8

À l’arrière du palais, où une falaise lourdement fortifiée formait un bouclier naturel contre les tireurs embusqués et les attaques par missile, se trouvait un spatioport privé assez grand pour accueillir une douzaine de transports suborbitaux. Six des emplacements étaient occupés lorsque l’émissaire de l’Empire approcha pour se poser. Aucun n’était enregistré au nom de la République. L’un des engins semblait être un corsaire, avec sa coque bulbeuse et cabossée noircie sur un flanc, comme par une puissante explosion.

— Bien, dit Dark Chratis quand Ax lui communiqua ces éléments. Nous avons une longueur d’avance sur la République, au moins. Des signes de Stryver ?

— Aucun pour l’instant, Maître.

— Continue de guetter sa présence, mais souviens-toi d’où est ta place. Ton désir de vengeance passe après les ordres du Conseil Noir. Exécute-les d’abord, et ensuite tu pourras agir à ta guise. Il faut que nous sachions ce que le Cinzia transportait.

— Oui, Maître.

Elle faisait tout pour paraître obéissante, mais en son for intérieur elle se jurait de profiter de toutes les occasions qui se présenteraient, que Dark Chratis approuve ou non cette attitude.

La navette se posa avec un choc très amorti. Ax aurait préféré de beaucoup venir seule, dans son propre Interceptor, mais son nouveau rôle l’obligeait à accepter certains compromis. Elle déboucla le harnais de sécurité de son siège et alla à la rencontre de l’émissaire : Ia Nirvin, un homme austère et capable, qui ne comprenait que trop bien à quel point son rôle dans les événements à venir serait purement cérémoniel. Ses références étaient réelles, et la ligne de crédit à laquelle il avait accès provenait directement des caisses impériales. Mais il avait reçu l’ordre formel de ne conclure aucun marché, sauf si Eldon Ax échouait dans sa mission.

— Par ici, émissaire, dit-elle en lui indiquant la rampe de sortie arrière.

Un comité d’accueil s’était déjà rassemblé à l’extérieur. Nirvin rajusta son uniforme, attendit que son escorte se soit positionnée autour de lui puis sortit de la navette.

Ax descendit la rampe la dernière, d’un pas assuré. Les membres de la sécurité qui entouraient le comité d’accueil la remarquèrent instantanément. Elle était entièrement vêtue de noir, comme il convenait à une émissaire des Sith, et la poignée de son sabre laser pendait à sa hanche, visible de tous. L’hésitation des sbires de la sécurité lui fit plaisir. L’émissaire Nirvin représentait toute l’autorité de la bureaucratie impériale, mais qui détenait le véritable pouvoir ? Était-elle une garde du corps ou celle qui tirait les ficelles de cette marionnette en uniforme ?

Un Houk massif s’avança vers elle.

— Votre arme, s’il vous plaît.

Ax décrocha son sabre laser, activa la lame et, sans un mot, décapita le colosse.

Quatre de ses congénères s’approchèrent aussitôt.

— Il n’est nul besoin d’une hostilité aussi dénuée de fondement, déclara l’émissaire Nirvin en se plaçant sans crainte entre elle et les gardes. Elle vient en paix, en tant que conseillère personnelle pour les questions ésotériques. Restons-en là, ou je crains que nous ne repartions sur-le-champ.

Ces paroles s’adressaient au comité d’accueil et non à elle, ce dont Ax se réjouit. Peu lui importait le nombre de Houks qu’elle devrait tuer pour faire comprendre aux serviteurs des Hutts qu’elle ne se séparait de son arme en aucune circonstance.

Le comité se consulta dans un échange de murmures hâtifs, puis signifia son acceptation de la situation d’un hochement de tête de son chef. Ax attendit toutefois que les Houks aient reculé pour éteindre son sabre laser et abandonner sa posture défensive.

— C’est un plaisir de faire affaire avec vous, messieurs, dit-elle.

Et elle suivit l’émissaire et son escorte à l’intérieur du palais.

 

— Tassaa Bareesh présente à ses distingués invités ses salutations les plus cordiales et elle leur souhaite un séjour profitable dans son humble demeure.

Humble, tu parles ! songea Ax en contemplant la décoration criarde de la salle du trône. Ce qui n’avait pas été doré était incrusté de pierres précieuses ou drapé dans la soie. Pas moins de cent fonctionnaires de la cour s’étaient rassemblés pour saluer le modeste contingent impérial, et elle ne doutait pas une seconde que la présence de cette foule avait pour seul but d’impressionner.

Le droïde traducteur, un « tête en pointe » A-1DO, faisait de son mieux pour suivre le discours grondant de sa maîtresse.

— Tassaa Bareesh invite ses distingués invités à profiter au mieux des équipements du palais avant d’en venir au programme officiel. Nous avons un large éventail de bains, restaurants, pistes de danse, arènes de combat…

— Nous préférerions poursuivre, interrompit l’émissaire Nirvin d’une voix retenue mais ferme. Avec toute l’expression de nos remerciements et de notre gratitude, cela va sans dire.

Au lieu de paraître offensée, Tassaa Bareesh arbora un sourire lascif. La matriarche hutt était énorme, et son corps de limace géante écrasait le trône, tandis qu’une main aux doigts trop courts reposait sur son ventre boursouflé. Les joyaux de ses nombreux bracelets et bagues brillaient, et une étole en soie enveloppait ses épaules affaissées, mais rien ne pouvait dissimuler l’aspect repoussant de sa peau, aussi verdâtre et huileuse que le dos d’un serpent des marais. Avec un grondement bas, la matriarche se saisit d’un en-cas. La bestiole se tortilla et se contorsionna inutilement avant de tomber dans la gueule caverneuse et d’y mourir écrasée.

— Tassaa Bareesh comprend votre désir urgent de parler affaires, dit le droïde interprète. Aimeriez-vous voir la marchandise ?

— S’il vous plaît.

La matriarche hutt aboya un ordre. De la foule des spectateurs surgit un Twi’lek élancé, aux nombreux bijoux, qui s’inclina poliment.

— Je m’appelle Yeama. Je serai votre guide.

Nirvin le salua.

— Si la marchandise correspond à ce que nous cherchons, nous pourrions faire une offre immédiate.

— Bien sûr, dit Yeama. Mais je crains que nous n’ayons un autre enchérisseur qui devrait arriver d’ici peu. Nous ne pouvons décemment accepter votre offre sans qu’il ait eu la possibilité de voir ce que vous aurez vu.

— Quand doit-il arriver ?

— Aujourd’hui, je crois.

— Il représente la République ?

— Je ne suis pas en mesure de vous révéler son identité.

— Pouvez-vous au moins me dire combien d’autres enchérisseurs potentiels il y a ?

Le sourire de Yeama ne toucha que ses lèvres.

— Par ici, je vous prie.

Nirvin n’était visiblement pas satisfait, mais il fit ce qu’on lui demandait. Le Twi’lek les mena, lui et son escorte, hors de la salle du trône. Ils offraient l’image d’une procession pour le moins singulière, avec Yeama et Nirvin devant, et chaque garde du corps impérial flanqué d’un soldat de Bareesh. Ax fermait la marche. Elle était heureuse de bouger un peu, car si elle supportait ces entrevues diplomatiques, elle ne les appréciait guère.

À son côté allait le Houk le plus imposant qu’elle ait jamais vu. Il avait réglé son pas sur celui de l’apprentie Sith, et conservait une expression totalement indéchiffrable.

Alors qu’elle sortait de la pièce, Ax aperçut un individu très discret qui se tenait volontairement en retrait. C’était un humain de taille moyenne, dont la tenue fonctionnelle avait certainement connu des jours meilleurs. Sa chevelure poivre et sel semblait avoir été extirpée du lit un moment plus tôt. Dans n’importe quelle rue de la galaxie, elle n’aurait pas prêté attention à ce genre de personnage, mais ici, dans le palais de Bareesh, il était le seul individu à ne pas plastronner dans des vêtements luxueux. Juste derrière lui se tenait un droïde de combat à l’allure rudimentaire qui semblait encore plus fatigué que lui.

Il vit le regard d’Ax fixé sur lui, et détourna le sien, comme s’il s’ennuyait ferme.

Ax reporta son attention sur ce qui se passait devant elle et suivit l’émissaire.

 

Yeama les précéda dans un dédale de couloirs, chacun plus richement décoré que le précédent. Si Ax s’était intéressée aux peintures, sculptures, tapisseries – ou simplement à la valeur marchande de ces choses –, elle aurait sans aucun doute été fort impressionnée. En lieu de quoi, tout en mémorisant avec soin leur itinéraire, elle notait tous les détails ayant une valeur tactique : le nombre de gardes à chaque intersection, quelles zones étaient sous la surveillance de caméras, l’emplacement des portes anti-souffle, dissimulées ou non.

La Conclusion fut rapide, et sans surprise pour elle : le palais était en réalité une forteresse. Les Hutts aimaient le luxe, mais plus encore leur vie. Tassaa Bareesh ne s’était pas hissée à la tête d’un cartel hutt simplement en donnant des soirées délirantes. Elle n’avait jamais négligé de surveiller ses arrières.

Il existait pourtant de multiples failles dans son système de sécurité, et Ax eut très vite la conviction qu’elle pourrait atteindre la matriarche, si nécessaire. Par chance pour Tassaa Bareesh, la mission de l’apprentie Sith se limitait à un vol.

Yeama imposa une halte aux deux groupes mêlés dans une grande pièce surmontée d’un dôme d’où pendait un lustre composé de milliers de morceaux de verre curieusement incurvés. Cet endroit n’avait que deux issues : celle qu’ils venaient d’emprunter pour entrer, avec ses deux épais battants blindés actuellement ouverts sous une énorme statue de Tassaa Bareesh en personne, et sa sœur jumelle, formant ainsi un sas atmosphérique de sécurité. Yeama frappa dans ses mains, et les portes derrière eux se refermèrent. Ax gardait la main sur le pommeau de son sabre laser, même si elle savait que Tassaa Bareesh n’était sûrement pas assez stupide pour tendre une embuscade à une délégation impériale. Elle nota cependant avec plaisir que la suite de l’émissaire s’était insensiblement rapprochée de lui.

Un bruit sourd et un claquement métallique émanèrent des portes en face d’eux, puis celles-ci s’ouvrirent, révélant une antichambre agréablement dépourvue de décoration. Les murs, le sol et le plafond en étaient d’un blanc uniforme. Il y avait largement la place pour recevoir tout le monde, ce que chacun constata en entrant à la suite de Yeama. Cet endroit aurait aisément pu accueillir plus de cinquante personnes.

Quatre portes circulaires de chambre forte donnaient sur la pièce. Chacune avait plus de quatre mètres de diamètre et était pourvue d’un petit regard en transparacier qui permettait d’en voir le contenu. Une seule de ces portes n’était pas fermée, et c’est vers elle que Yeama les guida.

— Émissaire Nirvin, voici enfin le trésor qu’on vous a promis. Mais permettez-moi d’abord de vous relater comment il est arrivé entre nos mains.

Nirvin jeta un œil par l’ouverture, fronça les sourcils et se retourna vers le Twi’lek.

— Faites donc, lâcha-t-il sèchement.

Ax était trop éloignée pour apercevoir quoi que ce soit. Elle mourait d’envie d’écarter tous ces lourdauds pour se rendre compte par elle-même, mais elle savait que pour le moment elle devrait se contenter de ce qui se disait.

— Une partie de ce que je vais vous dire est connu en dehors de cette pièce, commença le Twi’lek. Le reste, non. Il y a de cela deux semaines, un de nos affiliés a arrêté un navire, en plein Espace Inconnu.

« Affilié », traduisit Ax, était l’équivalent diplomatique de « pirate ». Et « arrêter » signifiait certainement « arraisonner et investir par la force ».

— C’était une rencontre de routine, mais très vite la situation a pris un tour surprenant.

— Surprenant… et de quelle manière ? demanda Nirvin.

— Voici la conversation qui a eu lieu entre notre affilié et ce vaisseau…

Les échos d’un enregistrement audio emplirent les lieux, agrémentés de la respiration des intervenants, des crachotements et des parasites sonores de la transmission. Deux déclics laissaient supposer que c’était là une copie, mais l’ambiance de l’ensemble paraissait authentique.

— Prépare-toi pour un abordage.

C’était l’affilié, supposa Ax. Le ton disait l’expérience, le pragmatisme, mais aussi une tension sous-jacente qui contredisait la façon dont le Twi’lek avait présenté cette rencontre comme « de routine ».

— Négatif. Nous ne reconnaissons pas votre autorité.

C’était le Cinzia, se dit Ax, et une sensation étrange lui électrisa l’épine dorsale. La voix entendue était masculine et paraissait venir d’une distance incroyable. Avait-il connu sa mère ? Avait-il un lien avec elle ?

Elle s’obligea à se concentrer sur la suite de la conversation.

— Vous êtes un corsaire. Vous travaillez pour la République.

— Ah non, ça, c’est complètement faux.

— Nous sommes en mission diplomatique.

— Mandatés par qui ? Pour aller voir qui ?

Un long silence, troublé seulement par les grésillements des parasites.

— Bon, d’accord. Quel prix pour nous laisser filer ?

— Pas ton jour de chance, mon pote. Mieux vaudrait nous donner libre accès à ces sas, et vite fait. Nous arrivons…

L’enregistrement se terminait sur le bruit d’une explosion qui fit tressaillir l’émissaire.

— Qu’est-ce que c’était ? demanda-t-il.

— Une explosion, dit Yeama. Le vaisseau que notre affilié a approché était équipé d’un propulseur ionique d’un modèle particulier. C’est lui qui a explosé et a entraîné la destruction du navire et de ses occupants.

Et, comme s’il lisait dans les pensées d’Ax, le Twi’lek ajouta :

— Nous pensons que les modules énergétiques ont été délibérément mis en surcharge.

— Ils ont explosé ?

— Oui, émissaire Nirvin. Plutôt que de subir un abordage, les occupants de ce vaisseau ont préféré le détruire, avec tout ce qu’if contenait, eux y compris. Malheureusement pour eux, cette destruction n’a pas été totale. Des fragments significatifs ont subsisté. Ce que vous voyez devant vous, ce sont deux débris retrouvés dans les restes du vaisseau. Le premier est fa cellule mère du système de navigation, qui contient les coordonnées de son origine.

Le deuxième fragment est plus mystérieux. Qu’en pensez-vous ?

L’émissaire regarda à travers la couche épaisse de transparacier une deuxième fois. Et il fit à nouveau la grimace.

— Jamais rien vu de comparable.

— C’est exactement notre avis, approuva Yeama.

Une fois encore, Ax résista à la tentation de repousser tout le monde pour aller se rendre compte par elle-même. Yeama avait croisé les bras.

— Il y a une chose que nous pouvons vous dire, déclara le Twi’lek. Nous avons décelé des traces d’usinage sur l’autre coquille externe, laquelle est faite d’un alliage de deux métaux extrêmement rares, le lutécium et le prométhéum. C’est donc une création, dont les composants sont déjà d’une valeur matérielle considérable. D’un autre côté, il y a aussi un composant biologique, dont nous n’avons pu percer la nature. Sa présence est indubitable, nous savons qu’il est là, mais nous ne pouvons pas examiner la source de ce signal sans pénétrer physiquement cet objet. Or, si nous le faisions, l’opération diminuerait notablement la valeur intrinsèque de cet objet. C’est pourquoi nous laissons le loisir éventuel de cet acte à qui emportera les enchères.

— Nous pouvons nous rapprocher ?

— C’est la combinaison du coffre qui est mise aux enchères, émissaire Nirvin. Tant que personne ne les aura emportées, ce coffre restera fermé.

L’émissaire hocha la tête en signe de compréhension, niais il fronçait toujours les sourcils. S’écartant du regard, il lit signe à Eldon Ax de le rejoindre.

— Jetez un œil, lui dit-il. Pour vous rendre compte.

Bien qu’irritée de devoir se soumettre apparemment aux ordres de la marionnette administrative, l’apprentie Sith s’exécuta et regarda avec curiosité à travers le transparacier ce qui se trouvait dans le coffre. Elle contemplait enfin ce qui avait déclenché tout cet émoi.

Le calculateur de navigation était aisément identifiable, bien que déformé et en partie fondu par l’explosion qui avait détruit le vaisseau. C’était un modèle portatif, étonnamment compact, qui ressemblait plus à un gros comlink satellitaire qu’au système de navigation d’un vaisseau spatial. Il était probablement doté d’une cellule de reconnaissance vocale, mais de tels dispositifs de sécurité pouvaient aisément être circonvenus par les spécialistes. Ax devait croire Yeama sur parole quand le Twi’lek affirmait qu’il était toujours en état de fonctionner. Il était placé dans un caisson en transparacier posé sur un socle, un peu à gauche du centre de la pièce, et était sous la surveillance de multiples senseurs montés sur les parois, le sol et le plafond en duracier du coffre.

Sur sa droite et sur le sol se trouvait le deuxième objet. Nirvin avait dit vrai : celui-là n’avait la forme esthétique de rien de ce qu’elle connaissait. C’était une chose trapue, un ! peu comme un droïde utilitaire T3, mais sans jambes ou interfaces environnementales visibles. Le corps était tubulaire et reposait directement sur le sol du coffre-fort. Il ne portait aucun marquage, mis à part une série d’ondulation ! évoquant presque des branchies autour de sa partie centrale. La « tête » était légèrement convexe, comme écrasé par le haut, et en partie noircie. Son revêtement semblait argentée d’origine. Aucun symbole, aucune inscription, rien qui permette son identification.

Ax n’avait pas la moindre idée de ce que ce pouvait être elle non plus, mais elle ne l’avoua pas immédiatement Puisqu’elle avait l’opportunité d’examiner l’intérieur di coffre, elle ne s’en priva pas. Elle repéra la disposition des senseurs, évalua la résistance des parois et la distance entre chaque objet et la porte, juste au cas où elle devrait agir dans l’obscurité. Il serait beaucoup plus souhaitable de s’emparer de l’objet une fois ôté du coffre et soustrait à tous ces obstacles, bien sûr, mais elle devait se préparer à toutes les éventualités.

— Il pourrait s’agir d’un bioréacteur, dit-elle à l’émissaire en lui laissant le champ libre devant l’ouverture de la porte.

— Contenant des agents épidémiques, peut-être ?

— Difficile à dire sans l’avoir ouvert.

— Certes, reconnut Nirvin qui se tourna vers Yeama. Est-ce là tout ce que vous avez à nous montrer ?

— Tout ? répéta le Twi’lek dans une grimace qui découvrit des dents aussi pointues que les terminaisons de son lekku. Je vais vous mener dans une salle d’attente où vous pourrez consulter avec tout le confort les données relatives à notre trouvaille.

— Très bien, dit Nirvin.

Ax les suivit, son énorme Houk à son côté. Pour elle, ni tant qu’apprentie Sith et descendante de Lema Xandret, les objets dans ce coffre n’évoquaient rien. Le bioréacteur epidémique, si c’était bien cela, n’éveillait aucun souvenir.

Le peu de renseignements qu’on leur avait donnés ne lui disait qu’une chose de plus. Que l’objet soit composé d’un alliage de métaux d’une rareté extrême était un signe de bon augure concernant cette planète riche en ressources que son Maître rêvait d’offrir à l’Empereur, mais en soi l’information n’avait rien de sûre. L’équipage du Cinzia ayant péri, il n’y avait là aucune piste à remonter, à moins qu’elle réussisse à découvrir autre chose que les Hutts auraient caché – un survivant, peut-être, ou un autre indice sur les origines du vaisseau. Elle imaginait fort bien que Tassaa Bareesh organise une vente aux enchères pour seulement la moitié de leurs découvertes, afin de conserver le reste qu’il lui serait toujours possible de vendre à l’enchérisseur battu.

Yeama les précéda hors de l’antichambre et dans le sas de sécurité circulaire, où de nouveau les lourds battants s’ouvrirent les uns après les autres. De là, le Twi’lek les guida à travers une autre série de couloirs luxueusement décorés vers la salle d’attente, sans aucun doute tout aussi luxueuse, elle aussi.

Ax décida de s’éclipser. Elle trompa le Houk qui l’escortait grâce à un tour mental bien placé, faussa compagnie au groupe et disparut dans les ombres.