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Sous une statue massive de Tassaa Bareesh, Shigar referma la porte extérieure derrière lui en se servant de la Force pour assister le système hydraulique qu’il avait endommagé en entrant. Il connaissait ce genre de pièce : porte intérieure ne s’ouvrirait que si l’extérieure était clos Il traversa l’espace circulaire du sas de sécurité en nota au passage le léger tintement du lustre au-dessus de sa têt L’air sentait la fumée, ce qui était étrange. Les mystérieuses explosions s’étaient produites loin d’ici, et il supposait climatisation de la chambre forte totalement indépendant Tous ses sens étaient en alerte. Se déplaçant avec lente et sans le moindre bruit, il s’approcha de la porte intérieur Elle n’était pas verrouillée.

Il y avait une chose qu’il pouvait dire des Hutts : quai il s’agissait de protéger leurs trésors, ils ne lésinaient p| La porte était une merveille de mécanique. Peut-être pouvait-elle pas résister à un Jedi et son sabre laser, m| elle aurait occupé une horde de cambrioleurs pendant mois, et elle pouvait aisément supporter une mini-explosi nucléaire.

Elle ne s’ouvrirait certainement pas. Shigar désactiva son sabre laser et resta immobile u minute entière.

Sa respiration légère et le rythme régulier de son ca étaient les seuls bruits qu’il percevait. S’il y avait quelqu’ de l’autre côté de la porte, il restait aussi discret que lui.

Tendant la main, il tourna la poignée. L’ensemble était si bien équilibré qu’il pivota en douceur, révélant l’intérieur de l’antichambre qu’il avait cherchée. Les quatre chambres fortes correspondaient parfaitement à la description que le sergent Potannin en avait faite. Aucune n’avait été dérangée. Dans l’une d’elle se trouvait ces débris énigmatiques qui intéressaient tant un grand nombre de gens.

Au centre de la pièce, un trou noir ouvert par une source de chaleur inconnue se détachait sur le reste du sol à la blancheur immaculée. C’était de là que provenait la fumée. Il s’en approcha prudemment et plongea son regard à l’intérieur. Quelqu’un avait percé cet accès depuis l’espace situé en dessous, très probablement dans le but de voler le contenu de la chambre forte. Mais comment cette personne avait-elle réussi à ne déclencher aucune des alarmes ? Et où était-elle à présent ?

Il regarda autour de lui. L’antichambre était déserte. Nulle part où se cacher. Aucune des chambres fortes ne semblait avoir été crochetée. Les quatre portes étaient bien closes. Il n’y avait pas d’autre issue que par ce trou, ou…

Un frisson lui parcourut la nuque. Il se retourna face à la porte qu’il venait de franchir, et la certitude l’envahit. Activant son sabre laser, il repassa dans le sas.

— Tu ne ressembles pas à un Jedi, mais tu en as bien l’odeur.

Dans un tintement décuplé, une fille mince sauta du lustre où elle s’était accrochée. Elle était vêtue de noir et ses cheveux ondulaient en tresses rousses pareilles à des tentacules vivantes.

— Tu empestes la répression. Voyons ce que nous pouvons faire pour changer ça !

Elle fit jaillir la lame écarlate de son sabre laser.

Shigar ne répondit pas à son rictus agressif. Il veillait à conserver un rythme cardiaque paisible. Il leva son arme et prit une posture d’attente.

Elle se jeta sur lui dans une tempête de coups, et ses pieds dansaient sur le sol tandis que sa lame fendait comme les pales d’une hélice. Leurs armes se rencontrèrent dans un claquement électrique furieux. Il s’adapt à chacun de ses mouvements, mais l’exercice l’éprouv rudement. Chaque blocage l’ébranlait comme un coup masse. Son adversaire était menue, mais très forte, et regard débordant de haine. Le Côté Obscur s’écoulait elle par vagues puissantes.

Elle le repoussa jusqu’à la porte intérieure de la pièce d’une poussée télékinétique, la fit claquer derrière lui.

— Nulle part où fuir, Jedi, railla-t-elle. Pourquoi ne cesser de jouer la défensive et me montrer de quoi tu capable ? Je vais te tuer, de toute façon, alors autant que profites un peu…

Shigar ignora la provocation. Il savait que certains utilisaient autant les attaques verbales que physiques de décourager leur adversaire, mais il ne tomberait dans ce piège. Pas plus qu’il ne laisserait la peur ou la col lui dicter sa manière de combattre. Son Maître l’avait bien formé. Il savait comment combattre un Sith – et c’était la même manière qu’il combattrait toute autre personne, clé consistait à commettre moins d’erreurs que l’ennemi et de saisir chaque occasion qui se présentait. L’élément surprise pouvait faire la différence entre un affrontement traînant en longueur et une victoire rapide et décisive.

Avec un sourire calme, il fit face à la fille et leva sa main gauche.

Ax entendit le bruit de verre derrière elle et plongea juste à temps. Des centaines de petits éclats se précipitèrent vers elle, arrachés au lustre par la puissance mentale du Jedi projetés à l’endroit exact où elle s’était tenue. Une seconde vague la suivit quand elle roula au sol et se redressa vivement d’une poussée des deux mains. Immédiatement position, elle s’enveloppa d’un champ télékinétique qui intercepta les morceaux de verre. Seuls quelques-uns eurent le temps de traverser ce bouclier invisible, l’un l’entaillant au bras, un autre au-dessus de l’œil gauche. Elle savoura la vivacité de la douleur.

Le grand Jedi mince s’élança vers elle, sa lame verte pointée à mi-hauteur. Elle dévia l’attaque pour aussitôt se rendre compte que ce n’était qu’une feinte. Il lui décocha un coup de pied dans le genou droit et abattit sa lame vers la tête de la Sith. Avec un grognement, elle bloqua l’attaque avec son tibia et évita la décapitation de justesse. Leurs sabres laser se heurtèrent à quelques centimètres seulement de son visage.

Ils restèrent ainsi un instant, lui pressant sa lame vers elle, tandis qu’elle était obligée de fléchir la jambe arrière dans une position malaisée pour utiliser son poids contre lui. Il était physiquement plus fort qu’elle, et il n’en profitait pas autant qu’il l’aurait pu. Un effort de plus et sa lame n’aurait pas fait grésiller que l’air.

Il était plus puissant, mais elle était plus rusée. Enrouler sa cape sur le visage et la gorge de Shigar exigea d’Ax à peine plus d’énergie télékinétique qu’il ne lui fallut d’effort pour y penser, et le stratagème eut l’effet espéré. Surpris, Shigar recula vivement en agrippant l’étoffe qui l’aveuglait.

Elle battit en retraite juste ce qu’il fallait pour retrouver son équilibre, puis elle passa à l’offensive.

Même sans l’usage de ses yeux, il pouvait la contrer.

II anticipa ses attaques et les bloqua tout en luttant de sa main libre pour arracher la cape. Quand il y parvint enfin, il reprit son arme à deux mains, et elle sut que la partie commençait réellement.

Ils reculèrent et avancèrent à tour de rôle dans la pièce, selon leurs assauts. Ils frappaient, paraient, bondissaient et couraient en utilisant les murs et même le plafond comme points d’appui pour lancer leurs attaques. Le verre crissait sous leurs pieds et tourbillonnait autour d’eux en serpentins visant à distraire ou aveugler l’autre. Il était doué, elle le reconnaissait bien à contrecœur, mais elle aussi, et elle luttait en recourant à tout son art. Sa mission ne prendrait pas fin ici, écourtée par le sabre laser d’un Jedi. Si DariÉ Chratis devait se présenter devant le Conseil Noir pou« admettre qu’il avait échoué, elle voulait assister en pefli sonne à cette scène. 9

La conclusion vint de façon très abrupte, et pour tous le » deux. Mentalement, elle avait mis en sourdine le son des alarmes et le tumulte consécutifs à son sabotage, mais ell(l restait aux aguets pour tout ce qui pouvait survenir dans son environnement immédiat, au cas où son adversair® tenterait une nouvelle manœuvre. Quand un son s’éleva da l’autre côté de la porte intérieure du sas, elle crut d’abor » que c’était une autre ruse du Jedi destinée à la distraire. Elli avait scellé le tunnel en ferrociment derrière elle, personm ne pouvait donc monter par là, et il n’existait pas d’autn accès à la chambre forte.

Le bruit retentit de nouveau – un choc métallique assourdi – et cette fois elle vit le Jedi y réagir. Il était déconcentré, lui aussi. Son regard se braqua un instant sur la porte intérieure.

C’est alors qu’elle frappa.

Son aptitude à produire les éclairs Sith n’était pas encore pleinement développée, et elle n’osait pas espérer qu’un dei siens pourrait submerger quelqu’un ayant une formation de Jedi. Mais elle y recourut quand même et lança la décharge de toutes ses forces. Il y réagit mal, comme s’il n’était pal accoutumé à ce genre d’assaut. Elle comprit seulemen alors qu’il n’était qu’un simple apprenti, tout comme elle. E comme elle, c’était peut-être la première fois qu’il affrontai seul un ennemi. Mais lui ne survivrait pas pour apprendre de cette expérience.

Il recula en titubant, ses chairs torturées et fumantes Elle maintint la vague brûlante aussi longtemps qu’elle put puis enchaîna avec deux coups rapides au ventre e à la gorge. Il les para difficilement en tenant son arme d’une seule main, l’autre devant ses yeux comme s’il était aveuglé. Ravie de cette faiblesse, Ax redoubla ses attaques et força Shigar à battre en retraite jusqu’à ce qu’il heurte le mur. Il glissa lentement vers le sol, sa lame levée pour tenter sans grand espoir de bloquer le coup fatal.

Son comlink crachota.

— Shigar, attention. Stryver arrive. Il veut le calculateur de navigation !

Le triomphe se transforma en une haine dévorante. Dao Stryver, ici !

C’était à son tour d’être prise au dépourvu.

D’un coup précis, le Jedi fit sauter le sabre laser de la main d’Ax. L’arme glissa sur le sol en tournoyant, et sa lame s’éteignit automatiquement. La jeune Sith battit en retraite tandis qu’il se relevait, les yeux injectés de sang et pleins de détermination. Elle ne vit ni haine ni fureur dans son regard. Elle n’aurait même pas la satisfaction de cette petite victoire.

Elle recula rapidement et usa de la Force pour récupérer la poignée de son sabre laser, même si elle savait qu’il était déjà trop tard. Le Jedi la suivait, la repoussant vers la porte extérieure.

Quand celle-ci explosa dans son dos, Ax n’eut pas besoin de tourner la tête pour savoir qui était là. Elle sentit sa présence aussi précisément que s’il avait appuyé la pointe d’une dague dans son dos.

Dao Stryver.

Prise au piège entre un apprenti Jedi et un Mandalorien qui l’avait déjà vaincue une fois, tout ce qu’elle pouvait luire était activer son arme et espérer un miracle.