92.
Un an après la chute d’Ilium :
Peu de temps avant l’aurore, Hélène de Troie fut réveillée par le souvenir des sirènes. Elle promena une main sur les coussins de son lit, mais Hockenberry, son amant du moment, avait disparu – cela faisait en fait un mois qu’il l’avait quittée, et seul le souvenir de sa chaleur l’incitait à le rechercher chaque matin. Elle n’avait pas encore choisi de nouvel amant, bien que la moitié de la population masculine de la Nouvelle-Ilium brûlât de désir pour elle.
Elle pria Hypsipyle et ses autres esclaves de la baigner et de la parfumer. Hélène prenait tout son temps. Son nouveau domicile, sis dans le quartier reconstruit autour de la maison aux piliers, près des mines des portes Scées, était bien modeste comparé à son palais d’antan, mais elle y retrouvait peu à peu le confort auquel elle était accoutumée. Ce bain eut raison de ses dernières réserves de savon pourtant rationnées. Aujourd’hui serait un jour exceptionnel. Le conseil allait décider de l’envoi d’une expédition à Delphes. Pour cette occasion, elle demanda à ses esclaves de la vêtir de sa plus belle robe de soie verte, de la parer de ses plus beaux colliers d’or fin.
Comme il était étrange de voir participer au conseil troyen des Argiens, des Achéens, des Myrmidons et d’autres étrangers. Les temples d’Athéné et d’Apollon s’étaient effondrés lors de la Chute, mais les maçons grecs et troyens avaient édifié un nouveau palais sur les ruines du temple d’Athéné, au nord de l’avenue principale, non loin du lieu où se dressait jadis le palais de Priam, avec ses porches élégants et ses fières colonnades, un palais démoli par les dieux depuis maintenant des mois.
Ce nouveau palais – ce centre civique qui n’avait point encore de nom – sentait encore le bois fraîchement coupé, la pierre froide et la peinture fraîche, mais il était fort lumineux en ce début de printemps. Hélène prit place sur le siège qui lui était réservé au sein de la famille royale, à côté d’Andromaque, qui la salua d’un sourire avant de concentrer à nouveau son attention sur son époux.
La barbe et les cheveux noirs d’Hector s’ornaient désormais de quelques fils gris. La plupart des femmes de Troie ne l’en trouvaient que plus distingué, si tant est qu’une telle chose fût possible. Il lui appartenait d’ouvrir la séance, ce qu’il fit en saluant par leurs noms les dignitaires troyens et leurs invités achéens.
Agamemnon était présent ; il ne s’était jamais remis de la Chute et des événements qui avaient précédé celle-ci, et il lui arrivait souvent de fixer d’un œil vide ceux et celles qui l’entouraient, mais il avait recouvré suffisamment de lucidité pour participer au conseil. Et ses tentes regorgeaient toujours de trésors.
Nestor était également présent, mais il ne quittait que rarement le village de toile achéen sur la plage – un village qu’il n’était plus besoin de défendre – et ne se déplaçait que dans un palanquin porté par quatre esclaves. Le vieux sage n’avait jamais recouvré l’usage de ses jambes après les terribles combats du dernier jour des hostilités. Pour représenter les Achéens – soixante mille guerriers avaient survécu, un nombre suffisant pour que leur vote soit pris en compte –, on trouvait aussi Ajax le Petit, Idoménée, Polyxène, Teucros et le beau Thrasymède, fils de Nestor, que les Grecs considéraient comme leur nouveau chef suprême, bien qu’il n’eût pas encore été élu à ce poste. Parmi leurs rangs se trouvaient plusieurs hommes qu’Hélène ne reconnut point, notamment un jeune homme dégingandé à la barbe et aux cheveux bouclés.
Alors qu’Hector lui adressait son salut, Thrasymède jeta un regard en direction d’Hélène, qui baissa les yeux tout en parant ses joues d’un rouge délicat. Certaines habitudes ont la vie dure, même lorsqu’on change et de monde et d’époque.
Puis Hector présenta à tous un émissaire venu d’Ardis – ce n’était point Hockenberry, qui était parti en voyage vers l’ouest, mais un homme de haute taille au tempérament placide du nom de Boman. Aucun moravec n’assistait à la séance de ce jour.
Une fois réglées ces formalités, aussi inutiles que rituelles, Hector exposa l’ordre du jour de la séance, ainsi que les décisions à prendre durant sa tenue.
— Aujourd’hui, nous devons décider de l’organisation d’une expédition à Delphes, déclara-t-il, et, si le vote y est favorable, nous devons dresser le rôle de son équipage. Par ailleurs, s’il s’avère possible d’interrompre le rayon bleu qui prend sa source en ce lieu, et qui nous a suivis dans ce nouveau monde, nous devons décider s’il convient de faire revenir parmi nous les parents des Argiens. Thrasymède, ce sont les tiens qui étaient chargés de construire les longues nefs. Peux-tu mettre le conseil au fait de vos progrès ?
Thrasymède s’inclina, un pied posé sur une marche afin de caler son casque doré sur sa cuisse.
— Comme vous le savez, le plus habile de nos charpentiers, Harmonidès – un nom signifiant littéralement « le fils du faiseur » –, a été désigné responsable de nos chantiers navals. Je lui laisse le soin de faire son rapport.
Harmonidès, le jeune homme barbu qu’Hélène venait à peine de remarquer, s’avança de quelques pas puis baissa les yeux, comme en proie à une vive timidité. Il était affligé d’un léger bégaiement.
— Les… trente longues nefs sont… prêtes. Chacune d’elles peut… transporter… cinquante hommes, leur armement et suffisamment de provisions pour… rallier Delphes. Nous avons en outre quasiment… achevé… les vingt autres nefs… commandées par le conseil. Ces dernières sont… plus larges… que les longues nefs et parfaites pour… transporter des passagers et des provisions si les longues nefs trouvent comme nous l’espérons… des passagers et des provisions.
Harmonidès s’empressa de regagner les rangs argiens.
— Excellent travail, noble Harmonidès, déclara Hector. Nous te remercions, le conseil comme les citoyens. J’ai inspecté ces nefs et les ai trouvées fort belles – fines, robustes et bâties avec précision.
— Je tiens à remercier les Troyens qui nous ont indiqué où trouver le meilleur bois sur les flancs du mont Ida, ajouta un Harmonidès rougissant, plein de fierté et guéri de son bégaiement.
— Nous disposons donc des nefs pour faire le voyage, reprit Hector. Comme les disparus sont des Argiens et des Achéens, et non point des Troyens, Thrasymède s’est porté volontaire pour mener l’expédition à Delphes. Pourrais-tu nous détailler l’itinéraire que tu as choisi, Thrasymède ?
Thrasymède se redressa, et Hélène remarqua qu’il parvenait à porter son casque d’une seule main.
— Nous comptons appareiller la semaine prochaine, après que les vents printaniers auront béni notre voyage, déclara-t-il, d’une voix de basse qui portait jusqu’au fond des colonnades de la grande salle. Quinze cents hommes choisis avec soin embarqueront à bord de nos trente nefs – si des Troyens veulent se joindre à nous pour découvrir le vaste monde, ils sont les bienvenus.
On entendit des gloussements amusés.
— Nous longerons la côte vers le sud, passant au large de Colone désertée pour nous diriger vers Lesbos, et de là vers Chios, où nous ferons étape pour nous approvisionner en eau douce et en venaison. Ensuite, nous filerons à l’ouest-sud-ouest, passant au large d’Andros puis nous faufilant entre Céos et le cap Sounion. C’est là que cinq de nos nefs gagneront Athènes par voie fluviale, leurs équipages achevant le périple à pied. Ils chercheront des traces de vie humaine et, s’ils n’en trouvent point, ils partiront à pied pour Delphes, pendant que leurs nefs rejoindront le reste de la flotte en passant par le golfe Saronique.
» Les vingt-cinq nefs dont j’aurai gardé le commandement contourneront le Péloponnèse après être passées au large de Lacédémone, bravant le détroit de Cythère si le temps le permet. Lorsque nous arriverons en vue de Zante, nous nous rapprocherons du continent, pour nous enfoncer ensuite dans le golfe de Corinthe en mettant le cap à l’est. Une fois parvenus entre la Locride occidentale et la Béotie, nous ferons halte pour échouer nos nefs sur la grève et marcherons jusqu’à Delphes où, ainsi que nous l’assurent les moravecs et nos amis d’Ardis, se dresse le temple où prend sa source le rayon bleu retenant tous les membres de notre race.
Le nommé Boman s’avança au milieu de la salle. Il s’exprimait avec un accent atroce – encore plus atroce que celui d’Hockenberry, se dit Hélène –, et sa vêture était elle aussi digne d’un Barbare, mais il parvenait à se faire comprendre en dépit d’une syntaxe qui aurait fait honte à un enfant de trois ans.
Cette période de l’année est bien choisie pour une telle entreprise, déclara l’Ardisien de belle taille. Le problème est le suivant : si vous respectez les procédures vous permettant de faire émerger les prisonniers du rayon bleu, que comptez-vous faire d’eux ensuite ? Il est possible que toute la population de la Terre d’Ilium se soit retrouvée dans ce rayon – ce qui nous fait environ six millions de personnes – parmi lesquelles des Chinois, des Africains, des Amérindiens, des futurs Aztèques…
— Je te demande pardon, Boman, fils d’Ardis, coupa Thrasymède, mais nous ne comprenons pas ces mots.
L’homme se gratta la joue.
— Comprenez-vous le chiffre de six millions ?
Personne ne répondit par l’affirmative. Hélène se demanda si cet Ardisien était sain d’esprit.
— Imaginez Ilium au faîte de sa gloire, et multipliez sa population par trente, dit Boman. Cela équivaut au nombre de personnes qui sortiront du rayon bleu.
L’immense majorité de l’assistance éclata de rire. Hélène remarqua qu’Hector et Thrasymède conservaient leur sérieux.
— C’est pour cette raison que nous vous proposons notre aide, reprit Boman. Nous pensons que vous n’aurez guère de difficultés à rapatrier les vôtres – c’est-à-dire les Grecs. Certes, leurs maisons et leurs cités, leurs temples et leurs bestiaux, ont tous disparu, mais le gibier ne manque pas et vous aurez vite fait de reproduire un cheptel d’animaux domestiques…
Boman marqua une pause, car de nombreux auditeurs se remettaient à rire. Hector lui fit signe de poursuivre sans lui expliquer sa bévue. En parlant de reproduction animale, l’homme d’Ardis avait employé le vocable signifiant « foutre ». Hélène ne put s’empêcher d’en être amusée.
— Bref, nous sommes à votre disposition, et les moravecs vous fourniront des moyens de transport pour les… Barbares.
À en juger par le ton de sa voix, il aurait préféré un autre terme.
— Je te remercie, dit Hector. Thrasymède, si vous retrouvez bien tous les peuples de la Grèce – ceux du Péloponnèse, ceux des îles comme l’Ithaque d’Odysseus, ceux d’Attique et de Béotie, ceux d’Épire et de Chalcidique, de Bottie et de Thrace, bref de toutes les contrées que vous appelez patries, qu’allez-vous faire d’eux ? Vous aurez avec vous une foule de gens, sans une cité pour les abriter, sans animaux pour leur fournir de la viande.
Thrasymède hocha la tête.
— Notre plan, noble Hector, est de dépêcher cinq nefs vers la Nouvelle-Ilium afin de t’informer de notre réussite. Le reste d’entre nous demeurera auprès des personnes libérées du rayon bleu, et organisera des voyages de retour vers leurs patries respectives, et nous trouverons bien le moyen de les nourrir et de les loger jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli.
— Cela risque de prendre des années, remarqua Déiphobe. Le frère d’Hector n’était pas un chaud partisan de l’expédition de Delphes.
Cela peut prendre des années, en effet, acquiesça Thrasymède. Mais il nous faut tenter de libérer nos épouses, nos mères, nos grands-pères, nos enfants, nos esclaves et nos serviteurs. Le devoir nous l’impose.
L’Ardisien pourrait se faxer là-bas en une minute et libérer tout le monde en deux minutes.
La voix aigrie qui venait de s’exprimer ainsi n’était autre que celle d’Agamemnon.
Boman s’avança à nouveau au centre de la salle.
— Noble Hector, sire Agamemnon, dignes représentants du conseil, nous pourrions agir ainsi que le dit Agamemnon. Et, un jour, vous aurez vous aussi le pouvoir de vous faxer… pas de pratiquer le libre-fax comme nous autres… Ardisiens… mais vous aurez accès à ce que nous appelons les nœuds fax. Je n’en connais aucun près d’ici, mais il en existe sans doute plusieurs en Grèce. Peu importe… nous pourrions en effet nous faxer à Delphes et libérer les Grecs en quelques heures, sinon en quelques minutes, mais vous devez me comprendre quand je vous dis que ce n’est pas à nous de le faire. Il s’agit de votre peuple. Leur avenir relève de votre responsabilité. Il y a quelques mois, nous avons libéré d’un autre rayon un peu plus de neuf mille de nos semblables, et bien que nous ayons été ravis de les accueillir parmi nous, nous aurions eu de grandes difficultés à les intégrer dans notre population si nous n’avions pas procédé aux préparatifs nécessaires. Il y a bien trop de voynix et de calibani qui rôdent dans ce monde, sans parler des dinosaures, des oiseaux-terreurs et autres bizarreries que vous découvrirez dès que vous vous éloignerez un peu de la Nouvelle-Ilium.
» Grâce à l’appui de nos alliés moravecs, nous vous aiderons à rapatrier la population étrangère, si elle sort de ce rayon bleu, mais l’avenir de la population hellénique dépend de vous et de vous seuls.
Ce bref discours, quoique souffrant d’une grammaire et d’une syntaxe barbares, était suffisamment éloquent pour valoir à l’Ardisien une salve d’applaudissements. Hélène battit des mains avec enthousiasme. Elle avait envie de faire connaissance avec cet homme.
Hector se plaça au centre de la salle et effectua un tour complet sur lui-même afin de regarder dans les yeux tous les membres du conseil ou presque.
— J’en appelle à votre vote. Règle de la majorité absolue. Ceux qui sont d’avis que Thrasymède et sa troupe de volontaires doivent partir pour Delphes au premier vent favorable, levez le poing. Ceux qui sont d’un avis contraire, baissez le poing.
Le conseil comptait un peu plus de cent membres. Hélène dénombra soixante-treize poings levés – dont le sien – et seulement douze baissés, dont celui de Déiphobe et, pour une raison qu’elle ne s’expliqua pas, celui d’Andromaque.
La décision fut saluée par des vivats et, lorsque les hérauts la communiquèrent aux dix mille personnes rassemblées sur la place du marché, l’écho de leurs acclamations résonna sur les murailles flambant neuves de la Nouvelle-Ilium.
Un peu plus tard, Hector retrouva Hélène sur la terrasse. Après avoir échangé avec elle quelques banalités, portant notamment sur le vin qu’ils dégustaient, il déclara :
— Comme je brûle de partir, Hélène ! Je ne supporte pas que cette expédition puisse se faire sans moi.
Ah ! songea-t-elle. Voici qui explique le vote d’Andromaque.
— Tu ne peux nous abandonner, Hector, dit-elle à voix haute. La ville a besoin de toi.
— Bah ! fit Hector, qui vida sa coupe d’un trait et la reposa brutalement sur un moellon attendant encore le maçon. La cité n’a rien à craindre. Nous n’avons vu personne pendant ces douze mois. Nous avons passé tout ce temps à bâtir de nouvelles murailles – certes bien modestes –, mais cela n’en valait pas la peine. Il n’y a plus personne en ce monde. Ou à tout le moins dans cette région du globe.
— Raison de plus pour que tu veilles sur ton peuple, contra Hélène avec un petit sourire. Pour nous protéger de ces dinosaures et de ces oiseaux si terribles dont parle notre ami ardisien.
Percevant une lueur malicieuse dans ses yeux, Hector lui rendit son sourire. Tous deux étaient liés depuis toujours par un étrange sentiment – le jeu de la séduction s’y mêlait à une communion plus forte que celle régnant entre mari et épouse.
— Tu penses que ton futur époux n’a pas les épaules assez larges pour protéger notre cité, noble Hélène ?
Elle se fendit d’un nouveau sourire.
— J’estime plus que tout ton frère Déiphobe, mon cher Hector, mais je n’ai pas encore accepté sa proposition de mariage.
— C’est ce qu’aurait souhaité Priam. Et Paris aurait été ravi à cette perspective.
Paris aurait dégobillé à cette perspective, songea Hélène.
— Certes, ton frère Paris aura été enchanté d’apprendre que j’épouse Déiphobe… ou bien un autre fils de Priam.
Elle adressa un nouveau sourire à Hector, ravie de le voir gagné par la gêne.
— Es-tu capable de garder un secret ? dit-il en s’approchant d’elle pour lui murmurer à l’oreille.
— Bien sûr, répondit-elle sur le même ton, ajoutant mentalement : Si c’est dans mon intérêt.
— J’ai l’intention d’accompagner Thrasymède quand il appareillera, bafouilla Hector. Qui sait si nous reviendrons jamais ici ? Tu me manqueras, Hélène.
D’un geste plein de maladresse, il lui posa une main sur l’épaule.
Hélène recouvrit cette main si forte de la sienne, si menue, la pressant contre la chair de son épaule. Elle braqua ses yeux sur les yeux gris d’Hector.
— Si tu dois partir, Hector, tu me manqueras beaucoup, presque autant que tu manqueras à ta chère Andromaque.
Presque seulement, ajouta-t-elle dans son for intérieur, vu que j’embarquerai moi aussi, comme passagère clandestine, même si cela doit me coûter jusqu’au dernier diamant, jusqu’à la dernière perle, de ma considérable fortune.
La main dans la main, Hector et elle se dirigèrent vers la balustrade qui bordait la terrasse du palais. Une vive agitation gagnait la foule massée sur la place en contrebas.
Là où la vieille fontaine s’était dressée des siècles durant, Grecs et Troyens mêlés, dont le vin avait fait des frères et des sœurs, avaient traîné un grand cheval de bois. Cet artefact était en fait si grand que jamais il n’aurait pu passer sous les portes Scées si celles-ci avaient encore été debout. Les nouvelles portes, aménagées en hâte là où se trouvait jadis le grand chêne, n’étaient surmontées d’aucun linteau et on les avait ouvertes en grand pour laisser passer l’étrange cavale.
Un plaisantin affirmait que ce cheval était le symbole de la Chute d’Ilium et aujourd’hui, en ce jour anniversaire, on allait le brûler en guise d’exorcisme. La foule rugit son approbation.
Hélène et Hector observèrent la scène, s’effleurant toujours du bout des doigts, sans échanger un mot mais partageant une communion muette : on mit le feu au cheval géant, et le bois flotté soigneusement séché dont il était bâti se consuma en quelques secondes, ce qui déclencha un léger mouvement de panique, vite jugulé par les gens d’armes, et suscita les commentaires réprobateurs des nobles membres du conseils rassemblés sur les balcons et les terrasses.
Hélène et Hector rirent de bon cœur.