Rome, capitale de l’Italie unifiée
Avec la chute de l’Empire romain, la péninsule italienne s’était constituée en un agrégat de cités-États (comuni) plus ou moins puissantes et souvent rivales. Au XVIIIe siècle, le territoire était encore fragmenté en plusieurs États monarchiques soutenus par l’hégémonie autrichienne. Lorsque les armées de la Révolution française firent irruption en Italie en 1796, le jeune général Bonaparte, aidé par les libéraux italiens, abolit l’Ancien Régime dans l’ensemble de la péninsule. La République romaine fut proclamée en février 1798, et Rome en devint la capitale.
À la République romaine succéda dès 1802 la République italienne, avec Bonaparte pour président, puis le royaume d’Italie. Sacré empereur en 1804, Napoléon Ier fit de Rome la “seconde capitale de l’Empire”. Cette Italie napoléonienne, dont seules étaient exclues la Sicile et la Sardaigne, fut entraînée dans l’écroulement de l’Empire en 1814. Malgré ses exactions, la domination napoléonienne contribua à une prise de conscience de l’existence d’une culture italienne spécifique. La centralisation administrative, l’unification des lois et de la langue apprirent aux Italiens à vivre ensemble et prépara le réveil national.
En 1848, la révolte qui grondait un peu partout en Europe n’épargna pas l’Italie. L’écrivain nationaliste Cesare Balbo et le comte Camillo Benso di Cavour réclamèrent une Constitution. Cavour devint le “cerveau” diplomatique du mouvement unitaire italien et obtint, pour un temps court mais précieux, l’aide militaire de Napoléon III. Revenu d’Amérique du Sud, le patriote républicain Giuseppe Garibaldi, aidé par ses Chemises rouges, permit d’achever l’unité du royaume. Restait à conquérir la ville du pape, ce qui fut fait en 1870. Le Parlement s’installa à Rome.