Dans ce chapitre :
L’histoire,
ce ne sont pas des histoires
L’histoire
a-t-elle un sens ?
Peut-on
encore croire au progrès ?
Il y a histoire et Histoire
En français, le terme
« histoire » est équivoque. On peut lui attribuer au
moins deux sens : tantôt il signifie le travail, la discipline
de l’historien, tantôt il renvoie au passé humain.
« Histoire » signifie donc, ou bien une
« science », ou bien l’ensemble du passé humain. Pour
distinguer ces deux usages, on met parfois une majuscule au mot
(l’« Histoire ») lorsqu’on veut dire : le passé.
D’autres mots en français présentent la même équivoque : « droit », « géographie », « économie », « psychologie » désignent à la fois des sciences ou des matières à étudier, et des réalités objectives. On notera qu’à chaque fois l’être humain est impliqué. Pour les choses et les êtres de la nature, le nom de la science n’est pas celui de son objet (la botanique est la science des fleurs, la zoologie, celle des animaux, etc.).
Il y a encore un autre
sens. L’« histoire » du Petit Chaperon rouge, ou celle du
feuilleton télévisé, désigne une fiction, un récit d’événements
imaginaires. L’histoire de l’historien porte, bien sûr, sur des
événements réels, ou supposés tels.
L’absence d’histoire
Si l’histoire est le passé humain, et rien qu’humain, alors ni les animaux ni la nature physique n’ont d’histoire. Pourtant, l’univers et tout ce qu’il englobe ont une durée d’existence.
On parlait
d’« histoire naturelle » pour désigner la description de
la nature, mais là « histoire » avait le sens
étymologique (grec) d’« enquête ». Chaque espèce animale
a un long passé derrière elle : il y a en ce sens une histoire
pour chacune. Seulement, les événements qui ont affecté les espèces
vivantes ne sont pas dus à des actions particulières (l’histoire
des éléphants ne dira pas ce qu’ont fait les éléphants) mais à des
mécanismes biologiques, de type évolutif.
Il y a
« histoire », à proprement parler, lorsque au processus
purement naturel de l’évolution biologique s’ajoutent des
événements provoqués par les actions des différents membres de
l’espèce. L’histoire humaine est le produit de l’être humain
lui-même, c’est-à-dire de ses actions et comportements.
Mythe et histoire
Pourquoi Hérodote, un Grec vivant au Ve siècle av. J.-C., est-il considéré comme le « père de l’histoire » ? Pas seulement parce qu’il fut le premier à rédiger un ouvrage intitulé Historia (« enquête » en grec), mais surtout parce qu’il fut le premier à décrire les événements tels qu’ils s’étaient déroulés, et à les expliquer par des raisons, et non par les mythes.
Hérodote, le père de l’histoire
Lorsque Homère évoque la guerre de Troie, il l’explique par des mythes (les conflits entre les dieux). Lorsque Hérodote décrit les guerres médiques (entre les Grecs et les Perses), il donne des causes rationnelles pour les expliquer. Les mythes racontent des histoires, l’historien, lui, étudie l’histoire.
Le mythe échappe au
temps : il remonte à des origines et à des fins qui ne peuvent
être ni datées ni situées avec précision. Ainsi le paradis
terrestre n’est-il « nulle part » sur terre, et on ne
peut pas dire « à quelle époque » vivaient Adam et
Ève.
En outre, le mythe s’inscrit dans le temps cyclique de la répétition. Il y a histoire, en revanche, lorsque l’homme prend conscience que les événements du passé ne se reproduisent pas dans le futur. C’est pourquoi Hérodote dit, au début de son Histoire, qu’il a pour objectif de lutter contre l’oubli.
La flèche du temps
Le temps historique n’est pas celui, cyclique, du mythe, il est linéaire et orienté (voir chapitre 8). Le passé ne revient pas, le présent est inédit et le futur demeure très largement inconnu. Cette permanente nouveauté rend difficile, sinon impossible, l’établissement de lois : pour qu’il y ait des lois, en effet, il faut qu’il y ait des constantes (comme en physique). Doit-on considérer que l’histoire n’est qu’un récit et qu’elle n’est pas une véritable science ?
L’histoire est-elle une science ?
C’est le philosophe
italien Giambattista Vico, au début du
XVIIIe siècle, qui considéra le premier
l’histoire comme une science possible, alors que la tradition
rationaliste voyait dans les événements historiques trop de hasards
et d’incertitudes pour qu’on puisse en avoir une connaissance
certaine. Vico disait qu’à la différence de la nature créée par
Dieu, l’histoire est faite par l’homme. Or, ajoutait-il, on connaît
mieux ce dont on est l’auteur que ce qui a été fait par un
autre.
Est-ce l’homme qui fait l’histoire ou bien l’inverse ?
L’homme fait l’histoire : il en est le maître, le sujet. L’histoire fait l’homme : il en est l’esclave, l’objet.
L’homme fait l’histoire
L’histoire
est l’affaire de l’homme. Sans l’homme, le temps existerait mais
pas l’histoire.
La
part du hasard est considérable en histoire. La preuve : les
événements sont imprévisibles.
Un
homme ou un groupe (de révolutionnaires, par exemple) peut changer
le cours de l’histoire.
L’histoire fait l’homme
Il
y a la vieille conception du Destin ou de la Providence. L’homme a
l’impression qu’une force supérieure le domine et le conduit.
Les
volontés sont déjouées. L’homme veut quelque chose (la paix, la
liberté, l’égalité), et l’histoire débouche sur son contraire (la
guerre, la servitude, l’injustice).
L’homme
n’est pas conscient de ce qu’il fait. Il déclenche des mécanismes
qu’il ne maîtrise pas (pollution, déforestation, etc.).
Synthèse
« L’homme fait
l’histoire qui le fait » (K. Marx) :
Une
action libre s’inscrit toujours dans une situation qui n’a pas été
choisie. Un chef suit autant qu’il précède, obéit autant qu’il
commande.
Une
action libre est une action qui sait se servir des déterminations
objectives (force ou faiblesse d’une armée, d’une économie, etc.)
pour éventuellement peser sur elles.
Francis Bacon disait, en
faisant allusion à la science et à la technique, qu’on ne commande
à la nature qu’en lui obéissant. C’est par exemple en connaissant
les lois de la pesanteur qu’on a construit des avions. De même, en
histoire, l’homme fait l’histoire mais à partir de l’histoire
elle-même. L’histoire est une synthèse de liberté et de
nécessité.
Les deux
critiques
On distingue deux sortes de critiques de documents :
La
critique externe établit l’authenticité (ou non) et la
datation d’un document. Aujourd’hui, les historiens disposent de
toute une panoplie de moyens physicochimiques (carbone 14,
thermoluminescence, etc.) pour savoir si tel morceau de tissu vient
bien de telle région et a l’âge qu’on lui a attribué ou pour
déterminer l’origine d’un texte écrit.
La
critique interne vise à établir le sens du document. Elle
implique un délicat travail d’interprétation.
Les méthodes scientifiques de l’historien
Le point de départ de la recherche historique, ce sont les témoignages et les documents. L’historien part donc de « choses concrètes ». Seulement, les témoignages et les documents sont loin d’être tous fiables, il faut compter avec les pertes et les oublis, les dissimulations et les mensonges – avec les fraudes aussi.
Le sens de l’histoire
Le terme
« sens » a deux significations en français : celui
de contenu de signification et celui de direction. En fait, ces
deux sens se rejoignent : se demander « où va
l’histoire ? », c’est dégager en même temps son contenu
profond.
Le point de vue des pessimistes
C’est celui qui a dominé jusqu’à ce que le siècle des Lumières (XVIIIe s.) finisse par faire triompher l’idée de progrès.
« Rien de nouveau
sous le Soleil », lit-on dans la Bible. Une première façon de
dire que l’histoire n’a pas de sens, c’est d’affirmer
qu’elle n’est que l’éternelle répétition des mêmes passions
humaines et des mêmes événements.
Une autre façon de nier le sens de l’histoire est de la concevoir comme une succession de hasards.
Pascal disait que si le
nez de Cléopâtre avait été plus court, la face du monde eût été
changée (un humoriste fera remarquer que c’est sa face à elle qui
aurait été changée d’abord !). Car si Marc Antoine avait
préparé la guerre contre son rival au lieu de s’oublier dans le
sein de la belle Égyptienne, il serait devenu empereur de Rome à sa
place ; or, si Cléopâtre était la maîtresse de Marc Antoine,
Rome était maîtresse du monde en ce temps-là. L’histoire tiendrait
à des tout petits riens. Ainsi peut-on imaginer que si un attentat
contre Hitler avait réussi, la Seconde Guerre mondiale n’aurait pas
éclaté, 50 millions de vies auraient été épargnées, et il n’y
aurait pas eu de « partage du monde » entre les
États-Unis et l’Union soviétique… D’une manière générale, plus on
donnera d’importance aux facteurs individuels (le rôle du chef, par
exemple) aux dépens des grandes forces collectives (économiques et
sociales), et plus on aura tendance à ne voir dans l’histoire
qu’une succession de hasards.
On peut donner un sens négatif à l’histoire en l’interprétant comme une décadence progressive à partir d’une belle origine (mythe de l’âge d’or). La quasi-totalité des sociétés humaines ont cru à ce sens-là : elles étaient convaincues que leur temps présent était le pire. C’est ce schéma que l’idée de progrès va inverser.
Le point de vue des optimistes
L’idée de progrès, qui
triompha aux XVIIIe et
XIXe siècles, peut être comprise comme
une transposition à l’histoire humaine de l’idée de Providence. La
Providence désigne l’action bénéfique de Dieu qui, parce qu’il est
bon et juste, établira forcément le royaume du Bien. Seulement, cet
espoir touche moins cette vie terrestre que la vie de l’au-delà. Le
« progrès » est un sens positif assigné à une histoire
qui ne concerne que la vie humaine sur cette terre.
Le progrès existe-t-il ?
Un progrès est une
évolution positive. Une évolution (c’est-à-dire un processus
ordonné dans le temps) est positive si elle apporte un
accroissement (point de vue quantitatif) ou une amélioration (point
de vue qualitatif) – un « plus » ou un
« mieux » (pour parler la langue des journalistes). Pour
savoir si le progrès existe, il faut considérer chacun des éléments
de la civilisation. Il existe un domaine où le progrès semble
indiscutable : la science. Il existe un domaine où
l’idée de progrès semble n’avoir pas de sens :
l’art.
Tout le reste – économie, société (politique), technique, éthique (morale) – présente un mélange inextricable de progrès, de régression et de stagnation.
La science. Depuis la Renaissance (limite historique), en Europe (limite géographique), les progrès scientifiques sont évidents. On sait beaucoup plus de choses, et beaucoup mieux. Les limites de l’inconnu ne cessent de reculer dans tous les domaines. Le XXe siècle est le grand siècle de la science ; le XXIe le sera aussi probablement.
L’art. Les peintres de Lascaux et les sculpteurs de la Grèce et de l’Inde n’ont pas été dépassés et ils ne le seront jamais. Il convient de ne pas confondre l’art et les moyens techniques de l’art (qui, eux, peuvent progresser : la couleur est un progrès par rapport au noir et blanc, mais un film en couleur n’est pas nécessairement plus beau qu’un film en noir et blanc).
La technique. On constate des progrès tout aussi évidents, mais ils sont parfois payés d’un prix terrible (voir les ravages faits sur l’environnement naturel et le caractère apocalyptique des guerres contemporaines). Par ailleurs, les progrès de la technique ne sont jamais pour tous également et jamais partout également. D’un côté, on constate une hausse du niveau de vie, mais, de l’autre, une baisse de la qualité de vie. La technique a cassé les relations familiales et sociales, atomisé (parfois au sens littéral) les hommes. Elle constitue un moyen très efficace de suicide collectif. Pourtant, elle a donné une puissance (donc une liberté) inégalée à des milliards d’hommes. Le bilan ? Selon la couleur des verres de nos lunettes : les optimistes (les « technophiles ») en portent des roses, les pessimistes (les « technophobes ») des noires.
La politique. D’un côté, jamais autant d’hommes n’ont vécu aussi libres qu’auparavant. Le XXIe siècle voit triompher le régime démocratique un peu partout dans le monde.
De l’autre côté, le totalitarisme, que l’on pourrait appeler l’« enfer politique absolu », est une invention du XXe siècle. Certes, les temps anciens ont connu des centaines de dictatures, de tyrannies, d’absolutismes et de despotismes. Mais le totalitarisme, c’est encore autre chose : le contrôle total (grâce à la police, à la radio, au cinéma) de toute une population par un pouvoir absolu tendant vers la guerre et la destruction.
Hitler, Staline et Khomeyni, chefs totalitaires, compensent malheureusement bien des démocrates. En politique, les temps modernes ont donné le pire et le meilleur.
L’économie. Jamais dans le passé il n’y eut une telle abondance produite et consommée. Pour la première fois, la Terre est en mesure de nourrir la totalité de l’humanité. Mais d’un autre côté, jamais dans le passé il n’y eut autant d’hommes vivant dans un tel état de dénuement et de misère. Les ancêtres des Rwandais vivaient mieux que ceux de maintenant, c’est vrai aussi des habitants du Darfour menacés de génocide.
L’éthique. Ici aussi de formidables régressions accompagnent d’extraordinaires progrès. L’homme moyen d’une grande ville occidentale offre un exemple d’étonnant mélange entre morale et cynisme, sensibilité et indifférence, altruisme et égoïsme. Un homme mesquin et malveillant avec ceux qu’il côtoie dans son travail pourra par ailleurs donner 30 euros pour la recherche contre le cancer : c’est le même homme qui éprouve tantôt la haine, tantôt la compassion. Quant à savoir si nous sommes moralement meilleurs que nos ancêtres, c’est impossible à décider.
Faut-il renoncer à l’idée de progrès ?
Les catastrophes du siècle dernier (deux guerres mondiales, deux totalitarismes, les multiples famines, etc.), ajoutées aux menaces toujours présentes et même grandissantes (celles de la guerre nucléaire, celles qui sont liées aux bouleversements climatiques et aux dévastations de l’environnement), avec en plus les insupportables injustices dont souffre le monde, tout cela fait qu’il est de plus en plus difficile de penser que le progrès est le sens de l’histoire.
Merleau-Ponty disait que
si l’histoire n’a pas un sens, du moins elle a du
sens. De fait, nous constatons aujourd’hui que la
mondialisation constitue du sens, qu’elle est liée à l’histoire
passée des derniers siècles et qu’elle obéit à une certaine
logique.
Kant faisait la
distinction entre le concept explicatif, outil nécessaire à
la connaissance (exemple : le concept de « valence »
en chimie), et l’idéal de la raison, qui ne sert pas à
connaître le réel mais à le comprendre pour éventuellement le
modifier. Le progrès est un idéal de la raison et non un concept
explicatif : il ne dit pas ce qu’est l’histoire ; en
revanche, il représente une valeur à laquelle nous autres, êtres
raisonnables, devons croire si nous voulons effectivement que le
futur soit un peu meilleur que le présent et que le passé…
Texte canonique
Dans ce passage, Karl Marx énonce l’idée de base de sa théorie matérialiste de l’histoire : c’est la vie matérielle des hommes (leurs besoins, leurs travaux, leurs conflits de classe) qui produit le mouvement de l’histoire, et non les « idéaux ». Les idées ne mènent pas le monde, ce sont les forces matérielles qui le mènent. Ce que Marx appelle « forces productives », ce sont les moyens techniques grâce auxquels les hommes exercent une activité économique de production et d’échange. Au Moyen Âge, les bêtes de somme et les moulins à eau faisaient partie des forces productives ; aujourd’hui, on donnera pour exemple les ordinateurs. Chaque société est structurée en « rapports de production », c’est-à-dire en différentes classes divisées en vertu de leurs relations avec la propriété des moyens de production : d’un côté, il y a celles qui les possèdent (ce sont les classes dominantes, comme celle des maîtres dans l’Antiquité ou la bourgeoisie à l’époque moderne), et, de l’autre côté, celles qui ne les possèdent pas (ce sont des classes dominées : les esclaves dans l’Antiquité, le prolétariat à l’époque moderne). Les rapports de production reçoivent leur légitimité grâce au système juridique (les lois ayant pour fonction de protéger un certain ordre social conçu comme devant durer indéfiniment). Mais avec le progrès des forces productives (exemple : la révolution industrielle), c’est tout l’édifice qui se trouve ébranlé. Marx analyse la révolution comme le résultat d’un conflit entre forces productives et rapports de production, et donc comme une crise violente d’ajustement.
Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. À un certain degré de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en collision avec les rapports de production existants, ou avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors, et qui n’en sont que l’expression juridique. Hier encore formes de développement des forces productives, ces conditions se changent en de lourdes entraves. Alors commence une ère de révolution sociale. Le changement dans les fondations économiques s’accompagne d’un bouleversement plus ou moins rapide dans tout cet énorme édifice.
K. Marx, L’Idéologie allemande, Œuvres. Philosophie, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1982, p. 1050.
Fiche révision
Ne
pas confondre l’Histoire en tant qu’ensemble des situations
et des événements relatifs à la vie des hommes dans le passé,
l’histoire qui est la science de cet
ensemble, et l’histoire comme récit (l’histoire de
La Guerre des étoiles, par exemple).
Le
Grec Hérodote est considéré comme le « père de
l’histoire », car il fut le premier à distinguer
nettement le mythe et la réalité
rationnelle. Un historien, en effet, ne prendra en compte
que des causes naturelles et des événements dûment constatés.
L’histoire
est une science qui, à la différence des sciences de la nature, ne
peut effectuer aucune expérience. Il n’y a pas non
plus de loi en histoire.
Exemple
de dialectique : l’homme fait l’histoire qui le
fait (Marx). L’homme est à la fois un agent et un produit
de l’histoire. L’histoire est un mélange de projets conscients et
de sens inconscient.
Pour
les pessimistes, l’histoire est dépourvue de sens, ou alors
elle n’a de sens que tragique. Pour les optimistes,
le progrès est le sens de l’histoire.
Au
siècle des Lumières (XVIIIe
siècle) la plupart des philosophes croyaient à un
progrès général des sociétés et de l’humanité :
progrès techniques, progrès scientifiques, progrès politiques,
progrès moraux.
Quelques auteurs et textes
phares à consulter
E.
Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue
cosmopolitique.
Un petit texte d’accès aisé dans lequel Kant montre que l’humanité doit développer ses dispositions naturelles, autrement dit parvenir à un but conforme à sa nature d’être raisonnable et que ce but ne peut être atteint qu’au sein d’une constitution républicaine et que par l’instauration de la paix entre les États. L’histoire humaine réalise – à l’insu et parfois contre le gré des hommes, des peuples – un plan caché de la nature, c’est-à-dire de la Providence.
G.W.F.
Hegel, La Raison dans l’histoire, trad. K. Papaioannou,
Éditions 10/18.
Dans cette Introduction fameuse à ses Leçons sur la philosophie de l’histoire, Hegel explicite sa conception de l’histoire. Derrière le chaos apparent, l’histoire ne va pas au hasard : l’Esprit ou Dieu s’accomplit dans et par l’histoire des hommes – le but étant la liberté universelle. Hegel voit dans l’État moderne la fin de l’histoire non au sens où plus rien ne se passerait, mais au sens où tout serait accompli.