèmes fondamentaux, etc.), de tirer parti de ses qualités de réflexion et d’expression, ainsi que des lectures qu’il a pu faire au cours de l’année ».

Au cours de l’oral, n’importe quelle notion du programme peut faire l’objet d’une interrogation, surtout si elle est en liaison directe avec le texte.

L’examinateur cherchera pour vous des moyens de rattraper une erreur, ou un oubli. Répondez-lui le plus honnêtement possible, vous en serez récompensé.