La République centrafricaine, un État failli
Classée en 2014 à l’avant-dernière place de l’Indicateur de développement humain établi par le PNUD (188e sur 189), la République centrafricaine (RCA) connaît l’une des trajectoires nationales les plus tragiques d’Afrique. Faible peuplement historique, enclavement, position dominée dans les relations régionales et dérives des élites politiques expliquent la récurrence des violences, la pauvreté et les difficultés de construction de l’État.
Une vulnérabilité historique

Le territoire actuel de la RCA présente depuis longtemps de faibles densités démographiques (moins de 10 habitants par km2), qui sont à la fois une cause et une conséquence de sa fragilité. Ce faible peuplement s’explique par la situation géographique du pays, au carrefour des systèmes de traite esclavagiste qui atteignent leur paroxysme au milieu du XIXe siècle et sont dirigés vers l’Atlantique (traite européenne et razzia peules du Nord Cameroun), le monde sahélo-méditerranéen, le Nil et le Moyen-Orient. Puis le choc colonial expose les sociétés locales aux réquisitions, au travail forcé et aux exactions des compagnies concessionnaires, qui reçoivent des droits d’exploitation en échange d’investissements non réalisés.

Après l’indépendance, l’État embryonnaire peine à contrôler ses minces ressources. La culture cotonnière permet un timide développement du Nord-Ouest. Le Sud-Ouest bénéficie des exploitations industrielle du bois et artisanale du diamant. Les hautes terres de l’Ouest sont colonisées par des éleveurs peuls venus du Nigeria via le Cameroun. Les solitudes de l’Est sont laissées aux grandes chasses et à la conservation.

 

 

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Des crises enchevêtrées

La fragilité politique s’accentue à la fin des années 1990 : la dégradation de l’économie et le clientélisme réduisent le contrôle de l’État à Bangui, aux régions d’origine des présidents et à quelques villes (Bouar, Sibut…). Les services publics dont dépend le développement s’arrêtent là.

Les conflits, sur fond de compétitions ethnorégionales, ont d’abord pour enjeu le pouvoir et le contrôle de Bangui (1996-2001). Puis les vaincus organisent des rébellions dans les Nords (2001-2013). Le vide politique est propice aux incursions de groupes armés des pays voisins : J.-P. Bemba de RDC, Lord Resistance Army d’Ouganda, Janjawid du Darfour soudanais et mercenaires tchadiens. Il est aussi propice au banditisme rural : de nombreuses bases de zarguina (coupeurs de route) essaiment dans l’Ouest, composées d’éleveurs du Tchad, de soldats démobilisés et de rebelles d’Afrique centrale. L’élevage entre en crise, frappé par les enlèvements, les vols et les luttes internes. En 2013, la prise du pouvoir à Bangui par la Séléka, formée de rebelles centrafricains du Nord-Est liés au grand banditisme tchado-soudanais, suscite le soulèvement de milices anti-balaka (« anti-balles », du nom de leurs gris-gris). Des affrontements entre chrétiens et musulmans mènent le pays au chaos. En 2016, la septième intervention militaire française depuis 1960 puis celle d’une force onusienne amorcent une sortie de crise précaire.

 

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Atlas de l'Afrique
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