Rome et le septième art
Rome n’a pas attendu l’essor des studios Cinecittà dans les années 1950 pour inspirer de grands réalisateurs, et le cinéma a souvent contribué à sa légende.
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La fontaine de Trevi, cadre de la scène mythique de La Dolce Vita
Parmi les films emblématiques figurent Vacances romaines (1953), de William Wyler, avec Audrey Hepburn et Gregory Peck, et La Dolce Vita (1960), de Federico Fellini, avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg ; la scène de la fontaine de Trevi est mythique. Avec Roma (1972), Fellini réalise un collage impressionniste, entre autobiographie et réflexion sur la Rome contemporaine. Le film comporte un inoubliable défilé de mode vaticane, avec des prélats en patins à roulettes faisant tournoyer des soutanes en satin rouge, et des religieuses portant des coiffes aux ailes gigantesques. La Fontaine des amours (1954) de Jean Negulesco, un mélo à l’eau de rose, a propulsé une chanson et la tradition de jeter des pièces dans la fontaine de Trevi.
Plus récemment, Rome est apparue d’une beauté enchanteresse, voire surréaliste, dans Le Ventre de l’architecte (1987), de Peter Greenaway, qui débute par un dîner sur la Piazza della Rotonda. Dans Le Talentueux M. Ripley (1999), thriller psychologique d’Anthony Minghella, Rome sert de cadre à la terrifiante histoire d’un jeune homme (Matt Damon), qui s’approprie la vie rêvée d’un enfant de riche (Jude Law). Émouvant et séduisant, Le Déjeuner du 15 août (2008), de Gianni Di Gregorio, dresse le portrait d’un homme entre deux âges contraint de passer un week-end d’été en ville avec sa mère, veuve capricieuse et abusive. Rome, centre du pouvoir politique, est au cœur d’Il Divo (2008), de Paolo Sorrentino, qui illustre brillamment l’histoire de Giulio Andreotti, ancien leader controversé de la Démocratie chrétienne.
La ville sert également de toile de fond à Anges et Démons (2009), de Ron Howard, tiré du roman de Dan Brown, et à Mange, Prie, Aime (2010), de Ryan Murphy, avec Julia Roberts. Habemus Papam (2011), de Nanni Moretti, raconte l’histoire d’un cardinal français (Michel Piccoli) qui refuse la charge de pape et s’échappe pour vivre des moments ordinaires dans Rome. Dans To Rome with Love (2012), une comédie légère de Woody Allen, avec Penelope Cruz, Alec Baldwin et Roberto Benigni, quatre récits s’entremêlent pour offrir une vision mièvre et caricaturale (selon certains) de la ville et de ses habitants.
Pour un point de vue plus sombre, voyez les films néoréalistes des années 1940 et 1950, comme Le Voleur de bicyclette (1948), de Vittorio De Sica, qui navigue entre les faubourgs désolés et le marché des vélos, toujours présent Porta Portese. Parmi d’autres films emblématiques de la même veine, citons Rome, ville ouverte (1945), de Roberto Rossellini, et Accattone (1961), de Pier Paolo Pasolini, dont le proxénète éponyme fréquente le bar Necci, à Pigneto, bien avant l’arrivée des branchés.
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La Bocca della Verità qui apparaît dans Vacances romaines
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La Via dei Condotti qui conduit à l’escalier de la Trinité-des-Monts, telle qu’on la voit dans Le Talentueux M. Ripley