L’impératif énergétique
La faible consommation énergétique est un reflet et un facteur du mal développement. En 2013, la consommation annuelle par habitant en Afrique subsaharienne est de 0,67 tonne équivalent pétrole (Tep) contre 2,2 en Chine, 3,7 en Europe et 6,9 aux États-Unis. 68 % des Subsahariens n’ont pas accès à l’électricité. Il faut améliorer simultanément la production et l’accès aux énergies modernes « vertes », ce qui suppose de lourds investissements.
Pénurie énergétique et développement

L’accès aux énergies modernes (électricité, gaz) est très limité en Afrique. En 2012, la capacité électrique totale est de 165 gigawatts, à peine plus que celle de l’Allemagne. Les inégalités géographiques opposent l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud au reste de l’Afrique subsaharienne, cette dernière produisant moins d’un tiers du total. L’accès à l’électricité se limite souvent aux centres-villes, où les délestages font partie du quotidien. Les réseaux nationaux sont peu interconnectés. Le prix élevé de l’électricité freine à la fois l’industrialisation – la filière textile en a été victime – et l’économie informelle. Campagnes et périphéries urbaines recourent aux énergies ligneuses (dérivées du bois) ou au pétrole lampant, avec des impacts négatifs sur la santé (maladies respiratoires, incendies) et l’environnement (auréoles de déforestation autour des villes). L’importante production de matières premières énergétiques du continent – près de 20% de l’uranium, 10% des hydrocarbures mondiaux – est exportée. Les compagnies nationales d’électricité ont d’autant plus de mal à répondre aux besoins qu’elles sont mal gérées.

 

 

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Progrès tardifs, défis immenses

Depuis 2010, l’électrification est enfin devenue une priorité. L’Afrique doit réaliser une double transition énergétique : augmenter la production, au sein de mix décarbonés. La valorisation intérieure des hydrocarbures progresse lentement : raffineries chinoises au Tchad et au Niger (2011), West African Gas Pipeline fournissant en gaz nigérian le Bénin, le Togo et le Ghana.

Les grands barrages hydroélectriques des années 1950-1980 (Akosombo, Assouan, Cahora Bassa, Kariba, Inga) sont un temps passés de mode, à cause de leurs impacts environnementaux et de leurs résultats économiques. Depuis l’an 2000, leur potentiel est redécouvert : la Banque mondiale, après avoir refusé de financer des projets finalement soutenus par la Chine (Bui au Ghana, Méroé au Soudan, Grande Renaissance éthiopienne), a reconsidéré l’intérêt des barrages, dont celui d’Inga III au Congo, d’une capacité de 4 800 mégawatts et voué notamment à satisfaire la demande sud-africaine. Certains pays valorisent leur potentiel d’énergie renouvelable : géothermie au Kenya, centrales solaires au Maroc.

L’enjeu, pour l’Afrique, est de trouver un équilibre entre l’extension des réseaux et l’essor de systèmes décentralisés (solaire, agrocarburant) dans les espaces à peuplement dispersé. Les contraintes sont financières : il faudrait investir 55 milliards de dollars par an pour électrifier le continent en 2030. Elles sont aussi politiques, via la planification et la coopération régionale, dont le Southern African Power Pool est l’exemple le plus avancé.

 

 

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Atlas de l'Afrique
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