BASE DE DONNÉES
Elle se montre si brillante et si belle dans le ciel nocturne que presque toutes les cultures sur Terre l’ont nommée déesse de l’amour et de la beauté : Aphrodite, Inanna, Ishtar, Astarté, Vénus.
Elle est parfois l’étincelante étoile du soir, la plus brillante après le soleil et la lune. Parfois, le matin, c’est l’étoile du berger, annonciatrice d’une nouvelle journée. Et, toujours, elle rayonne comme un bijou précieux.
Mais aussi belle qu’elle apparaisse à notre firmament, la planète elle-même est l’endroit le plus infernal du système solaire. Le sol est à la température de fusion de l’aluminium. La pression atmosphérique est si élevée qu’elle a écrasé des vaisseaux spatiaux comme de vulgaires cartons d’emballage. Le ciel est perpétuellement couvert d’un pôle à l’autre de nuages d’acide sulfurique. L’atmosphère est une mixture mortelle d’oxyde de carbone et de gaz sulfureux.
Vénus est la planète la plus proche de la Terre, plus proche que Mars. Sa distance minimum à la Terre est inférieure à soixante-cinq millions de kilomètres. Elle tourne plus près du soleil que la Terre ; c’est la seconde planète à partir du soleil, la Terre étant la troisième. Vénus n’a pas de lune.
Elle a presque la même taille que la Terre, un peu plus petite, et la gravité y est d’environ 85 pour cent de celle de notre planète.
Mais les similitudes ne vont pas plus loin. Vénus est brûlante, avec une température en surface qui dépasse 450 degrés Celsius. Elle tourne si lentement que le « jour » y est plus long que « l’année ». La planète tourne autour du soleil en 225 jours terrestres, une année vénusienne, et elle effectue une rotation autour de son axe en 243 jours terrestres, un jour vénusien. De plus elle tourne à l’envers, dans le sens des aiguilles d’une montre par rapport au pôle Nord, alors que la Terre et les autres planètes tournent en sens inverse.
L’atmosphère de Vénus est si dense que la pression au sol y est équivalente à celle d’un océan terrestre à deux mille mètres de profondeur. Cette atmosphère est composée à 95 pour cent d’oxyde de carbone, avec moins de 4 pour cent d’azote et seulement des traces d’oxygène libre.
Les épaisses couches de nuages qui recouvrent perpétuellement Vénus d’un pôle à l’autre reflètent à peu près 75 pour cent de la lumière solaire, ce qui la rend si brillante et si belle à regarder. Mais ces nuages contiennent de l’acide sulfurique et d’autres composants sulfureux et chlorés, et pratiquement pas de vapeur d’eau.
Il y a des montagnes et des volcans sur Vénus, et on a la preuve de vastes mouvements de plaques tectoniques. Il y a aussi sans aucun doute des tremblements de Vénus.
Imaginez que vous tentiez de vous promener à la surface de Vénus ! Le sol est chauffé au rouge. L’atmosphère est tellement dense qu’elle réfracte la lumière comme des verres de lentilles. Le ciel est définitivement nuageux. Pourtant il ne fait pas complètement sombre : même pendant la longue nuit vénusienne une étrange et inquiétante lueur émane du sol rougeoyant.
Du fait que Vénus orbite autour du soleil pendant qu’elle tourne lentement sur son axe, si vous vous tenez en un point fixe à la surface vous devriez attendre 117 jours terrestres entre deux levers de soleil, si toutefois vous pouviez voir le soleil se lever à travers cette énorme et permanente couche nuageuse. Et bien sûr votre soleil se lèverait à l’ouest et se coucherait à l’est.
En levant les yeux vers les nuages d’un jaune grisâtre vous pourriez apercevoir des masses plus sombres se déplaçant à toute vitesse à travers le ciel en se formant et en se dissipant à près de cinquante mille mètres au-dessus de vous, et en parcourant votre horizon en cinq ou six heures. De temps en temps vous pourriez contempler de gigantesques éclairs, ou entendre au loin le grondement menaçant d’un volcan.
Aucun endroit du système solaire n’est aussi terrifiant, aussi dangereux. Par comparaison, la Lune est un jardin et Mars une partie de plaisir.
Pourrait-on trouver de la vie sur Vénus, soit très haut dans les nuages (où les températures sont plus fraîches), soit en profondeur dans le sol ? Il y a quelque chose sur Vénus qui absorbe les ultraviolets ; les planétologues ne savent pas trop de quoi il s’agit. Peut-être des bactéries souterraines comme on en trouve sur Terre et probablement sur Mars et sur les lunes de Jupiter ?
S’il se trouvait des êtres vivants à la surface, ils devraient pouvoir supporter une chaleur à faire fondre l’aluminium et des pressions capables d’écraser un vaisseau spatial.
De formidables monstres en vérité.