Les transformations démographiques
et les tensions économiques africaines se traduisent par des
relations complexes entre États, sociétés et territoires. Les
nombreux conflits n’empêchent pas la maturation des États-nations,
auxquels les crises servent parfois de catalyseurs. Cependant, les
trajectoires ne sont pas homogènes : certains pays s’enfoncent dans
une spirale de violence et d’anomie quand d’autres inventent des
équilibres démocratiques. La décentralisation renouvelle parfois
les modes d’administration des territoires. Les constructions
régionales, très inégalement avancées, élargissent les horizons de
l’action publique et du développement. L’innovation territoriale
est d’autant plus nécessaire que les modes de vie des Africains ont
changé sous l’effet de mobilités croissantes : avec les migrations,
l’intensité des relations villes campagnes recompose les
territoires. Enfin, l’émergence de classes moyennes est
prometteuse. Elle ne doit toutefois pas occulter les profondes
inégalités entre les riches et une majorité enlisée dans la grande
pauvreté.