De tous les bouleversements qui
s’exercent sur le continent africain, la transformation du
peuplement est la plus lourde de conséquences : elle se traduit par
une croissance démographique et une urbanisation rapides. L’Afrique
comptait 100 millions d’habitants en 1900, ruraux pour l’essentiel
; elle en avait près de 1 milliard en 2000, dont un tiers de
citadins. Selon les projections, il y aura près de 2 milliards et
demi d’Africains en 2050, qui vivront en majorité dans les villes.
Cet essor résulte de transitions démographiques et d’une
urbanisation plus tardives que celles des autres continents. Le
mode d’intégration de l’Afrique dans le système mondial et le mal
développement qui y est associé expliquent ces décalages. De fait,
les transitions démographiques ne sont pas uniformes d’un pays à
l’autre du continent, l’hégémonie des mégapoles n’est pas assurée
et les activités informelles restent prépondérantes en ville. Dans
ce contexte, les migrations, notamment internes, continuent de
fournir des perspectives essentielles à des populations très
mobiles. Face au défi du nombre, les systèmes scolaires et
sanitaires sont sous pression pour préparer la jeunesse aux métiers
du XXIe siècle et permettre aux sociétés
de toucher le « dividende démographique », suivant le
modèle chinois.