BERLUSCONI, LE ROI DES MÉDIAS
De 1994 à 2011, Silvio Berlusconi a dominé la vie politique et publique italienne. Personnage haut en couleur, charismatique et controversé, il a été président du Conseil à trois reprises et est l’un des hommes les plus riches du pays, avec une fortune que le magazine américain Forbes évalue à 5,9 milliards de dollars. Son empire s’étend sur les médias, la publicité, l’assurance, l’alimentation, le bâtiment et le sport.
Sa carrière politique a été marquée par de multiples procès et critiques. Il lui a été reproché sa mainmise sur les médias italiens, en particulier sur la télévision. Ses participations lui assurent en effet le contrôle de Mediaset, premier groupe privé de communication italien, et son statut de président du Conseil lui a permis de superviser la RAI, la compagnie audiovisuelle publique, basée à Rome. Ce “conflit d’intérêts” a longtemps provoqué des débats dans le pays et à l’étranger.
Plus récemment, les démêlés judicaires de Berlusconi ont monopolisé l’attention. Au fil des ans, il a dû faire face à plusieurs procès, essentiellement pour corruption liée aux affaires et pour fraude fiscale. Jusqu’à sa condamnation à 4 ans d’emprisonnement pour fraude fiscale en octobre 2012 (peine réduite par la suite à un an et confirmée en appel en 2013), il n’avait jamais été reconnu coupable.
Son procès le plus retentissant a été provoqué par le scandale du “Rubygate”. Ce dernier a éclaté début 2011, quand Berlusconi a été accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec une danseuse mineure, surnommée Ruby. Il aurait fait pression sur la police afin qu’elle libère la jeune fille arrêtée pour vol dans une autre affaire. Après enquête, Berlusconi a officiellement été mis en accusation et des poursuites judiciaires ont commencé en avril 2011.
En dépit de ces tribulations et procès, Berlusconi continue de séduire l’électorat italien. Lorsqu’il a démissionné de ses fonctions de président du Conseil fin 2011, les commentateurs annonçaient sa mort politique. Ils se trompaient : au terme d’une campagne bravache pour les élections générales de 2013, il a remporté près d’un tiers des suffrages.
Le fascisme (comme l’extrême gauche) agit en sous-main dans le terrorisme intérieur qui frappa l’Italie durant les anni di piombo (années de plomb), entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. Durant cette période, des groupes terroristes émergèrent des deux côtés du spectre idéologique, donnant naissance à une vague de violence d’inspiration politique. Les plus connues, les Brigate rosse (Brigades rouges ; extrême gauche terroriste), enlevèrent et assassinèrent l’ancien président du Conseil Aldo Moro, en 1978, tandis qu’en 1980, les Noyaux armés révolutionnaires, néofascistes, commirent un attentat à la gare de Bologne qui fit 85 morts et quelque 200 blessés.
Jamais effrayé par la polémique, Berlusconi a scandalisé le monde entier en janvier 2012 en défendant publiquement l’ancien dictateur Mussolini le jour de la commémoration de l’Holocauste.
Les années 2000
Le fascisme a fait de nouveau la une des journaux en avril 2008 quand Gianni Alemanno, ancien activiste du MSI, puis membre de l’AN, a été élu maire de Rome. En tant que maire, il s’est efforcé de prendre des distances avec son passé d’extrême-droite ; malgré cela quelques polémiques ont marqué son mandat. Celui-ci a davantage été marqué par des polémiques politiques “classiques” (en 2010, il a été impliqué dans un scandale sur l’attribution népotique de postes dans une compagnie de bus municipale) et par les coupes budgétaires dues à la rigueur, que par des batailles idéologiques.
Toutefois fin 2012, l’essor du militantisme de droite a conduit à des affrontements violents entre la police et le Blocco Studensco, formation estudiantine associée au mouvement néofasciste romain CasaPound. En novembre 2012, un groupe de supporters anglais, venu à Rome pour soutenir les Tottenham Hotspur, une équipe de football très suivie par la communauté juive, a été attaqué par des assaillants masqués, laissant craindre un regain d’antisémitisme. Alemanno a immédiatement condamné les faits et exhorté la police à retrouver les coupables. Aux élections municipales de 2013, Alemanno a été battu par Ignazio Marino, le candidat de gauche.