Cette extravagante fontaine, dessinée par Nicola Salvi en 1732, représente le char de Neptune tiré par des tritons et des chevaux marins – l’un sauvage, l’autre docile – symbolisant les humeurs de la mer. Provenant des sources de Salone à 19 km, l’eau est acheminée par l’Aqua Virgo, un aqueduc souterrain du Ier siècle construit sous Auguste par le général Agrippa. Le nom de Trevi fait référence aux tre vie (trois rues) qui convergent vers la fontaine.
À droite de la fontaine se dresse une imposante urne en pierre. Selon la légende, Salvi aurait été tourmenté, durant la construction, par un barbier très critique à l’égard de son travail. Pour gêner la vue du fâcheux, dont l’échoppe se trouvait à l’est de la fontaine, le sculpteur aurait fait poser cette urne.
Une tradition bien connue (depuis la sortie du film La Fontaine des amours) consiste à jeter une pièce dans le bassin par-dessus l’épaule, pour être assuré de revenir un jour à Rome. Selon une coutume plus récente, en jeter deux permet de tomber amoureux d’un Italien ou d’une Italienne, tandis que trois pièces assurent le mariage. Les quelque 3 000 € – en moyenne – qui échouent chaque jour dans le bassin sont collectés quotidiennement et reversés à des associations caritatives catholiques. Les recettes ont considérablement augmenté depuis que des mesures de répression ont été prises contre ceux qui récupéraient illégalement les pièces pour leur propre compte.
En 2012, Karl Lagerfeld, directeur artistique de la marque italienne de prêt-à-porter et de sacs de luxe Fendi, a annoncé le financement par Fendi d’une restauration de l’édifice. Ces travaux sont évalués à quelque 2,18 millions d’euros. Suivant l’une des dernières tendances, les créateurs contribuent en effet à la sauvegarde des monuments que le gouvernement italien ne peut plus se permettre de restaurer ou d’entretenir, en échange d’affichages publicitaires gratuits durant les travaux, et de plaques rappelant leur contribution.