12
Dao Stryver se servit d’une toile adhésive dense projetée par un gicleur fixé à son poignet gauche pour attacher Ula et Jet à leurs sièges. La salle à manger où il les avait amenés était déserte, sans rien d’autre que des tables et des chaises. Mais, comme partout dans le palais de Tassaa liarccsh, le mobilier était raffiné et très solide, trop d’ailleurs pour que les prisonniers puissent espérer briser leur siège et se libérer.
La tête d’Ula l’élançait à cause des effets secondaires du Cœur de Réacteur, mais il remarqua l’éclat du métal quand Stryver verrouilla la porte. Du duracier, très certainement, ce qui correspondait bien avec les normes en vigueur dans le palais hutt. Toutes sortes de criminels soucieux de leur sécurité avaient sans doute déjà festoyé dans cette pièce. Ou y étaient morts, peut-être.
Ula éprouva la solidité de ses liens et se rendit compte qu’ils seraient impossibles à briser. Ses doigts s’engourdissaient déjà.
— Vous connaissez mon nom, dit le Mandalorien campé devant lui. Comment ?
Ula essaya de ne pas balbutier, mais il n’y parvint pas, et c’est ainsi qu’il parla du rapport qu’avait reçu le commandant suprême Stantorrs du Grand Maître Satele Shan. C’est cette occasion qu’il avait appris l’identité du Mandalorien. Il n’eut aucun scrupule à révéler tout ce que la République savait, d’autant que cela démontrait à Stryver qu’on en avait découvert bien peu sur lui ou Lema Xandret.
— Vous pouvez me détacher maintenant ? demanda-t-il.
— La seule raison pour laquelle vous êtes encore en vie est qu’il n’y aurait aucun honneur à vous tuer. Ni aucun avantage, répliqua le Mandalorien qui le dominait de toute sa taille. Mais les choses pourraient facilement changer.
Ula se recroquevilla sur son siège et se mura dans le silence.
À côté de lui, imperturbable, le contrebandier fixait du regard leur ravisseur.
— J’imagine que vous me connaissiez déjà, dit-il. Est-ce que j’aurais ruiné la réputation de votre sœur ? Si c’est ça, j’ai bien peur qu’elle soit très excusable.
Stryver ne mordit pas à l’appât.
— Capitaine Nebula, j’ai cru comprendre que c’est vous qui avez parlé avec l’équipage du Cinzia…
— Qui vous a raconté ça ?
— Un de vos anciens collaborateurs, un certain Shinqo.
— Il aurait dit n’importe quoi pour que vous cessiez de pointer votre blaster sur sa vilaine trogne.
— C’est aussi ce que j’ai pensé. Ce qu’il m’a dit est la vérité ?
— Comment pouvez-vous savoir si je suis différent de lui ?
— Ce sera à moi seul d’en juger.
— Pourquoi voulez-vous le savoir ? Qu’y a-t-il de si important pour que vous traversiez la moitié de la galaxie afin de le trouver ?
— Contentez-vous de répondre à mes questions, Nebula. Que vous ont-ils dit ?
Ula ne comprenait pas pourquoi Jet rendait les choses plus difficiles qu’elles ne devaient l’être.
— J’ai entendu l’enregistrement, intervint-il. Ils ne lui ont rien dit.
Le Mandalorien se tourna vers lui.
— Quelles ont été leurs paroles exactes ?
— Ils ont dit qu’ils étaient en mission diplomatique et t|ii’ils ne voulaient pas être abordés.
— Ils ont mentionné des noms ?
— Aucun.
— L’enregistrement aurait pu être modifié ?
— Je suppose que c’est possible, mais…
— Silence, dit Stryver avant de revenir à Nebula. Le nom de Lema Xandret vous dit-il quelque chose ?
— Si c’est votre sœur…
La crosse du blaster de Stryver s’enfonça dans la gorge de Jet.
— Ne jouez pas à ce petit jeu avec moi. C’était une créa-n ¡ce de droïdes impériaux, et elle a disparu il y a quinze années standard. Son nom a-t-il été mentionné par qui que ce soit à bord de ce vaisseau ?
— Non, répondit Jet. Et il n’y a pas eu de survivants, si vous pensez qu’elle était à bord. Mais je suis sûr que tout ; a, Shinqo vous l’a déjà dit.
— Il m’a dit qu’il y avait des débris et que vous les aviez donnés aux Hutts.
— Pourquoi ferais-je une chose pareille ?
Le bruit sourd d’une explosion fit vibrer le sol, et Ula sursauta. Un peu de poussière tomba du plafond. Stryver pointa son arme sur la porte, prêt à tirer sur quiconque durerait, mais la déflagration venait de beaucoup plus loin. Une deuxième suivit bientôt la première, et l’éclairage clignota. Des alarmes se mirent à résonner, lointaines elles lllissi.
— Le palais est attaqué, dit le Mandalorien. Pas le temps de tergiverser. Si vous savez ce qui a survécu à l’explosion, vous devez me le dire.
Il y avait quelque chose de pressant dans la voix de Stryver, qui poussa Ula à parler.
— Je l’ai vu. C’est dans une chambre forte, pas très loin d’ici.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Il y a deux choses, et elles sont à vendre. Le calculateur de navigation du Cinzia…
— Intact ?
— C’est ce qu’on m’a dit.
— Et l’autre chose ?
— Je ne sais pas ce que c’est.
— Décrivez-le.
— Argenté, de forme tubulaire, haut d’un mètre environ, fait de métaux rares et d’une sorte de composant organique. Pas de marquage. Vous savez ce que c’est ?
Le Mandalorien joua avec les commandes intégrées de son armure et projeta un petit holovid représentant le palais.
— Il y a sept chambres fortes de haute sécurité dans le palais de Tassaa Bareesh. Dites-moi laquelle contient ces choses.
— Pourquoi ? demanda Nebula. Ce ne sont que des débris spatiaux.
— Vous ne le pensiez pas, répliqua Stryver.
— Je vendrais n’importe quoi. Du moins, j’essayerais.
— Si vous libérez ma main, dit Ula, je vous montrerai dans quelle chambre forte.
— Vous n’êtes pas après cette planète mystérieuse vous aussi, quand même ? poursuivit Jet en roulant des yeux alors que le Mandalorien détendait le filet immobilisant la main gauche d’Ula. À moins que… Ah, oui ! À moins que vous vouliez le calculateur de navigation pour une raison entièrement différente.
Stryver l’ignora.
— Montrez, ordonna-t-il en présentant l’holovid à Ula.
— Approchez-le encore… Celui-là, je crois.
Alors que le Mandalorien étudiait la projection du plan, Ula glissa la main dans sa poche et en sortit un blaster.
Il s’entendit parler calmement, sans peur, comme s’il se trouvait hors de son propre corps et se regardait faire.
— Détachez mon autre main, disait-il en braquant l’arme sur le ventre de Stryver. Je préférerais que nous parlions comme des égaux.
Stryver poussa l’holovid dans les yeux d’Ula et l’aveugla. L’informateur pressa la détente, mais le Mandalorien fut plus rapide. D’un mouvement de l’autre bras, il détourna le blaster. La décharge ne toucha que le plafond.
— Joliment essayé, ricana Jet tandis que Stryver immobilisait de nouveau la main d’Ula. Vous n’avez jamais eu affaire à ces types, hein ?
Ula avait du mal à voir le côté amusant de la chose. La peur s’était de nouveau abattue sur lui, et son poids était écrasant. Il était toujours ébloui, et il avait l’impression de s’être fait broyer la main gauche.
— Comment le savez-vous ?
— Les Mandaloriens estiment être sans égaux.
Larin pirata un autre niveau du programme de sécurité du palais et conduisit une autre recherche. Le nom de Dao Stryver n’apparaissait toujours qu’une seule fois : en corrélation avec son vaisseau, le First Blood, localisé au spatioport privé. Mentalement, elle se maudit d’avoir raté quelque chose d’aussi évident, mais elle ne perdit pas de temps à s’autoflageller. L’architecture des programmes de sécurité du palais était encore plus baroque que le palais lui-même. Même si elle avait pensé à rechercher le nom du Mandalorien, il y avait de grandes chances pour qu’il ne soit pas apparu dès le début.
— Quelque chose ? demanda le sergent Potannin qui regardait d’un air soucieux par-dessus son épaule.
Elle secoua la tête. Les recherches sur le nom d’Ula Vii avaient été tout aussi vaines. Et Potannin s’efforçait d’être utile, mais ce n’était pas Shigar.
— Je vous préviendrai si je trouve quoi que ce soit, promit-elle.
Elle choisit un autre algorithme de décryptage dans son répertoire et tenta un nouveau chemin d’accès.
Derrière eux, le Twi’lek Yeama entra dans la suite de l’émissaire disparu et esquissa un salut. La bosse à sa tempe se détachait en rouge sur le vert de sa peau.
— Ma maîtresse vous présente ses excuses. La traque des kidnappeurs et de ceux qui ont attaqué vos sentinelles commence immédiatement.
Larin froissa les vues de l’holoprojecteur afin que Yeama ne s’aperçoive pas qu’elle s’intéressait aux infrastructures de la sécurité des lieux.
— Vous avez un Mandalorien en liberté dans le palais et vous n’en saviez rien ? dit-elle.
— Il y en a beaucoup ici. Ils n’aiment pas qu’on les surveille de trop près.
— Maintenant, vous savez pourquoi. Peut-être qu’à l’avenir vous réfléchirez à deux fois au genre d’individus avec qui vous fricotez.
Yeama se raidit.
— Et vous êtes ?
— Quelle importance, qui je suis ? Je vous aide à retrouver l’émissaire. Qu’est-ce que vous, vous faites ?
Le teint du Twi’lek vira à une couleur malsaine, même pour son espèce.
— Tout ce qui est en notre pouvoir, naturellement…
— Bien, alors continuez. Nous sommes occupés ici.
Yeama battit en retraite et Larin déploya de nouveau la vue qu’elle avait commencé à étudier.
— Il y a un tout un autre niveau ici, murmura-t-elle, émerveillée par la complexité du système.
Soit il avait été élaboré étape par étape, chaque développement ajoutant un niveau de plus à l’ensemble précédent, soit il était l’œuvre de l’ingénieur informatique le plus paranoïaque de la galaxie.
Toujours rien pour Dao Stryver, cependant. Et émissaire Vii ne donnait pas plus de résultats. Si l’un des deux hommes se déplaçait dans le palais, aucun élément d’identification du système de sécurité ne le suivait.
Larin commençait à désespérer. C’était le travail qu’elle devait accomplir pendant que Shigar se chargeait du reste de la mission, et elle n’arrivait à rien du tout. Prouver qu’elle était capable n’était pas la question, elle savait qu’elle l’était, ou l’avait été, au moins, sinon jamais elle n’aurait fait partie des Forces Spéciales. Mais elle tenait à marquer des points après être restée si longtemps sur le banc de touche.
En dernier recours, elle tenta Jet Nebula.
La réponse fut instantanée. Non seulement la localisation, mais aussi un code qu’elle reconnut comme étant un appel à l’aide chez les contrebandiers.
— J’ai quelque chose, annonça-t-elle, et Potannin accourut. Vous avez bien dit que l’émissaire Vii était avec ce Nebula, n’est-ce pas ? Eh bien, lui, je l’ai trouvé.
Potannin frappa dans ses mains et eut un sourire dénué d’humour.
— Beau travail, Larin.
Il se tourna vers ses hommes et distribua les ordres. La moitié resterait ici, l’autre viendrait avec lui. Larin dut lutter contre le vieux réflexe d’obéissance. Si elle avait été encore membre de la Blackstar, il aurait été son supérieur hiérarchique.
— Je viens avec vous, lui dit-elle alors que son groupe vérifiait les armes et les armures.
Il hocha la tête avec satisfaction.
— J’allais vous le demander. Merci, Larin.
— Pas de quoi, sergent.
— À vous de nous guider.
Ils se hâtèrent dans les couloirs. L’écho de leurs bottes les précédait, encourant la foule à s’écarter devant eux. Tout ceci était trop familier, se dit-elle. Dangereusement Inmilier. Elle ne devait pas se laisser aller à la sensation qu’elle était de nouveau dans le bain. S’ils découvraient qui elle était réellement, ils se retourneraient contre elle, exactement comme ces gros bras sur Coruscant.
Ils avaient presque atteint l’endroit indiqué sur son holopad quand une explosion fit trembler le sol sous leurs pieds, suivie d’une autre quelques secondes plus tard. Elle arrêta leur groupe car elle craignait qu’ils ne se précipitent dans un piège, mais les déflagrations ne se rapprochaient pas. L’éclairage diminua d’intensité pendant un instant, avant de revenir à la normale. Les générateurs du palais, songea-t-elle. Endommagés par un sabotage, ou un accident.
Les habitants des lieux couraient se mettre à l’abri, mais sans cri ni panique. Ils ramassaient simplement leurs effets et se rendaient ailleurs. Manifestement, ce genre de situation n’était pas exceptionnel sur Hutta.
— Nous y sommes presque, annonça-t-elle en se remettant en marche, suivie des autres.
Elle avançait plus prudemment à mesure qu’ils approchaient de la destination indiquée. Ce n’était pas parce que quelqu’un avait fait sauter un générateur qu’on ne leur avait pas tendu un piège.
La grille du plan correspondait à une cuisine de taille industrielle, et complètement désertée. Larin laissa Potannin, prendre la tête du groupe. Ses hommes se déployèrent en silence pour vérifier chaque recoin ou cachette, en ne communiquant entre eux que par signes. Ils étaient bien entraînés, efficaces, mais ils ne trouvèrent qu’un vieux droïde cabossé qui s’était réfugié là. Après l’avoir scanné à la recherche de munitions, ils le laissèrent sur place. Il retourna dans le coin qu’il avait occupé et les observa sans émettre le moindre son.
— Aucun signe de l’émissaire Vii, dit Potannin, exprimant une évidence. Vous êtes sûre que c’est le bon endroit ?
— Certaine. Nebula se trouvait là quand il a envoyé un code de détresse.
— Alors on l’a emmené ailleurs.
Un bruit vint perturber les pensées de Larin. Le droïde avait quitté son coin et gesticulait dans tous les sens.
— Quelqu’un peut calmer ce tas de ferraille ? aboya l’otannin.
— Non, attendez…
Elle s’approcha et observa avec la plus grande attention les mouvements que faisait le droïde.
— Je reconnais ces signes. Ils datent de la guerre civile. Il est en train de nous dire…
Elle fouilla sa mémoire pour trouver une traduction appropriée. Bien des années s’étaient écoulées depuis qu’elle avait suivi les cours sur l’Histoire et l’Utilisation des Langages Militaires pendant sa formation dans les Forces Spéciales.
— Il dit que c’est lui qui a lancé le code de détresse lin que nous le trouvions. Pas nous spécifiquement, mais n’importe qui en mesure de l’aider. Des renforts. Il a suivi son Maître – Nébula, je suppose – grâce à un transpondeur quelconque, probablement caché dans ses vêtements, ou sur son corps. Il cherche à monter une opération de sauvetage, mais… il manque des ressources nécessaires pour atteindre l’objectif de sa mission.
Le droïde acquiesça, et elle s’adressa directement à lui.
— Qui a capturé Nébula ? Un Mandalorien ?
La réponse fut affirmative.
Rien d’étonnant à ce que ce droïde ait souhaité avoir des renforts, se dit-elle.
— Nébula est le seul prisonnier ?
Réponse négative, cette fois.
— Sais-tu où ils sont ?
Un « oui » emphatique. Le droïde l’emmena jusqu’au mur de métal où il grava rapidement un plan détaillé. Elle reconnut l’endroit d’après les données qu’elle avait consultées plus tôt. Il s’agissait d’une salle à manger située à moins d’une douzaine de mètres de là.
— Je pense que nous pouvons nous aider mutuellement, déclara-t-elle au droïde, qui acquiesça avec solennité, et elle se tourna vers les soldats. Armes prêtes à tirer. Ce Mandalorien est dangereux. Si vous pouvez l’atteindre, n’hésitez pas. Mais faites attention aux prisonniers. Nous ne pouvons pas nous permettre de blesser l’émissaire.
Le droïde lui tapota sèchement l’épaule d’un de ses gros doigts métalliques.
— Pas plus que Nebula, ajouta-t-elle.
Ils ôtèrent la sécurité de leurs armes et la suivirent. C’est seulement quand ils se mirent en mouvement, avec le droïde devant eux, qu’elle se rendit compte d’une chose. C’était elle qui avait donné les ordres, et non Potannin, et celui-ci avait obéi sans protester, tout comme ses hommes. La constatation la gêna un peu mais lui plut aussi, quoique, techniquement, elle n’avait plus de grade, donc plus à se soucier de la hiérarchie. C’est à cette pensée qu’elle se raccrocha alors qu’elle s’apprêtait à affronter Dao Stryver pour la deuxième fois.
C’était au tour d’Ula d’avoir le fusil du Mandalorien collé sous le menton. Il arqua le dos en arrière aussi loin qu’il put, mais le canon de l’arme suivit et s’enfonça dans sa gorge. Stryver était si proche de lui que l’informateur percevait le bourdonnement diffus des mécanismes de son armure, et même le sifflement léger de l’air à travers le respirateur du Mandalorien quand celui-ci inspira avant de parler.
— Faites très attention à la réponse que vous allez donner à ma question, émissaire Vii.
Ula acquiesça en battant des paupières. Après sa tentative avortée, il n’avait pas l’intention de faire autre chose que ce qu’on lui demanderait. Il était encore ébloui par les effets de l’holoprojecteur.
— Je ferai attention.
— Vous avez désigné un endroit sur la carte. La chambre forte que vous avez indiquée est la bonne ?
— Oui.
— Elle contient les débris récupérés du Cinzia ?
— Oui, dit-il avec toute la conviction dont il était capable.
La pression exercée par le canon de Larme disparut, et Ula bascula en avant. Sa poitrine se gonfla d’air. Il n’avait pas remarqué qu’il avait cessé de respirer.
— Et vous ? dit Stryver à Nebula. Vous avez d’autres questions ?
— Quoi, moi ? fit le contrebandier sans détacher son égard de l’arme maintenant pointée sur sa poitrine. Euh, oui, une seule. Je ne peux pas m’empêcher de remarquer que vous vous êtes enfermé ici avec nous…
Un choc sourd ébranla la porte. Stryver et ses deux captifs tournèrent la tête dans cette direction. On heurta île nouveau l’épais panneau, et de l’autre côté une voix ordonna :
— Ouvrez !
Le Mandalorien pivota sur lui-même et s’affaira sur son armure. Il rengaina son fusil et enfonça des touches avec l’efficacité de l’habitude.
— Je peux vous affirmer que j’ai très peu de valeur en la ni qu’otage, lui dit Ula.
Stryver ne répondit pas. Alors qu’une ligne d’un rouge incandescent commençait à s’étirer en travers de la porte blindée, il s’écarta d’eux et leva les yeux. Un gémissement croissant s’échappa de son jetpack.
— Je vous conseille de fermer les yeux, dit Jet en tournant la tête vers Ula et en relevant l’épaule pour se protéger.
Il y eut un éclair, puis de la fumée et des débris divers emplirent l’air. Le gémissement devint un rugissement juste au moment où la porte cédait.
Les yeux fermés, bombardé de particules cinglantes, Ula entendit des cris et des tirs de blasters, puis il perçut des mouvements précipités autour de lui. Quelque chose le percuta, et il sentit des mains gantées qui s’attaquaient à ses liens.
— Tout va bien, monsieur, dit une voix familière. Voui n’avez plus rien à craindre.
Potannin ! Ula aurait pu en pleurer de soulagement.
Quand il rouvrit les yeux, la fumée s’était dissipée et si vision n’était plus troublée par le scintillement résiduel dfl l’holoprojecteur. Dao Stryver avait disparu. Deux membres de l’escorte d’Ula montaient la garde à la porte, pendant que deux autres fouillaient les décombres. Le droïde que le Mandalorien avait désactivé faisait de son mieux pour libérer Nebula. Un soldat dans une armure blanche érafléi scrutait le trou béant au plafond, son arme prête.
Stryver n’avait jamais eu l’intention de sortir par la porte, Ula le comprit enfin. Son plan avait toujours été dfl fuir par le haut.
Le soldat en armure blanche se tourna vers lui.
— Que vous a dit Stryver ? Il vous a révélé ce qu’il cherchait ?
— Il est parti s’emparer du calculateur de navigation^ répondit Jet en s’essuyant les yeux pour en chasser la poussière.
— Pourquoi ? Les Mandaloriens veulent donc la même chose que nous ?
— Je ne pense pas que ce soit la seule raison. Le calculateur ne donnera pas seulement l’origine du vaisseau. Il montrera aussi quelle était sa destination.
Le casque du soldat s’inclina légèrement sur le côté.
— Quelle différence cela fait-il pour qui que ce soit.
— Pas pour qui que ce soit, je suppose. Juste pour lui.
Le soldat acquiesça. :
— Vous êtes Nebula, ou l’émissaire ?
— Vous pouvez m’appeler Jet.
Ula se leva en vacillant un peu, enfin libéré de la toile collante du Mandalorien.
— Ula Vii, à votre service. Merci à vous tous d’être venus à notre secours. À nous deux.
— C’est notre devoir, monsieur, dit Potannin avec un salut bref.
— Moi, ajouta le soldat, je ne suis là que pour le plaisir.
Sur ces mots, il ôta son casque et dévoila la femme la plus ravissante qu’Ula Vii ait jamais vue.