LE RECYCLAGE DU MARBRE
L’essor des constructions durant la Renaissance et la période baroque transforma Rome de multiples façons. Alors qu’apparaissaient des églises et des palais spectaculaires, les monuments antiques étaient progressivement dépouillés. Dans l’Antiquité, les Romains importaient la majeure partie du marbre d’Afrique du Nord et de Grèce ; les mécènes pontificaux préférèrent piller le marbre des monuments à l’abandon. Le Colisée, un “filon” particulièrement riche, fut systématiquement dépouillé durant des siècles et fournit du marbre pour la basilique Saint-Pierre et d’autres grands projets. Son aspect actuel résulte en grande partie de ce pillage.
Du bronze fut de même prélevé sur le Panthéon pour le château Saint-Ange et le baldaquin de Saint-Pierre, tandis que les grandes portes de la Curie, sur le Forum romain, furent transférées à la basilique Saint-Jean-de-Latran.
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Tempietto di Bramante
Temple miniature conçu par Bramante en 1502, le Tempietto est un chef-d’œuvre d’harmonie qui incarne à la perfection les idéaux de la haute Renaissance. Admirable de proportions, ce petit temple circulaire coiffé d’un dôme et agrémenté d’un péristyle est clairement inspiré des temples de la Rome antique.
Basilique Saint-Pierre
La plus belle des églises Renaissance, la basilique Saint-Pierre fut réalisée par une armada d’architectes Renaissance et baroques, dont Bramante, Le Bernin, Raphaël et Michel-Ange. Du point de vue architectural, ses principaux éléments sont l’extraordinaire coupole de Michel-Ange – le plus haut édifice au monde à cette époque – et la façade à colonnes de Carlo Maderno. L’intérieur, purement baroque, est une profusion de marbres et de sculptures imposantes.
Chiesa del Gesù
Avec la Contre-Réforme, la papauté chercha à réaffirmer son autorité face à la menace du protestantisme, et Rome fut le théâtre d’une débordante activité architecturale et artistique. L’une des plus belles églises de cette période, la Chiesa del Gesù, date de la fin du XVIe siècle. Sa façade, dessinée par Giacomo della Porta, eut une influence majeure. À l’origine, l’église avait une allure austère, conforme à la pensée des débuts de la Contre-Réforme, mais l’arrivée du baroque au XVIIe siècle lui offrit une décoration intérieure plus exubérante.
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Auditorium Parco della Musica, dessiné par le Renzo Piano Building Workshop
Chiesa di San Carlo alle Quattro Fontane
Bien qu’elle ait connu des jours meilleurs, cette petite église (Cliquez ici) reste un précieux exemple d’architecture baroque. Première église construite par le grand architecte du XVIIe siècle Francesco Borromini, elle comprend nombre de ses touches caractéristiques : façade aux courbes convexes et concaves, fenêtres cachées pour filtrer la lumière sur les éléments décoratifs et un plan elliptique complexe pour exploiter l’espace limité.
Palazzo della Civiltà del Lavoro
Surnommé le “Colisée carré”, cet édifice (Cliquez ici) est emblématique du rationalisme italien (architecture officielle) des années 1930. Ses surfaces planes, sans ornements, reflètent crûment la mentalité fasciste, tandis que son aspect monumental exsude un machisme impérialiste, une attitude prisée par Benito Mussolini.
Auditorium Parco della Musica
Conçu par Renzo Piano et inauguré en 2002, l’Auditorium Parco della Musica est l’un des monuments contemporains les plus significatifs de Rome, non tant par son architecture originale – un ensemble de capsules gris fer centrées autour d’un amphithéâtre en plein air – que par l’impulsion qu’il a donnée à la scène culturelle romaine.