Dès que les portes en cuivre soigneusement polies de l’ascenseur de l’Oregon s’ouvrirent, Juan Cabrillo sentit la profonde pulsation rebondir jusque dans sa poitrine.
Il ne s’agissait pas des moteurs révolutionnaires du navire, mais d’un système stéréo perfectionné. Pour lui, la musique beuglant dans l’unique cabine de cette partie du cargo ressemblait à une explosion continue accompagnée d’une voix ressemblant à une dizaine de chats en rut en train de se bagarrer. Les miaulements s’élevaient sans aucune relation avec la pulsation, et de temps à autre, les amplificateurs des musiciens se mettaient à hurler, sans raison apparente.
Les goûts musicaux de Mark Murphy (si l’on pouvait parler de musique) expliquaient qu’il n’y eût pas d’autre cabine dans cette partie de l’Oregon.
Cabrillo s’immobilisa un instant devant la porte. Les membres de la Corporation avaient reçu des sommes rondelettes pour décorer leurs cabines comme ils l’entendaient. La sienne était ornée de divers bois exotiques et ressemblait plus au salon d’un manoir anglais qu’à une suite dans un bateau. Franklin Lincoln, qui avait grandi dans le plus complet dénuement dans les rues de Détroit, et avait passé vingt ans dans la Navy à dormir où on le lui disait, avait équipé sa cabine d’un lit de camp, d’une cantine et d’une armoire en métal. Le reste de l’argent, il l’avait consacré à personnaliser sa Harley Davidson. La cabine de Max, elle, était encombrée d’un bric-à-brac de meubles dépareillés qui semblaient venus d’une vente de charité.
Et puis il y avait Mark et son complice dans ses activités criminelles, Eric Stone. La cabine d’Eric était un rêve de geek, équipée de tous les appareils, consoles et jeux vidéo imaginables. Le sol, en caoutchouc antistatique, était encombré de kilomètres de câbles, les murs ornés de posters de pin-up et de jeux vidéo. Le lit, poussé dans un coin, n’était qu’un amas informe de draps et de couvertures.
Mark, lui, avait fait le choix du dépouillement. Les murs de sa cabine étaient du même gris que la moquette, l’un des murs était recouvert par des dizaines d’écrans plats. Il y avait également deux fauteuils en cuir bien rembourrés, un lit à deux places et une austère commode. Les éléments de mobilier les plus remarquables de la pièce étaient sans conteste les quatre haut-parleurs, hauts de plus de deux mètres, qui ressemblaient vaguement au musée Guggenheim de Bilbao. Murphy affirmait que les angles aigus dans un système stéréo ont une influence sur le son. Vu les horreurs qu’il écoutait, Juan se demandait comment son jeune spécialiste des armements pouvait s’en rendre compte.
Murphy et Stone se tenaient devant le mur d’écrans vidéo, observant l’imagerie satellite envoyée par Langston Overholt. Alors que l’Oregon faisait route vers la Libye, Cabrillo avait passé un contrat avec Langston : ils agiraient sous couverture comme un groupe de recherche et de secours ; il avait également demandé qu’on leur fournisse les images satellites que le NRO avait certainement obtenues dès que l’on avait appris la disparition de la secrétaire d’Etat.
Mark et Eric avaient modifié un logiciel de reconnaissance de forme pour tenter de retrouver une épave d’avion. Le NRO disposait de dizaines de spécialistes attelés aux mêmes tâches, et équipés de matériel et de logiciels plus performants, mais Juan était persuadé que ses hommes découvriraient avant eux l’épave du 737.
Juan alluma la lumière pour attirer leur attention.
Mark fit taire la musique au moyen d’une télécommande.
— Merci, dit Juan. Quel est le nom de ce groupe ? Je te demande ça pour ne pas risquer d’acheter ce CD par erreur.
— The Puking Muses, répondit Mark sur le ton de l’évidence.
— C’est vrai, pas de risque de se tromper.
Mark était vêtu d’un jean déchiré et d’une chemise ornée de l’inscription « Pedro for President ». Il arborait une tignasse noire emmêlée, mais, à la surprise de Juan, avait quand même consenti à raser le duvet famélique qu’il baptisait pompeusement du nom de barbe. Eric, lui, était vêtu comme à son habitude d’une simple chemise et d’un pantalon chino.
— Il était temps que tu te débarrasses de cet oiseau mort sur ton visage, fit Juan en se passant la main sur le menton.
— La fille avec qui je discute sur le Net m’a dit que j’étais mieux sans barbe.
Mark avait retrouvé son effronterie habituelle, mise un peu en sourdine après l’admonestation du président, consécutive à son erreur en Somalie. Sam Pryor, l’ingénieur blessé, assurait ne pas lui en vouloir, mais proclamait quand même à qui voulait l’entendre qu’en sortant de l’infirmerie, il ferait de Murphy son valet personnel.
— Une fille intelligente. Epouse-la. Bon, qu’est-ce que vous avez découvert ? Attendez. Avant de me répondre, qu’est-ce que c’est que ce truc-là ?
Il montrait sur l’écran l’endroit où le Sahara touche la Méditerranée, à environ quatre-vingts km à l’ouest de Tripoli et de ses faubourgs. Alors que la côte se déroulait presque en ligne droite, on distinguait une avancée de la mer dans les terres, en forme de rectangle parfait. Il s’agissait visiblement d’une œuvre humaine, et, d’après l’échelle sur les moniteurs, d’une taille gigantesque.
— Une nouvelle sorte d’usine hydroélectrique, dit Eric. Elle n’est apparue qu’il y a un mois.
— Je croyais que la Méditerranée n’avait pas de marée suffisante pour ce genre de centrale électrique, fit Juan.
— C’est vrai, mais cette centrale ne fonctionne pas avec le flux et le reflux des marées. Ils ont construit cette usine dans une baie étroite bien plus profonde que celles qu’on trouve habituellement dans la région. Ils ont élevé une digue pour barrer l’ouverture et asséché la baie. Puis ils l’ont élargie et creusée plus profondément. Il y a une série de vannes en haut de la digue. A marée haute, l’eau s’engouffre dans les vannes, puis dans des canalisations et fait tourner des turbines pour produire de l’électricité.
— C’est absurde. Quelle que soit sa taille, la baie va finir par se remplir d’eau.
— Tu oublies la configuration du lieu, rétorqua Eric avec une petite grimace. Le désert !
Le directeur comprit aussitôt.
— L’évaporation. Astucieux.
— Le réservoir doit être large, mais pas forcément profond. Ils ont calculé le taux d’évaporation en fonction de la quantité d’électricité qu’ils voulaient produire. Lorsque le soleil se couche, le lac artificiel est presque vide. Puis on ouvre les vannes, l’eau s’engouffre dans les turbines et le cycle se répète.
— Et le…
— L’excès de sel ? Il est récolté pendant la nuit et vendu aux collectivités territoriales européennes pour saler les routes. Ils disposent là d’une énergie propre, complètement renouvelable, et qui rapporte en plus quelques millions de dollars par an grâce au salage des routes pendant l’hiver.
— Il y a quand même un problème potentiel, dit Mark. Avec le temps, l’évaporation pourrait changer la météo dans la région.
— D’après le rapport que j’ai lu, ce sera négligeable, dit Eric, défendant cette réalisation face à la paranoïa naturelle de Mark.
— Ce rapport a été écrit par la société italienne chargée de la conception de l’usine. Evidemment, ils disent que ce sera négligeable, mais en réalité ils n’en savent rien.
— Ça n’est pas notre problème, dit Juan avant que Mark ait pu ramener l’une de ses théories du complot. Le nôtre, c’est de trouver l’avion de la secrétaire d’Etat. Vous avez découvert quelque chose ?
Mark avala une demi-canette de Red Bull avant de répondre.
— Bon, nous avons deux scénarios. Le premier, c’est que l’avion a explosé en plein vol, soit à la suite d’une panne catastrophique, comme le TWA 800 sur la rive sud de Long Island, ou a été frappé par un missile, également comme le TWA 800, ça dépend de ce qu’on croit. Si c’est le cas, et compte tenu de la vitesse et de l’altitude de l’avion, on devrait avoir des débris sur deux cent soixante kilomètres carrés.
— Il serait presque impossible d’en détecter un sans savoir approximativement où l’explosion a eu lieu, dit Eric en essuyant ses lunettes sur un pan de sa chemise.
— Nous savons où les communications et le transpondeur se sont interrompus, fit valoir Mark. Une rapide extrapolation de la trajectoire, de la vitesse et de l’heure d’arrivée prévue à l’aéroport international de Tripoli indiquent que l’événement a pu avoir lieu du côté tunisien de la frontière et que l’avion se serait écrasé en Libye.
— C’est ce que vous avez, là ? demanda Juan en montrant l’image de désert sur la multitude d’écrans.
Mark secoua sa chevelure hirsute.
— Non, on a déjà vérifié, et nada. On a vu un camion abandonné et de nombreuses traces de pneu qui ont dû être laissées par des patrouilles frontalières, mais pas d’avion.
— C’est plutôt une bonne nouvelle. L’avion n’aurait donc pas explosé en vol.
— Bonne et mauvaise à la fois, rétorqua Eric. Comme nous ne connaissons pas la nature de l’événement, il devient difficile de chercher. Le système d’alimentation en oxygène est-il tombé en panne, tuant l’équipage, et donc l’avion aurait-il continué à voler jusqu’à manquer de carburant ? Dans ce cas, il a pu parcourir huit cents kilomètres voire plus à l’est de Tripoli et s’écraser peut-être en pleine mer. Il a pu aussi y avoir une panne de moteur. Si c’est ça, l’avion a pu planer sur des kilomètres avant de s’écraser.
— Mais ça n’expliquerait pas le silence radio, fit remarquer le directeur. L’équipage aurait lancé un message de détresse.
— On le sait bien, dit Mark, un peu sur la défensive. Il faut quand même qu’on explore toutes les hypothèses pour délimiter une zone de recherche. Il paraît peu vraisemblable que la radio tombe en panne en même temps que les réacteurs, mais des choses plus bizarres se sont déjà produites. Au fait, est-ce que les fédéraux ont interrogé les gens qui ont approché l’avion en dernier ? Il aurait pu être saboté.
— Lang m’a dit qu’en ce moment même, le FBI procède à des interrogatoires.
— Ils devraient aussi enquêter sur l’équipage. L’un d’eux pourrait être lié à Al-Qaida.
— Les membres de l’équipage appartiennent tous à l’armée de l’air, répondit Juan. Je doute qu’ils puissent représenter une menace.
— La CIA a dit la même chose pour Aldridge Ames, et je suis sûr que le FBI a fait une enquête serrée sur Robert Hanssen. Il n’y a aucune raison qu’un militaire de l’armée de l’air ne puisse pas être acheté. Il aurait pu amener l’avion jusqu’à une base libyenne éloignée, où en ce moment même ils sont en train de torturer la secrétaire d’Etat. (Il se tourna vers Eric, le regard brillant.) Qu’est-ce que tu paries qu’ils lui font subir le supplice de la baignoire ? On le fait bien aux gars qu’on détient à Guantanamo, pas vrai ? Ou alors ils lui ont attaché des électrodes aux…
— Messieurs, évitons les dérapages, lança Juan avant qu’ils n’aient passé en revue les tortures les plus atroces.
— Oui, bien sûr, grommela Eric, demeuré pourtant silencieux durant la sortie de Mark. Euh… si les deux réacteurs sont tombés en panne, on a factorisé la vitesse, l’altitude et une descente d’environ quatre cent cinquante mètres par minute. Ca nous donne une zone de plus ou moins cent cinquante kilomètres carrés.
— C’est ce que vous avez sur l’écran ?
— Pas vraiment, répondit Eric.
Mark enchaîna sur les derniers mots de son ami.
— En fait, nous avons envisagé la panne de moteurs et la coupure des communications radio, mais on a écarté rapidement ce scénario et on a trouvé quelque chose de mieux.
Juan commençait à perdre patience, mais il se contint. Il savait que Mark et Eric adoraient étaler leurs qualités de déduction, et il n’entendait pas les priver de ce plaisir.
— Bon, c’est quoi, la réponse ?
— La queue de l’appareil a été arrachée.
— Au moins une partie, corrigea Eric.
— Un défaut de structure dans la queue aurait très bien pu endommager les antennes radio, ce qui expliquerait le soudain silence. Et endommager aussi le transpondeur.
— Suivant l’étendue des dégâts, poursuivit Eric, l’avion a pu continuer à voler pendant un certain temps. Il devait être très instable, et le pilote n’avait que peu de façons d’intervenir. Il ne pouvait gouverner qu’en jouant alternativement de la poussée de chaque réacteur.
« Le problème, c’est que le 737 ne peut pas larguer sa cargaison de kérosène. Il doit voler en cercles pour brûler son carburant et ne pas risquer d’être trop lourd à l’atterrissage.
Juan voulut poser une question, mais Mark le devança.
— Ils ont refait le plein à Londres quand ils se sont brièvement arrêtés pour un entretien avec le ministre des Affaires étrangères britannique. D’après mes calculs, ils avaient encore assez de carburant pour voler pendant une heure après qu’on a perdu le contact avec eux.
Juan acquiesça.
— Même avec les réacteurs au ralenti, l’avion a pu parcourir un peu plus de trois cents kilomètres.
— Mais ils ne l’ont pas fait, dit Eric, sans ça ils auraient tenté un atterrissage d’urgence à Tripoli.
— Bien vu. Mais alors bon sang, où est cet avion ?
— On a combiné les deux scénarios. Panne de réacteur et destruction de la queue, dit fièrement Mark. C’est plausible. Très improbable, mais ça pourrait arriver. Ça rétrécit notre champ de recherches à environ deux cent soixante kilomètres carrés. On a trouvé un endroit possible, mais ça s’est révélé être une formation géologique qui a une vague forme d’avion. (Il montra le centre de l’écran.) Et là, on a trouvé ça.
Juan s’avança. Sur l’écran, on apercevait une zone montagneuse, pratiquement inaccessible sauf en hélicoptère ou avec un très bon 4 × 4. Mark appuya sur une touche du panneau de contrôle et zooma sur l’image.
— Le voilà, murmura le président.
L’avion, ou du moins ce qu’il en restait, se trouvait près du sommet de l’une des montagnes. Des débris jonchaient le sol sur près d’un kilomètre autour de l’épave. On voyait des marques sur le sol à l’endroit de l’impact, puis là où il s’était soulevé avant de retomber sur le ventre et de se désintégrer au cours de la décélération. On apercevait des traces d’incendie entre le deuxième impact et l’endroit où gisait l’épave. Le fuselage, ou du moins les deux tiers, présentait l’aspect d’un tube calciné entouré de débris d’ailes. L’un des réacteurs était visible à une trentaine de mètres de l’appareil. Aucune trace du deuxième.
— Des signes montrant qu’il y a eu des survivants ? demanda Juan qui connaissait déjà la réponse.
— Désolé, patron, dit Eric. S’il y en a eu, ils ne se sont pas manifestés pour demander de l’aide. M. Overholt nous a dit qu’on devrait recevoir une autre série d’images dans dix heures environ. On comparera les deux jeux pour voir si des choses ont changé sur le site. Mais regarde toi-même. Personne n’aurait pu survivre à un accident pareil, surtout avec l’incendie.
— Tu as raison. Je sais. Mais ça ne me plaît pas. Fiona Katamora était quelqu’un de remarquable. C’est terrible de mourir comme ça. Surtout à la veille des Accords de Tripoli. Les gars, vous avez fait du bon boulot. Envoyez une petite note sur mon ordinateur avec les coordonnées exactes, pour que je puisse les transmettre. Inutile de faire perdre leur temps aux spécialistes du NRO alors que nous avons déjà retrouvé l’avion. Je suis sûr que Lang va nous demander d’inspecter le site avant d’annoncer la nouvelle aux Libyens. Au fait, où cherchent-ils, eux ?
— A quelques centaines de kilomètres de là, répondit Mark. A mon avis, il s’agit de simples gesticulations. Il savent que nous avons des satellites, alors ils brassent de l’air en attendant qu’on leur dise où il faut chercher.
— Tu as probablement raison. En tout cas, il faut se préparer à se rendre sur place, et comme on ne pourra pas utiliser l’hélicoptère, prépare un itinéraire pour le Pig.
— Max n’aime pas que tu l’appelles comme ça, lui rappela Eric.
— C’est lui qui a donné ce nom ridicule de Powered Investigator Ground, alors on l’appellera Pig. Il râle pour ce surnom parce qu’il râle tout le temps.
Juan s’efforçait de plaisanter, mais il ne cessait de songer aux victimes du crash.
En fermant les yeux, il imaginait leur terreur au moment où l’avion allait s’écraser contre le flanc de la montagne. Quelles avaient pu être les dernières pensées de Fiona Katamora ?
Une heure plus tard, il se retrouvait dans sa cabine, les pieds sur le bureau, un cigare cubain à la main, contemplant les volutes de fumée qui s’allongeaient paresseusement sur le coffrage du plafond. Tout était prêt pour leur arrivée à Tripoli, la nuit suivante. Il avait trouvé un intermédiaire à Nicosie, surnommé l’Enfant, un homme qu’il n’avait encore jamais rencontré mais qui avait des contacts dans tout le bassin méditerranéen. Moyennant finances, l’Enfant s’était arrangé avec la douane pour permettre le débarquement du Pig. Il avait aussi obtenu les visas nécessaires pour Juan et son équipe. Langston avait en effet exigé qu’ils vérifient sur place avant d’admettre la mort de la secrétaire d’Etat.
A nouveau, il examina la photo satellite dont il avait tiré une copie. Quelque chose le gênait dans l’image de cette épave, mais il n’aurait su dire quoi. Il avait tiré des images d’autres crashes d’avion mais n’avait rien remarqué d’anormal en les comparant. Bien sûr, il n’y avait pas deux accidents semblables, mais aucune anomalie ne l’avait frappé. Pourtant, il y avait bien quelque chose…
Juan avait passé un certain temps en Libye à l’époque où il travaillait pour la CIA. Ses deux missions n’avaient pas été particulièrement dangereuses. Pour la première, il s’agissait d’aider à la défection d’un général et de sa famille. La deuxième consistait à rencontrer un scientifique qui prétendait travailler sur le programme d’armement de Kadhafi. En réalité, il ne disposait de presque aucune information intéressante. Juan avait bien aimé les gens rencontrés lors de ces deux missions et s’était rendu compte qu’ils n’aimaient guère le régime mais avaient peur d’intervenir. Il en va toujours ainsi dans les Etats policiers.
Cela avait-il changé ? La Libye s’ouvrait-elle réellement à l’Occident ou considéraient-ils toujours les Etats-Unis comme des ennemis ? A sa connaissance, les deux tendances coexistaient dans les cercles du pouvoir. Pourtant sa décision était prise : il ne croirait à la thèse de l’accident qu’après avoir écouté lui-même l’enregistreur de vol. Et il ne croirait à la mort de Fiona Katamora qu’après avoir vu les résultats des tests ADN que Langston leur avait demandé de récolter sur place.
Il avait été un bon agent de la CIA parce qu’il savait faire confiance à son intuition. Il en allait de même au sein de la Corporation.
Cette fois-ci aussi, il était bien décidé à vérifier ce que lui soufflait son intuition.