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New York — Los Angeles — Miami — San Francisco, USA — Printemps — Été 1986

281 cobayes pour une poignée de gélules amères

Le docteur Paul Volberding était l’un des douze praticiens désignés par le laboratoire pharmaceutique Wellcome pour conduire l’essai clinique en double aveugle de l’AZT. Depuis le jour où il avait découvert chez un prostitué homosexuel les lésions d’un des premiers sarcomes de Kaposi de la côte Ouest, Paul Volberding n’avait jamais cessé de soigner des victimes du sida. Sa consultation au cinquième étage du vieil hôpital général de San Francisco était l’un des centres de traitement les plus actifs de la capitale gay de l’Amérique.

Ce printemps 1986, il comptait parmi ses malades le compagnon d’un marchand de journaux mort du sida quatre ans auparavant. À l’époque, il s’était battu comme un lion pour sauver l’infortuné commerçant. Faute de médicaments spécifiques, il avait perdu la bataille. Paul Volberding espérait aujourd’hui prendre sa revanche avec le compagnon du disparu. Le fait que son patient souffrait d’une pneumocystose diagnostiquée depuis moins de quatre-vingt-dix jours le qualifiait pour participer à cet essai à grande échelle de l’AZT. Avant de lui annoncer la bonne nouvelle, le médecin devait toutefois procéder aux examens imposés par les organisateurs. L’un d’eux, un test de sensibilité cutanée, provoqua l’apparition de nodules dont le diamètre excédait de deux millimètres les critères de sélection. La différence était si minime que Paul Volberding pensa d’abord ne pas en tenir compte. Son premier devoir de médecin n’était-il pas de porter assistance par tous les moyens à une personne en danger de mort ? D’un autre côté, avait-il le droit de tromper, même de façon infime, ceux qui lui faisaient confiance dans l’intérêt supérieur de la science ? Ses liens d’amitié avec ce patient ajoutaient à l’insupportable dilemme. « Comment expliquer à quelqu’un qui vous est cher et qui attend de vous un miracle que vous devez le priver d’une possibilité de survivre à cause d’un pareil détail ? » Après deux jours et deux nuits d’un débat dramatique, Paul Volberding renonça, la mort dans l’âme, à faire bénéficier son ami de la seule chance d’être enfin soigné. « Mon honneur de serviteur de la science m’imposait de respecter à la lettre les règles du jeu. »

* * *

Ce fut la ruée. Le nombre de malades répondant aux critères d’éligibilité excéda partout le quota attribué à chacun des douze centres. Des incidents parfois violents éclatèrent. À l’hôpital de l’université de Californie de Los Angeles, des patients évincés menacèrent le docteur Michael Gottlieb aux cris de « Génocide ! Nous voulons tous de l’AZT ! » Comme il fallait s’y attendre, la sélection provoqua de pathétiques cas de conscience. Pourquoi choisir ce candidat plutôt que cet autre ? Le docteur Oscar Larry Laskin du Médical Center de l’université Cornell de New York et plusieurs de ses confrères résolurent de surmonter « cette difficulté émotionnelle » en adoptant la vieille pratique commerciale du « premier venu, premier servi ». Ailleurs, le destin favorisa ceux qui se trouvaient là juste au bon moment. Paul Volberding décida quant à lui de confier au hasard le soin de désigner son contingent de malades. Il chargea son assistante Roby Wong « de tirer leurs noms du fond d’un chapeau ».

La grande majorité des deux cent quatre-vingt-un sujets finalement admis – cent quarante-quatre recevaient de l’AZT et cent trente-sept du placebo – affronta l’expérience d’une manière positive. Tous avaient lu et dûment signé le document de cinq pages qui relatait sans ménagement les dangers qu’ils acceptaient d’encourir. « L’un des effets secondaires de l’AZT est de provoquer la chute du nombre des globules rouges de façon assez conséquente pour nécessiter plusieurs transfusions », déclarait le texte avant d’énumérer d’autres effets possibles, comme « des migraines, une légère confusion mentale, un état d’anxiété, des nausées, des éruptions cutanées douloureuses, ainsi qu’une éventuelle diminution du nombre des globules blancs pouvant prédisposer à diverses infections ».

Ces mises en garde ne rebutèrent presque personne. « Le désespoir dû à l’absence de traitement était tel que la plupart des gens auraient absorbé du cyanure si on leur avait dit que cela pouvait supprimer les méfaits de leur virus », expliquera un médecin. Les malades se sentirent avant tout rassurés de savoir que leur état de santé allait être étroitement surveillé. Ils avaient en outre été informés qu’en cas de succès de l’AZT, ils seraient les premiers à en recevoir de façon permanente. Cet avantage était vital puisque ce remède ne prétendait pas guérir du sida, mais seulement stopper la prolifération du virus. Selon Roby Wong, l’assistante du docteur Volberding, « nombre d’entre eux se sentaient également fiers de participer à une aventure scientifique susceptible de faire progresser la recherche médicale ».

Malgré tout, l’Opération 53 ne démarra pas toujours en fanfare. Certains patients souffrirent d’être traités comme des cobayes. « En nous lançant cette bouée de sauvetage, ils nous tenaient à leur merci », dira l’un d’eux à propos des organisateurs. « Ils vous distribuaient une ration de gélules pour une semaine et vous ordonnaient d’en prendre deux toutes les quatre heures, y compris la nuit », se plaindra un autre. L’interdiction absolue de manger quoi que ce soit pendant l’heure précédant et celle suivant la prise du médicament était « particulièrement éprouvante du fait que le sida rend votre appétit très capricieux », expliquera un autre. Le véritable supplice était pour tous d’endurer ces tourments en se disant que « ce n’était peut-être qu’un peu de poudre de perlimpinpin que nous ingurgitions ».

Nombre de malades raconteront que, dans les premières semaines, leur hantise était de se voir brutalement rejetés de l’expérience. « Personne ne savait au juste si certains symptômes dus à l’évolution de notre sida ne risquaient pas de nous disqualifier », confiera l’un d’eux. « Un jour, j’ai eu la trouille de ma vie après avoir dit au médecin contrôleur que j’avais pris un comprimé d’aspirine, dira un autre. J’ai cru qu’il allait m’arracher la langue. J’ai compris la leçon et je n’ai plus jamais mentionné les médicaments que je continuais à prendre pour soulager mes petites misères. Je ne révélais, plus les troubles dont je souffrais. C’était une question de vie ou de mort. » Des sujets se plaignirent de l’ignorance dans laquelle les médecins les tenaient sur l’évolution de leur état. « On me prenait du sang à tout bout de champ, mais personne ne voulait me dire si j’allais mieux ou non », protestera un architecte de Los Angeles. D’autres tentèrent d’échapper à ce black-out sur l’information en se faisant faire des analyses dans des laboratoires privés « pour connaître la vérité ». D’autres s’inquiétèrent des délais qu’il faudrait pour dépouiller les résultats alors que le temps était, ainsi que le rappellera un acteur malade de Broadway, « un facteur primordial dans cette maudite maladie ».

Ces récriminations ne furent pas les seules notes discordantes qui marquèrent les débuts de l’Opération 53. Nombre de médecins ne tardèrent pas à critiquer sévèrement certains aspects du protocole qui posaient à leurs yeux un sérieux problème moral dans le contexte de cette tragique épidémie. Sur les vingt-deux mille cas de sida identifiés aux États-Unis depuis 1981, plus de la moitié s’étaient déjà soldés par des décès. La durée moyenne de vie à partir du diagnostic dépassait rarement deux ans. Ceux que frappaient des maladies opportunistes comme la pneumocystose avaient peu de chances de survivre plus de six mois. Des chercheurs de plus en plus nombreux étaient même convaincus qu’avant l’apparition des premiers symptômes le virus avait déjà causé d’irréversibles dégâts au cerveau. Pour Barbara Starrett, un médecin new-yorkais qui s’était vouée à soulager les détresses d’une clientèle largement composée de sidéens, « il est franchement inhumain d’imposer à des malades à qui l’on ne donne qu’un peu de lactose de ne prendre aucun remède pour prévenir ou soigner les infections secondaires résultant de leur sida ». De tels arguments ne pouvaient être pris à la légère.

* * *

AZT ou placebo ? La règle du secret entraîna chez certains malades une névrose obsessionnelle. Les uns se réjouissaient à la moindre nausée, au plus anodin mal de tête, persuadés qu’ils absorbaient le vrai médicament. D’autres cherchaient à doubler leurs chances en partageant avec un autre patient leurs deux rations de gélules. Pour couper court à son angoisse, un malade de Miami utilisa une ruse que les chercheurs de Wellcome n’avaient pas prévue. Il trancha l’enveloppe de gélatine d’une gélule pour goûter la poudre. La saveur sucrée de la substance lui fît froid dans le dos : il venait de comprendre qu’il recevait des « sugar pills », de vulgaires pilules au sucre. Un autre patient découvrit que son produit avait au contraire un goût très amer, preuve qu’il s’agissait d’AZT. À Miami, où la communauté gay entretenait un réseau d’informations parallèle très efficace, l’indice de l’amertume du médicament se répandit comme un feu de brousse. « Les malades venaient comme d’habitude chercher leur ration de gélules mais, à peine rentrés chez eux, ils en ouvraient une pour en goûter le contenu, racontera un médecin. S’il était amer, ils poursuivaient le traitement. Dans le cas inverse, ils jetaient le flacon à la poubelle et couraient prendre un avion pour tenter leur chance ailleurs en essayant de se faire admettre dans un autre centre. »

Le docteur David Barry était atterré. « Au cours des cent soixante essais cliniques en double aveugle que Wellcome avait déjà réalisés, personne n’avait jamais ouvert une seule de nos gélules », dira-t-il. Il demanda à ses chimistes de rendre le placebo aussi amer que l’AZT. Il dépêcha ensuite ses contrôleurs dans les douze centres afin d’y substituer de nouveaux flacons codés aux anciens. L’infortuné médecin n’était pas encore au bout de ses peines. Dans leur frustration de ne plus pouvoir identifier le produit qu’ils recevaient, plusieurs malades de San Francisco et de Miami en firent analyser la composition par des laboratoires spécialisés. Il fallut plusieurs jours pour que les techniciens de Wellcome trouvent une parade à ce nouveau stratagème. Ils ajoutèrent à l’AZT et au placebo une certaine molécule qui empêchait de faire la distinction entre les deux.

Des praticiens chargés de l’essai clinique tentèrent eux aussi de percer le secret par une observation attentive de leurs malades. Comme ils n’avaient pas le droit de consulter les résultats de leurs analyses de contrôle, ils essayèrent de deviner à l’évolution de leur état général quels étaient ceux qui bénéficiaient de l’AZT. Des signes favorables tels qu’une reprise de poids s’avéraient parfois trompeurs car ils résultaient en fait de l’action des antibiotiques administrés aux sujets dès l’apparition de leur pneumocystose. « Ces rémissions au début d’un traitement sont courantes, expliquera Paul Volberding. On les appelle “The honeymoon — La lune de miel.” Elles peuvent durer sept ou huit mois, jusqu’à l’inévitable rechute, bien souvent fatale. L’amélioration de l’état d’un certain nombre de nos patients ne devait pas être automatiquement attribuée à l’AZT. »

Dès le deuxième mois, il fut clair dans chaque centre que les sujets se divisaient en deux catégories bien distinctes : ceux qui allaient mieux au point de pouvoir reprendre une vie presque normale, et ceux dont l’état ne cessait d’empirer. La différenciation était si flagrante que plusieurs médecins prièrent les responsables de Wellcome de lever le secret et de permettre l’attribution de l’AZT à ceux qui avaient reçu le placebo. L’une des principales autorités américaines en matière de traitement anti-sida, le docteur Margaret Fischl, responsable du centre de Miami, fournit à David Barry des observations qui ne laissaient aucun doute : l’AZT était actif. « C’était un déchirant dilemme, dira David Barry, mais mon devoir était de veiller à ce que l’expérimentation se poursuive jusqu’à son terme. »

* * *

Deux événements vinrent précipiter le cours des choses. Le 15 mars 1986, la célèbre revue médicale britannique Lancet publia un article que la grande presse reprit aussitôt le docteur Sam Broder y rendait compte des résultats encourageants enregistrés lors du premier essai de l’AZT sur l’homme réalisé dans son hôpital de Bethesda à l’automne précédent. Venant de pareille autorité, la nouvelle provoqua une immense vague d’espoir. Des malades, des médecins, des journaux, des associations, de nombreuses personnalités réclamèrent à leur tour que le médicament soit immédiatement distribué à tous les sidéens.

C’est alors que le décès des sujets identifiés sous les numéros 102, 412, 452 et 808 survenus respectivement les 1er mai, 16 mai, 24 juin et 26 juin amena les inspecteurs de la Food and Drug Administration et les responsables de Wellcome à envisager l’arrêt prématuré de l’Opération 53. Pas plus que les médecins des centres d’expérimentation, personne au Laboratoire pharmaceutique ne savait quelle substance avaient reçue les malades décédés. Il avait été prévu que cette information ne serait divulguée qu’à la fin de l’essai clinique, c’est-à-dire au bout des six mois fixés. C’était la règle du jeu. Du moins en théorie, car l’usage voulait que ce type particulier d’expérimentation soit supervisé par un groupe d’experts indépendants réunis au sein d’un comité d’éthique et de surveillance appelé Data Safety and Monitoring Board. Ses membres avaient pour mission d’examiner tous les deux mois les comptes rendus fournis par les douze centres afin de déclarer si, du point de vue de la recherche scientifique et de la morale médicale, il était opportun de poursuivre l’opération. Ils étaient les seuls à savoir quel produit recevait chaque patient.

Le 1er août, la mort d’un sixième sujet, emporté par une pneumonie foudroyante, marqua le début d’une véritable hécatombe. Six décès allaient suivre au cours du même mois. Inquiet, David Barry téléphona au président du comité d’éthique pour lui demander s’il restait conforme à la morale de continuer l’expérimentation. La réponse qu’il reçut ne manqua pas de le surprendre. Le comité voulait attendre l’examen des prochains résultats.

Les dix mille Américains victimes de l’épidémie n’étaient pas de cet avis. Une croisade pour l’arrêt de l’Opération 53 et la distribution immédiate de l’AZT à tous les malades battait déjà son plein dans les médias. Elle avait même sa passionnaria en la personne d’une femme de cœur, docteur en biologie, chef de laboratoire à l’hôpital Saint-Luc-Roosevelt de New York et, par ailleurs, épouse de l’un des plus célèbres producteurs de cinéma de Hollywood. Spécialiste éminente de l’interféron, Mathilde Krim s’était enflammée pour la cause du sida. Indignée du manque d’empressement des autorités fédérales à débloquer des crédits pour lutter contre le fléau, elle s’était associée l’année précédente avec le docteur Michael Gottlieb de Los Angeles pour créer l’American Foundation for Aids Research. Cette fondation privée devait, en cette seule année 1986, distribuer un million six cent mille dollars de bourses de recherche et d’aides aux scientifiques travaillant sur le sida.

C’était avant tout pour la défense des malades que Mathilde Krim menait cet été-là son implacable combat. « L’essai clinique en double aveugle de l’AZT est une insulte à la morale », n’hésita-t-elle pas à déclarer publiquement au cours d’une grande manifestation tenue à New York. Elle dénonçait pêle-mêle le trop petit nombre des sujets sélectionnés, les restrictions des critères d’éligibilité, l’usage d’un placebo, les six mois de privation de tout autre traitement, ce qui « donnait tout le temps de mourir à ceux qui ne recevaient pas le médicament ». Elle considérait que l’AZT devait être au moins donné « for compassionate use – pour des raisons charitables » à tous les patients auxquels il ne restait que peu de temps à vivre. « Si les laboratoires Wellcome ne sont pas en mesure ou ne veulent pas fabriquer suffisamment d’AZT, il faut que le gouvernement fédéral signe des contrats avec d’autres laboratoires et distribue gratuitement le médicament ! » déclarait-elle en toutes occasions. Et qu’on ne vienne pas lui parler d’une pénurie de sperme de hareng ! « Avec ses bateaux de guerre aux quatre coins du monde, le gouvernement américain a les moyens de faire pêcher tous les harengs de toutes les mers du globe. » À ceux qui lui objectaient la forte toxicité de l’AZT, elle rétorquait : « Un homme qui n’a plus que six mois à vivre a bien le droit de prendre un risque et de s’offrir une dernière chance d’espérer. »

Mathilde Krim mena sa croisade sur tous les fronts à la fois. Elle parvint même à aller défendre sa cause à Washington devant le Congrès des États-Unis. Puissamment orchestrée par les associations gay, soutenue par de nombreuses personnalités politiques et scientifiques de tous bords, encouragée par les médias, la campagne pour l’arrêt de l’essai clinique et la distribution générale de l’AZT finit par émouvoir certains élus du peuple américain. Le député démocrate de New York Ted Weiss convoqua les principaux protagonistes du débat devant le comité pour les Ressources humaines, qu’il présidait.

« N’avons-nous pas le devoir d’offrir à ceux qui sont en train de mourir la possibilité de se battre jusqu’à la fin ? » s’empressa de demander Mathilde Krim. La présence à ses côtés de deux supporters de choc donnait une réalité poignante à sa question. L’un d’eux, d’une extrême maigreur, le teint verdâtre et le visage marqué de tumeurs de Kaposi, fit un témoignage qui bouleversa les membres du comité et rendit quelque peu incongrue la discussion qui s’ensuivit entre experts sur les avantages et les inconvénients des essais cliniques comparatifs en double aveugle. « Ce que j’aimerais entendre, moi, de la bouche de mon médecin, c’est que plusieurs remèdes sont en cours d’expérimentation et qu’au moins un d’entre eux va sans doute m’aider, déclara-t-il. Chaque fois que je le vois, il doit au contraire m’avouer qu’il n’existe encore aucun médicament disponible et qu’aucune expérimentation n’est prévue dans la région où j’habite. Je regrette de devoir décharger sur lui ma colère alors qu’il fait tout ce qu’il peut pour essayer de me maintenir en vie jusqu’au jour où l’on trouvera quelque chose qui puisse me guérir. »

* * *

Les audiences de Washington provoquèrent une émotion considérable, mais c’est une froide statistique qui emporta la décision. Au début de septembre, le vingtième décès fut enregistré. Les experts du comité d’éthique et de surveillance n’avaient qu’un regard à jeter sur leurs listes pour savoir à quel groupe appartenaient les morts. Sur les vingt victimes, dix-neuf avaient reçu le placebo, une seule l’AZT. Qui aurait osé s’obstiner dans ces conditions ? La décision du comité fut rendue publique dans l’après-midi du 11 septembre 1986 : l’essai clinique était stoppé. Tous les malades allaient enfin pouvoir bénéficier du premier médicament anti-sida.

Tandis qu’une nuée de cameramen, de photographes, de journalistes se précipitaient autour de David Barry et de ses collaborateurs, un homme quitta discrètement la salle de l’Institut national des maladies infectieuses où allait se tenir la conférence de presse annonçant la prochaine commercialisation de l’AZT. Le docteur Paul Volberding s’enferma dans une cabine téléphonique et composa un numéro à San Francisco. Il voulait apprendre lui-même la nouvelle à son ami marchand de journaux. Plus tard, en évoquant ces moments d’intense optimisme, il dira : « Pour la première fois, nous allions pouvoir faire autre chose que de regarder mourir nos malades. »

Plus grands que l'amour
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