INQUISITION
L’Inquisition romaine fut instaurée au XVIe siècle pour lutter contre la menace du protestantisme. Elle devait poursuivre les personnes accusées d’hérésie, de blasphème, d’immoralité et de sorcellerie. Bien que les procès aboutissent parfois à des exécutions, les peines infligées étaient souvent plus légères, telles que des amendes ou des récitations de prières.
La Contre-Réforme
Convoqué par Paul III à la demande de Charles Quint, le concile de Trente (1545-1563) fut le moteur de la Contre-Réforme catholique, marquée par une nouvelle vague d’activité artistique et architecturale. L’Église voulant à nouveau affirmer haut et fort son prestige dans la pierre, l’art fut mis au service de la propagande catholique, et Rome devint le centre du rayonnement de l’art baroque.
Contrairement à la Renaissance, la Contre-Réforme fut une période d’intolérance officielle et de persécutions. Ignace de Loyola fonda la Compagnie de Jésus, ordre des jésuites en 1540, avec la bénédiction du pape Paul III qui, deux ans plus tard, créa le Saint-Office, un tribunal suprême chargé de juger les procès en hérésie menés par l’Inquisition. En 1559, l’Église publia l’Index Librorum Prohibitorum, qui dressait la liste des ouvrages interdits et commença de persécuter les intellectuels et les libres-penseurs. Ainsi Galilée (1564-1642) fut-il contraint par l’Église de désavouer le système héliocentrique de Copernic selon lequel la Terre tourne autour du Soleil. Condamné par le tribunal de l’Inquisition en 1632, il fut exilé à Florence pour le restant de sa vie. Le sort de Giordano Bruno (1548-1600), un moine dominicain libre-penseur, fut plus funeste. Arrêté à Venise en 1592, il fut brûlé vif sur le Campo de’ Fiori au terme d’un procès qui dura huit ans. Une statue se dresse aujourd’hui sur le site de son supplice.
Malgré, ou peut-être à cause de l’intolérance absolue de l’Église, la Contre-Réforme réussit largement à restaurer le prestige papal et, en un sens, à achever la renaissance de la ville lancée par Nicolas V en 1450. Bourg d’environ 20 000 habitants au milieu du XVe siècle, Rome était devenue l’une des plus belles cités d’Europe au XVIIe siècle, avec les églises les plus spectaculaires de la chrétienté et une population de quelque 100 000 âmes.