Chapitre11

 

26 mai 1951, Neuchâtel, hôtel Lambert, 21 h 30

 

Quand Isabeau avait trouvé le moyen de s’échapper de leur hôtel, les rayons du soleil rasant embrasaient tout juste le ciel et modifiaient peu à peu la nuance des façades claires. Les rues bougeaient au rythme des allées et venues des habitants, partagés entre ceux qui regagnaient leur domicile après une journée de travail et ceux qui quittaient leur maison pour préparer leur soirée.

Une heure plus tard, l’ombre avait fini d’asphyxier les flammes célestes et envahi les rues en gommant les expressions des visages. Isabeau appréciait ces balades à la tombée de la nuit, cela lui permettait de mettre de l’ordre dans ses idées. Depuis qu’il était enfant, un millier d’entre elles assaillait ses tempes au quotidien, mais sa rencontre avec Évariste avait aggravé cette hyperactivité cérébrale. Et si Isabeau adorait l’effervescence de ses neurones, il arrivait un moment où il devait imposer le silence entre ses oreilles, sous peine d’imploser.

S’habituerait-il jamais aux méandres de l’esprit humain, ses zones sombres, ses mécanismes sinueux qui poussaient un homme à tuer sa femme, une femme à tuer un homme, des adultes des enfants ? Un meurtre les avait réunis, Évariste et lui, mais à l’époque il n’imaginait pas que traquer la perversité et la cruauté deviendrait son activité principale.

Alors, pour supporter cette tâche, Isabeau avait besoin de s’isoler et de marcher. Une bonne façon, aussi, de faire une pause dans la gestion de l’ingérable. Son mentor était un homme complexe, plein de contradictions sur la surface, et d’une intransigeance universelle dans le fond. Mais la bonté guidait ses actes. Isabeau avait été la victime et le témoin d’un grand nombre de créatures malfaisantes, égoïstes, hypocrites et mesquines. Il les connaissait bien, et parvenait à les distinguer malgré leurs masques d’hypocrisie. Évariste n’était rien de tout cela. Les lubies, le sarcasme et les bizarreries… Rien d’autre que du théâtre pour tromper l’ennui récurrent qui semblait posséder cet homme.

Isabeau hésita : fallait-il tourner à gauche ou à droite ? Son excellente mémoire visuelle lui permettait de déchiffrer et de retenir n’importe quel plan. Compétence fort pratique, d’autant qu’Évariste avait un sens de l’orientation déplorable. Mais cette fois il n’avait pas pris le temps de bien étudier celui de Neuchâtel, et voilà qu’il se trouvait aussi perdu dans les rues que dans ses pensées. Il repéra une petite place et, de là, aperçut l’immensité opaque et vide que le lac renvoyait en pleine nuit. Les rues se vidaient, et comme les températures nocturnes étaient encore fraîches, les restaurants gardaient leurs hôtes bien au chaud entre leurs murs.

Quand il remonta l’enfilade de maisons, une chose le tira de ses réflexions : un tout petit éclair de lumière, comme le flash d’un appareil photo, venait de se produire dans le coin externe de son œil. Il tourna la tête, fixa un point entre deux habitations, mais il se passa une dizaine de secondes avant que le phénomène ne se reproduise. Et quelle ne fut pas la surprise d’Isabeau quand il réalisa que la source de cette luminosité provenait de la robe blanche d’une toute jeune fille, subitement éclairée par le faisceau d’un lampadaire quand celle-ci sortit de la ruelle. Bien que cela n’eût rien de singulier, si ce n’était l’heure tardive à laquelle cette enfant se promenait, quelque chose retint l’attention du jeune homme. La gamine le fixait d’une façon étrange qui n’avait rien à voir avec de la curiosité, de l’intérêt ou de la crainte. Son regard statique mélangeait à la fois apathie et colère. De bien curieux qualificatifs pour une enfant qui selon les premières observations d’Isabeau devait avoir douze ou treize ans à peine. L’hôtel se trouvait à deux cents mètres, peut-être faisait-elle partie de la clientèle et l’avait-elle aperçu d’une fenêtre ?

— Tout va bien, mademoiselle ? s’enquit Isabeau, que le regard persistant de l’inconnue commençait à mettre mal à l’aise.

La jeune fille garda le silence, mais elle se mit à frapper fort le mur de la maison qui faisait l’angle de la ruelle de laquelle elle observait Isabeau.

— Hey, attention, vous allez vous faire mal !

Sa peau était aussi pâle que sa robe. Au moment où il aurait presque pu la toucher en tendant le bras, elle poussa un hurlement si strident qu’Isabeau porta les mains à ses oreilles. La gamine s’enfuit en courant, après avoir jeté un objet à terre. Sans réfléchir, il s’élança à sa poursuite, mais elle pivota à la première intersection, circula entre les poubelles et les porches, et, très vite, elle disparut du champ de vision d’Isabeau.

— Elle, elle a dû prendre le temps de lire le plan de la ville, murmura-t-il en renonçant à la poursuite.

Il décida de rebrousser chemin. C’est alors qu’il la vit à nouveau. Face à lui, tout au bout de la rue située en face, à peine visible, se tenait la jeune fille, tel un fantôme à peine accroché au sol. Des picotements trouèrent la nuque du jeune homme. Même avec beaucoup d’imagination, ou de grandes aptitudes physiques, il aurait été impossible à quiconque de se trouver à quelques mètres derrière lui et la seconde d’après à l’autre bout du pâté de maisons. Isabeau respira lentement. L’apparition l’observait, même si, à cette distance, il ne distinguait pas aussi bien la nature de son regard. Puis l’enfant se mit à remuer, se faufila entre deux habitations, et disparut en un éclair blanc. Isabeau resta planté sur ses jambes. Il tentait de décrypter ce qu’il venait de voir, et, surtout, d’y trouver un sens. Après un instant de réflexion, il reprit le chemin de l’hôtel.

Il est vraiment temps que je me couche…

Alors qu’il revenait sur ses pas, Isabeau ne put s’empêcher de laisser traîner ses yeux sur la façade contre laquelle avait frappé l’inconnue. Une inscription à la craie, tremblotante et enfantine, maculait le mur :

A13 : 16-17

Sur le sol gisait une craie brisée en deux. Isabeau pensa que c’était peut-être l’objet qu’elle avait laissé tomber dans sa fuite. Ou peut-être pas, après tout. Elle n’avait pas vraiment l’allure d’une fille qui traîne dans les rues et fait part de sa colère au monde en gribouillant sur les murs, comme Isabeau et ses petits camarades de l’orphelinat avaient l’habitude de le faire. Cela remontait à une éternité. Une vie, en vérité.

Quand il entra dans la chambre séparée de celle d’Évariste par un petit salon et composant ce qu’Odette appelait« la plus belle suite », il hésita à faire part à son mentor de la scène à laquelle il venait d’assister. Et puis, à bien y réfléchir, il n’était plus trop sûr de ce qu’il avait vu. Évariste exigerait moult détails et théories, or Isabeau n’en possédait aucune, si ce n’était celle d’une gamine qui lui avait joué un bien joli tour. Rien que l’anticipation de la conversation à venir l’assomma de fatigue et le fit renoncer. Mais tandis qu’il espérait se laisser vite happer par les draps de son lit, on toqua à sa porte dès qu’il eut posé une fesse sur l’édredon. Il soupira, avant d’aller ouvrir.

— Vous vous êtes perdu, déclara Évariste sur le pas de la porte côté pièce commune.

— Je vous manquais déjà ? ironisa le jeune homme.

— Évidemment. Georges n’est pas là, et il n’y a pas de chat.

— Pourquoi vous parlez de chats ?

— J’aime leur compagnie, je m’ennuie moins, avec eux.

— Quand Georges doit-il arriver ? éluda Isabeau en retirant sa casquette et ses chaussures.

— Demain, heureusement. Je lui ai demandé de faire quelques recherches sur l’Institut des œuvres religieuses.

Isabeau ne put retenir un geste d’agacement.

— Êtes-vous certain de ne pas vous focaliser trop sur cette histoire d’Église ?

— Je sens que vous mourez d’envie d’exposer votre théorie, alors comme il n’y a ni chat ni majordome, je vous écoute.

— Vous détestez l’Église.

— Je vais tenter de traduire : vous pensez que, parce que je déteste l’Église, je ne suis pas objectif.

— Vous pourriez ne pas l’être.

— Eh bien, soyez rassuré, je ne la déteste pas.

— Vraiment ?

— Vraiment. En fait, c’est Dieu que je déteste, et il n’a que très peu de chose à voir avec ces pantins cléricaux qui, au demeurant, constituent en plus la majeure partie de notre clientèle, si on considère le nombre conséquent de problèmes qu’ils provoquent.

Évariste observa Isabeau, qui s’obstina à garder le silence.

— Êtes-vous rassuré ?

— Jamais totalement, avec vous.

— Tant mieux, l’angoisse vous maintient en forme, et je compte encore tirer profit de votre avantageux physique. Je vais me retirer, maintenant. Tâchez de dormir, quelque chose me dit que si mes premières impressions se confirment, cette pauvre Louise est le pion d’un grand jeu d’échecs.

Évariste tourna les talons, traversa le salon et ouvrit sa chambre, avant de conclure :

— Voilà pourquoi c’est moi qui dois choisir les affaires.

Isabeau claqua la porte en guise de réponse.

 

inter

 

En toute logique, le salon vert tenait son nom du fait que tout à l’intérieur se déclinait dans cette nuance. Moquette, tentures, tableaux et nappes, rien n’échappait au règne de cette couleur. Si le résultat frôlait le mauvais goût, l’ensemble pouvait cependant passer pour une décoration audacieuse, pour peu qu’on ne s’y attarde pas trop.

Odette n’avait pas menti sur le fait que son établissement rassemblait au quotidien de nombreux Neuchâtelois, car ce matin la salle était pleine des gens de bien qu’elle tenait en si haute estime. Et à en juger par la façon dont les clients dévisageaient Isabeau et Évariste, Odette avait fait son travail de commère avec un talent et une efficacité rares.

Tandis que le notaire relisait pour la quinzième fois, au moins, le rapport d’autopsie des sept morts de Venise ainsi que l’inventaire des biens leur appartenant, Odette posa bruyamment la théière sur la table.

— Oh, dites donc, ça a l’air très sérieux, ce que vous lisez, jugea-t-elle en tentant de déchiffrer les lignes du document médical.

— Oui, ça parle de cadavres, et ils manquent souvent de légèreté, répondit Évariste, l’œil glacé.

— De cadavres ? répéta la femme d’un air horrifié, sans pour autant s’en aller. Vous faites un bien drôle de métier…

— Il l’est parfois, en effet, mais j’ai tendance à trouver beaucoup de choses drôles.

Évariste ouvrit la théière, et son visage se décomposa.

— Vous avez laissé le sachet de thé dans l’eau ?

— Je n’allais pas le mettre ailleurs, répondit la femme, en tentant cette fois la stratégie de lire le rapport à l’envers.

— Depuis combien de temps ?

— Je n’en sais rien. Pas longtemps.

— Pas longtemps ? Ma chère, l’approximation est une chose, mais quand on l’applique au thé, elle est criminelle.

— Vous ne voulez pas plutôt du café ? Le café, c’est mieux.

Isabeau dissimula son visage derrière un journal, afin de pouvoir rire en toute discrétion. Et comme il n’était pas sûr que les choses dégénèrent de la bonne façon, il enchérit :

— Moi, je veux bien du café.

Odette tourna les talons et disparut du salon.

— Vous êtes dur avec elle, rabroua gentiment le jeune homme.

— Attendez que je vous expose mon plan pour nous débarrasser de cette créature, et nous pourrons aborder le sujet de la dureté.

— Moi, je la trouve charmante.

— Je croyais que nous avions convenu que la jubilation avant 21 heures était de très mauvais goût.

— Vous êtes le seul à l’avoir convenu.

Sans rien cacher de sa mine réjouie, Isabeau se replongea dans ses notes et s’employa à les réorganiser par thématiques, un système de classement qu’il avait lui-même mis au point afin de pouvoir répondre au mieux aux questions qu’Évariste lui posait à toute heure du jour et de la nuit. Après de longues minutes de silence, l’enquêteur leva le nez du rapport :

— Plus je lis ce compte-rendu, plus je le trouve étrange. Il n’y a aucune marque physique, rien sur la surface du corps ni sur les organes internes.

— Ce qui confirme les dires du médecin légiste dévoreur de gâteaux.

— J’avais dans l’espoir que cet homme n’avait pas toute sa tête.

— Avez-vous transmis le document à votre ami médecin légiste à Paris ?

— Oui, Joras l’a eu dès le lendemain de notre arrivée à Venise, j’attends son analyse. J’espère que le cas va l’intriguer assez pour qu’il fasse le voyage et examine lui-même les corps. C’est fascinant. L’absence de traces liées à un choc me laisse à penser que l’organisme des victimes a, d’une certaine façon, décidé de ne plus fonctionner, comme un mécanisme programmé pour s’arrêter.

— Est-ce qu’un empoisonnement pourrait faire ça ?

— Pour les substances les plus mortelles que je connais, et j’en connais beaucoup, elles laissent au moins quelques traces à l’autopsie, ne serait-ce qu’au niveau de la partie du corps exposée à la substance. Mais là, rien. Rien de rien. Il est très difficile de cerner l’intention du tueur si on ne sait quel moyen il a utilisé pour sa besogne. L’outil révèle tant de choses sur son utilisateur.

— J’ai lu les informations rassemblées par Georges sur ces pauvres gens et, à part le fait qu’ils travaillaient tous à la fondation Sorel, ils sont de milieux et âges différents, et des deux sexes. Nous ne pouvons donc pas non plus nous raccrocher aux caractéristiques intrinsèques des victimes.

— Alors, vous avez visité la fondation, hier, avec votre amie ? interrompit Odette en surgissant entre les deux hommes, cafetière en main. Cet établissement n’est-il pas incroyable ? Les gens viennent de toute l’Europe pour se faire soigner, vous savez. C’est très bon pour les affaires. Et accessoirement, vous ne trouverez pas meilleurs soins.

Isabeau et Évariste la dévisagèrent. Cette femme avait réussi le tour de force de vivre une existence entière sans avoir acquis le moindre filtre social.

— Vous êtes effectivement une femme fort bien renseignée, observa Évariste en changeant de stratégie d’approche. Peut-être pourriez-vous nous en dire davantage sur cette fondation ?

— Bien sûr. Tout le canton défile ici. De plus, Ernest et moi sommes membres de l’association des commerçants. Rien ne peut se décider dans la ville sans que nous soyons consultés.

— Savez-vous si l’Institut des œuvres religieuses a toujours fait partie de la fondation ? attaqua l’enquêteur sans perdre de temps en des préliminaires dont Odette n’aurait sans doute pas apprécié la subtilité.

— Quoi, vous parlez de l’Église ? Bien sûr ! Elle l’a même créée. Enfin, disons que ses capitaux ont bien aidé dès le départ.

— J’avais cru comprendre que c’était Marcel Sorel et ses relations.

— Pour ce qui est de l’idée, oui, mais quand il a fallu concrétiser les choses, c’est l’Église qui a repris la main. Et une sacrée main, car à l’époque le projet partait mal.

— Comment ça ?

— Certaines personnes influentes voyaient d’un très mauvais œil qu’on installe dans l’une de nos forêts une structure visant à accueillir des gens… vous savez ?

— Non, je ne sais pas. Isabeau ?

— Pas mieux.

— Des gens dérangés, chuchota Odette, avant de poursuivre à voix haute : On ne sait jamais ce qui peut se produire avec ces malades. En plus, à l’époque, beaucoup pensaient que l’édification du bâtiment abîmerait la forêt. Après la forte activité industrielle des années vingt qui l’avait déjà bien réduite, on était nombreux à être réticents.

— Et de quelle façon ont-ils surmonté vos réticences ?

— Comme partout, avec le porte-monnaie, bien sûr ! avoua Odette sans l’ombre d’un scrupule. Il n’y a que l’argent qui passe au-dessus des principes. Et tout le monde sait que l’Église a les poches pleines. Sorel a plaidé sa cause avec de belles promesses de sécurité, mais en vérité la ville a touché d’énormes sommes d’argent qui ont permis la modernisation de certains quartiers. Avec le déménagement du siège des chocolats Suchard, l’argument d’une nouvelle économie a trouvé un écho. En vérité, la plupart des gens qui travaillent à la fondation ne sont même pas des locaux. Mais ils se sont bien gardés de le dire, à l’époque.

— C’est étrange de n’avoir pas croisé plus de religieux sur le site si le Vatican en est en grande partie l’architecte, fit remarquer Évariste.

— Bah, il faut dire que le père Sorel n’est pas vraiment un pratiquant, vous voyez, et qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. Comme d’ailleurs beaucoup de ses collaborateurs. Une de mes connaissances y a travaillé un temps comme secrétaire, et elle me disait que ça chauffait souvent entre les laïcs d’un côté et les quelques représentants de l’Église de l’autre. Je crois que Sorel, qui a quand même un peu de fortune personnelle, a dû négocier avec l’Église pour qu’elle fasse profil bas. Beaucoup de ses chers scientifiques ne seraient peut-être pas venus s’ils avaient su qu’ils travailleraient aussi étroitement avec Dieu.

— Ma chère Odette, puis-je me permettre de vous citer quelques noms afin que vous me disiez s’ils vous inspirent ?

— Mais bien sûr, si je peux vous rendre service, se délecta-t-elle.

La figure d’Odette se mit à luire. Isabeau ne sut pas si cela provenait du fait qu’Évariste ne lui était pas indifférent ou de la surcharge de maquillage. Mais le résultat obtenu avait des allures de cire.

— Colette Sachedieu, Marie Pinel, Solange Leroy, Annette Boisguibault, Charles Arouey, Pierre Poquelin…

— Oh ! coupa Odette. Pierre Poquelin, lui, je le connais. Avant de travailler pour la fondation, il était médecin à Neuchâtel. C’est une sacrée personnalité et, justement, nous parlions des opposants à l’Église, il en fait partie. C’est un anticlérical acharné.

— C’était, corrigea Évariste.

— Pardon ?

— Il est mort à Venise.

Odette arrondit sa bouche en une forme disgracieuse de cul de poule.

— Non ! Vous… Vous voulez dire qu’il fait partie de tous ces pauvres gens morts dans cet hôtel ?

— Vous ignoriez cette information ? provoqua le notaire.

— Eh bien… je… c’est-à-dire que je n’ai pas trop eu le temps de lire les journaux ces derniers temps, et cette tragédie s’est passée dans un pays lointain.

— L’Italie.

— Vous reprendrez bien un peu de café ?

Sans attendre de réponse, elle resservit Isabeau avant de se retirer du salon vert, visiblement affectée par la nouvelle.

— Il serait intéressant de voir de quel bord étaient les autres victimes, poursuivit Évariste. Peut-être que nous tenons là un nouveau point commun. Je propose que nous utilisions nos badges pour retourner à la fondation. Comme tout semble systématiquement pointer vers ce bel établissement, il est grand temps de le piquer pour voir à quel endroit il est le plus sensible.

— Et ça, c’est votre spécialité, conclut Isabeau en terminant d’avaler son café.