80.
Le départ de Personne se fit sans cérémonie. Il s’installa aux commandes du sonie, qui s’éleva doucement au-dessus du sol, bavarda quelques instants avec Daeman, Hannah et Tom, qui se tenaient devant lui, et, l’instant d’après, l’appareil s’éleva à la verticale, le champ de force plaqua Personne sur sa couchette, et il fila vers le ciel, aussi rapide qu’une fléchette, pour disparaître en quelques secondes dans les nuages gris.
Ada se sentait frustrée. Elle aurait aimé s’entretenir en privé avec l’ami qu’elle appelait jadis Odysseus.
L’issue du vote avait été déterminée par une seule voix. Celle-ci n’appartenait pas à l’un des survivants d’Ardis mais à Elian, le leader chauve des réfugiés de Hughes Town qui étaient arrivés en compagnie d’Hannah et de Personne.
Les opposants au départ du sonie étaient furieux. Ils avaient exigé un nouveau décompte. Le ton était monté, et certains étaient allés jusqu’à lever leur fusil.
Ada s’était interposée entre les deux camps, déclarant d’une voix calme mais pleine d’autorité que le vote était entériné. Personne aurait le droit d’emprunter le sonie, qu’il leur rendrait le plus vite possible. En attendant, ils disposeraient de la chaloupe volante qu’Hannah et lui avaient assemblée au Golden Gâte à Machu Picchu – le sonie ne pouvait accueillir que six passagers, mais cet appareil-ci en transporterait jusqu’à quatorze si jamais ils devaient se réfugier dans l’île. L’affaire était entendue.
Les fusils s’étaient baissés, mais le mécontentement persistait. Par la suite, certains des amis d’Ada l’avaient regardée d’un air mauvais, et elle avait compris que c’en était fini de son rôle de leader des survivants d’Ardis.
Maintenant que Personne et le sonie n’étaient plus là, elle se sentait plus isolée que jamais. Elle caressa son ventre rond et se dit : Mon enfant, fils ou fille d’Harman, si je t’ai mis en danger, je le regretterai jusqu’à mon dernier instant.
— Ada ? dit Daeman. Je peux te parler seul à seule ?
Ils sortirent de l’enclos, s’arrêtant près des ruines calcinées du cubilot d’Hannah. Daeman lui raconta sa rencontre avec la posthumaine qui disait s’appeler Moira. Il la décrivit comme le sosie de Savi jeune, ajoutant qu’elle avait assisté à l’assemblée générale et au vote qui avait suivi celle-ci, invisible aux yeux de tous sauf aux siens.
Ada secoua lentement la tête.
— Tout cela n’a aucun sens, Daeman. Pourquoi un posthumain se manifesterait-il dans le corps de Savi… pour venir ensuite parmi nous en demeurant invisible ? Et comment le pourrait-il ? Pour quelle raison ?
— Je l’ignore, répondit Daeman.
— Est-ce qu’elle t’a dit autre chose ?
— Elle m’avait promis de me parler d’Harman si je la laissais assister à notre assemblée.
— Et ?
Ada sentit son cœur battre si fort qu’elle crut que son enfant s’éveillait en elle, impatient lui aussi d’entendre la suite.
— Et après le vote, tout ce que m’a dit ce fantôme, c’est : « Rappelle-toi que le cercueil de Personne n’était le cercueil de personne. »
Ada lui demanda à deux reprises de répéter ces mots.
— Ça non plus, ça n’a aucun sens, conclut-elle.
— Je sais, dit Daeman, qui paraissait catastrophé. J’ai voulu lui demander des éclaircissements, mais elle était… partie. Volatilisée.
Ada lui adressa un regard dur.
— Tu es sûr de ne pas avoir rêvé, Daeman ? Nous sommes tous épuisés, rongés par l’inquiétude et le manque de sommeil. Tu es sûr que ce fantôme était bien réel ?
Daeman lui rendit son regard, aussi sûr de son fait qu’Ada était sceptique, mais n’ajouta pas un mot.
— Rappelle-toi que le cercueil de Personne n’était le cercueil de personne, répéta Ada dans un murmure.
Elle parcourut les lieux d’un regard circulaire. Tous les survivants se consacraient à leurs tâches, conformément au planning de la journée, mais ils s’étaient regroupés en fonction de leur vote. Et personne ne s’approchait du malheureux Elian. Ada refoula son envie de pleurer.
Ni Personne ni le sonie ne revinrent ce jour-là. Ni le lendemain. Ni le surlendemain.
Le troisième jour, Ada monta à bord de la chaloupe en compagnie d’Hannah, qui en tenait les commandes, et de Daeman, qui était de corvée de chasse, afin de se faire une idée du nombre de voynix massés autour de leur refuge. La journée était splendide – le ciel d’azur était vierge de nuages, un petit vent chaud annonçait le printemps –, et elle constata tout de suite que l’armée de tueurs acéphales qui se déployait à trois kilomètres de la Fosse était plus importante que jamais.
— Difficile d’estimer leur nombre, dit-elle à Daeman, chuchotant bien qu’ils aient survolé les voynix à trois cents mètres d’altitude. Rien que dans ce pré, ils sont déjà trois ou quatre cents. Nous n’avons jamais été formés à ce type de recensement. À ton avis ? Tu dirais qu’il y en a quinze mille en tout ? Davantage ?
— Davantage, je crois bien, répondit posément Daeman. Ils sont bien trente ou quarante mille à nous cerner.
Ils ne se fatiguent jamais à rester debout tout le temps ? Ils n’ont jamais besoin de manger ? Ni de boire ?
— Cela me semble évident. À l’époque où nous les prenions pour des machines domestiques, je ne les ai jamais vus souffrir de la faim, ni de la fatigue. Et toi ?
Ada ne répondit pas. Cette époque semblait bien trop lointaine pour qu’elle y songe, quoiqu’elle eût pris fin moins d’un an plus tôt.
— Cinquante mille, marmonna Daeman. Peut-être qu’ils sont déjà cinquante mille, et il en arrive de nouveaux tous les jours.
Hannah les emmena très loin à l’ouest pour trouver du gibier.
Le quatrième jour, le bébé Sétébos avait atteint la taille d’un veau âgé d’un an – il y en avait eu quelques-uns dans leur troupeau, entièrement massacré par les voynix –, un répugnant cerveau d’une taille imposante, avec des circonvolutions grises, de multiples pattes rosés, des yeux jaunes, des orifices palpitants et des tentacules s’achevant par des mains à trois doigts.
Maman, maman, murmurait la créature dans l’esprit d’Ada, dans l’esprit de tous. Il faut que je sorte. Cette fosse est trop petite, et j’ai bien trop faim pour y rester enfermé.
L’après-midi touchait à sa fin, moins d’une heure les séparait du crépuscule et de la longue nuit hivernale. Le groupe s’était rassemblé près de la Fosse. Il avait toujours tendance à rester divisé en deux camps, en fonction des positions adoptées lors du vote. Tous étaient désormais armés d’un pistolet ou d’un fusil à fléchettes, avec une arbalète à portée de main.
Casman, Kaman, Greogi et Edide braquaient leurs fusils sur le monstre dans la Fosse. Les autres les observaient.
— Hannah, dit Ada, est-ce que la chaloupe est chargée ?
— Oui, répondit sa jeune amie. Toutes les caisses prévues pour le premier voyage sont à bord, et il reste de la place pour dix personnes. Par la suite, nous pourrons en transporter quatorze.
— Combien de temps faut-il pour parvenir à l’île, décharger la cargaison et revenir ici ?
— Quarante-deux minutes à la dernière estimation, répondit Laman en massant les moignons de ses doigts. Les allers-retours suivants n’en prendront que trente-cinq. On perd toujours du temps lors des phases de montée et de descente.
— C’est encore trop long, décréta Ada.
Hannah se rapprocha du feu qui brûlait en permanence près de la Fosse.
— Ada, il faut quinze minutes de vol pour l’aller et autant pour le retour. La chaloupe ne peut pas aller plus vite.
— Le sonie n’aurait mis qu’une minute pour se rendre là-bas, dit Loes, l’un des plus virulents parmi les survivants d’Ardis. En dix minutes, tout le monde aurait été évacué.
— Nous ne disposons plus du sonie, dit Ada.
Elle perçut la froideur de sa voix. Sans le vouloir, elle jeta un coup d’œil au sud-ouest, en direction de la rivière et de l’île, mais aussi de la forêt où attendaient les soixante mille voynix.
Personne avait raison. Même si toute la colonie se réfugiait sur l’île, les voynix y seraient en moins d’une heure – voire en quelques minutes. Bien que le pavillon fax fût toujours hors service – deux personnes y étaient postées en permanence afin de le vérifier –, les voynix se déplaçaient par fax. Cela ne faisait aucun doute. Il n’existait pas un point du globe susceptible de leur offrir un abri sûr, Ada le comprenait maintenant.
— C’est l’heure de préparer le dîner, annonça-t-elle.
Tous entendaient en esprit la voix mielleuse du rejeton de Sétébos.
Maman, papa, il faut vraiment que je sorte. Enlevez cette grille, papa, maman, ou alors je m’en chargerai. Je suis très fort maintenant. Et j’ai très faim. Je veux venir vous voir maintenant.
Greogi, Daeman, Hannah, Elian, Boman, Edide et Ada discutèrent jusque tard dans la nuit. Au-dessus de leur feu de camp, les anneaux polaire et équatorial tournaient en silence comme ils l’avaient toujours fait. La Grande Ourse frôlait l’horizon au nord. Un croissant de lune flottait dans le ciel.
— Demain, à la première heure, nous laisserons tomber cette île et évacuerons le plus de monde possible au Golden Gâte à Machu Picchu, déclara Ada. Nous aurions dû le faire depuis des semaines.
— Cette patache volante mettra des semaines à rallier le Golden Gâte à Machu Picchu, rétorqua Hannah. Et elle risque de tomber en panne sur la route. Comme Personne ne sera pas là pour la réparer, ses passagers finiront naufragés.
— Si elle tombe en panne ici, nous serons morts tout de même, dit Daeman, qui lui posa une main sur l’épaule comme pour la réconforter. Tu as accompli des miracles pour la maintenir en état de marche, Hannah, mais c’est une technologie que nous ne comprenons pas.
— Y a-t-il une technologie qui nous soit compréhensible ? marmonna Boman.
— Celle des arbalètes, répliqua Edide. On se débrouille foutrement bien pour fabriquer des arbalètes.
Personne ne rit. Au bout de quelques minutes, Elian demanda :
— Pourquoi les voynix ne peuvent-ils pas pénétrer dans les modules d’habitation de ce pont ? Je n’ai pas très bien compris.
— Ces modules ressemblent à des grains de raisin sur de la vigne vierge, dit Hannah, qui connaissait le Golden Gâte mieux que quiconque. Sauf que l’on peut passer de l’un à l’autre sans difficulté. Ils sont faits d’une sorte de plastique, produit par une technologie de la fin de l’Ère perdue, voire posthumaine – il y a un champ de force qui enveloppe la surface de chaque bulle. Les voynix glissent dessus sans y trouver de prise.
— Quand nous avons quitté Jérusalem pour explorer le Bassin méditerranéen avec Savi, nous étions à bord d’un rampeur dont l’habitacle était équipé du même système, ajouta Daeman. Elle appelait ça un champ antifriction conçu pour empêcher la pluie de s’accumuler sur le verre. Et ça repoussait aussi les voynix et les calibani.
— J’aimerais bien voir l’un de ces calibani, intervint Elian. Et aussi ce Caliban que tu nous as décrit.
L’expression de l’homme chauve semblait se partager en permanence entre la force d’âme et la curiosité.
— Non, murmura Daeman, tu n’aimerais pas cela. Surtout s’il s’agissait du vrai Caliban. Crois-moi sur parole.
Il y eut un bref silence, que Greogi rompit pour dire tout haut ce que tous pensaient tout bas.
— Il va falloir tirer à la courte paille… ou quelque chose comme ça. Quatorze d’entre nous pourront aller au Golden Gâte. Ils emporteront des armes, de l’eau et quelques provisions de bouche, et ils pourront chasser en cours de route pour les compléter. Mais les autres resteront ici.
— Quatorze personnes épargnées sur cinquante-cinq ? dit Edide. Ça ne semble pas très juste.
— Hannah sera du voyage, continua Greogi. Elle reviendra ici avec la chaloupe si les autres ont pu arriver au Golden Gâte.
L’intéressée secoua la tête.
— Tu es aussi capable que moi de piloter cet engin, Greogi. Et n’importe qui peut apprendre à en faire autant. Il n’y a aucune raison pour que je sois du premier voyage, et tu sais… vous savez tous… qu’il n’y en aura pas de second. Cette patache n’est pas en état de faire la navette. Sans parler des voynix qui continuent d’affluer. Et de cette créature qui gagne sans cesse en puissance. Les quatorze qui tireront la courte paille auront une chance de survivre. Les autres mourront ici.
— Alors, nous en déciderons à l’aube, déclara Ada.
— Ça ne se fera pas dans la sérénité, avertit Elian. Les gens sont frustrés, affamés, aigris. Peut-être qu’ils ne voudront pas s’en remettre au hasard. Ils risquent de se ruer en masse sur la chaloupe, de peur de ne pas pouvoir y embarquer.
Ada hocha la tête.
— Daeman, avant que je convoque une assemblée, tu recruteras dix personnes de confiance pour monter la garde autour de la chaloupe. Edide, toi et tes amis, récupérez le plus grand nombre d’armes possible parmi celles qui ne sont pas attribuées.
— La plupart des gens dorment avec un fusil à fléchettes, dit la jeune femme. Ils ne le quittent jamais des yeux.
Ada hocha la tête une nouvelle fois.
— Fais au mieux. Je leur parlerai à tous. Je leur expliquerai que c’est notre seul espoir.
— Les perdants voudront être évacués sur l’île, dit Greogi. À tout le moins.
Boman opina.
— C’est comme ça que je réagirais. Et c’est ce que j’exigerai si je ne tire pas la bonne paille.
Ada soupira.
— Ça ne servira à rien. Je suis convaincue que cette île deviendra notre mouroir… les voynix l’envahiront quelques minutes après notre arrivée si le rejeton de Sétébos n’est plus là pour les éloigner. Mais nous respecterons le vœu de la majorité. La chaloupe transportera sur l’île ceux qui l’auront choisi, et elle partira ensuite pour le Golden Gâte.
— Ça va nous faire perdre du temps, protesta Hannah. Et la chaloupe ne tiendra peut-être pas le coup.
Ada tendit les bras, les paumes tournées vers le ciel.
— Mais cela nous dispensera sans doute de nous entre-tuer, Hannah. Quatorze d’entre nous auront une chance de survie. Les autres ont bien le droit de choisir leur dernier carré. Un choix sans doute illusoire, mais ça vaut mieux que pas de choix du tout.
Il n’y avait rien à ajouter à cela. Ils se séparèrent, chacun regagnant sa tente ou son abri.
Hannah suivit Ada dans l’obscurité et, alors qu’elle allait entrer dans sa tente, lui posa une main sur le bras.
— Ada, chuchota la jeune femme, j’ai l’impression qu’Harman est toujours en vie. J’espère que tu feras partie des quatorze.
Ada sourit, et ses dents luisirent à la lueur des anneaux.
— J’ai la même impression, ma chérie. Mais je ne serai pas de ces quatorze-là. J’ai déjà décidé de ne pas prendre part à ce tirage. Mon bébé et moi resterons à Ardis.
Au bout du compte, ces préparatifs ne servirent à rien.
Juste après le lever du soleil, Ada se réveilla en sursaut, sentant des mains glaciales s’insinuer dans son esprit et dans son ventre.
Maman… ton petit garçon est avec moi. Il doit rester enfermé plusieurs mois, et je vais lui apprendre plein de choses – des choses fantastiques –, mais moi, je vais bientôt sortir !
Elle poussa un hurlement en sentant la chose dans la Fosse qui palpait l’esprit encore inachevé du fœtus.
Avant que quiconque ait pu réagir, elle se précipitait vers la créature, armée de deux fusils à fléchettes.
Le bébé Sétébos avait tellement gauchi la grille qu’il était sur le point d’y insinuer la masse de ses circonvolutions cérébrales. Quelques tentacules plongeaient déjà leurs mains à trois doigts dans la terre, à cinq mètres de la Fosse. Trois de ses orifices manuels étaient grands ouverts, se repaissant de la souffrance, de la terreur et de l’histoire dont était imprégné le sol d’Ardis. Ses myriades d’yeux jaunes luisaient d’un éclat éblouissant tandis qu’il s’extirpait de sa prison, et les multiples doigts de ses grosses mains porteuses ondoyaient telles des anémones de mer caressées par un fort courant.
Tout va bien, maman, ronronna la chose en émergeant de la Fosse. Attends de voir ce que je vais…
Ada entendit Daeman et les autres courir derrière elle, mais elle ne se retourna pas et, se campant sur ses jambes, mit un fusil en joue et vida tout un chargeur dans le monstre.
Celui-ci pivota sur lui-même, le lobe gauche réduit en charpie. Ses tentacules fouettèrent les airs en se tendant vers Ada.
Elle les esquiva, logea un deuxième chargeur dans son arme, le vida sur la cervelle en convulsions.
Mammmmaaaaaaaaaannnnnn.
Ada lâcha le premier fusil une fois vidé son deuxième chargeur, leva le second fusil, le régla sur automatique, s’avança de trois pas, indifférente à la menace des tentacules, et vida le chargeur en visant un point situé entre les deux yeux jaunes les plus proches d’elle.
Poussant un hurlement déchirant – toutes ses gueules étaient grandes ouvertes –, le rejeton de Sétébos retomba dans la Fosse.
Ada se dirigea vers celle-ci, logea un nouveau chargeur et tira, sourde aux cris qui retentissaient tout autour d’elle. Une fois ce chargeur vide, elle en inséra un autre, visa la flaque de matière grise dans la fosse et se remit à tirer. Encore. Et encore. La cervelle se scinda en deux hémisphères, qu’elle fit exploser tour à tour comme deux citrouilles. Les mains et les tentacules tressaillirent, mais le bébé Sétébos était mort.
Ada le sentit partir. Ainsi que tout le monde autour d’elle. Son dernier hurlement mental – poussé dans un langage qui était celui de la souffrance – s’estompa peu à peu dans leur esprit, comme des eaux usées disparaissant dans un caniveau.
Tous les survivants, excepté les sentinelles, sortirent de leurs tentes et de leurs abris pour se masser autour de la Fosse, sans encore oser croire à cette absence que tous percevaient pourtant.
— Eh bien, on n’aura pas besoin de tirer à la courte paille, je crois bien, dit Greogi, s’approchant d’Ada pour lui murmurer à l’oreille au sein de ce silence incrédule.
Soudain, un bruit monta tout autour d’eux – un mélange de cliquetis, de vrombissement, de bourdonnement, encore éloigné mais de plus en plus net, une rumeur dont les échos crépitants résonnaient à travers la forêt et sur toutes les collines environnantes.
— Qu’est-ce que… commença Casman.
— Les voynix, dit Daeman. (Il s’empara du fusil que tenait Ada, y logea un nouveau chargeur et le lui rendit.) Ils attaquent en masse.