Parmi les multiples implications de
l’évolution du peuplement africain, l’impact environnemental n’est
pas le moindre. Ce dernier est fortement influencé par le contexte
du développement : l’augmentation de la population et de ses
besoins, la densification démographique rurale et l’urbanisation
rapide exercent des pressions croissantes sur les eaux, les terres,
les forêts, la biodiversité et les littoraux. Leurs effets seront
amplifiés par un changement climatique dont les manifestations
régionales sont encore incertaines. Si les pratiques mal contrôlées
de populations pauvres ont leur part dans les atteintes à
l’environnement (défrichement, orpaillage, braconnage), la médiocre
régulation des activités modernes menées par les acteurs nationaux
ou mondialisés (agro-industrie, barrages, mines, pétrole, pêche)
est tout autant décisive. En Afrique, comme ailleurs, les réponses
apportées au défi environnemental sont ambiguës : si les États
africains l’intègrent tous aujourd’hui à leur agenda de
développement – bénéficiant pour cela d’appuis internationaux
variés –, la nécessité de répondre à des besoins croissants
tout en respectant les équilibres écologiques est cependant
difficile à traduire dans les faits. Cette situation reflète la
position périphérique de l’Afrique dans la mondialisation
environnementale.