Mike Duncan conduisait le camion, Alana assise à ses côtés. L’ancien lit de la rivière était jonché de grosses pierres rondes qu’ils pouvaient parfois contourner, mais que d’autres fois ils étaient obligés de déplacer. Après des semaines de crapahutage dans ce terrain meurtrier, elle avait les fesses en compote.
La veille, au camp, ils avaient plaidé leur cause auprès du représentant du gouvernement tunisien, qui les croyait à la recherche d’un moulin romain, faisant valoir que retourner tous les soirs aux ruines constituait une précaution inutile. Ils demandèrent l’autorisation de rester éloignés quelques jours, en soulignant que Greg Chaffee possédait un téléphone satellitaire et qu’en conséquence, ils ne seraient jamais vraiment sans contact avec l’équipe principale d’archéologues.
Alors que les véritables archéologues faisaient des progrès remarquables dans leurs fouilles des ruines romaines, l’équipe d’Alana n’avait encore rien à montrer après plusieurs semaines de recherches. En demeurant plus longtemps dans le désert, en élargissant leur champ d’investigations, ils espéraient bien retrouver la trace du vieux corsaire barbaresque, Suleiman Al-Jama.
La seule chose qui la réconfortait, c’était son dialogue quotidien par internet, le soir, avec son fils, à Phoenix. Cette prouesse technologique ne laissait pas de l’émerveiller. Grâce aux communications modernes par satellite, elle se sentait moins isolée aujourd’hui que lors de ses premières fouilles, encore étudiante, dans le désert d’Arizona, à moins de trois cents kilomètres de son université.
Le fonctionnaire tunisien refusait obstinément de satisfaire à leur requête jusqu’au moment où Greg l’entraîna à l’écart pendant deux minutes. A leur retour sous la grande tente servant aux repas, le Tunisien adressa un large sourire à Alana et leur accorda la permission demandée, sous réserve qu’ils prennent contact une fois par jour et reviennent au camp dans les soixante-douze heures.
— Bakchich, répondit ensuite Greg à son regard interrogateur.
Alana avait pâli.
— Et s’il avait refusé l’argent et t’avait dénoncé ?
— On est en Afrique du Nord.
— Mais…
Alana ne savait plus quoi répondre.
Toute sa vie, elle avait respecté l’autorité, obéi aux lois. Jamais elle n’avait triché aux examens, toujours calé le limitateur de vitesse de sa voiture à la vitesse prescrite. Pour elle, le monde était peint en noir et blanc, ce qui d’un côté lui facilitait l’existence et d’un autre la rendait extrêmement compliquée. Elle se sentait à l’aise avec ses choix moraux, mais était bien obligée de vivre dans une société qui passe son temps à explorer les zones grises pour fuir ses responsabilités.
Nulle naïveté dans une telle attitude, car elle savait bien comment fonctionnait le monde, mais elle n’autorisait aucune intrusion dans sa vie de cette corruption minable. Jamais elle n’aurait songé à proposer un pot-de-vin au représentant du ministère tunisien de l’Archéologie.
Cela dit, pas question pour elle de refuser les avantages offerts par l’action de Greg. Alors ils étaient repartis, dans l’espoir de trouver un chemin après les chutes d’eau, qui les mènerait à la base secrète de Suleiman Al-Jama.
Ils avaient emporté assez d’eau et de nourriture pour trois jours et une seule tente, mais Alana se sentait à l’aise avec ses compagnons. Ils avaient également un bidon de 190 litres de gazole leur permettant de parcourir près de cinq cents kilomètres.
Pour autant, aucun parmi eux ne faisait preuve d’un optimisme excessif. La chute d’eau était trop haute pour permettre le passage d’un voilier. Mais les accords de Tripoli approchaient et Alana savait que la secrétaire d’Etat s’envolait aujourd’hui même vers la Libye pour des conversations préliminaires.
— Tu es vraiment obligé de rouler sur tous les nids-de-poule que tu vois ? demanda Greg, assis à l’arrière du camion découvert.
— Oui, parfaitement, répondit Mike, sérieux comme un pape.
Greg passa sur la droite, de façon à se retrouver derrière Alana.
— Dans ce cas, roule dessus avec les pneus gauches, veux-tu ?
Comme d’habitude, le ciel était dépourvu de nuage, en sorte qu’il faisait 42 ° lorsqu’ils s’arrêtèrent pour déjeuner. Alana tendit à chacun une bouteille d’eau tirée de la glacière et un sandwich préparé par le personnel du camp. D’après le compteur, ils avaient parcouru cent douze kilomètres, et d’après ses souvenirs, la chute d’eau se trouvait encore à quarante-huit kilomètres de là.
— Et là-bas, qu’est-ce que tu en penses ? demanda Mike, la bouche pleine, en indiquant avec son sandwich l’autre rive de la rivière asséchée.
Alors que d’habitude le lit était encaissé entre des falaises abruptes, là, l’érosion avait sculpté les berges qui montaient en pente douce jusqu’au désert.
— La pente doit faire 60 °, voire plus, répondit Greg.
— Si on trouvait quelque chose au sommet pour arrimer le câble du treuil, on pourrait grimper sans problème.
Alana acquiesça.
— Je suis d’accord.
Dès qu’ils eurent terminé leur repas, expédié rapidement tant la chaleur était insoutenable, Mike conduisit le camion jusqu’au pied de la rive. De près, la pente semblait plus raide que de là où ils se trouvaient auparavant, et d’une dizaine de mètres plus élevée. Il fit avancer le camion jusqu’à ce que les roues arrière n’exercent plus de poussée et fassent jaillir des gerbes de poussière. Alana et Greg descendirent. Elle déroula alors le câble du treuil monté à l’avant du camion, tandis que Greg Chaffee, le plus en forme de la bande, entreprenait l’escalade de la rive. A chacun de ses pas, il déclenchait de petites avalanches de poussière et de cailloux et fut rapidement forcé de s’aider de ses mains et jura comme un charretier lorsqu’un coup de vent arracha son chapeau de paille. Il accrocha alors l’extrémité du câble à sa ceinture et poursuivit son ascension, s’écorchant les doigts sur la pierre.
Il fallut à Greg dix minutes pour atteindre le sommet, le dos de sa chemise trempé de sueur, la calvitie brûlante au sommet du crâne. Il disparut alors à la vue des autres, tirant le câble derrière lui.
Il réapparut quelques instants plus tard.
— J’ai enroulé le câble autour d’un rocher, hurla-t-il. Essaye de monter et récupère mon chapeau au passage.
Alana alla chercher le chapeau avant que le vent ne l’emporte au loin et remonta dans la cabine. Mike passa la première et enclencha le treuil. L’appareil n’était pas particulièrement puissant, mais il suffisait à la tâche exigée de lui. Lentement, le camion se mit à escalader la pente. Alana et Mike échangèrent un sourire, tandis qu’en haut, Greg poussait un hurlement de triomphe.
Soudain, une ombre passa sur le visage d’Alana et elle leva les yeux, s’attendant à voir un faucon ou un vautour.
Un gros avion biréacteur passait au-dessus d’eux, à moins de trois cents mètres d’altitude. On entendait à peine le rugissement des réacteurs, comme s’ils étaient coupés et que l’appareil descendait en vol plané. Il n’y avait aucun terrain d’atterrissage dans les environs, au moins de ce côté-ci de la frontière libyenne, et elle se dit que l’avion devait être en difficulté.
Elle remarqua alors deux détails. D’abord un trou béant près de la queue, elle-même tachée apparemment de liquide hydraulique. Ensuite l’inscription sur le fuselage : United States of America.
Greg avait cessé ses hurlements de triomphe. La main au-dessus des yeux pour se protéger du soleil, il suivit la trajectoire de l’avion.
Soudain, Alana comprit de quel avion il s’agissait et qui se trouvait à l’intérieur.
Occupé à faire grimper le camion, Mike Duncan n’avait rien vu et il s’étonna d’entendre Alana expirer bruyamment.
— Que se passe-t-il ?
— Gagne le haut de la rive le plus vite possible.
— C’est ce que je fais, mais pourquoi une telle hâte ?
— L’avion de la secrétaire d’Etat est sur le point de s’écraser.
Evidemment, Mike ne pouvait rien faire. Ils étaient totalement dépendants du treuil.
— Tu vois quelque chose ? hurla Alana à l’intention de Greg.
— Non, répondit-il aussi fort pour couvrir le bruit du moteur. Il a survolé des collines à trois ou quatre kilomètres d’ici. Je ne vois aucune fumée, rien. Le pilote a peut-être réussi à se poser sans dommages.
Pendant huit minutes qui leur parurent une éternité, le camion escalada la rive avec peine.
Ils finirent par arriver au sommet de l’escarpement. Greg ôta le câble enroulé autour de la pierre qu’il avait profondément entaillée.
— Il s’est peut-être posé en Libye, grommela Mike.
— Pardon ? fit Alana.
— J’ai dit que l’avion a peut-être franchi la frontière libyenne, lança-t-il suffisamment fort pour être entendu de Greg.
Alana avait beau diriger cette équipe, elle se tourna vers Greg Chaffee pour quêter son approbation ; elle le soupçonnait fort d’appartenir à la CIA, ce qui en faisait une sorte d’expert de ce genre de situation.
— Il ne doit y avoir personne à quatre-vingts kilomètres à la ronde, dit Greg. S’ils ont réussi à se poser, il y a peut-être des blessés et nous sommes les seuls à avoir un véhicule.
— Pour qui travailles-tu réellement ? demanda Alana.
— On perd du temps, là.
— Greg, c’est important. Si on doit franchir la frontière libyenne, j’ai besoin de savoir pour qui tu travailles.
— C’est bon, j’appartiens à la CIA. Je suis chargé de garder un œil sur vous trois. Enfin… sur vous deux, puisque le brave Dr Bumford n’a pas quitté le camp depuis notre arrivée. Tu as reconnu l’avion, n’est-ce pas ? (Alana acquiesça.) Alors tu sais qui est à bord.
— Oui.
— Tu serais prête à la laisser mourir par peur de tomber sur une patrouille libyenne ? Ils l’ont quand même invitée, non ? Ils ne vont rien nous faire si on cherche à la secourir !
Alana se tourna vers Mike Duncan. L’homme avait le visage impénétrable. Ils auraient aussi bien pu parler du temps qu’il faisait.
— Qu’en penses-tu ? demanda-t-elle.
— Je ne suis pas un héros, mais je pense quand même qu’il faudrait aller voir.
— Dans ce cas, allons-y.
Ils s’enfoncèrent dans le désert. Nulle trace de présence humaine, ils avaient l’impression de rouler à la surface de la lune. Du lit asséché de la rivière aux collines que Greg avait évoquées, ce n’était qu’une morne étendue caillouteuse, sans vie. Dans un tel environnement, seuls pouvaient survivre des lézards et quelques insectes, encore avaient-ils la sagesse de demeurer enfouis en ces heures les plus chaudes de la journée.
Greg essaya alors, en vain, de joindre ses supérieurs grâce à son téléphone satellitaire. Il bénéficiait d’un canal spécial, le même que celui qu’utilisait l’armée, et l’échec de ces tentatives de communication demeurait incompréhensible. Il remplaça la batterie par une autre, qu’il gardait dans son sac à dos.
— Quelle saloperie, lança-t-il, furieux. Avec un budget de trente milliards de dollars par an, ils m’envoient en mission avec un téléphone vieux de cinq ans, et qui ne marche pas. J’aurais dû m’en douter. Ecoutez, il faut que vous sachiez que ce n’était pas une mission prioritaire. Si on trouve les papiers d’Al-Jama, tant mieux. Mais sans ça, la conférence aura quand même lieu.
— Mais Christie Valero a dit que…
— Elle a dit ce qu’il fallait pour que tu acceptes. Mike et moi on parie sur les courses de chevaux, alors on sait que les paris risqués, parfois ça marche aussi, mais cette histoire, depuis le début, ça n’est qu’une farce. Pour moi, cette mission est une punition parce que j’ai foiré un truc à Bagdad, il y a quelques mois. Pour vous… je n’en sais rien, mais vous voyez bien qu’on m’a envoyé ici avec du matériel de merde, alors tirez-en vous-mêmes les conclusions.
Après la sortie de Greg, ils roulèrent un long moment en silence. Alana songeait à la fois aux propos de Greg et à l’avion de la secrétaire d’Etat. Dans les deux cas, rien de bien réjouissant. Elle n’avait jamais rencontré Fiona Katamora, mais lui vouait une admiration sans bornes, voyant en elle le modèle dont l’Amérique avait besoin. L’idée qu’elle ait pu périr dans un accident d’avion avait quelque chose d’insupportable.
Mais les propos de Greg n’étaient pas moins désolants et elle décida de ne pas en tenir compte. Et puis il y avait peut-être d’autres raisons à son amertume. Christie Valero et Saint Julian Perlmutter s’étaient montrés convaincants. Détruire à la base les justifications utilisées par les islamistes pour leurs actions meurtrières constituait peut-être le plus grand progrès dans la guerre contre le terrorisme. Plus que jamais, elle était persuadée que cette mission revêtait une importance cruciale pour les futures négociations de paix, et l’opinion de Greg à ce sujet lui importait finalement assez peu.
Mike s’engagea dans un canyon entre les collines, à l’ombre, où il faisait beaucoup plus frais qu’en plein désert. Ils roulèrent ainsi pendant huit cents mètres avant d’émerger de l’autre côté. Toujours aucune trace de l’avion, aucune colonne de fumée dans le ciel. Pourtant, il volait si bas qu’il devait à présent avoir atterri.
Ils poursuivirent leur route pendant une heure, conscients qu’ils avaient franchi la frontière à un moment ou à un autre, et qu’ils se trouvaient à présent illégalement en territoire libyen. Heureusement, Greg parlait arabe. S’ils tombaient sur une patrouille, il saurait les tirer d’affaire.
Les dunes de sable et de pierre se succédaient, monotones, sous la chaleur écrasante du soleil qui transformait l’horizon en une ligne fluide et tremblotante. Ils venaient d’arriver au sommet d’une colline et s’apprêtaient à redescendre lorsque Mike écrasa la pédale de frein, passa la marche arrière et se retourna pour regarder derrière lui.
— Que se passe-t-il ? demanda Alana, alors que le camion redescendait la pente qu’ils venaient d’escalader.
Ce fut Greg qui répondit.
— Une patrouille !
Un véhicule militaire découvert apparut alors au sommet de la colline, un soldat agrippé à une mitrailleuse d’aspect redoutable. Haut sur roues, équipé de pneus ballons et doté d’une cabine cubique, l’engin semblait parfaitement adapté au désert.
— Laisse tomber, Mike, lança Greg d’une voix forte pour couvrir le rugissement du moteur. Tenter de fuir ne fera qu’aggraver les choses.
Mike Duncan hésita un instant puis finit par hocher la tête. Il savait que Chaffee avait raison. Il ralentit et lorsque le camion s’immobilisa, il coupa le contact, tira le frein à main et laissa ses mains sur le volant, bien en vue.
Le véhicule libyen s’arrêta à vingt mètres d’eux, permettant au mitrailleur de couvrir le trio. Quatre soldats jaillirent alors de la porte arrière, l’AK-47 à la main.
Alana n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Avec de grands gestes, les soldats libyens leur crièrent de descendre du camion. Greg Chaffee s’efforçait de leur parler en arabe, mais sans résultat. L’un des soldats fit un pas en arrière et arrosa le sol d’une rafale d’arme automatique, soulevant des geysers de sable.
Alana poussa un hurlement.
Mike, Greg et elle levèrent alors les mains au-dessus de la tête, en un geste universel de reddition. Un soldat saisit Alana par le poignet et la tira de la cabine. Mike ne fit pas mine de protester contre cette brutalité, mais reçut néanmoins un violent de coup de crosse dans l’épaule, qui lui engourdit le bras jusqu’au bout des doigts.
Alana s’affala sur le sol, plus mortifiée que physiquement blessée. Greg, lui, sauta à bas du camion, les bras toujours levés.
— Je vous en prie, dit-il en arabe, nous ne savions pas que nous avions franchi la frontière libyenne.
— Parle-leur de l’avion, dit Alana en se remettant debout et en ôtant la poussière sur ses fesses.
— Nous avons vu un avion qui semblait sur le point de s’écraser, dit-il aux soldats. Nous voulions aller voir ce qui s’était passé.
Bien qu’aucun ne portât d’insigne particulier sur son uniforme, l’un d’entre eux semblait visiblement le chef.
— Où avez-vous vu ça ? demanda-t-il.
Greg fut soulagé de voir que le dialogue s’engageait.
— Nous faisons partie d’une équipe de recherches archéologiques qui travaille en Tunisie, juste de l’autre côté de la frontière. L’avion a volé au-dessus de nous à environ mille pieds d’altitude… euh, trois cents mètres.
— Vous avez vu l’avion s’écraser ? demanda le militaire mal rasé.
— Non. Pas du tout. On s’est dit qu’il avait réussi à se poser dans le désert, parce qu’on n’a pas vu de fumée.
— C’est une bonne nouvelle pour vous, répondit-il de façon énigmatique.
— Que voulez-vous dire par là ? demanda Greg.
Le Libyen ignora la question et remonta dans son véhicule de patrouille. Il revint quelques instants plus tard, tenant quelque chose dans ses mains. Ils ne comprirent qu’en le voyant tendre une paire de menottes à chacun de ses hommes.
L’un des soldats saisit Alana à l’épaule, par derrière.
— Qu’est-ce que vous faites ? s’écria-t-elle. Nous n’avons rien fait de mal.
Lorsqu’elle sentit le métal tiède sur ses poignets, elle se retourna et cracha au visage de l’homme. Celui-ci lui retourna une gifle qui l’envoya au sol.
Mike repoussa le soldat qui s’apprêtait à le menotter et fit deux pas en direction d’Alana, étendue par terre, à moitié inconsciente. Le chef du petit groupe de soldats tira alors un pistolet de son étui et lui logea calmement une balle entre les deux yeux.
La tête de Mike Duncan fut projetée en arrière et il s’écroula à quelques pas d’Alana. Sonnée par la formidable gifle, elle ne put que contempler, hébétée, le troisième œil qui s’était ouvert au front de Mike et d’où s’échappait un filet de sang sombre.
Elle sentit qu’on la remettait sur ses pieds mais fut incapable de résister lorsqu’on la poussa à l’arrière du camion. Greg Chaffee, qu’on installa sur la banquette à ses côtés, semblait lui aussi en état de choc. Il faisait chaud dans le véhicule, plus chaud encore qu’à l’extérieur, et cela fut pire lorsqu’un soldat leur jeta un sac en toile sur la tête.
L’épais tissu absorba les larmes d’Alana Shepard.