Ozalee contempla dans l’eau du ruisseau le reflet de son torse nu et un sourire apparut sur son visage : elle aurait bientôt des seins comme elle en avait tant rêvé. Des seins bien fermes, dressés et gonflés comme des papayes mûres sur le point d’éclater.
Patiemment, elle avait attendu, travaillant dur tous les jours pour récolter les coupous nécessaires.
Elle s’était un peu inquiétée de l’éventuel impact sur sa santé mais Gody l’avait rassurée : Il n’existe, à ce jour, lui avait-il certifié, aucune étude scientifique démontrant la nocivité de disques de bois galbé implantés sous la peau. De toute façon, en cas de problème, il inventerait bien un remède, n’est-ce pas ? On pouvait lui faire confiance.
Certes, elle aurait un peu mal au début, on l’avait prévenue. Cela disparaîtrait quelques jours plus tard, le temps que le corps s’habitue. Satisfaite, elle prit les petits coussins de feuilles qu’elle cachait habituellement sous sa robe, les ouvrit, et dispersa les feuilles à la surface de l’eau. D’une beauté naturelle, elles flottèrent un instant puis disparurent à jamais, emportées par le courant du jour.