DEUX

 

Assis au bord de la petite falaise, les jambes pendant dans le vide, Calvin Morrison songeait tristement à son chapeau. Dommage qu'il l'ait perdu ! Il savait exactement où il se tenait maintenant : juste au-dessus de l'endroit où Larry Stracey, Jack French, Steve Kovac et lui avaient laissé la voiture. Seulement, il n'y avait pas de route en bas de la falaise, il n'y en avait jamais eu. Un sapin-ciguë d'un diamètre d'un mètre vingt à la base se dressait à l'emplacement qu'aurait dû occuper la ferme. Aucune trace de fondations. Pourtant, les caractéristiques véritablement permanentes du paysage, les Aigles Chauves au nord et les monts Nittany au sud, étaient à leur place. 

L'éclair et ce bref moment d'obscurité avaient peut-être été subjectifs. À mettre dans la colonne des hypothèses non vérifiées. Morrison avait la certitude que cet étrange et radieux dôme de lumière ondoyante avait été bel et bien réel. Tout comme le bureau, le tableau de commandes et le personnage armé de ce drôle d'instrument. Et les bois vierges qui s'étaient substitués aux champs n'avaient rien de subjectif.

Tirant sur sa pipe, le caporal Morrison essayait de se rappeler et d'analyser ce qui lui était arrivé. Il n'avait pas reçu une balle dans le ventre, n'avait pas été transporté à l'hôpital et n'était pas sur un lit en train de délirer cela, il en était sûr. Il ne s'agissait pas de délire. Il ne mettait pas un instant en doute ni son équilibre mental ni le témoignage de ses sens. Et il se refusait à employer des mots sans signification tels que « incroyable » ou « impossible ». Extraordinaire… voilà le terme qui convenait. Quelque chose d'extraordinaire lui était arrivé, il en était convaincu. Quelque chose qui se divisait en deux parties. Primo : le dôme de lumière nacrée qui avait surgi sur son chemin, ce qui s'était passé à l'intérieur et son évasion. Secundo : le lieu, identique mais différent, où il se trouvait maintenant.

Dans ces deux épisodes, ce qui ne cadrait pas, c'étaient les anachronismes. Des anachronismes mutuellement contradictoires. Aucun des éléments du premier ne ressortissait à l'année 1964 ni, sans doute, à pas mal de siècles ultérieurs. Les armes à énergie portatives, par exemple. Et aucun des éléments du second n'appartenait non plus à 1964 ni au passé proche.

Sa pipe s'était éteinte. Tournant ces deux faits dans sa tête, il en oubliait de la rallumer. Il se refusait toujours à employer ces mots sans signification. Il en utilisa un plus court et percutant qui résumait bien sa situation présente.

Bien que non : parce que son pasteur de père avait exigé qu'il étudie la théologie pour devenir ministre de l'Église luthérienne, Calvin Morrison était agnostique Pour lui, l'agnosticisme était le refus d'admettre ou de nier quoi que ce soit sans preuve. Ce qui était d'ailleurs une saine philosophie pour un flic. Aussi, pas question de considérer les machines à voyager dans le temps comme une impossibilité. Pas après avoir été obligé de faire usage de son arme pour s'évader justement d'une machine à voyager dans le temps. Car il s'agissait bel et bien de cela et, quel que fût l'endroit où il se trouvait présentement, il n'était pas au XXe siècle. Un siècle où il ne retournerait jamais plus, désormais. Il digéra le fait et l'accepta une fois pour toutes. 

S'apercevant que sa pipe était éteinte, il commença à la vider puis, changeant d'avis, il remua le tabac à l'aide d'une brindille et la ralluma. Il ne pouvait plus se permettre le luxe de gaspiller, désormais. Il disposait de seize cartouches, un peu maigre pour descendre des hordes de Peaux-Rouges ! Sa matraque pourrait être pratique dans un corps à corps. La valeur de ses menottes et de son sifflet restait problématique.

Quand il n'y eu plus que de la cendre dans le fourneau de sa pipe, il la vida, la remit dans sa poche et descendit de la falaise. Il rejoignit le ruisseau et le suivit jusqu'à l'endroit où il se jetait dans un cours d'eau plus large.

Un geai bleu mena grand tapage à son approche. Deux daims bondirent devant lui. Un petit ours noir lui jeta un regard méfiant et s'éloigna précipitamment. Tout ce que Morrison espérait, c'était de ne pas tomber sur des Indiens qui commenceraient par lancer leurs tomahawks et poseraient des questions ensuite…

Une route descendait en direction de la rivière. Sur le moment, il ne réagit pas à cette vue ; puis il retint son souffle C'était une vraie route creusée d'ornières. Et il y avait du crottin de cheval. Il n'avait jamais rien vu d'aussi merveilleux que ce crottin ! Cela voulait dire que, après tout, il n'avait pas devancé Christophe Colomb. Peut-être ne lui serait-il pas facile d'expliquer sa présence de façon plausible, du moins pourrait-il tenter de le faire en anglais. Il franchit un gué et s'engagea sur cette route dans la direction supposée de Bellefontte. Pourvu qu'il soit arrivé à temps pour participer à la guerre de Sécession ! Ce serait plus drôle que celle de Corce.

Le soleil se couchait. Maintenant, il était sorti des sapins-ciguës. Les arbres immenses avaient été coupés de part et d'autre de la route et le regain, presque uniquement des arbres à feuilles caduques, avait déjà une ampleur respectable. Le crépuscule était tombé quand il huma enfin une odeur de terre fraîchement remuée, l'obscurité était totale lorsqu'il aperçut une lueur devant lui.

La maison n'était qu'une masse sombre et la lumière filtrait d'étroites fenêtres horizontales percées sous l'auvent du toit, deux en façade et une à l'autre bout. Derrière se trouvaient sans doute des étables. Et une porcherie, à en juger par l'odeur. Deux chiens se mirent à aboyer furieusement.

« Oh ! Y a-t-il quelqu'un ? » appela-t-il.

Derrière les fenêtres ouvertes, trop hautes pour qu'on puisse regarder à l'intérieur, des voix murmuraient. Celles de deux hommes et d'une femme. Morrison réitéra son appel et s'approcha. Une barre ferrailla et la porte s'ouvrit. Une femme lourdement charpentée, vêtue d'une robe noire sans manches, apparut dans l'embrasure. Elle examina Morrison, puis lui dit quelque chose et s'effaça pour le laisser entrer.

Il se trouva dans une vaste salle qu'éclairaient la lueur du feu et deux chandelles, l'une posée sur la table servie, l'autre sur le manteau de la cheminée. Des couchettes superposées s'alignaient le long d'un des murs. Il y avait trois hommes et une seconde femme, plus jeune que celle qui avait ouvert et qui se tenait debout à côté d'elle Du coin de l'œil, Morrison aperçut des enfants qui regardaient, agglutinés derrière une porte donnant apparemment sur un appentis. L'un des hommes robuste, la barbe blonde qui tournait le dos à l'âtre, tenait un instrument ressemblant à un fusil à canon court. Non, ce n'était pas un fusil : c'était une arbalète au fût cintré. Un carreau était engagé dans l'encoche.

Les deux autres hommes, moins âgés, étaient probablement les fils. Ils portaient la barbe, eux aussi, encore que celle du plus jeune ne fût qu'un blond duvet. Il étreignait une hache et son frère une hallebarde. Tous trois portaient le même costume : un pourpoint de cuir, une chemise à manches courtes, des chausses maintenues par des lanières entrecroisées. La femme la plus âgée dit quelque chose à l'oreille de sa compagne qui entra dans la pièce mitoyenne en poussant les enfants devant elle.

Morrison leva les bras en signe de paix en franchissant le seuil.

« Je suis un ami. Je me rends à Bellefonte. Est-ce encore loin ? »

L'arbalétrier prononça quelques mots. La femme lui répondit. Le garçon à la hache fit un commentaire et tout le monde éclata de rire.

« Je suis le caporal Morrison, de la police d'État de Pennsylvanie. » Tu parles ! Ces gens-là étaient incapables de distinguer un membre de la police d'État d'un fusilier-marin suisse ! « Est-ce que je suis sur la route de Bellefonte ? » Ils devaient savoir où se trouvait la ville, elle avait été fondée en 1770 et on était sûrement plus tard.

Nouveaux conciliabules. Ces gens-là ne parlaient pas le hollandais pennsylvanien que Morrison connaissait un peu. Peut-être était-ce du polonais… non, il avait suffisamment entendu de polonais dans cette région de mines pour reconnaître au moins cette langue. Tandis que la discussion se poursuivait, il regarda autour de lui et remarqua trois figurines posées sur une tablette dans un coin écarté. Il faudrait les examiner de prés. Les catholiques d'obédience romaine utilisaient des images cultuelles. Ceux de rite orthodoxe aussi, Morrison était capable de les différencier les unes des autres.

Le géant blond abaissa son arbalète sans toutefois la désarmer et dit quelque chose en articulant lentement et avec soin. Morrison, qui n'avait jamais entendu l'idiome qu'il employait, répondit en anglais aussi distinctement que son interlocuteur. Tous se regardèrent en se grattant le crâne. Morrison essaya le japonais en désespoir de cause et n'eut pas plus de succès. Par signes, ils l'invitèrent à s'asseoir et à partager leur repas. Les enfants il y en avait six firent une entrée en force. Il y avait du jambon, des pommes de terre et une purée à base de mais et de fèves. Les couverts se composaient de couteaux et de quelques cuillers de corne ; des tranches de pain de mais remplaçaient les assiettes. Les hommes utilisaient les poignards qu'ils portaient à la ceinture et Morrison fit sensation en sortant son couteau, un cran d'arrêt qu'il avait un jour confisqué à un blouson noir. Il lui fallut faire plusieurs démonstrations. En fait de boisson, il y avait du vin de sureau, fort mais pas particulièrement bon. Le souper achevé, les hommes se levèrent pour laisser les femmes débarrasser et bourrèrent leurs pipes. Ils tendirent le pot à tabac à Morrison qui bourra la sienne ; imitant ses hôtes, il l'alluma à l'aide d'un tison. Puis il alla examiner les statuettes.

Le personnage central était un vieillard en robe blanche qui avait une étoile bleue à huit branches sur la poitrine. À sa gauche était assise une femme nue exagérément enceinte, couronnée d'épis de blé et tenant une tige de maïs à la main et, à sa droite un homme en cotte de mailles ayant pour attribut une masse d'armes cloutée. Sa seule caractéristique vraiment insolite était qu'il avait une tête de loup. Un dieu père, une déesse de la fécondité, une divinité guerrière… non, ces gens-là n'étaient pas des catholiques. Ni romains, ni orthodoxes.

Morrison s'inclina devant le personnage central en se touchant le front, puis salua de la même manière les deux acolytes. Un murmure d'approbation s'éleva derrière lui, visiblement, il n'était pas un impie. Il alla s'asseoir sur un coffre, le dos appuyé au mur.

La barre de la porte n'avait pas été remise en place. La plus jeune des deux femmes avait disparu avec les enfants dans l'appentis voisin. Soudain, Morrison se rappela qu'il y avait eu une place vide à la table celle qu'il avait prise. Quelqu'un était sorti, porteur d'un message. Dés qu'il eut fini sa pipe, il la glissa dans sa poche et dégrafa discrètement la boucle de son étui à revolver.

Une demi-heure plus tard environ, un martèlement de sabots se fit entendre sur la route : au moins six chevaux lancés au galop. Il fit mine de ne pas entendre. Les autres aussi. Le père s'approcha de son arbalète. Le fils aîné empoigna sa hallebarde et le garçon à la barbe naissante s'avança vers la porte. Les chevaux firent halte tandis que les chiens se mettaient à aboyer frénétiquement. Les cavaliers mirent pied à terre dans un grand bruit d'équipements entrechoqués. Morrison dégaina et arma le chien de son 38.

Le jeune frère n'eut pas le temps d'ouvrir la porte fut poussée avec violence. Il la reçut en pleine figure et fut projeté en arrière. Un individu barbu, coiffé d'un casque à haut cimier, une longue épée d'acier à la main se tenait sur le seuil. Derrière lui, on apercevait un autre casque et le canon d'un mousquet. Les gens de la maison eurent une exclamation de surprise. Ce n'étaient pas du tout ceux qu'ils attendaient. Une détonation claqua à l'extérieur et un chien poussa un hurlement, vite éteint.

Morrison tira sur l'homme à l'épée et, utilisant la double détente, abattit celui qui se trouvait derrière. Une balle de mousquet s'enfonça dans le plafond. Un autre assaillant qui se trouvait plus loin reçut un trait d'arbalète dans le front et s'écroula, lâchant le long pistolet dont il n'avait pas eu le temps de se servir.

Faisant passer son Colt dans la main gauche, Morrison s'empara de l'épée que sa première victime avait laissée choir. C'était une lame à deux tranchants, à la garde enveloppante, plus légère qu'elle n'en donnait l'impression et admirablement équilibrée. Il enjamba le corps du mort et se trouva face à face avec un nouvel assaillant brandissant lui aussi une épée. Après un bref échange de passes, Morrison réussit à atteindre le visage découvert de son adversaire qui s'effondra tandis qu'il dégageait sa lame. Le garçon, qui s'était approprié le pistolet abandonné, fit feu derrière lui, visant un homme qui tenait les chevaux par la bride sur la route, puis sortit en compagnie de son frère, lequel, chemin faisant régla son compte à un autre individu d'un coup de hallebarde. Le père suivit le mouvement. Il avait pris le mousquet ainsi qu'une poire à poudre et était en train de le recharger.

Fichant son épée dans le sol, Morrison rengaina son Colt. Comme un cheval échappé passait à sa portée, il empoigna les rênes et sauta en selle. Dès qu'il eut les pieds dans les étriers, il se pencha pour récupérer l'épée, bénissant la police d'État qui, au siècle de la motorisation, continuait d'apprendre l'équitation à son personnel.

La bataille était terminée, ici tout au moins. Six attaquants étaient hors de combat probablement morts deux autres s'enfuyaient au grand galop. Les deux garçons s'efforçaient de rattraper les cinq chevaux errants. Le père, qui avait fini de charger le mousquet, amorçait le bassinet.

Mais il ne s'était agi que d'une escarmouche. Le gros de l'action se poursuivait huit cents mètres plus loin, sur la route. On entendait des détonations et des cris. Soudain, une lueur orange embrasa la nuit. Morrison, qui s'employait à calmer sa monture et à l'habituer à son nouveau maître, vit deux autres brasiers s'allumer. Il était en train de se demander où il avait mis les pieds quand les réfugiés commencèrent d'affluer. Il n'eut pas un instant d'hésitation, il en avait suffisamment vu en Corée pour les identifier comme tels au premier coup d'œil.

Ils étaient plus de cinquante hommes, femmes et enfants. Quelques-uns avaient des armes : des piques, tes haches, plusieurs arbalètes et même un mousquet de prés de six pieds de long. Son hôte leur cria quelque chose et ils s'arrêtèrent.

« Que se passe-t-il là-bas ? » demanda Morrison.

La réponse fut inintelligible. Un ou deux fuyards firent mine de poursuivre leur chemin. Le policier les injuria d'une voix de stentor et les caressa du plat de l'épée. Les mots ne signifiaient rien pour eux, mais le ton les impressionna. Ils s'immobilisèrent, pressés les uns contre les autres, et Barbe Blonde entreprit de les haranguer. Quelques acclamations fusèrent. Morrison jaugea la troupe : elle représentait quelque chose comme une vingtaine d'hommes valides. On prit les armes des cadavres étendus sur la route. À la limite de son champ de vision, Calvin voyait les deux femmes qui sortaient des paquets de la maison. Quatre chevaux avaient été rattrapés et avaient changé de propriétaire. Un nouveau groupe de fayards arriva ; comprenant ce qui se passait, ils rallièrent les premiers.

« Bien, les enfants ! Est-ce que vous voulez vivre ? »

Morrison décrivit avec son épée un large cercle qui les embrassait tous, puis il la pointa vers le village qui brûlait au loin. « En avant ! Sus à l'ennemi ! »

Une vague d'acclamations s'éleva lorsqu'il enleva son cheval, et toute la bande s'élança derrière lui en hurlant.

Ils rencontrèrent à maintes reprises de nouveaux fugitifs qui comprirent que l'on avait organisé une sorte de contre-attaque. Là-bas, les détonations s'étaient tues. Sans doute ne restait-il plus personne sur qui tirer dans le village.

La horde n'était plus qu'à quatre ou cinq cents mètres des maisons incendiées quand une rafale de quarante à cinquante coups de feu éclata. La salve ne dura pas plus de dix secondes. Des cris assourdissants l'accompagnaient, dont certains étaient des cris d'alerte. On tirailla encore, puis des cavaliers surgirent. Ce n'était pas une attaque : c'était une déroute. Ceux qui avaient livré l'assaut au village avaient été attaqués par derrière. Tous les hommes de Morrison qui possédaient un fusil ou une arbalète tirèrent aussitôt. Un cheval tomba, un autre perdit son cavalier. Se rappelant le nombre de projectiles nécessaires pour toucher un adversaire en Corée, Morrison estima que ce n'était pas un si mauvais résultat. Se dressant sur ses étriers, qui étaient un peu trop courts pour lui, il fit un moulinet avec son épée et cria : « Chargez ! » Tous ceux qui étaient montés lancèrent leurs chevaux au galop et l'infanterie haches, faux, fourches se précipita au pas de course derrière la cavalerie.

Un homme à cheval qui venait de la direction opposée brandit son épée, visant le crâne nu de Morrison. Le policier esquiva et frappa d'estoc. Sa lame arracha une étincelle à une cuirasse. Mais avant qu'aucun des deux hommes ne se fût remis en garde, le cheval de son adversaire avait entraîné son cavalier plus loin, vers la masse des piques et des fourches brandies. Puis Morrison se trouva aux prises avec un autre cavalier qui ne se servait que du tranchant de son arme, et il se demanda si aucun de ces imbéciles avait jamais entendu dire qu'une épée avait une pointe. À présent, c'était une mêlée générale sur la route, les combattants échangeant coups de lame et coups de feu à la lueur des incendies.

Il eut raison de son adversaire du moment en visant sous l'aisselle le souvenir de son vieux professeur d'histoire disant que c'était toujours là le défaut de la cuirasse lui était revenu en mémoire et son épée faillit lui être arrachée avant qu'il n'eût eu le temps de la dégager. C'est alors qu'un nouveau cavalier chargea. Celui-là ne portait pas d'armure mais une cape et un chapeau à large bord. Il braquait sur le policier un pistolet presque aussi long que le bras. Morrison fit un écart pour frapper de taille et lança son cheval en avant. Mais il comprit que sa manœuvre était vouée à l'échec.

Eh bien voilà ; mon vieux Calvin ! La chance t'abandonne.

Un éclair jaillit du bassinet, une langue de flamme fusa du canon du pistolet et quelque chose frappa Morrison en pleine poitrine. Il demeura conscient assez longtemps pour dégager ses pieds des étriers. Juste avant de s'évanouir, il réalisa que le cavalier qui avait tiré était une femme.