16.
— Pourrais-je voir le vaisseau ? demanda Hockenberry.
Le frelon venait d’émerger de la bulle bleue du cratère Stickney et grimpait vers le disque rouge de Mars.
— Le vaisseau terrien ? dit Mahnmut. Bien sûr.
Sur un ordre émis par le moravec, le frelon fit demi-tour, contourna le chantier et prit de l’altitude pour venir se mettre à quai près d’une écoutille des niveaux supérieurs du gigantesque spationef articulé.
Hockenberry souhaite visiter le vaisseau, dit Mahnmut à Orphu d’Io, communiquant par faisceau cohérent.
Une seconde de bruit de fond, puis :
Pourquoi pas ? En embarquant avec nous, il risque sa vie. Pourquoi n’aurait-il pas droit à une visite guidée ? Asteague/Che et les autres auraient dû lui en proposer une.
— Quelle est la longueur de cet appareil ? demanda Hockenberry à voix basse.
Derrière les hublots holographiques, le vaisseau semblait haut de plusieurs kilomètres.
— Elle équivaut à la hauteur de l’Empire State Building de votre XXe siècle, répondit Mahnmut. Mais cette construction-ci a davantage de rondeurs et de reliefs.
Il ne s’est jamais déplacé en zéro g, émit Mahnmut. La gravité de Phobos ne peut que le désorienter.
Les champs de déplacement sont prêts, répliqua Orphu. Je vais les régler sur zéro virgule huit g en axe latéral et fixer la pression à une atmosphère. Quand vous arriverez dans le sas avant, l’environnement sera respirable et confortable à ses yeux.
— C’est bien grand pour la mission dont ils m’ont parlé, non ? dit Hockenberry. Je sais que vous devez y embarquer des centaines de soldats rocvecs, mais ce bâtiment paraît quand même démesuré.
— Peut-être souhaiterons-nous ramener divers objets, dit Mahnmut.
Où es-tu ? demanda-t-il à Orphu.
Je me trouve sur la partie inférieure de la coque, mais je vous retrouverai dans la grande salle des pistons.
— Quoi donc, des roches ? Des échantillons de sol ? Hockenberry n’était qu’un jeune homme lorsque l’être humain avait marché sur la Lune pour la première fois. Il se revit assis dans le jardin de ses parents, fasciné par les images en noir et blanc de la mer de la Tranquillité que diffusait une petite télé posée sur la table de pique-nique, avec une rallonge courant jusqu’à la maison, tandis qu’une demi-lune bien visible flottait au-dessus des branches du chêne.
— Plutôt des gens, répondit Mahnmut. Des milliers, voire des dizaines de milliers de gens. Accrochez-vous, on arrive.
D’un ordre muet, le moravec ferma les holohublots ; trois cents mètres de coque de spationef vus du haut d’un frelon, il y avait de quoi donner le vertige à n’importe qui.
Hockenberry limita questions et commentaires au strict minimum durant la visite du vaisseau. Il s’était attendu à découvrir une technologie inimaginable – consoles virtuelles disparaissant sur une simple commande mentale, sièges d’énergie pure, environnement de gravité zéro où les notions de haut et de bas perdaient tout leur sens –, mais il avait plutôt l’impression de se trouver dans un gigantesque vapeur du XIXe siècle ou du début du XXe. Le Titanic, voilà, il était à bord du Titanic.
Il y avait des consoles bien solides, en métal et en plastique. Des couchettes bien concrètes, et plutôt encombrantes, de quoi accueillir une trentaine de moravecs – leurs proportions n’étaient pas tout à fait humaines –, ainsi que des soutes tout en longueur, avec des bat-flanc de métal et de Nylon fixés à leurs cloisons. Des niveaux entiers abritaient des râteliers et des sarcophages high-tech prêts à héberger un millier de guerriers rocvecs, lui expliqua Mahnmut ; durant le voyage, ils seraient placés dans un état intermédiaire entre la mort et la conscience. Contrairement à ce qui s’était passé l’an dernier, précisa le petit moravec, ils seraient armés et prêts à en découdre.
— Animation suspendue, commenta Hockenberry.
Il n’avait pas réussi à éviter tous les films de science-fiction. Sur la fin de sa vie, il s’était même abonné au câble.
— Pas vraiment, corrigea Mahnmut. Mais à peu près.
Il y avait des échelles, des escaliers, des ascenseurs et toutes sortes de mécanismes anachroniques. Il y avait des sas, des laboratoires et des armureries. Les meubles – car il y avait des meubles – étaient massifs et encombrants, comme si leur poids ne posait pas de problème. Il y avait des bulles d’astrogation depuis lesquelles on avait vue sur les parois du cratère Stickney, sur Mars et sur le chantier grouillant de moravecs. Il y avait des réfectoires, des coqueries, des dortoirs et des salles de bains, autant d’aménagements destinés aux humains, si jamais on devait en embarquer à bord, précisa Mahnmut.
— Combien de passagers pouvez-vous accueillir ? s’enquit Hockenberry.
— Jusqu’à dix mille. Il siffla.
— Il s’agit donc d’une arche de Noé ?
— Non, répliqua le petit moravec. Le navire de Noé mesurait trois cents coudées de long sur cinquante de large et trente de haut. Ce qui correspond à cent cinquante mètres de long, vingt-cinq de large et quinze de haut. Il était pourvu de trois ponts, ce qui représente un volume de trente-neuf mille deux cents mètres cubes, soit un tonnage de treize mille neuf cent soixante tonneaux. Ce vaisseau est deux fois plus long, voire davantage, son diamètre est une fois et demie plus élevé – bien que certaines sections, ainsi que vous l’avez constaté, soient plus bulbeuses, tels les habitats cylindriques et les soutes – et sa masse est d’environ quarante-six mille tonnes. Comparée à lui, l’arche de Noé n’était qu’une vulgaire chaloupe.
Hockenberry s’aperçut qu’il n’avait rien à répondre à cela.
Mahnmut le conduisit dans une cabine d’ascenseur en acier, et ils descendirent de plusieurs niveaux, passant devant les soutes où serait logée La Dame noire, le sous-marin européen de Mahnmut, et aboutissant dans ce que le moravec appela « les magasins de stockage des charges ». Hockenberry trouva à cette formulation des relents militaires, mais il se trompait sûrement. Il décida de garder les questions pour plus tard.
Ils trouvèrent Orphu d’Io dans la salle des machines, que le grand moravec avait baptisée grande salle des pistons. Hockenberry se déclara ravi de le voir désormais pourvu de pattes et de capteurs – il savait cependant qu’on n’avait pas pu restaurer ses yeux –, et tous deux passèrent quelques minutes à discuter de Proust et du chagrin avant de reprendre la visite.
— Je ne sais pas, déclara finalement Hockenberry. Vous m’avez décrit le vaisseau qui vous avait amenés de Jupiter, et son niveau technologique me semblait incompréhensible. Tout ce que je vois ici me paraît… ressemble… je ne sais comment l’exprimer.
Orphu émit un grondement. En l’entendant parler, Hockenberry songea – pour la énième fois, peut-être – que le grand moravec lui rappelait Falstaff.
— Vous avez sans doute l’impression d’être dans la salle des machines du Titanic.
— En effet. Est-ce normal ? (Hockenberry s’efforça de ne pas avoir l’air plus ignare qu’il ne l’était.) Enfin, votre technologie moravec a quatre mille ans de plus que celle du Titanic. Quatre mille ans de plus que celle du XXIe siècle où j’ai vécu. Alors… pourquoi ?
— Parce que ce vaisseau est construit à partir de plans datant du milieu du XXe siècle, gronda Orphu d’Io. Nos ingénieurs voulaient un bâtiment performant, capable de nous conduire sur Terre le plus vite possible. Soit en cinq semaines environ.
— Mais Mahnmut et vous m’avez dit qu’il ne vous avait fallu que quelques jours pour venir de Jupiter ! Et je me rappelle vous avoir entendus parler de voiles de bore, de fusiopropulseurs… autant de termes que je suis incapable de comprendre. Vous n’en avez pas sur ce vaisseau ?
— Non, répondit Mahnmut. Pour nous rendre dans le système intérieur, nous avons exploité l’énergie du tube de flux d’Io ainsi qu’un accélérateur linéaire en orbite jovienne – un système sur lequel nos ingénieurs travaillent depuis plus de deux siècles. Nous n’avons rien de semblable en orbite martienne. Nous avons dû partir de zéro pour construire ce vaisseau.
— Mais pourquoi utiliser une technologie du XXe siècle ? Hockenberry contempla les gigantesques pistons et arbres de transmission qui effleuraient le plafond, haut d’une bonne vingtaine de mètres. Ça ressemblait bien à la salle des machines du Titanic dans le film du même nom, mais en plus grand, avec plus de pistons, plus de bronze, d’acier et de fer. Plus de leviers. Plus de valves. Et tous ces trucs qui ressemblaient à des amortisseurs géants. Et toutes ces jauges, qui paraissaient conçues pour mesurer la pression de la vapeur et non une quelconque fusion. L’air empestait l’acier et le cambouis.
— Nous disposions des plans, répondit Orphu. Nous disposions de la matière première, soit qu’elle provienne de la Ceinture, soit qu’elle ait été extraite de Phobos et de Deimos. Nous disposions des unités de pulsation…
Il laissa sa phrase inachevée.
— Les unités de pulsation ? répéta Hockenberry. Qu’est-ce que c’est ?
Toi et ta grande gueule, émit Mahnmut.
Tu t’attendais à quoi, à ce que je lui dissimule leur présence ?
Franchement, oui… du moins jusqu’à ce que nous nous soyons rapprochés de quelques millions de kilomètres de la Terre, de préférence avec Hockenberry à notre bord. Il risque de remarquer l’effet produit par les unités de pulsation lors du départ, ce qui ne pourra qu’éveiller sa curiosité.
— Les unités de pulsation sont… des petits réacteurs à fission, dit Mahnmut à voix haute. Des bombes atomiques.
— Des bombes atomiques ? répéta Hockenberry. Des bombes atomiques ? À bord de ce vaisseau ? Combien y en a-t-il ?
— Vingt-neuf mille sept cents dans les magasins de stockage des charges que vous avez vus tout à l’heure, dit Orphu. Plus trois mille huit de réserve entreposées ici, sous la salle des machines.
— Trente-deux mille bombes atomiques, dit Hockenberry à voix basse. Vous vous attendez à du grabuge une fois arrivés sur Terre, dirait-on.
Mahnmut secoua sa tête rouge et noir.
— Ces unités de pulsation vont servir à nous propulser. À nous amener sur Terre.
Hockenberry écarta les bras en signe d’incompréhension.
— Ces gigantesques pistons sont… eh bien, ce sont des pistons, dit Orphu. Durant les premières heures du voyage, nous allons éjecter une bombe toutes les trente secondes à travers un trou creusé au centre du plateau de poussée qui se trouve au-dessous de nous – par la suite, le rythme sera d’environ une bombe par heure.
Mahnmut enchaîna :
— À chaque cycle, nous éjectons une charge – vous risquez de voir un nuage de vapeur dans l’espace –, nous aspergeons le plateau de graisse pour prévenir son ablation, ainsi que celle du tube d’éjection, puis la bombe explose et le jet de plasma vient frapper le plateau de poussée.
— Ça ne risque pas de le détruire ? demanda Hockenberry. Sans parler du vaisseau dans son ensemble ?
— Pas du tout, répondit Mahnmut. Vos scientifiques ont mis ce dispositif au point dès les années 1950. Le plasma pousse violemment le plateau vers l’avant, ce qui actionne ces gigantesques pistons. Au bout de quelques centaines d’explosions, le vaisseau aura atteint une vitesse respectable.
— Et ces jauges ? demanda Hockenberry en désignant un cadran qui semblait conçu pour mesurer la pression de la vapeur.
— Celle-ci mesure la pression de la vapeur, répondit Orphu d’Io. Sa voisine mesure celle de l’huile. Au-dessus de vous se trouve un régulateur de voltage. Vous avez raison, docteur Hockenberry… le chef mécanicien du Titanic serait plus à son aise ici qu’un ingénieur de la NASA de votre époque.
— Quelle est la puissance de ces bombes ?
On le lui dit ? émit Mahnmut.
Évidemment, répondit Orphu. Il est un peu tard pour mentir à notre hôte.
— La puissance de chaque charge est légèrement supérieure à quarante-cinq kilotonnes, dit Mahnmut.
— Quarante-cinq kilotonnes multipliées par plus de trente mille bombes, murmura Hockenberry. Ne risquent-elles pas de laisser un sillage radioactif entre Mars et la Terre ?
— Elles sont relativement propres, dit Orphu. Pour des bombes à fission.
— Quelle est leur taille ?
Hockenberry constata soudain que la température était plus élevée dans la salle des machines que dans le reste du vaisseau. La sueur gouttait sur son front, ses lèvres et son menton.
— Montons au niveau supérieur, dit Mahnmut, qui se dirigea vers un escalier en colimaçon suffisamment large pour laisser passer Orphu. Nous allons vous montrer.
La salle que découvrit Hockenberry devait mesurer cinquante mètres de diamètre et vingt-cinq de hauteur. La quasi-totalité de son volume était occupée par des râteliers, des tapis roulants, des leviers, des chaînes et des toboggans. Mahnmut pressa un gros bouton rouge, et les tapis roulants, chaînes et trieuses s’ébranlèrent en ronronnant, convoyant des centaines de milliers de petits conteneurs argentés qui ressemblaient furieusement à des boîtes de Coca-Cola.
— On dirait les entrailles d’un distributeur de Coca, dit Hockenberry, soucieux de détendre l’atmosphère de plus en plus pesante.
— Ce système a été conçu par la société Coca-Cola vers 1959, gronda Orphu d’Io. Les plans et la conception d’ensemble proviennent de l’usine d’Atlanta, en Géorgie.
— Une pièce de vingt-cinq cents, et hop ! vous avez votre Coca, dit Hockenberry d’une voix blanche. Ou plutôt votre bombe de quarante-cinq kilotonnes, prête à exploser à la poupe du vaisseau. Et des milliers comme elle.
— Exact, fit Mahnmut.
— Pas tout à fait, corrigea Orphu d’Io. Rappelez-vous que ce système date de 1959. Une pièce de dix cents suffit.
L’Ionien émit un grondement si puissant qu’il fit vibrer les conteneurs argentés dans leurs anneaux métalliques.
De retour dans le frelon, qui filait vers le disque rouge de Mars, Hockenberry demanda à Mahnmut :
— J’ai encore une question à vous poser… Ce vaisseau, est-ce qu’il a un nom ?
— Oui. Certains d’entre nous ont estimé que c’était nécessaire. Nous avons d’abord pensé à Orion…
— Pourquoi ?
Hockenberry fixait le hublot arrière, derrière lequel s’éloignaient Phobos, le cratère Stickney et le gigantesque spationef.
— C’est ainsi que vos scientifiques du XXe siècle avaient baptisé leur projet de vaisseau à propulsion nucléaire, répondit le petit moravec. Mais, au bout du compte, les intégrateurs primes responsables de l’expédition terrienne ont accepté le nom qu’Orphu et moi leur avons proposé.
— À savoir ?
Hockenberry se cramponna à son siège invisible comme le frelon entamait son entrée dans l’atmosphère martienne.
— La Reine Mab, dit Mahnmut.
— Allusion à Roméo et Juliette. Une idée à vous, sans aucun doute. Digne d’un fan de Shakespeare.
— Non, une idée d’Orphu, aussi bizarre que cela paraisse. Ils survolaient à présent les volcans de Tharsis, filant vers Olympus Mons et le trou de brane donnant sur Ilium.
— En quoi ce nom convient-il à votre vaisseau ? Mahnmut secoua la tête.
— Orphu n’a pas répondu à cette question, mais il a gratifié Asteague/Che et les autres d’un extrait de la pièce.
— Lequel ? Mahnmut récita :
Vrai ? Alors je vois bien que la reine Mab
Vous a rendu visite, l’accoucheuse
Des songes parmi les fées ! Elle qui vient,
Pas plus volumineuse qu’une agate
À un index d’échevin, derrière un attelage
D’infimes créatures, se poser
Au bout du nez des hommes dans leur sommeil.
Son chariot est la coque d’une noisette
Aménagée par un écureuil-menuisier
Ou l’un de ces vieux vers qui trouent le bois,
L’un et l’autre depuis le fond des âges
Les carrossiers des fées. Les rayons de ses roues
Sont faits de longues pattes de faucheux,
La capote, d’un élytre de sauterelle,
Les guides, des toiles les plus fines de l’araignée,
Les colliers, des iridescences humides du clair de lune,
Le fouet, d’un os de grillon, et sa mèche,
C’est un fil de la Vierge. Et le cocher,
Un moucheron de petite taille, au manteau gris,
Qui n’est pas la moitié du petit ver rond
Que l’on extrait du doigt des filles flemmardes.
Voici dans quelle pompe elle va nuit après nuit
Au galop dans la tête des amoureux, et alors ils rêvent d’amour,
Sur les genoux des courtisans, qui rêvent aussitôt de courbettes,
Sur les doigts des hommes de loi, qui rêvent aussitôt d’honoraires,
Sur les lèvres des dames, qui rêvent aussitôt de baisers,
Mais que Mab irritée afflige souvent de cloques…
— … et caetera, et caetera, conclut le moravec.
— … et caetera, et caetera, répéta Thomas Hockenberry, Ph. D. Olympus Mons, l’Olympe des dieux, occupait la totalité des hublots avant. À en croire Mahnmut, le volcan s’élevait à présent vingt et un mille deux cent quatre-vingt-sept mètres au-dessus du niveau de la mer – soit quatre mille cinq cents mètres de moins que l’altitude qu’on lui attribuait à l’époque d’Hockenberry. C’est déjà bien assez, songea celui-ci.
Et là-haut, sur son sommet – son sommet herbu –, sous l’égide étincelante qui accrochait la lumière matinale, demeuraient des créatures vivantes. Des dieux, qui plus est. Les dieux. Des créatures occupées à guerroyer, à respirer, à se quereller, à comploter, à s’accoupler, comme les humains qu’Hockenberry avait connus lors de sa précédente existence.
En cet instant, le nuage de dépression qui s’était accumulé au-dessus de lui durant les derniers mois se dissipa soudain – tout comme les nuées blanches qu’il voyait s’éloigner d’Olympos, poussées par le vent venu du nord, de cet océan qu’on appelait la mer de Téthys –, en cet instant, Thomas C. Hockenberry, docteur es lettres classiques, était heureux, totalement heureux, d’être vivant. Qu’il décidât ou non de participer à cette expédition terrienne, il n’aurait donné sa place pour rien au monde, même si on lui avait proposé de changer d’époque ou de lieu.
Mahnmut fit virer le frelon pour foncer sur le flanc est d’Olympus Mons, visant le trou de brane et Ilium.