À VOIR
Fondée au IVe siècle av. J.-C. à l’embouchure du Tibre, Ostie (du latin ostium, “bouche”) devint un grand port et plus tard un site stratégique pour la défense et le commerce, avec une population d’environ 50 000 habitants, dont 17 000 esclaves, la plupart originaires de Turquie, d’Égypte et du Moyen-Orient. Au Ve siècle, des invasions barbares et le paludisme provoquèrent son abandon et la cité fut lentement ensevelie sous plusieurs mètres de vase, d’où son excellent état de conservation.
SCAVI ARCHEOLOGICI DI OSTIA ANTICA RUINES
(06 5635 2830 ; www.ostiaantica.info, en italien ; Viale dei Romagnoli 717 ; tarif plein/réduit 6,50/3,75 € ; 8h30-19h15 mar-dim été, 8h30-18h mars, 8h30-17h nov-fév, dernière entrée 1 heure avant fermeture). Ostie fut un port très actif jusqu’à son déclin, au IIIe siècle. La cité conserve des vestiges de restaurants, de blanchisseries, de boutiques, de maisons et de lieux publics.
De part et d’autre de l’artère principale, le Decumanus Maximus, s’étend un réseau de rues étroites bordées de bâtiments.
Parmi la vingtaine d’établissements de bains que comptait la ville, les thermes du Forum (Terme del Foro) comportaient des latrines en pierre, les forica, presque intactes. La présence de trous pour les gonds indique que les entrées possédaient des portes battantes et 20 sièges en marbre sont parfaitement préservés. L’eau coulait dans des rigoles devant les sièges, permettant de se laver en y plongeant une éponge fichée sur un bâton.
Les mosaïques les plus impressionnantes ornent les immenses thermes de Neptune (Terme di Nettuno), qui occupent tout un pâté de maisons et datent de l’époque de la rénovation du port par Hadrien. Ne manquez pas de grimper sur la plate-forme surélevée pour contempler les trois mosaïques, dont celle de Neptune conduisant son attelage de chevaux marins au milieu de monstres aquatiques, de sirènes et de tritons. Dans une pièce voisine, une mosaïque représente Amphitrite, l’épouse de Neptune, chevauchant un hippocampe en compagnie d’Hyménée, le dieu des Mariages, et de tritons. Au centre des thermes se trouvent les vestiges d’une grande cour à arcades, la palestre, où s’entraînaient les athlètes. Une mosaïque représente des boxeurs et des lutteurs.
À côté des thermes de Neptune, un amphithéâtre construit par Agrippa fut plus tard agrandi pour accueillir 4 000 personnes. Des stucs restent visibles dans le vestibule. Dans l’Antiquité tardive, la fosse de l’orchestre pouvait être inondée pour présenter des spectacles nautiques. En grimpant au sommet de l’amphithéâtre pour contempler le site, vous aurez un bon aperçu du tracé du port et de son organisation.
Derrière l’amphithéâtre se tient le Piazzale delle Corporazioni (forum des Corporations), les bureaux des guildes des marchands d’Ostie, où des mosaïques bien conservées illustrent les spécificités de chaque activité. Elles représentent des dauphins, des navires, le phare de Portus (le plus ancien des bâtiments voisins) et la halle aux grains. Les symboles indiquent l’importance des échanges commerciaux internationaux dans les activités d’Ostie. Des graffitis grecs et latins ont été découverts sur les murs de la cité.
L’énorme Capitole domine le Forum, la place principale d’Ostie. Construit par Hadrien, ce temple était dédié aux plus grandes divinités romaines, la triade capitolienne (Jupiter, Junon et Minerve).
Non loin se trouve un autre vestige phare du site, le Thermopolium, un café antique. Remarquez le comptoir, surmonté d’une fresque affichant le menu, la cuisine et la petite cour, où les clients s’asseyaient sans doute près de la fontaine pour siroter une boisson.
CASTELLO DI GIULIO II CHÂTEAU
(06 5635 8044 ; Piazza della Rocca ; visite guidée gratuite 11h jeu, 11h et 12h dim). Près de l’entrée des ruines se dresse ce château imposant, exemple de l’architecture militaire du XVe siècle. Il perdit son importance quand une crue modifia le cours du fleuve, le rendant moins accessible.